Voir la source de Gaule belgique

{{sources à lier|date=octobre 2021}}
{{Infobox Ancienne entité territoriale
 | nom                    = Gallia Belgica
 | nom langue             = ([[latin|la]])
 | nom français           = Gaule belgique
 | année début            = {{-s-|I}}
 | année fin              = {{s-|V}}
 | drapeau                = 
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 | carte                  = Roman Empire - Belgica (125 AD).svg
 | légende                = La Gaule belgique dans l’Empire romain vers 120.
 | langues                = [[Belge (langue)|Belge]]<br>[[Latin vulgaire]]<br> puis [[Gallo-roman (langue)|Gallo-roman]]
 | gouvernement           = [[Empire romain d'Occident]]
 | capitale               = [[Durocortorum]] puis [[Augusta Treverorum]]
 | evt1                   = 
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 | p1                     = [[Gaule chevelue]]
 | p2                     = [[Gaule septentrionale]]
 | s1                     = [[Royaume de Soissons]]
 | s2                     = [[Royaume franc]]
 | s3                     = [[Royaume alaman]]
 | s4                     = [[Royaume burgonde]]
}}

La '''Gaule belgique'''<ref group="alpha">Voir :
* l'[https://www.universalis.fr/encyclopedie/gaule/ article sur la Gaule] dans l’''[[Encyclopædia Universalis]]'' ;
* l'article sur la [[Belgique]] dans l'édition papier du ''[[Le Petit Larousse|Petit Larousse]]'' ;
* l'article sur la Belgique dans l'édition papier du ''[[Le Petit Robert des noms propres|Petit Robert]]'' ;
* l'article sur la Gaule dans l'édition papier du ''Petit Robert'' ;
* la [https://www.universalis.fr/recherche/q/gaule%20belgique/ recherche sur la chaîne de mots « gaule belgique »] dans l’''Encyclopædia Universalis''.</ref> (''{{lang|la|Gallia Belgica}}'' en latin), aussi écrite « Gaule Belgique »<ref group="alpha">On trouve cette écriture dans certains ouvrages.

Voir par exemple :

* les articles [https://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/Gaule/120945 Gaule] et [https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Belgique_histoire/185934 Belgique : histoire] dans l’''Encyclopédie Larousse'' en ligne ;
* l'article sur la [[Gaule]] dans l'édition papier du ''[[Le Petit Larousse|Petit Larousse]]''.</ref>, est une des quatre [[Province romaine|provinces]] (avec la [[Gaule aquitaine]], la [[Gaule lyonnaise]] et la [[Gaule narbonnaise]]) créées par [[Auguste]] au début de son [[principat]] à partir des [[Guerre des Gaules|conquêtes]] effectuées par [[Jules César]] en [[Gaule]] entre 58 et 51/50 av. J.-C.

Le sud de la Gaule et la vallée du [[Rhône]], jusqu'à [[Vienne (Isère)|Vienne]], sont alors déjà romains, depuis leur conquête effectuée antérieurement entre 125 et 121 av. J.-C. Cette dernière région constitue une province distincte, de rang sénatorial, la [[Gaule narbonnaise|Narbonnaise]], tandis que les Gaules belgique, lyonnaise et aquitaine sont des provinces impériales. Ces trois dernières provinces issues du découpage augustéen se trouvaient cependant réunies, à travers les notables gaulois à la tête des [[Civitas|cités]], dans le cadre d'une assemblée commune, à vocation politique et religieuse, liée au [[culte impérial]], le [[sanctuaire fédéral des Trois Gaules]], et dont le siège se situait face à la colonie romaine de [[Lugdunum]] (Lyon). La province de Gaule belgique a compté au moins dix-huit peuples dont les [[Rèmes]].

== Histoire ==
=== De la conquête césarienne à la paix romaine ===
[[File:Germania 70.svg|thumb|Nord-Est de la Gaule vers 70 ap. J.-C. avec les frontières (provinciales et linguistiques).]]

Lorsque s’achève la [[guerre des Gaules]], [[Premier triumvirat|l’accord fragile entre César et Pompée]] vole en éclats et les guerres civiles commencent, entre les deux premiers protagonistes d’abord, puis après l’assassinat de César en 44 av. J.-C. entre [[Second triumvirat|Marc Antoine et Octave]]. Si ces guerres n’ont pas eu pour théâtre la Gaule, celle-ci sera cependant aussi l’objet de rivalités entre [[Marc Antoine]], qui obtient dans un premier temps le gouvernement de cette nouvelle province, avant qu’[[Auguste|Octavien]], dans le cadre d’un accord de paix précaire avec Marc Antoine n’en prenne à son tour le contrôle. Ce n’est qu’au [[Bataille d'Actium|terme de ces guerres civiles]] et après l’[[Principat|affermissement du nouveau régime]] qu’Octave, devenu Auguste en 27 av. J.-C., est alors en mesure d’organiser les territoires conquis par César. La date de la réorganisation territoriale est encore discutée, soit entre 27 et 25 av. J.-C., soit entre 16 et 13 av. J.-C., lors de deux séjours différents effectués par Auguste en Gaule. Cette réorganisation territoriale a pour conséquence de diviser le vaste territoire conquis par César entre la Narbonnaise, sur laquelle il s’appuie, et les [[Pyrénées]] et le [[Rhin]], en trois provinces de rang impérial : la Gaule belgique, la Gaule lyonnaise et la Gaule aquitaine. Mais cette œuvre d’organisation n’est pas que territoriale. Il convient de signaler aussi la mise en place d’un [[Via Agrippa|premier réseau routier]], ayant Lugdunum (Lyon) pour cœur, et qui est l’œuvre d’[[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]] ; la création d’un [[Atelier monétaire de Lugdunum|atelier monétaire impérial]] à Lugdunum en 15 av. J.-C. ; la fondation en 12 av. J.-C. du [[sanctuaire fédéral des Trois Gaules]], à Lugdunum aussi, et destiné à maintenir un cadre unifié, mais essentiellement religieux, à l’échelle des trois provinces Gaules venant d’être séparées ; la création enfin, vers 15 av. J.-C., d’une [[Quarantième des Gaules|zone douanière interne à l’Empire]], unifiée non seulement à l’échelle des Trois Gaules, mais intégrant aussi la Narbonnaise.

La défaite romaine de la [[bataille de Teutobourg]] (9 après J.-C.) et le peu de succès des campagnes suivantes amènent les Romains à renoncer à une expansion au nord du Rhin pour renforcer la défense du [[Limes de Germanie|''limes'' de Germanie]], consolidé sous [[Domitien]] par la conquête des [[Champs décumates]].
[[File:Fêtes Gallo-Romaines Bavay 2015 - 6.JPG|thumb|Légionnaires romains (reconstitution) aux Fêtes gallo-romaines de Bavay en 2015.]]
La guerre civile romaine de l'[[Année des quatre empereurs]] (68-69) a des répercussions en Gaule où les cités prennent parti pour l'un ou l'autre candidat à l'empire. [[Galba]] punit les [[Trévires]] et les [[Lingons]], qui ont tardé à le reconnaître, en leur retirant une partie de leur territoire. À peine arrivé à Rome, il est détrôné par [[Othon (empereur romain)|Othon]]. Les légions du Rhin offrent alors l'empire à [[Vitellius]] qui rallie les Trévires, les Lingons et les [[Ubiens]] de la région de Cologne ; il est rejoint par [[Decimus Valerius Asiaticus#Famille|Valerius Asiaticus]], légat de Belgique. En traversant la cité des [[Médiomatriques]] (Metz), les soldats de Vitellius la mettent à sac. Vitellius, arrivé à Rome, est à son tour renversé et tué par les partisans d'un autre général, [[Vespasien]]<ref>Joël Schmidt, ''Les Gaulois contre les Romains : la guerre de 1000 ans'', Perrin, 2004, p. 289-294.</ref>. Les [[Bataves]], dont la cavalerie avait joué un rôle important dans les troubles, prennent les armes sous la conduite de [[Caius Julius Civilis]] et pillent les terres des Ubiens, Trévires, [[Ménapes]] et [[Morins]] ; Civilis se donne d'abord pour un partisan de Vespasien mais songe à former un empire indépendant allié aux Germains. Il obtient le soutien de deux nobles trévires, [[Julius Classicus]] et [[Julius Tutor]], puis d'un noble lingon, [[Julius Sabinus]]. Civilis s'empare de la forteresse romaine de [[Novaesium]] (Neuss) et obtient le ralliement des [[Tongres (peuple belge)|Tongres]] et des [[Nerviens]] mais Sabinus, battu par les [[Séquanes]], doit s'enfuir et se fait passer pour mort. Un congrès des cités gauloises, réuni à Reims, envisage de proclamer l'indépendance de la Gaule mais ne peut s'accorder sur le choix d'une capitale, d'un général ou d'un [[haruspice]]. Vespasien, ayant été reconnu par le [[Sénat romain]], envoie le général [[Quintus Petillius Cerialis|Petillius Cerialis]] qui détache une par une les cités de la coalition gauloise ; il n'a pas trop de mal à convaincre le congrès de Reims que la [[Pax Romana|paix romaine]] est préférable aux divisions et conflits continuels de la Gaule indépendante. Les derniers partisans de Civilis et Classicus sont éliminés en 71<ref>Joël Schmidt, ''Les Gaulois contre les Romains : la guerre de 1000 ans'', Perrin, 2004, p. 295-303.</ref>.

=== De la crise du {{s|III}} à la conquête franque ===
[[File:Proto-Franken1.png|thumb|Garnisons romaines et infiltration des tribus germaniques à partir de 200.]]
Pendant l'[[anarchie militaire]] du {{s|III}}, la Gaule belgique connaît plusieurs attaques des [[Barbare]]s d'outre-Rhin. En [[254]], les [[Alamans]], renforcés par un contingent de [[Francs]], mènent une expédition jusqu'aux [[Massif ardennais|Ardennes]] ; ils sont refoulés par le futur empereur [[Gallien]]. Avec d'autres peuples, ils font de nouvelles incursions en [[258]] et en 260-261, atteignant la région de Reims. Les empereurs étant occupés sur d'autres fronts, la Gaule choisit pour sa défense le général [[Postume|Postumus]], fondateur d'un éphémère [[empire des Gaules]] ; son successeur [[Tetricus Ier|Tetricus]] se rend à l'empereur [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]], revenu d'Orient en 273 ; mais celui-ci emmène avec lui une grande partie des légions des Gaules pour combattre sur la frontière du Danube, ce qui laisse le champ libre à une nouvelle invasion des Alamans en 275. Les différentes routes d'invasion sont jalonnées par des [[trésor]]s monétaires, enfouis et abandonnés par les habitants en fuite<ref name="auto-généré1">Laurent Denajar, ''[[Carte archéologique de la Gaule]] - 10. Aube'', p. 152 [https://www.google.fr/books/edition/Carte_arch%C3%A9ologique_de_la_Gaule/DD6e2p4SqksC?hl=fr&gbpv=1&dq=gaule+belgique,+alamans&pg=PA152&printsec=frontcover]</ref>.
[[File:Gold medallion of Constantius I Chlorus raising Britannia from her knees Trier mint 297 AD (51234150044).jpg|thumb|redresse=0.7|Constance Chlore recevant la soumission de la [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]], monnaie d'or frappée à Trèves en 297.]]
Entre 286 et 293, [[Carausius]], gouverneur de [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]] (aujourd'hui la Grande-Bretagne), étend son autorité sur les deux rives de la [[Manche (mer)|Manche]] jusqu'à Amiens, Beauvais et au pays des Bataves et se rend pratiquement indépendant ; pour repousser les incursions maritimes des [[Saxons]], il entretient une flotte à [[Portus Itius]] ([[Boulogne-sur-Mer]]), développe le commandement militaire du ''[[Côte saxonne|litus Saxonicum]]'' et fait alliance avec les [[Francs saliens]] à qui il permet de s'établir autour de l'[[Delta de la Meuse et du Rhin|embouchure du Rhin]]. Cependant, les territoires continentaux de Carausius sont conquis en 293 par [[Maximien Hercule|Maximien]], lieutenant de [[Dioclétien]]. L'unité de l'Empire est restaurée par Dioclétien et Maximien à travers un partage des tâches entre quatre empereurs associés : la [[Tétrarchie]]<ref>Laurence Charlotte Feffer et Patrick Périn, ''Les Francs'', t. 1, Armand Colin, coll. « Civilisations », 1987, p. 45-48 [https://www.google.fr/books/edition/Les_Francs_1/RviGDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=carauius,+francs&pg=PT63&printsec=frontcover]</ref>. Les Gaules et l'[[Hispanie]] sont gouvernées par [[Constance Chlore]], un des quatre empereurs unis, qui, en [[297]], reconquiert la Bretagne en éliminant [[Allectus]], successeur de Carausius. Le [[Panégyriques latins|panégyrique]] de Constance Chlore, rédigé vers 297, témoigne des efforts des tétrarques pour repeupler les régions dévastées de la Gaule en faisant appel à des [[Peuple fédéré|fédérés]] germains<ref name="auto-généré1" /> :
{{bloc citation|De même que sur un signe de toi, [[Maximien Hercule|Maximien Auguste]], les champs en friche des Nerviens et des Trévires furent labourés par les [[Lètes]] rétablis dans leur pays et par les Francs assujettis à nos lois, ainsi aujourd'hui, Constance, César invincible, toutes les terres qui, au pays des Ambiens, des Bellovaques, des [[Tricasses]] et des Lingons, demeuraient abandonnées, reverdissent sous la charrue d'un barbare (''[[Panégyriques latins]]'', IV, 21.1)}}
[[File:400 Germania I II Belgica I II.png|thumb|La Gaule belgique et les deux Germanies vers 400.]]
En 297, la Gaule belgique est divisée en trois provinces :
* La [[Belgique première]], capitale Augusta Treverorum (Trèves) ;
* La [[Belgique seconde]], capitale Durocortorum (Reims) ;
* La [[Maxima Sequanorum|Grande Séquanaise]], capitale Vesontio (Besançon).
Ces trois provinces sont rattachées au [[Diocèse (Empire romain)|diocèse]] des Gaules et à la [[préfecture du prétoire des Gaules]].

La Gaule échappe progressivement à la tutelle romaine lors des [[invasions barbares]] du {{s|V}}. [[Jérôme de Stridon|Saint Jérôme]], en [[401]], décrit la vague de peuples barbares qui déferle sur la Gaule et l'[[Hispanie]] :
{{bloc citation|Mayence, cette ville autrefois si considérable, a été prise et entièrement ruinée, et elle a vu égorger dans ses temples plusieurs milliers de personnes ; Worms, après avoir soutenu un long siège, a été enfin ensevelie sous ses propres ruines ; Reims, cette ville si forte, Amiens, Arras, Thérouanne, Tournai, Spire, Strasbourg, toutes ces villes sont aujourd'hui sous la domination des Alamans<ref>[https://hal.univ-lorraine.fr/tel-03260060/document Jérôme de Stridon, ''Lettre 123'', cité par Ludovic Martinet, ''Les relations entre Romains et rois barbares en Gaule de 395 à 534'', Université de Lorraine, 2019.]</ref>.}}

À partir de 425, l'autorité romaine est en partie restaurée dans le nord de la Gaule par le général [[Aetius (Flavius Aetius)|Aetius]] tandis que le sud est occupé par les [[Wisigoths]]. Les [[Francs rhénans]] (Francs ripuaires), qui avaient pris pied sur la rive gauche du Rhin après 401, sont refoulés vers la rive droite en [[428]]. Mais les [[Francs saliens]], commandés par [[Clodion le Chevelu|Clodion]], s'étendent dans l'ouest de la Gaule belgique jusqu'à [[Tournai]] et [[Cambrai]] et l'empereur [[Valentinien III]], plutôt que de les combattre, donne à leur roi le titre de [[Légat (Rome antique)|légat]]<ref>[https://hal.univ-lorraine.fr/tel-03260060/document Ludovic Martinet, ''Les relations entre Romains et rois barbares en Gaule de 395 à 534'', Université de Lorraine, 2019.]</ref>.
[[File:CHILDERICI REGIS.jpg|thumb|redresse=0.7|CHILDERICI REGIS : anneau sigillaire (copie) du roi franc [[Childéric Ier|Childéric {{Ier}}]] trouvé dans sa tombe à [[Tournai]].]]
Le nord de la Belgique seconde est de nouveau envahi par les [[Francs saliens]] entre 440 et 460, le sud formant le [[Royaume de Soissons|royaume romain de Soissons]] dirigé par [[Syagrius]] et séparé de l'Empire romain d'Occident à partir de [[461]]. Le nord de la Belgique première est occupé par les Francs rhénans aux alentours de 480 tandis que le sud est simultanément submergé par les [[Alamans]]. La Grande Séquanaise est occupée par les [[Burgondes]] vers 460.

À la suite de la [[bataille de Soissons (486)|bataille de Soissons]] en [[486]], [[Clovis Ier|Clovis]], le jeune roi des Francs, élimine Syagrius et impose sa domination à la partie de la Gaule qu'il détenait. [[Remi de Reims|Remi]], [[Liste des évêques et archevêques de Reims|évêque de Reims]] et métropolitain de la Belgique seconde, écrit au nouveau maître de la province pour le féliciter et rappelle qu'un de ses ancêtres, probablement son père [[Childéric Ier|Childéric {{Ier}}]], avait déjà exercé son autorité sur ce territoire :
{{bloc citation|Une grande rumeur vient de parvenir à nous. Vous venez de prendre en main l'administration de la Belgique seconde. Ce n'est pas une nouveauté que vous commenciez à être ce que vos parents ont toujours été<ref>[https://www.persee.fr/doc/pica_0752-5656_1988_num_3_1_1527 Cité par James Edward, ''Childéric, Syagrius et la disparition du royaume de Soissons''. In: Revue archéologique de Picardie, n°3-4, 1988. Actes des VIIIe journées internationales d'archéologie mérovingienne de Soissons (19-22 Juin 1986) pp. 9-12.]</ref>.}}

== Administration et société ==

=== Liste (partielle) des gouverneurs de Belgique ===

* [[Marcus Vinicius (consul en -19)|Marcus Vinicius]] (-25)
* Decimus Valerius Asiaticus (69)
* [[Quintus Glitius Atilius Agricola|Quintus Glitius Acilius Agricola]] (94-97)
* [[Quintus Sosius Senecio]] (97-99)
* Tiberius Claudius Saturninus (137-141)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Géza Alfoldy|titre=Consuls et sénateurs sous les Antonins|passage=p.253}}</ref>
* Aulus Junius Pastor Lucius Caesennius Sospes (vers 159-162)
* Lucius Calpurnius Proculus (vers 166)
* [[Didius Julianus]] (vers 171-175)
* Caius Sabucius Maior Caecinianus (vers 180-183)
* [[Marius Maximus|Lucius Marius Maximus Perpeteus Aurelianus]] (197-199)
* Caius Junius Faustinus Placidus Postumianus (entre 200 et 203)
* Lucius Publius Postumus (entre 202 et 209)
* Caius Iunius Apronius Maenius Pius Salamallianus (entre 222 et 224)

=== Administration impériale et cités ===
[[File:Porta Nigra um 1900.jpg|thumb|La [[Porta Nigra]] de [[Trèves (Allemagne)|Trèves]] construite vers 170.]]
La ''Gallia Belgica'' est une [[Province romaine|province impériale]] administrée par un [[légat d'Auguste propréteur]] qui correspond approximativement à l'ensemble des cités de l'ancienne fédération belge, entre le [[Rhin]] et la [[Seine]], auxquels César donnait le nom de ''Belgia''. Au départ, la capitale de la province est [[Durocortorum]] ([[Reims]]) puis, à une date indéterminée (mais probablement pas avant la fin du [[Haut-Empire romain|Haut-Empire]]), la capitale est transférée à [[Augusta Treverorum]] ([[Trèves (Allemagne)|Trèves]]). Sur le terrain, les frontières de la Gaule belgique, tant avec la [[Gaule lyonnaise]] qu'avec la [[Germanie]], sont floues. Les cités des [[Leuques]] et des [[Triboques]] semblent avoir appartenu dès l'origine à la province de Gaule belgique, mais pas celles des [[Lingons]] ni des [[Séquanes]], d'abord rattachées à la Gaule lyonnaise au début de la période impériale.

En 85, Domitien détache de la Gaule belgique deux nouvelles provinces : la [[Germanie inférieure]] autour de [[Cologne]] et la [[Germanie supérieure]] autour de [[Mayence]] ; les légats de ces deux provinces ont autorité sur les garnisons des [[légion romaine|légions]]. Le légat [[propréteur]] de Gaule belgique maintient son siège à [[Durocortorum]] ([[Reims]]) mais la Belgique et les deux Germanies ont une administration financière et fiscale commune avec un [[procurateur]] basé à [[Trèves (Allemagne)|Trèves]]<ref>[https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_2011_num_89_2_8126 Raepsaet-Charlier Marie-Thérèse], [[Georges Raepsaet]]. ''Villes et agglomérations de Belgique sous le Principat : les statuts''. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 89, fasc. 2, 2011. Villes et villages : organisation et représentation de l’espace. Mélanges offerts à [[Jean-Marie Duvosquel]] à l’occasion de son soixante-cinquième anniversaire et publiés par [[Alain Dierkens]], Christophe Loir, Denis Morsa, Guy Vanthemsche. pp. 634-637.</ref>. La création de ces deux provinces détache de la Gaule belgique les cités des [[Ubiens]], des [[Vangions]] et des [[Triboques]].
[[File:L'amphithéatre de Grand.JPG|thumb|L'amphithéatre de [[Site archéologique de Grand|Grand]] ([[Vosges (département)|Vosges]]), reconstitution ''in situ''.]]
La deuxième grande réforme territoriale qui toucha la Belgique date, comme pour le reste de l'Empire, de 297. La réorganisation territoriale voulue par l'empereur [[Dioclétien]] a pour conséquence la division en trois de la province : Belgique première, Belgique seconde, et Séquanaise (''Belgica Prima'', ''Belgica Secunda'', et ''[[Maxima Sequanorum]]'' en latin). Nous connaissons exactement la composition de ces provinces grâce à la ''[[Notitia dignitatum]]'', inventaire de l'administration du [[Bas-Empire romain|Bas-Empire]].

La conquête de César laisse subsister le cadre des [[Gaulois (peuples)|États gaulois]] dont l'aristocratie s'est ralliée à Rome. Ils deviennent des ''[[civitas|civitates]]'' autonomes divisées en territoires plus petits : ''[[pagus]]'', ''[[vicus]]'', ''curia'', souvent organisés autour d'un sanctuaire. À part quelques exceptions comme Durocortorum, plus ancienne, la plupart des chefs-lieux de ''civitates'' semblent des agglomérations nouvelles créées par l'administration et l'armée romaines aux carrefours des [[Voie romaine|routes stratégiques]] ; le découpage des territoires semble à peu près achevé lors de l'inauguration de l'autel de Lyon en {{Date-|-12}}<ref>[https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_2011_num_89_2_8126 Raepsaet-Charlier Marie-Thérèse, Raepsaet Georges. ''Villes et agglomérations de Belgique sous le Principat : les statuts''. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 89, fasc. 2, 2011. Villes et villages : organisation et représentation de l’espace. Mélanges offerts à Jean-Marie Duvosquel à l’occasion de son soixante-cinquième anniversaire et publiés par [[Alain Dierkens]], Christophe Loir, Denis Morsa, Guy Vanthemsche. pp. 637-640.]</ref>.

Entre le {{Sp-|I|et le|II}}, les cités gauloises reçoivent le statut de [[municipe]] de [[Colonie romaine#Statut politique de la colonie|droit latin]], ce qui entraîne l'octroi de la [[citoyenneté romaine]] aux élites qui la transmettent à leurs descendants et à leurs [[Affranchissement#Rome antique|affranchis]]. Le nouveau citoyen adopte un [[nom romain]] (''tria nomina'') ; il choisit librement son [[gentilice]] dans le stock des noms italiens puisqu'il ne doit pas sa citoyenneté à une décision impériale mais à son statut de magistrat municipal<ref>[https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_2011_num_89_2_8126 Raepsaet-Charlier Marie-Thérèse, Raepsaet Georges. ''Villes et agglomérations de Belgique sous le Principat : les statuts''. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 89, fasc. 2, 2011. Villes et villages : organisation et représentation de l’espace. Mélanges offerts à Jean-Marie Duvosquel à l’occasion de son soixante-cinquième anniversaire et publiés par [[Alain Dierkens]], Christophe Loir, Denis Morsa, Guy Vanthemsche. pp. 637-643.]</ref>.
[[File:Bgacum inscription.jpg|thumb|right|GENIO CIVITATIS NERVIORVM : Inscription dédiée « au génie de la cité des Nerviens » (musée de Bavay).]]
Aux {{s2-|I|II}}, le territoire de la Gaule belgique est composé des cités suivantes<ref>[https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1989_ant_116_1_3742 Persée : Carte inédite de la Gaule romaine sous le Haut-Empire]</ref> :
{{colonnes|nombre=2|taille=30| 
* [[Ambiens]], [[chef-lieu]] de cité : [[Samarobriva]] ([[Amiens]])
* [[Atrébates]], chef-lieu de cité : [[Nemetacum]] ([[Arras]])
* [[Bellovaques]], chef-lieu de cité : [[Caesaromagus|Cæsaromagus]] ([[Beauvais]])
* [[Catuvellauni]], chef-lieu de cité : [[Catalaunum]] ([[Châlons-en-Champagne]])
* [[Éburons]], chef-lieu de cité : [[Atuatuca Tungrorum]] ([[Tongres]])
* [[Helvètes]], chef-lieu de cité : [[Aventicum]] ([[Avenches]])
* [[Leuques]], chef-lieu de cité : [[Nasium]] ([[Naix-aux-Forges|Naix]]) puis [[Tullum Leucorum]] ([[Toul]])
* [[Lingons]], chef-lieu de cité : [[Andemantunnum]] ([[Langres]])
* [[Médiomatriques]], chef-lieu de cité : [[Divodurum Mediomatricorum]] ([[Metz]])
* [[Ménapiens]], chef-lieu de cité : [[Castellum Menapiorum]] ([[Cassel (Nord)|Cassel]])

* [[Morins]], chef-lieu de cité : [[Tarvenna]] ([[Thérouanne]])
* [[Nerviens]], chef-lieu de cité : [[Bagacum Nerviorum]] ([[Bavay]])
* [[Rèmes]], chef-lieu de cité, capitale de la Gaule belgique : [[Durocortorum]] ([[Reims]])
* [[Séquanes]], chef-lieu de cité : [[Vesontio]] ([[Besançon]])
* [[Silvanectes]], chef-lieu de cité : [[Augustomagus]] ([[Senlis (Oise)|Senlis]])
* [[Suessions]], chef-lieu de cité : [[Augusta Suessionum (ville romaine)|Augusta Suessionum]] ([[Soissons]])
* [[Trévires]], chef-lieu de cité : [[Augusta Treverorum]] ([[Trèves (Allemagne)|Trèves]])
* [[Viromanduens]], chef-lieu de cité : [[Augusta Viromanduorum]] ([[Saint-Quentin]])
}}

=== Une romanisation inégale ===
[[File:AmbroseOfMilan.jpg|vignette|redresse=0.5|gauche|Saint Ambroise, mosaïque de la  basilique Saint-Ambroise de Milan.]]
Les élites de la Gaule belgique sont beaucoup moins intégrées dans la classe dirigeante de l'Empire que celles de la Gaule lyonnaise, aquitaine et surtout narbonnaise : on ne les rencontre guère dans le [[Sénat romain]], l'[[Chevalier romain|ordre équestre]] ou même à l'[[Sanctuaire fédéral des Trois Gaules|autel des Trois Gaules]]. Ce n'est qu'à Trèves, capitale impériale tardive, que se développe un foyer intellectuel actif<ref>Xavier Deru, ''La Gaule belgique'', Actes Sud, 2016, p. 131.</ref> : le [[Burdigala|Bordelais]] [[Ausone]] y écrit son poème sur la ''[[Moselle (rivière)|Moselle]]'', [[Salvien de Marseille|Salvien]] naît en pays trévire avant de se finir sa vie à [[Marseille]], [[Ambroise de Milan|Ambroise]] naît à Trèves avant d'étudier à Rome et de devenir un des [[Pères de l'Église]], le [[Dalmatie#Période romaine|Dalmate]] [[Jérôme de Stridon|Jérôme]] y étudie<ref>J.J. de Smet, ''Mémoire sur l'état de l'enseignement dans les Gaules et en particulier dans la Gaule belgique'', Académie royale de Belgique, 1849, p. 5-8 [https://www.google.fr/books/edition/M%C3%A9moire_sur_l_%C3%A9tat_de_l_enseignement_d/d4dCAAAAcAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=salvien,+tr%C3%A8ves&pg=PA8&printsec=frontcover]</ref>.
[[File:Saverne Musée du château des Rohan 2014 (01).JPG|thumb|Inscription funéraire de Divicius Vindus et de Divicius Divixtus (musée de [[Saverne]])]]
L'[[épigraphie]] révèle une diffusion inégale du modèle culturel romain. On ne connaît que 390 [[anthroponymie|noms de personnes]] (données de 1995) pour les 10 cités de l'ouest de la Gaule belgique alors qu'ils sont beaucoup plus abondants autour de Trèves, de Metz ou de la frontière militaire rhénane, ce qui peut s'expliquer par les destructions des guerres, l'état inégal des recherches archéologiques ou par une moindre pénétration des modèles épigraphiques romains. Sur ces 390, 67 appartiennent à des personnes peut-être étrangères à la région (soldats en garnison, marques de marchands ou d'[[ophtalmologie|oculistes]] sur des récipients) ; il reste 323 noms très probablement autochtones dont 119 appartiennent à des Tongres, 91 à des Nerviens, 27 à des Ambiens, 24 à des Morins, 20 à des Suessions, etc. Peu de notables portent des noms venus de la maison impériale (''[[Iulii]]'', ''[[Claudii]]''), ce qui suggère une acquisition de la citoyenneté à travers des charges municipales et non impériales. La plupart des personnes identifiables comme citoyens romains portent des noms latins alors que les noms indigènes sont majoritaires chez les [[pérégrin]]s, avec des exceptions dans les deux sens ; on peut aussi rencontrer un prénom latin avec un nom indigène, et certains noms latins ont pu être choisis pour leur similitude de sens ou de sonorité avec un nom indigène<ref>[https://www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_1995_num_6_1_1610 Marie-Thérèse Raepsaet-Charlier, ''Aspects de l'onomastique en Gaule Belgique''. In: Cahiers du Centre Gustave Glotz, 6, 1995. pp. 207-226.]</ref>.

=== Économie ===
[[File:Reims, Musée Saint-Remi, Stèle funéraire d'un savetier.JPG|thumb|redresse=0.6|Stèle funéraire d'un savetier ([[musée Saint-Remi de Reims]]).]]
[[File:Mähmaschine.jpg|thumb|[[Moissonneuse]] trévire , bas-relief de [[Buzenol]].]]

L'agriculture de ces cités devint florissante vers 80-90 et les villes de [[Durocortorum]] ([[Reims]]) et [[Augusta Treverorum]] ([[Trèves (Allemagne)|Trèves]]) comptaient alors parmi les plus grandes villes de [[Gaule]] et d'Occident.

L'intérêt des axes militaires et marchands ont préservé l'économie effondrée après la conquête et le collapsus démographique qui s'ensuivit. Les voies gauloises, rectifiées et améliorées par les légions romaines, offraient des services techniques de roulage et de [[Charron (métier)|charronnerie]], des lieux d'accueil et d'hébergement de voyageurs, en retrait prudent de la voie, tous les 70 à 80 stades. Des nœuds routiers protégés, devenus aussi marchés prospères et même lieux de pèlerinage, apparurent, comme [[Bavay]], [[Tournai]], [[Tongres]], [[Arlon]]. La Belgique ne différait pas de la Gaule lyonnaise, elle exportait au loin des émaux et bijoux, des lainages, du cochon en salaison et du lin.

La Gaule belgique est une province périphérique de climat frais où l'agriculture méditerranéenne ([[Histoire de la vigne et du vin|vigne]] et [[olivier]]), modèle dominant dans le monde romain, ne pénètre pas ou peu<ref>Xavier Deru, La Gaule belgique, Actes Sud, 2016, p. 131.</ref>. L'agriculture de la Gaule belgique est décrite par [[Pline l'Ancien]] dans son ''[[Histoire naturelle (Pline l'Ancien)|Histoire naturelle]]''. Il y vante leur technique de moissonnage par l'usage d'une moissonneuse, le ''vallus''. [[Pline l'Ancien|Pline]] cite la grande diversité des légumes cultivés : oignons, choux et fèves, ainsi que les diverses variétés de pommiers. De vastes étendues céréalières d'''arinca'' (variété de blé) et d'orge permettaient la fabrication du pain mais aussi de la [[cervoise]]<ref name="Desmulliez Milis p63">Janine Desmulliez, ''Histoire des provinces françaises du Nord'', Ludovicus Milis, page 63.</ref>. Les [[saunerie]]s du littoral produisaient du sel utilisé pour la conservation du poisson et de la viande : le jambon [[ménapiens|ménapien]], salé ou fumé, était réputé et importé jusqu'à Rome<ref name="Desmulliez Milis p63" />.

L'habitat était dense, hormis dans la région littorale ; il était essentiellement composé de ''villæ'' (grandes fermes)<ref name="Desmulliez Milis p63" />. La présence romaine apporta quatre siècles de [[prospérité]] à la région. La sécurité des frontières face aux [[Germains]] était assurée par les légions et les premières voies de communication furent créées d’une part entre [[Boulogne-sur-Mer|Boulogne]] et [[Cologne]], d'autre part entre [[Reims]] et [[Trèves (Allemagne)|Trèves]]. Plusieurs bourgs furent bâtis à l’intersection de ces axes, tels [[Arlon]] et [[Bavay]], ou encore [[Tongres]] et [[Tournai]].

Villes principales : [[Durocortorum]] ([[Reims]]), [[Augusta Treverorum]] ([[Trèves (Allemagne)|Trêves]]), [[Gesoriacum]] ([[Boulogne-sur-Mer]]), [[Atuatuca Tungrorum|Aduatuca Tungrorum]] ([[Tongres]]), [[Bagacum Nerviorum]] ([[Bavay]]), [[Colonia Claudia Ara Agrippinensium]] ([[Cologne]]), [[Divodurum Mediomatricorum|Divodurum]] ([[Metz]]), etc.

=== Religion ===
{{Article détaillé|Religion gauloise}}
Parmi les [[Enclos belges ou picards|enclos sacrés]], certains comme [[sanctuaire de Ribemont-sur-Ancre|celui de Ribemont-sur-Ancre]], découvert dans les années 1960, sont encore fréquentés à l'époque romaine<ref> {{article|auteur=Brunaux Jean-Louis, Méniel Patrice, Rapin André|titre=Un sanctuaire gaulois à Gournay-sur-Aronde (Oise)|périodique= Gallia|numéro=Tome 38 fascicule 1|année=1980|passage=1-25|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1980_num_38_1_1787}}.</ref>.

Sous l'autorité romaine, chaque cité se dote d'un culte civique autour d'une divinité principale, [[Mars (mythologie)|Mars]] chez les Trévires et les [[Rèmes]], [[Vulcain (mythologie)|Vulcain]] chez les [[Viromanduens]], [[Hercule]] chez les [[Bataves]] et les [[Tongres (peuple belge)|Tongres]], chaque divinité locale ayant ses titres et particularismes. Les sanctuaires sont pourvus de [[thermes]], [[Amphithéâtre gallo-romain|amphithéâtres]] et hébergements pour un public nombreux, offerts par un riche citoyen qui acquiert le statut d'[[Évergétisme|évergète]]<ref>[https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_2011_num_89_2_8126 Raepsaet-Charlier Marie-Thérèse, Raepsaet Georges. ''Villes et agglomérations de Belgique sous le Principat : les statuts''. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 89, fasc. 2, 2011. Villes et villages : organisation et représentation de l’espace. Mélanges offerts à Jean-Marie Duvosquel à l’occasion de son soixante-cinquième anniversaire et publiés par Alain Dierkens, Christophe Loir, Denis Morsa, Guy Vanthemsche. pp. 645-647.]</ref>.

Les cultes orientaux ne sont que peu attestés dans l'ouest de la Gaule belgique : on trouve des inscriptions isolées d'[[Isis]] et [[Sérapis]] à [[Soissons]]<ref>Blaise Pichon, « Formes et rythmes de la romanisation dans l’Ouest de la Gaule belgique », dans Bernadette Cabouret-Laurioux, Jean-Pierre Guilhembet et Yves Roman (directeurs d'ouvrage), ''Rome et l’Occident : IIe s. av. J.-C. au IIe s. apr. J.-C.'', Presses Universitaires du Mirail, 2009.</ref>. Par contre, le [[culte de Mithra]] est répandu chez les militaires de la vallée du Rhin<ref>Christian Bonnet et Bertrand Lançon, ''L'Empire romain de 192 à 325: du Haut-Empire à l'Antiquité tardive'', Ophrys, 2000, p. 128 [https://www.google.fr/books/edition/L_Empire_romain_de_192_%C3%A0_325/ywwoCbXNq4wC?hl=fr&gbpv=1&dq=mithra,+rhin&pg=PA128&printsec=frontcover]</ref>.

La [[Christianisme dans le monde romain|christianisation]] de la Gaule belgique est assez tardive : elle n'envoie que 3 délégués sur les 16 évêques présents au [[Concile d'Arles (314)|concile d'Arles]] de [[314]]<ref>M.Heijman (dir.), ''Concile d’Arles. Première assemblée des évêques de l’Église naissante d’Occident, 314-2014'', Académie d’Arles, 2020 [https://www.academia.edu/43298993/M_Heijmans_%C3%A9d_Concile_dArles_Premi%C3%A8re_assembl%C3%A9e_des_%C3%A9v%C3%AAques_de_l%C3%89glise_naissante_de_lOccident_314_2014_Actes_du_colloque_dArles_du_11_octobre_2014_Arles_Acad%C3%A9mie_dArles_2020]</ref>. Une vingtaine d'années plus tard, la liste du pseudo-concile de Cologne indique 19 évêchés dont 12 pour les Belgiques, les Germanies et la Grande Séquanaise<ref>J.M. Mayeur (dir.), ''Histoire du christianisme - 2 -Naissance d'une chrétienté, 250-430'', Desclée, 1995, p. 833 [https://www.google.fr/books/edition/Naissance_d_une_chr%C3%A9tient%C3%A9_250_430/Rq30AwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=christianisation,+nord+de+la+Gaule&pg=PA832&printsec=frontcover]</ref>.

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Cernunos phot Trompette 08637.jpg|Le dieu [[Cernunnos]] entre [[Apollon]] et [[Mercure (mythologie)|Mercure]], autel de Reims 
Epona tombe enfant la trussonnerie IIe s t267 1007726.jpg|[[Épona]], {{IIe}} s., musée d’Épernay 
Venus tombe enfant la trussonnerie IIe s t267 1007727.jpg|[[Vénus (mythologie)|Vénus]], {{IIe}} s., musée d’Épernay
Asclepius?, Roman Grand (Andesina), France (7693130100).jpg|[[Asclépios]] (?), [[Andesina|Grand]] 
File:MULO-Attis Toul.jpg|[[Attis]], [[Tullum Leucorum|Toul]], {{IIe}} s.
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== Une redécouverte tardive ==
La période romaine dans le nord de la Gaule laisse peu de traces dans les textes et peu de vestiges en élévation. À Reims, la [[porte de Mars]] est intégrée dans le [[Château de la Porte de Mars|château des archevêques]] et la [[Cathédrale Notre-Dame de Reims|cathédrale]] réutilise des colonnes et chapiteaux antiques. La tradition populaire attribue les anciennes voies romaines à une reine [[Mérovingiens|mérovingienne]] sous le nom de « [[chaussée Brunehaut]] ». [[Jean Lemaire de Belges]], dans ses ''Illustrations de Gaule et Singularités de Troie'' publiées en 1506, présente les Belges comme les [[Légende de l'origine troyenne des Francs|descendants des Troyens]] venus avec Bavo, oncle de Priam et fondateur de Bavay. Quelques érudits de l'[[époque moderne]] s'intéressent aux vestiges de ''villae'' et de mobilier antique mais leurs travaux sont loin d'avoir le rayonnement scientifique et artistique attaché à l'Antiquité méditerranéenne. En France, la [[Troisième République (France)|{{IIIe}} République]] valorise « [[nos ancêtres les Gaulois]] » mais s'intéresse peu aux traces de la présence romaine au nord de la Seine ; les combats de la [[Front de l'Ouest (Première Guerre mondiale)|Première Guerre mondiale]] achèvent de détruire une grande partie des sites gallo-romains situés sur la ligne de front. C'est dans l'[[Empire allemand]], y compris l'[[Alsace-Lorraine|Alsace-Moselle]] annexée, ainsi qu'en [[Histoire de la Belgique de 1830 à 1914|Belgique]] que se développent les premières fouilles scientifiques et reconstitutions de monuments ; la mémoire romaine en Allemagne rhénane est marquée par des noms de rue tels que ''Römerstrasse'' (« rue des Romains »), ''Kastellstrasse'' (« rue du [[Camp romain|castrum]] ») ou ''Drususstrasse'' (« rue [[Nero Claudius Drusus|Drusus]] »). En France, ce n'est qu'à partir des années 1980 que l'[[archéologie préventive]] entraîne l'expansion de la recherche gallo-romaine sur des sites urbains (Amiens, Metz, Reims, etc.) et sur de vastes étendues rurales<ref>Xavier Deru, ''La Gaule belgique'', Actes Sud, 2016, p. 128-130.</ref>.

<gallery caption="Redécouverte de la Gaule belgique" mode="packed" heights="180">
Fichier:Porte mars vergeur 1102598.jpg|[[Porte de Mars]] à [[Reims]], gravure du {{s|XVII}}2
Fichier:Fragment de la mosaïque du triomphe de Dionysos (IIIe siècle) 1.jpg|Fragment de la mosaïque du triomphe de [[Dionysos]] à [[Samarobriva|Amiens]], {{s|III}}, découverte en 1837.
Fichier:Archeo Bertrange.jpg|Fouilles d'une cave gallo-romaine à [[Bertrange (Luxembourg)]] en 2011.
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== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=alpha|taille=30}}

=== Références ===
{{Références|taille=30}}

== Bibliographie ==
* {{Ouvrage |auteur1=Jacqueline Desmulliez |prénom2=L.J.R. |nom2=Milis |titre=Histoire des provinces françaises du Nord |sous-titre=De la préhistoire à l'An Mil |tome=1 |éditeur=Artois presses université |année= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=16GOGyuChc4C&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage |auteur1=[[Venceslas Kruta]] |titre=Les Celtes, Histoire et Dictionnaire |éditeur=éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins » |lieu=Paris |année=2000 |pages totales=1005 |isbn=2-7028-6261-6}}.
* {{Ouvrage |auteur1=John Haywood (intr. Barry Cunliffe, trad. Colette Stévanovitch) |titre=Atlas historique des Celtes |éditeur=éditions Autrement |lieu=Paris |année=2002 |isbn=2-7467-0187-1}}.
* {{Chapitre
 | auteur1 = [[Blaise Pichon]]
 | titre chapitre = Formes et rythmes de la romanisation dans l’Ouest de la Gaule belgique
 | auteurs ouvrage = Bernadette Cabouret-Laurioux, Jean-Pierre Guilhembet et Yves Roman (directeurs d'ouvrage)
 | titre ouvrage = Rome et l’Occident : II{{e}} s. av. J.-C. au II{{e}} s. apr. J.-C.
 | éditeur = Presses Universitaires du Mirail
 | année = 2009
 | isbn = 978-2-8107-0052-3
 | lire en ligne = http://pallas.revues.org/1873
 | passage = pages 317 à 350
}}.
* {{Chapitre
 | auteur = Paul Van Ossel
 | titre chapitre = La romanisation des campagnes de la Gaule septentrionale (Lyonnaise, Belgique, Germanies)
 | sous-titre chapitre = Retour sur le sens d’une mutation
 | auteurs ouvrage = Bernadette Cabouret-Laurioux, Jean-Pierre Guilhembet et Yves Roman (directeurs d'ouvrage)
 | titre ouvrage = Rome et l’Occident : II{{e}} s. av. J.-C. au II{{e}} s. apr. J.-C.
 | éditeur  = Presses Universitaires du Mirail
 | année  = 2009
 | isbn  = 978-2-8107-0052-3
 | lire en ligne   = http://pallas.revues.org/1889
 | passage = pages 373 à 385
}}.
* Xavier Deru, ''La Gaule belgique'', Actes Sud, 2016 [https://www.google.fr/books/edition/La_Gaule_belgique/rT4pEAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=romanisation,+gaule+belgique&pg=PA136&printsec=frontcover]

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
{{colonnes|nombre=2|taille=30| 
* [[Gaule]]
* [[Gaulois (peuples)]]
* [[Liste des peuples celtes]]
* [[Liste des peuples de la Gaule belgique]]
* [[Belges]]
* [[Didius Julianus]]
* [[Gouverneur romain]]
* Postérité après les Grandes invasions : unique [[Royaumes francs|royaume franc]] jusque la fin du {{Ve siècle}}.
* [[Frisons]]
* [[Bretagne (province romaine)]]
* [[Gaule romaine]]
}}

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* [http://www.nordpasdecalais.fr/reperes/France/Histoire/01Prehistoire/01-03.htm Carte]

{{Palette|Gaule|Provinces romaines|Histoire de la Belgique|Histoire du Luxembourg|Histoire du Nord-Pas-de-Calais}}
{{Portail|Empire romain|monde celtique|France|Belgique|Luxembourg}}

[[Catégorie:Gaule belgique| 00]]
[[Catégorie:Géographie du monde celtique]]