Français : Première machine volante de Santos-Dumon, tiré de : Airship past n present InternetArchive.b

Voici ce que Hildebrandt écrivait à propos de cette machine volante :

"On trouve rarement un homme imbu des idées du ballon, s'adaptant avec succès aux principes de la machine volante. Pourtant, ce paradoxe a été réalisé par l'aérostier le plus populaire de notre époque, Santos Dumont. Le 2 janvier 1905, il s'inscrit à l'AéroClub comme concurrent pour le prix Deutsch et Archidiacre, après s'être construit discrètement une machine volante. Comme le montre le schéma ci-joint (fig. 50), les deux hélices supérieures C C ont un diamètre de 20 pieds et produisent un mouvement dans une direction verticale ; l'hélice D a un diamètre de 6 ½ pieds et entraîne la machine vers l'avant. Chacune des hélices C a une surface totale de 43 pieds carrés et, avec l'engrenage de transmission, elle pèse 30 livres. L'une tourne en sens inverse de l'autre, de manière à empêcher une rotation de l'ensemble de l'appareil autour d'un axe vertical. La voiture est construite en bambou et contient un moteur Levavasseur à huit cylindres, donnant 28 chevaux. Le poids de ce moteur avec l'alimentation en eau nécessaire est de 1 cwt. À l'arrière du poste de conduite est placé un gouvernail vertical. Les essais préliminaires auraient été couronnés de succès et chacune des hélices de levage s'est avérée capable de soulever un poids de 200 livres ; la portance totale était donc de 400 livres, ce qui pouvait soulever la machine et le conducteur, en plus d'environ 30 livres de cargaison. Il n'utilisait aucune aile, ce qui augmenterait considérablement le danger d'un accident causé par l'arrêt du moteur. Dans un tel cas, il ne s'en tirerait guère aussi facilement qu'il l'avait fait par le passé. Sans doute ce fait pesa dans son esprit, car il entreprit aussitôt de se construire un cerf-volant, avec l'intention de le propulser par des hélices placées sur les côtés des voiles. Le gouvernail avait la forme d'une croix et pouvait être tourné autour d'axes horizontaux et verticaux. Les voiles étaient en soie, tendues sur du bambou, et mesuraient 50 pieds de long et 26 pieds de large, avec une superficie de 237 pieds carrés ; le poids de l'ensemble de la machine avec le conducteur n'est que de 310 livres. Il a déjà effectué deux ascensions dans ce dirigeable. Lors de la première tentative, il s'est élevé dans les airs, mais après une courte distance, il est tombé au sol avec des blessures assez graves. Santos Dumont a immédiatement construit un autre machine, et avec elle il aurait parcouru une distance de 200 pieds à une hauteur de 12 pieds du sol. Cet avion est d'une nature totalement différente de la conception originale d'engins volants adoptée précédemment par Santos Dumont ; et on ne peut douter que ce soit la chose de l'avenir. Il serait cependant extrêmement dangereux de proposer de se passer de voiles pour un telle réalisation ; un moteur est assez capricieux, même quand il fonctionne sur la terre ferme ; dans les airs, il est susceptible d’être encore plus capricieux. Le poids des cerfs-volants ou des ailes est faible, et ils ont en outre l'avantage de présenter une petite surface au vent lors de leur mouvement horizontal."