Français : Fusée à 3 étages de Casimir Siemienowicz, tirée d'une planche montrant un ensemble de fusées de cet auteur.

Description de cette fusée^[1] tirée du texte : Grand art d'artillerie, par le sieur Casimir Siemienowicz,... mise en françois par Pierre Noizet, 1651 : [1]

Fin de la page 150 :

Espèce 2

Soit prise une Cartouche de fuzée ayant à son orifice le diamètre d'un boulet de plomb de 10 lots^[2]. Que sa hauteur soit de 3 diamètres et ¾, qu’elle soit chargée d'une matière convenable, à la hauteur de 3 diamètres du vide intérieur de la fuzée : puis, après, qu’elle soit percée à la hauteur de deux diamètres du même vide^[3]. Soit mis par-dessus cette matière une rotule de bois ou de carton^[4], dont l’épaisseur & le trou de l’amorce soient de [ ?] du vide intérieur de la fuzée. Enfin, que le reste soit lié fort et ferme avec une bonne ficelle. La forme de cette fuzée se peut voir en la figure du nombre 49 [et] en la lettre A. En suite de ceci, soit prise encore une autre cartouche dont l’orifice ait le diamètre d’un boulet de plomb de 24 lots, qu’elle soit longue de 5 diamètres de sa forme. On la chargera

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[…] d'une composition propre & convenable, à la hauteur de 1 diamètre & 2/3 du vide intérieur : puis on la percera bien adroitement à la hauteur de 1 diamètre du même vide, en telle sorte toutefois qu'il reste au delà du trou la hauteur d'un tiers du diamètre, de la composition qui ne soit point percée.

Soit mise après sur ladite composition une rotule de la même proportion que nous avons dit. Puis sur cette rotule de la poudre grenée à la hauteur de 3/2 du diamètre de la fuzée. Enfin vous mettrez par dessus le tout, la fuzée que vous avez immédiatement [préalablement ?] préparée, laquelle vous arrêterez bien avec de la colle chaude dans le vide de celle-ci, afin qu'elle ne puisse branler. Vous trouverez la forme de cette dernière fuzée avec celle qui est ajustée dedans, sous la même figure à la lettre B. Enfin soit prise une cartouche d'une troisième fuzée de 2 [ ?]. dont la hauteur ait la même proportion à la largeur de son orifice que nous l'avons enseignée au second chapitre de ce livre : vous la chargerez d'une matière compétente jusqu’à la hauteur de deux diamètres & 2/11 du vide intérieur. Vous mettrez par dessus une rotule de bois dont l'épaisseur, & le trou de l'amorce feront de 6/8 [?] du diamètre de la forme. Vous verserez après de la poudre grenée par dessus cette rotule , à la hauteur de 1 diamètre du vide intérieur. Enfin vous prendrez la fuzée B, dans laquelle la première est enfermée, & l'ayant ajustée dans la canne de cette troisième, vous la collerez bien proprement avec de la colle chaude : puis vous couvrirez le tout du chaperon F, fait de papier ou de bois. Vous pouvez remarquer tout l'ordre de cette fuzée dans la même figure à la lettre E.

Remarquez, 1) : que les cols des deux premières fuzées ne soient pas plus hauts que de 3/4 du diamètre. 2) : Que l'on peut prendre trois autres plus grandes, ou plus petites fuzées pour les insérer dans cette grande cartouche. Mais je vous avertis qu'il faut bien prendre garde que les deux moindres soient, tellement raccourcies, que la troisième ne puisse en rien être diminuée de sa hauteur : ni pareillement au contraire que ces mêmes fuzées ne soient pas si hautes qu'elles excèdent tant soit peu la troisième que les contient : en sorte toutefois que les deux premières soient d'une telle grosseur, que la première des deux puisse emplir exactement la seconde, & la seconde avec la première, puisse justement occuper le vide de la troisième. Si d'aventure les cols des fuzées n'observent pas ici précisément la proportion que nous leur avons donnée,cela n'importe pas beaucoup, puisque leur largeur est déjà proportionnée : & en ce cas, la troisième fuzée doit être chargée d'une matière un peu plus lente que sa grosseur ne le demande : Pour ce qui regarde les deux premières elles n'ont que faire de se mettre en peine du départ, car il faut que la troisième les enlève en l'air , où elles produisent leurs effets, en courant tantôt d'un côté tantôt de l'autre, par un mouvement oblique, vu qu'elles ne peuvent pas monter perpendiculairement, [par] manque de baguettes ou de contre poids : Mais nous deviserons de tout ceci à la fin de ce Chapitre.

[La transcription du texte original de Pierre Noizet a été faite en modernisant certains mots pour faciliter la lecture ; la graphie du mot « fuzée » a cependant été conservée. Certaines fractions sont difficile à lire, il est donc possible qu’elles aient été mal transcrites.]

À propos de fusées à trois étages, voir aussi ces deux images datant de ~1530 et 1591 :