En souvenir des guerres confessionnelles de l'Ancienne Confédération, le vitrail glorifie la victoire des Confédérés et de leurs alliés fribourgeois sur Charles le Téméraire lors de la bataille de Morat en 1476. Mehoffer met en scène l'événement sous la forme d'une image qui englobe les quatre panneaux du vitrail. Les guerriers apparaissant à droite sont identifiés par leurs armes et leurs armures comme d'anciens Confédérés. Sous la protection de l'archange Michel, ils déposent les drapeaux de l'armée bourguignonne aux pieds de Marie. En première ligne, un guerrier à la barbe blanche lève son épée vers Marie en signe de victoire et exulte de joie. Une gloire angélique encadre la Vierge, digne et rigide dans sa robe d'apparat, tandis que les anges semblent animés. En dessous d'elle, l'allégorie d'Helvetia (Patria), tout aussi somptueusement vêtue et représentée de dos, remet la couronne de lauriers à deux honneurs fribourgeois. Dans les vitres de la zone de tête sont reproduites les figures allégoriques de l'espoir, de la foi, de la force et de l'amour. Ce vitrail a été commandé par l'État. C'est pourquoi les deux notables, dont l'un tient les armoiries de Fribourg, sont habillés à l'époque moderne. Le vitrail crée ainsi un lien avec le présent. Certes, les exploits des ancêtres, tels que l'État national moderne les a transformés en mythes, sont glorifiés, mais ils sont exaltés religieusement au sens fribourgeois et catholique. En effet, l'image suggère au spectateur que les Confédérés se sont placés officiellement sous la protection de Marie dès 1476, tout comme les Fribourgeois l'ont fait vers 1650 lorsqu'ils ont fondé la chapelle de Notre-Dame de la Victoire. L'Etat fribourgeois démontre ainsi ses réserves à l'égard de l'Etat fédéral marqué par les Lumières et le libéralisme.