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Discussion utilisateur:Urb Archi/Brouillon

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Georges Meyer-Heine, architecte et urbaniste (1905-2004)[modifier le code]

Georges Meyer-Heine (1905-1984) est un architecte-urbaniste qui a exercé l’essentiel de sa carrière dans le sud de la France, au service de l’Etat, pour lequel il a exercé de 1947 à 1972, la fonction d’Inspecteur général de la Construction pour la Provence et la Corse. Avec le sociologue Georges Granai, maître de conférences à l’Université d’Aix-Marseille, il est considéré comme le co-fondateur de l’Institut d’Aménagement régional, en 1969.

Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts (DPLG) en 1930, il avait complété sa formation à l’Institut d’Urbanisme de Paris, où il soutint en 1935 une thèse sous la direction de Louis Bonnier : « Urbanisme et esthétique, essai pratique de réglementation d'aspect ».

Après Jacques Greber (1933), puis Eugène Beaudoin (1942), il est l’auteur du « plan directeur des aménagements de Marseille » de 1949. Bien que relativement jeune à la date de sa nomination, il a derrière lui une riche expérience en matière d’aménagement, puisqu’il est déjà l’auteur des plans d’aménagement d’Ecouen, d’Aix-les-Bains, d’Alberville et de Briançon. René Borruey (1990) note que « ce plan relève d’une philosophie réaliste, humaniste et sociale de la ville ». Meyer-Heine souhaite notamment, en reprenant les orientations de son maître et ami Gaston Bardet, « remplacer le schéma classique de la ville radioconcentrique en forme de cible… par celui de la grappe ». Le PUD (Plan d’Urbanisme Directeur) de 1959 restera dans cette orientation, mais les « unités résidentielles » voulues par Meyer-Heine ne sauront pas prendre, comme le souligne R. Borruey, « une autre réalité que celle des "grands ensembles" ».

Instruisant de nombreuses études sur le littoral, en Provence, Côte d’Azur et en Corse, s’opposant à la spéculation foncière caractérisant ces régions, G. Meyer Heine a été un ardent défenseur de l’environnement avant qu’il ne devienne l’enjeu que l’on sait dans le champ de l’urbanisme et l’aménagement.

Son livre "Au-delà de l’urbanisme", paru en janvier 1968 et préfacé par le philosophe de sensibilité chrétienne Gabriel Marcel, passe inaperçu au moment où explose le mouvement de Mai 68 et que paraît le Droit à la ville d’Henri Lefebvre. Et pourtant cet ouvrage, qui traite l’urbanisme comme « une éthique , une manière de vivre en commun » surprend , un demi-siècle plus tard, par la justesse des principes qu’il défend, en donnant, par exemple, à « l’échange », qu’il ne réduit pas, comme la Charte d’Athènes, à la circulation, un rôle « fédérateur ». Prolongeant les réflexion du sociologue Roger Caillois sur le sacré (L’Homme et le Sacré, 1950), il porte l’accent sur le cœur des villes et l’importance du sacré pour donner sens à la ville.

Dans les années 1950-1960, il accomplit plusieurs missions à l’étranger, notamment aux USA, en 1957, à l’occasion de laquelle il se lit à l’historien de la ville Lewis Mumford, partageant avec cet éminent professeur américain, rencontré à Harvard, sa critique le Cité radieuse de Le Corbusier. Sa mission débouchera sur un rapport particulièrement dense rendant compte au Ministre de l’Equipement de la situation de l’urbanisme au USA, tant au plan des réalisations que de l’organisation professionnelle. Sur la proposition conjointe du Français Robert Auzelle et du Portugais José Tudella, deux condisciples de l’Institut d’Urbanisme de l’Université de Paris (années 1930), il sera également appelé à travailler sur le plan directeur d’urbanisation de Lisbonne de 1967 (Camarinhas, 2011).

A sa retraite en 1972, après avoir contribué à la création de l’Institut d’Aménagement Régional avec Georges Granai, figure sociologique de l’Université d’Aix-Marseille, il aura l’initiative de celle d’un laboratoire d’urbanisme. Il y défend l’apport des autres disciplines et écrira dans la revue Urbanisme, en 1974 : « Il n’y a plus d’études d’aménagement ou d’urbanisme sans pluridisciplinarité ». Nicole Amphoux et Hélène Bellon (1984), qui furent ses assistantes dans ce laboratoire, avant de devenir chargée d’études à l’Equipement pour la première et maître de conférence à l’IAR pour la seconde, témoignent également de l’engagement qui fut celui de Meyer-Heine dans la société civile après la fin de sa carrière. C’est ainsi qu’il mit son intérêt et ses compétences en matière d’environnement, en 1973, au service de l’ Union Régionale Vie et Nature et qu’il fut sollicité en février 1981 pour le projet socialiste régional. La question foncière, dont il débat pour la préparation du XIe plan et dont on sait l’importance qu’elle revêt sur le littoral méditerranéen, sera au centre de ses réflexions dans les dernières années de la vie.


Principaux écrits de Georges Meyer-Heine

Meyer-Heine G. (1937), Urbanisme et esthétique. Essai pratique de réglementation d’aspect, Paris : Vincent, Fréal et Cie.

Meyer-Heine G. (1968), Au-delà de l’urbanisme, Paris : CRU.

Granai G., Meyer-Heine G. , Bellon. Calligaro B., Amphoux N. (1974), Délais et déformations entre conception et exécution des plans d'urbanisme, Paris : CRU


Bibliographie :

Amphoux N. , Bellon H. « L’itinéraire de Georges Meyer-Heine » in Etudes Foncières n° 25, décembre 1984, p. 9.

Borruey R., « Contes de l’urbanisme ordinaire. Politiques et urbanistes à Marseille (1931-1949), in Espace Temps 43-44, 1990. Pouvoir, l’esprit des lieux. Visiter l’espace du politique, pp. 55-62.

Camarinhas C (2011), L’urbanisme de Lisbonne Eléments de théorie urbaine appliquée, Paris : L’Harmattan (notamment pp. 252-262).