Discussion utilisateur:Charly 24/Brouillon

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Expérience de Asch[modifier le code]

Contexte[modifier le code]

Cette expérience a été réalisée en 1951. Elle porte le nom du chercheur qui l'a réalisée : Solomon Asch. Il fut, entre autre, le directeur de thèse de Stanley Milgram [1]. A travers cette expérience, il s'est intéressé à la pression d'un groupe sur un individu, l'obligeant à réaliser des actions à l'encontre de l'évidence.

Description[modifier le code]

Exemple de discrimination visuelle utilisée par Asch.

Asch a utilisé un test de discrimination visuelle afin de tester ses hypothèses. Il s'agit de distinguer le bâtonnet de référence (représenté sur la droite) parmi un lot de trois bâtonnets (sur la gauche). Dans des conditions normales, ce test est réussi à une hauteur supérieure de 99%. Il va observer dans quelles proportions ce pourcentage de réussite est affecté par la pression exercée par un groupe.

Pour réaliser l’expérience, Asch convoque des sujets. Il leur explique qu'ils vont participer à un test de perception visuelle dans le cadre de son étude. Chaque sujet est placé dans un groupe avec 7 autres personnes. On les assoit autour d’une table et on leur fait passer le test de discrimination visuelle. Chaque membre du groupe doit alors donner sa réponse à voix haute, l'un à la suite de l'autre.

Pourtant, ce que les sujets ignorent est que les autres personnes du groupes sont en fait des comédiens. Ils sont complices de l'expérience. De plus, le dispositif de l'expérience est tel que les sujets sont les derniers à s'exprimer, après les comédiens. Leurs consignes sont claires. Au début, ils doivent donner leur réponse correcte. Puis, à un moment donné, ils doivent choisir une réponse fausse.

Résultats[modifier le code]

Pour chaque sujet, l’expérience est menée à 18 reprises. Dans deux cas sur trois (soit à 12 reprises), le groupe de comédien donne unanimement une réponse fausse. Dans ces conditions, 75% des sujets se laissent influencer au moins une fois, et donne une réponse fausse, en suivant l'avis des comédiens. Seulement 25% des sujets commettent un sans-faute.

En moyenne, le taux de mauvaises réponses est d’environ 30%, contre moins d’1% en conditions normales. A la fin de l'expérience, les sujets ont été débriefés. Asch et ses collaborateurs ont fini par leur révéler le but réel de l’expérience. Asch a alors recueilli trois types de réponses de la part des sujets.

  • Certains sujets étaient intimement persuadés qu’ils avaient toujours donné la bonne réponse.
  • D’autres avouent s’être laissés convaincre par l’opinion unanime du groupe.
  • Enfin, certains avaient la bonne réponse, mais ne voulaient pas dénoter par rapport au groupe.

Variations autour de l'expérience[modifier le code]

L'expérience a été répétée à de nombreuses reprises depuis 1951. Celles-ci ont permis de déterminer les facteurs les plus déterminants, en contrôlant, à chaque expérience, certaines variables précises.

Le premier élément variable déterminant est la taille du groupe. La pression du groupe se manifeste dès qu’il y a deux comédiens. Par contre, son amplitude n’augmente plus au-delà d’un certain seuil (même si les avis divergent quant au nombre seuil de comédiens).
Autre élément important : lorsque le groupe qui répond faux est accompagné d'un comédien qui donne la bonne réponse, l'influence du groupe disparaît totalement. A partir du moment où le sujet n’est plus seul, il se met à donner à nouveau les bonnes réponses.
Enfin, la réponse écrite est une autre variable qui atténue l'effet de pression du groupe sur le sujet.

En ce qui concerne les facteurs influents, plusieurs ont été identifiés par les multiples variations de l’expérience. Cependant, il faut relativiser ces résultats, dans la mesure où ces manipulations autour de l'expérience originale n’ont pas forcément été beaucoup répétées. Ainsi, l’effet augmente avec le caractère attractif du groupe, avec sa similarité au sujet, et avec le besoin de reconnaissance de ce dernier.

On dit que l’effet est moins prononcé dans les cultures individualistes que collectivistes[1]. De fait, la sensibilité à l'effet aurait diminué aux USA depuis les années 50. cette diminution est attribuée à l'individualisation de la société américaine au cours de la fin du XXème siècle. Les personnes autoritaire seraient aussi plus sensible à l'effet, car plus sensibles à l’importance de la norme sociale. De plus, les femmes seraient plus influençables que les hommes...[2]

Références[modifier le code]

  1. Bond, Rod, and Peter B. Smith. "Culture and conformity: A meta-analysis of studies using Asch’s (1952b, 1956) line judgment task." Psychological bulletin 119.1 (1996): 111.
  2. Cacioppo, John T., and Richard E. Petty. "Sex Differences in Influenceability Toward Specifying the Underlying Processes." Personality and Social Psychology Bulletin 6.4 (1980): 651-656.

Bibliographie[modifier le code]

(en) Asch, S.E. (1951). Effects of group pressure on the modification and distortion of judgments [Effets de la pression de groupe sur la modification et la distortion des jugements], dans H. Guetzkow (Ed.), Groups, leadership and men [Groupes, leadership et hommes] (pp. 177–190). Pittsburgh, PA:Carnegie Press.