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Discussion:Le Mot d'ordre (quotidien, 1871)

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Polémique de Rochefort[modifier le code]

Il ne prend pas ouvertement position pour la destruction des lieux d'habitations :

"Henri Rochefort publie son article le plus polémique qui s'intitule : Les Défenseurs de la propriété. Dans cet article, il prend ouvertement position pour la destruction des lieux d'habitations d'Adolphe Thiers, de Jules Favre et d'Arsène Picard."

C'est ce qu'on lui a reproché textuellement, mais si on lit l'article en entier, ce n'est clairement pas une incitation expresse à le faire.

Il évoque l'idée de démolir l'hôtel de Thiers comme une forme de rétribution possible, mais présente cela plutôt comme une hypothèse ironique que comme une menace sérieuse. Il souligne le fait que de telles actions auraient un coût pour les contribuables car l'hôtel démoli sera immédiatement remplacé par un autre, plus onéreux et payé par les frais du contribuable, il conclut en disant de ne pas le faire.

Je vous propose de mettre l'article en entier sans prendre position en reformulant votre phrase, ci-dessous l'article d'origine :

"Les défenseurs de la propriété

Bien nourris, bien logés, bien chauffés dans ce beau palais de Versailles, jadis habité par le grand roi qui présida aux dragonnades, les hommes du gouvernement de Seine-et-Oise continuent à envoyer des boulets sur les passants de tout sexe et à démanteler les maisons qui ne leur appartiennent pas. Tuer des femmes et des enfants, c'est peut-être dans l'ordre ; mais éventrer des immeubles, c'est grave pour des réactionnaires dont l'unique préoccupation est de protéger la propriété.

M. Thiers possède, place Saint-Georges, un merveilleux hôtel plein d'œuvres d'art de toutes sortes. M. Picard a sur ce pavé de Paris qu'il a déserté, trois maisons d'un formidable rapport, et M. Jules Favre occupe, rue d'Amsterdam, une habitation somptueuse qui lui appartient. Que diraient donc ces propriétaires hommes d'État si à leurs effondrements le peuple de Paris répondait par des coups de pioche, et si à chaque maison de Courbevoie touchée par un obus on abattait un pan de mur du palais de la place Saint-Georges ou de l'hôtel de la rue d'Amsterdam ? Je connais ces grands politiqueurs qui viennent étaler leur désintéressement sur le tapis vert de la tribune. Les biens de ce monde les touchent infiniment plus que ne le feraient supposer leurs têtes dans les nuages. J'ignore comment ces rêveurs-là s'arrangent, mais après deux mois de ministère ils ont tous cent mille livres de rente. Je suis donc convaincu qu'à la première nouvelle que le marteau de sa porte a été seulement endommagé, M. Thiers ordonnerait de cesser le feu.

Dût-on nous appeler Tamerlan, nous avouons que ces représailles ne nous répugneraient pas outre mesure, si elles ne présentaient un inconvénient capital. En apprenant que la justice populaire démolit l'hôtel de M. Thiers, qui a coûté deux millions, l'Assemblée siégeant à Versailles lui en voterait immédiatement un autre qui en coûterait trois. Et comme ce sont les contribuables qui paieraient la facture, nous nous voyons forcé de déconseiller ce mode d'expiation.

Henri Rochefort." Etiennebernard45 (discuter) 24 juillet 2023 à 21:08 (CEST)[répondre]