Discussion:João Guimarães Rosa/À faire

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En 1956 Lorsqu'il publie Grande Sertão : Veredas, João Guimarães Rosa a une réputation de conteur assurée par Sagarana (1946) qui pouvait passer pour une illustration d’un « régionalisme » centré sur le Minas Gerais dont l'écrivain est originaire. Avec le roman, une autre référence s’impose : ce « régionalisme » ne correspond qu’à un premier nouveau de lecture recouvrant, selon les propres termes de l’écrivain, un substrat « métaphysico-religieux », inscrit dans une langue hors normes supposée ouvrir « l’unique porte menant à l’infini ». Ce substrat, Rosa l’attribuait à l’ensemble de sa production littéraire, qu’il mettait en relation avec «le Tao, les Vedas et les Upanishad, les Évangélistes et Saint Paul, Platon, Plotin, Bergson, Berdiaef et le Christ » .

Structure du roman

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Dans un immense monologue dont aucun découpage en chapitres ne facilite la lecture, un propriétaire terrien âgé, Riobaldo raconte sa jeunesse aventureuse à un intellectuel issu de la ville, et qu’il imagine bardé de diplômes. Apparu par hasard dans sa fazenda de l’intérieur de Minas Gerais, dans la haute vallée du fleuve São Francisco, ce narrataire inconnu serait venu enquêter sur le monde du sertão en cours de disparition ; et il écoute le témoignage du vieil homme sans l’interrompre pendant trois journées d'affilée.

L’intrigue


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Maintenant riche et sédentaire, le protagoniste-narrateur a mené probablement dans les années 1920/30, l’existence errante des jagunços, ces bandits de grand chemin écumeurs du sertão de Minas, plus ou moins au service de chefs politiques locaux en opposition avec le gouvernement central de la jeune république brésilienne. Et son discours est d'emblée marqué par l’obsession qu’il pourrait être un suppôt de Satan : en effet, pour venger Joca Ramiro, le chef charismatique assassiné par deux de ses lieutenants, Riobaldo avait imaginé de s’assurer l’appui du prince des ténèbres, en le citant à comparaître sur les Veredas Mortes, un espace a priori négatif, situé sur une hauteur, à la croisée de deux veredas aux eaux stagnantes. En contradiction totale avec la charge positive dont le terme de vereda bénéficie tout au long du récit où il identifie un paysage d’oasis orné de palmiers buritis en contraste avec la sécheresse des plateaux du sertão de Minas Gerais, ce toponyme se trouve réhabilité à la fin du roman lorsqu’un habitant de la contrée en rectifie le qualificatif : en « réalité » il s’agissait des Veredas Hautes et non pas Mortes.

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Le prétendu pacte avec Lucifer se serait déroulé à une date non précisée, mais qu’un certain nombre de repères temporels fournis au hasard du discours permet au lecteur méticuleux de situer par recoupements à la minuit de la Saint Jean d’hiver. En fait, le diable n’a pas comparu, et pourtant à l’issue de cette nuit fatidique, investi d’une puissance irrésistible, Riobaldo prend la tête de la bande, et pourchasse victorieusement les traîtres, qui sont exécutés au terme de deux combats décisifs, l’un dans la plaine du Tamandua-tão, l’autre dans le hameau de Paredão, deux espaces dont la topographie suggère la sacralité. Cependant l’épopée débouche sur la tragédie : le fils de Joca Ramiro, l’étrange Diadorim aux yeux verts, ce jagunço pour lequel le protagoniste ressentait une attirance qui était plus que de l’amitié, périt au climax de l’ultime combat, et la toilette de son cadavre révèle l’un des mystères que le récit n’a cessé d’entretenir...

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Mais au-delà de l'intrigue, l’essentiel réside dans l’interrogation permanente du narrateur sur les motivations profondes qui ont déterminé ses actes tout au long de sa traversée du sertão. Cette interrogation, est menée avec l’aide d’un guide spirituel, un adepte du spiritisme d’Allan Kardec, ce « Compère Quelémém », que Riobaldo consulte régulièrement, et dont les références multiples à la réincarnation et à la loi du Karma, fonctionnent comme autant d’appels susceptibles de s’appliquer au « destin » de son disciple. Quant à la visite inopinée du narrataire, elle constitue une occasion idéale pour remettre en question toute la vie de l’ex-jagunço, et notamment l’horrible hypothèse d’une éventuelle damnation consécutive à la tentative de pacte avec le diable.

Le sertão oriental-occidental

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Entre autres énigmes, Riobaldo s’inquiète de sa relation avec le premier des chefs jagunços, Hermogénés, sous les ordres de qui il entreprendra sa traversée du sertão, et avant qu’il n’assassine Joca Ramiro. Cet Hermogénés apparaît d’emblée comme une caricature du traître, émanation du mal absolu ; d’ailleurs la rumeur le prétend lié à Satan par « le » pacte qui lui assure la victoire en toutes circonstances. Mais à un autre niveau, « Père et Fils d’Hermès » comme son nom l’indique, Hermogénés incarne les forces obscures et chtoniennes symbolisées par ce « Premier Mercure » que les alchimistes disent devoir extraire et intégrer à leur matière première au tout début de leur entreprise. Et c’est bien sous son égide que Riobaldo intègre les forces des ténèbres, lors de son premier combat, et en dépit de la haine irrationnelle qu’il ne cesse de ressentir à l’encontre de son initiateur, avant même que ce dernier n'ait commis son forfait.

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Par la suite, avant d'incarner le Chef chargé d’éliminer du sertão la figure maléfique d’Hermogénés, l’apprenti Riobaldo devra progresser sur la voie de la maîtrise, sous le parrainage de Zé Bébélo qui prenait la tête des jagunços restés fidèles à l’image idéalisée de Joca Ramiro après son assassinat.

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Nouveau Zorobabel réorganisant une troupe désemparée, Zé Bébélo ne parviendrait pas à conduire ses hommes en Terre Promise. Suite à un premier échec lors du siège de la Fazenda des Toucans – fazenda dans laquelle le lecteur averti pourra reconnaître le Temple-Pyramide-Nécropole de Memphis installé dans la vallée du São Francisco – il s’immobilisait sur les terres de Seô Habão que ses voisins immédiats appellent Abrão, du nom du premier patriarche d’Israël. Là-bas, comme Moïse cédant de son plein gré le pouvoir à Josué, Zé Bébélo investissait son protégé Riobaldo en le baptisant du nom d’Urutu-BrancoCrotale-Blanc - sous lequel le nouveau Chef entreprend de parachever l’œuvre de vengeance et de sanctionner le karma d’Hermogénés comme dirait « Compère Quélémém ». L’investiture est solennellement conférée le jour de la Saint Jean, juste après la nuit du « pacte », et sous les acclamations des compagnons de combat qui ont inconsciemment identifié la symbolique de ce nouveau nom : l’urutu est un serpent d’un noir de jais ; reconnaissable à la croix qui marque sa tête il inflige une morsure foudroyante en se projetant sur sa victime, ce qui lui vaut le qualificatif de « serpent volant ». Une telle onction signifiait le but à atteindre, à savoir le point où les oppositions duelles se résorbent, où le noir et le blanc, l’oiseau et le reptile, le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement, en un mot le Centre par excellence où l’humanité se confond avec la divinité.

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Ce point alchimique de la Coincidentia Oppositorum, le protagoniste l’avait atteint à l'instant du « pacte », à la minuit de la Saint-Jean d'hiver, c'est-à-dire à l'instant du solstice où l'univers bascule et, pour ce qui est de l'hémisphère sud, s'oriente vers la montée de la lumière. Alors, au climax du défi lancé à Satan, celui qui était encore le jagunço Riobaldo connaissait l'ivresse de l'extase qui le projetait dans ce que le narrateur qualifie "d'étoiles absolues". Il l’atteint une deuxième fois, dressé sur sa monture, sous un angico – l'acacia brésilien - dominant l’immense plaine du Tamandua-tão. Là-bas, les bras croisés sous la mitraille, armé d’un revolver dont il ne fera pas usage et qui symbolise son pouvoir sur la « révolution » en cours, le Crotale-Blanc ordonne en un faisceau convergeant sur sa personne les forces centrifuges que la bataille a déchaînées. Dès lors au-delà du totem du tamanoir du sertão - le tamandua dont aucun spécimen ne pointe le bout de sa queue en ce lieu – le toponyme acquiert une dimension cosmique : sous l’impulsion du Chef, immobile et invulnérable, régissant le mouvement universel depuis l’Axe du Monde sous lequel son cheval est allé se fixer, la Dualité archétype (Tam magna dua) s’y révèle porteuse de l’Unité essentielle ; le summum exprimé dans la langue portugaise par le comparatif tão (tant, tellement) devient le Tao de la tradition orientale. Ou encore, en d’autres termes empruntés à cette même tradition, c’est par le non-agir – le wu-wei du Zen – que le Crotale-Blanc s’est assimilé au Centre, Ici et Maintenant. Évidemment, pas plus que le concept de Tao, ce comportement qui renvoie à une philosophie à laquelle un jagunço du sertão n’a pas accès, n’est identifié comme tel : le narrateur l’évoque comme une réaction instinctive et non préméditée, sur laquelle il insiste comme lui ayant assuré la victoire dans un élan qui le projetait dans une extase comparable à celle qu’il avait connue sur les Veredas Mortes. C’est au narrataire – et par delà au lecteur, que revient la tâche d’identifier la dimension orientale, et éventuellement d’en attribuer le fondement aux échos d’une incarnation antérieure – comme diraient « Compère Quélémém » et le kardécisme – au cours de laquelle Riobaldo aurait pu pratiquer les arts martiaux japonais.

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Ce même point crucial, le protagoniste l’atteint enfin au climax de l'ultime combat, qu’il voit se dérouler au pied de la Tour dominant le hameau de Paredão – un toponyme qui dans le lexique régional est l'équivalent du français Précipice. Au sommet de cette Tour, Riobaldo était allé s’établir dans l’espoir d’y renouveler l’exploit de la victoire du Tamandua-tão. Mais là-haut, paralysé par une crise de fièvre typhoïde, il perd connaissance au moment précis où, en bas, Diadorim et le traître Hermogénés se poignardent mutuellement. À l’instar de Saint Paul sur le chemin de Damas, celui qui se croyait toujours le Chef Crotale-Blanc est doublement précipité : le corps, vers le bas, et l’esprit, libéré de sa prison de chair, vers le haut et la lumière de la Connaissance ; le discours du narrateur précise bien qu’ayant « monté les abîmes » il « trépassait » en percevant « du plus loin », « des coups de feu qui venaient du plus profond des profondeurs ». Ainsi se répondent l’expérience « victorieuse » du Tamandua-tão et la « catastrophe » du Paredão, aspects positif et négatif d’une seule et même réalisation, au terme de laquelle le héros, renonçant à la gloire du Chef jagunço, entreprend une démarche cette fois d’ordre spirituel, au cours de laquelle il lui sera possible d’approcher quelques unes des vérités qu’il avait vécues sans même les soupçonner. Car c’est bien une traversée initiatique dont il évoque la progression à l’intention de qui voudra bien le suivre dans son exploration du Grand Sertão pour en identifier les arcanes - d’une traversée sur laquelle planent les ombres tutélaires de Jason, de Janus et d’Orphée, tout autant que de Moïse, d’Abraham ou du Baptiste, et où le diable n’est qu’un comparse folklorique hérité de la culture populaire occidentale. Entre autres, la fameuse nuit du « pacte », au-delà des apparences sataniques, se lit comme une mise en scène de l’Œuvre au Noir, étape fondamentale du Grand Œuvre alchimique. Et c’est une traversée qui passe par des lieux privilégiés dont la position géographique et les toponymes portent les signes du sacré.

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C'est le cas, notamment, de ces « hautes terres » « si près du ciel », au lieu-dit des Hauts Palmiers, où se situe la Fazenda Santa Catarina, que tout sépare du monde profane, à commencer par son nom : dans Catarina, transparaît aussi bien l'étymon grec signifiant la pureté que Kether, la plus haute émanation divine de l'arbre séphirotique de la Kabale hébraïque. Conduit en cet endroit magique, alors qu'à son insu il suivait ce qu'il appelle « la route de Dieu » le jagunço-chevalier errant s'y ressourçait au contact de la Femme idéale qu’il épouserait à la fin de son aventure, Otacilia la bien nommée, la Dame du Ciel détentrice du Tao inscrit en anagramme dans la première partie de son prénom.

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C’est encore le cas de ce hameau du Vert-Romarin, sur les frontières occidentales du Grand Sertão. Là-bas le Chef renaît littéralement au contact de deux hétaïres, Maria da Luz et Hortensia, incarnations du Soleil et de la Lune – du Yang et du Yin dirait-on en Orient – qui y vivent en parfaite harmonie dans un avatar du Jardin des Hespérides où elles accueillent tous les hommes en mal d’amour – ou plutôt tous ceux qui ont besoin de rééquilibrer en énergies féminines Yin, les excès de masculinité Yang qui les animent.

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Et cette traversée du Grand Sertão, est aussi illustrée par la rencontre d’êtres porteurs de valeurs que le protagoniste n’identifie pas, et sur lesquelles il s’interroge en nous interrogeant en même temps que son auditeur. Témoin, ce Do-Zabudo établi sur les frontières de Goias et de Minas, qui n’est « diabolique » que dans la mesure où il ne correspond pas aux normes en vigueur dans l’univers machiste des jagunços. En fait, c’est un sage qui se règle sur la voie spirituelle du Zazen sur laquelle se fondent les Budos japonais : insaisissable comme l’eau, il pratique la forme la plus subtile des arts martiaux qui lui permet de remporter la victoire sans user de violence, en s’adaptant en permanence par l’esquive face à l’agressivité d’un adversaire qui ne connaît que la force brutale. En revanche, il arrive au Crotale-Blanc, de se comporter selon des critères qui relèvent de ces mêmes arts martiaux, et toujours sans que lui-même les identifie. C’est le cas dans son duel à mort avec Treciziano, l’unique jagunço qui s’insurge à la sortie du Liso do Sussuarão – le Désert du Jaguar - censé protéger la fazenda d’Hermogénés contre toute attaque venue de Minas. Croyant avoir affaire à une incarnation de Satan, le Chef est confronté à un personnage que la description du narrateur présente comme un samouraï en furie dont l’agression est assimilée en toutes lettres à « un suicide ». Et ce semeur de trouble portant la zizanie jusque dans son nom de Treciziano, est décapité dans un geste foudroyant du Crotale-Blanc, un geste que le discours du vieux Riobaldo évoque avec effroi, en insistant sur le fait qu’il s’agissait d’un réflexe excluant tout contrôle de la raison : en fait, en plein silence mental, sous l’empire du sixième sens, un maître de Kendo éliminait le « dragon du seuil » qui, sur la frontière du Jaguar, tentait de s’opposer à la Loi du Tao – de la Diké dirait-on dans le contexte occidental.

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Au bout du compte, le récit du narrateur construit un réseau d'épiphanies dont le héros perçoit confusément la signification maintenant qu'est venu le temps de la réflexion. Ce réseau, il l'a parcouru selon une dynamique déterminée par les énergies qui régissent le mouvement de l'Univers : les forces opposées et complémentaires de la Grande Déesse Mère et du Père tout-puissant, Yin-Yang, Soufre-Mercure, et dont son entourage faisait vivre les multiples facettes, jusques et y compris leur paradoxale convergence dans la figure de l'Androgyne incarnée par l'énigmatique Diadorim. Ainsi, l’évolution qui porte le protagoniste à la tête des jagunços se réalise au nom du Père, lors des phases solaires de montée du Yang dans l’univers, et l’involution qui le ramène à la Mère résulte de la primauté des phases lunaires dominées par le Yin.

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Cependant ces données métaphysiques dont la conjugaison détermine la traversée du Grand Sertão ne sont jamais clairement exprimées. Il incombe au lecteur pour qui la littérature ne serait pas que passe-temps sans conséquence, d’apporter sa pierre à l’édification de l’œuvre, comme ne cesse de l’y inviter l’écrivain, en faisant répéter à son narrateur, comme un tic verbal, mire e veja o senhor – Monsieur, regardez et voyez. C’est la démarche classique des philosophes fils d’Hermès Trismégiste qui, brouillant l’ordre des idées, exigent de leurs disciples en puissance un effort pour accéder aux arcanes. Mais en plus, ici, l’accès à cette sagesse se complique du fait que le contenu ésotérique déjà en lui-même ardu, est cristallisé sous forme d’un énoncé qui, s’il n’est pas à proprement parler sibyllin, n’en demeure pas moins codé. Le langage que parle Riobaldo n'est qu'en apparence celui des sertanejos illettrés : c'est d'abord un langage supposé proche des origines et auquel l'analyse étymologique est susceptible de donner pleinement son sens.

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Toutefois cette analyse étymologique n’est pas celle des philologues modernes ; elle s’inscrit dans la droite ligne des dialogues platoniciens sur les origines des mots et des noms de personne - le Cratyle en premier - et relève d’une façon plus générale des spéculations portant sur le caractère divin de l'origine des langues où l’on prétend remonter, par le jeu des analogies sonores, jusqu’au Verbe primordial.

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Cette analyse s’applique au titre même de Grande Sertão : Veredas en partant de l'opposition d'ordre géographique que ces trois termes suggèrent a priori : d’un côté l’aridité du sertão, de l’autre, le paysage d’oasis que le régionalisme veredas évoque pour les habitants de Minas Gerais à moins que, faute d'information, on ne perçoive dans ce dernier terme que le sens de « chemin de traverse » attesté par les dictionnaires non spécialisés. A la lumière de la tradition alchimique d'occident, cette opposition se résout en complémentarité réunissant les « éléments d’en bas », la Terre (le sertão) et l’Eau (les veredas). Quant au déterminatif Grande, outre la dimension spatiale il implique l’archétype instaurant le sacré dans la réalité profane. Alors, les veredas, ces oasis qui alchimiquement équilibrent en fluides la sécheresse terrestre du sertão, deviennent des chemins susceptibles de mener au Ser Tão, à cet Être Absolu que l’Occident nomme Dieu, au Principe Indifférencié qu’en Extrême-Orient certains qualifient de Tao. Dans ces conditions, les deux points séparant-reliant les trois termes rappellent ceux qui se répondent dans le Tai Ki oriental : au cœur du Yin noir, un point blanc marque la présence d’un germe Yang latent, tandis qu’un point noir situe la puissance Yin à l’intérieur de l’expansion blanche du Yang.

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Ainsi l’Orient et l’Occident sont réunis dès le frontispice de l'œuvre en une formule authentiquement brésilienne mais qui porte en filigrane, sous la référence à des données régionalistes, la dynamique de la dualité construisant l'Unité essentielle dans l'opposition-complémentarité de ses composantes.