Discussion:Ely Halpérine-Kaminsky

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Traducteur ou adaptateur?[modifier le code]

Il me paraît impossible de ne pas signaler, s'agissant du personnage éponyme d'un prix littéraire destiné aux meilleures traductions, que la fidélité absolue à l'auteur n'était pas, mais alors pas du tout, au nombre des principes qu'Halpérine-Kaminsky s'imposait. Non seulement Halpérine-Kaminsky s'enorgueillissait d'améliorer le style des auteurs qu'il traduisait (on en trouve un écho, hélas assez vague, ici: http://passouline.blog.lemonde.fr/2010/05/03/dostoievski-traduit-mais-dostoievski-adapte-ameliore-francise/ ), mais il est allé jusqu'à se permettre de modifier profondément l'intrigue. Sa "traduction" (donnée pour telle, mais qui est de toute évidence une adaptation) des Frères Karamazov est "purgée des longueurs" (en clair: amputée... de facilement 40 % !) mais surtout se termine par plusieurs chapitres n'ayant absolument rien à voir avec l'oeuvre russe, ni dans l'intrigue, ni même dans l'esprit. Je ne trouve malheureusement pas de référence sur le web pour appuyer ce que je dis là, et j'ai depuis longtemps flanqué à la poubelle (avec horreur!) sa prétendue traduction que j'avais héritée de ma grand-mère, mais c'était vraiment aussi infidèle à Dostoïevski que pourrait l'être une adaptation en dessin animé réalisée par les studios Disney, et il me semble même qu'il se flattait de ses "adaptations" dans la préface! De telles infidélités étaient sans doute tolérées de son temps, surtout pour les éditions populaires (c'est d'ailleurs intéressant d'un point de vue historique et sociologique), mais aujourd'hui elles ne peuvent être considérées que comme des sacrilèges...

Si l'adage italien traduttore, traditore a jamais mérité d'être appliqué à quelqu'un, c'est à Halpérine-Kaminsky! Je pense que ça mériterait au moins une mention. --Jlancey (Jean-Luc Ancey) (discuter) 18 novembre 2014 à 10:00 (CET)[répondre]

Traducteur ?[modifier le code]

Je souscris absolument au commentaire de JL Lancey. La BNF (en duo avec Hachette) a publié en 2015 un "roman" de Dostoïevski "méconnu": Âme d'enfant, dans une traduction datant de 1890, dont la nouvelle édition BNF ne mentionne aucun nom de traducteur. La Bibliothèque électronique du Québec est plus précise, et dans sa préface au roman Nétotchka Nezvanova mentionne les "tripatouillages" de Halpérine: d'un roman unique (et inachevé), il a fait trois romans distincts: Âme d'enfant, Les étapes de la folie et Nétotchka, se permettant d'attribuer des noms aux personnages que Dostoïevski mentionnait par des initiales, se permettant de rédiger une "happy end" là où l'auteur russe laissait le lecteur dans l'expectative. L'édition de 1890 est truffée de "coquilles" (certaines sont hilarantes) reprises telles quelles par la BNF. L'édition "papier" 2015, qui reprend un ebook confectionné par reconnaissance optique de caractères (disponible dans Google books), ajoute aux incongruités initiales les absurdités nées du procédé: phrases commençant par des points d'exclamation ou d'interrogation, ou encore des guillemets, traits d'union superflus ("boule-dogue"!), virgules intempestives. Les tribulations de Halpérine présentent un intérêt historique quant à l'art de la traduction et la qualité de l'édition à la fin du XIXe siècle, d'accord. Mais que la BNF exhume un texte médiocre sous couvert de "texte original méconnu", c'est un peu fort!
— Le message qui précède, non signé, a été déposé par Elesig (discuter), le 30 septembre 2016 à 18:29