Aller au contenu

Discussion:Amable Jourdain

Le contenu de la page n’est pas pris en charge dans d’autres langues.
Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Autres discussions [liste]
  • Admissibilité
  • Neutralité
  • Droit d'auteur
  • Article de qualité
  • Bon article
  • Lumière sur
  • À faire
  • Archives
  • Commons

J'ai modifié cet article sur des points très contestables. Déjà, l'ouvrage de Jourdain étant très facilement accessible sur archive.org, si on veut donner son contenu, pourquoi ne pas le citer directement ? On constatera que :

  • « Jourdain fait donc partie des historiens à la suite de Muratori qui contestent l'idée que les textes... aient été transmis... uniquement par l'intermédiaire des Arabes » : c'est faux ! Dans son introduction, il cite Muratori (« Tout est venu directement de Byzance ») et Casiri (« Tout est venu des Arabes ») comme exemples de deux thèses extrêmes, et non étayées, qu'il renvoie dos à dos, et dont son travail va montrer le caractère simplificateur. D'ailleurs, ses conclusions sont vraiment TRES différentes de la phrase qu'il cite de Muratori (« Non ergo ex Arabum penu Aristoteles in christianorum occidentalium scholas primum invectus est, sed e Græcia »). Jourdain, lui, dit que jusqu'en 1220 environ, les textes d'Aristote, traduits ou non en latin, ne jouaient aucun rôle dans les écoles de France ou d'Angleterre, et qu'ensuite, entre 1220 et 1270, l'œuvre entière d'Aristote a envahi ces écoles, les versions utilisées venant des deux voies de traduction (par l'arabe, ou directement par le grec, selon les textes), et les versions ayant transité par l'arabe (moins proches de l'original, évidemment) étant même dans un premier temps plutôt majoritaires. Ce n'est pas du tout ce que dit la phrase de Muratori !
  • « Les textes d'Aristote influencèrent ensuite les péripatéticiens arabes comme Avicenne et Averroès, mais ceux-ci ne furent actifs qu'à peine pendant trois siècles, du IXe au XIIe siècles, et furent systématiquement contredits comme rejetons d'une culture adventice » : où le contributeur a-t-il lu sous la plume d'Amable Jourdain cette théorie sur la destinée de la philosophie dans le monde arabe ? J'ai beau feuilleter le livre (sur archive.org), non seulement je ne trouve pas un mot là-dessus, mais en fait, de la façon dont Jourdain s'exprime, on voit qu'il ne partageait pas du tout cette idée : il parle de philosophie grecque « naturalisée » chez les Arabes (p. 208), d'Avicenne « qui fut en Orient ce qu'Albert fut en Occident » (p. 209), il dit que « l'un et l'autre contribuèrent puissamment à répandre dans leur nation le goût de la philosophie aristotélique » (p. 209), etc., etc. Mais ce sont des expressions en passant, il ne traite pas spécialement de cette question. Pourquoi lui attribuer l'opinion que la philosophie est restée fondamentalement étrangère au monde arabe ? En fait le contributeur parle dans cet article consacré à Jourdain de théories d'autres auteurs (Renan, Forget sont cités) qui sont sans rapport avec Jourdain.

Le contributeur s'est appuyé en très grande part sur un article du prêtre orientaliste belge Jacques Forget, qui ne porte pas sur la vie et l'œuvre d'Amable Jourdain, mais (à peu près) sur le sujet déjà traité par lui (« De l'influence de la philosophie arabe sur la philosophie scolastique »). Mais Forget donne ses idées à lui, pas celles de Jourdain. Des idées qui d'ailleurs relèvent plus de la propagande pour sa chapelle que de l'histoire impartiale : « les erreurs » des philosophes arabes n'ont été adoptées en Occident que par les « esprits dissidents et dévoyés » (p. 399), notamment « la doctrine absurde d'Avicenne » (p. 400) qui est l'idée qu'il existe « une opposition manifeste entre la vérité théologique et la vérité philosophique ». Enfin bref ! Il faut y regarder à deux fois avant d'attribuer à qqn d'autre les opinions d'un auteur aussi « engagé », dira-t-on poliment.90.24.163.174 (discuter) 8 juillet 2014 à 17:30 (CEST)[répondre]