Voir la source de Compagnie française des Indes orientales

{{voir homonymes|Compagnie des Indes|Compagnie des Indes orientales}}
{{Confusion|Compagnie française des Indes occidentales}}
{{À sourcer|date=janvier 2022}}
{{Infobox Société
 | couleur boîte             = 225CB5
 | titre blanc               = non
 | nom                       = Compagnie française pour le commerce des Indes orientales
 | légende logo 2            = Drapeau du régiment de la Compagnie des Indes en 1756.
 | image                     = 
 | logo                      = Armoiries de la Compagnie des Indes Orientales.jpg
 | légende                   = [[Armoiries|Armes]] de la compagnie après 1719.
 | logo 2                    = Drapeau du régiment de la Compagnie des Indes en 1756.png
 | slogan                    = ''[[Florebo quocumque ferar]]''<br>
Après 1722 : ''Spem auget opesque parat''<ref>E. Zay, ''Histoire monétaire des colonies françaises'', {{p.|272}}, J. Montorier, Paris, 1892.</ref>
 | forme juridique           = 
 | action                    = 
 | date de création          = [[1664]]
 | date de disparition       = 
 | dates-clés                = 
 | fondateur                 = [[Jean-Baptiste Colbert]]
 | personnages-clés          = 
 | drapeau                   = 
 | siège (ville)             = [[Paris]] {{France monarchie}}
 | siège (pays)              = 
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 | site web                  = 
 | date de mise à jour       = 
}}
La '''Compagnie française pour le commerce des Indes orientales''' est une [[compagnie coloniale française]] créée sous ce nom par [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]] le {{date|27|août|1664}}, et dont l'objet était de {{Citation|naviguer et négocier depuis le [[cap de Bonne-Espérance]] presque dans toutes les [[Indes orientales|Indes]] et mers orientales}}, avec [[monopole]] du commerce lointain pour cinquante ans, et notamment de la [[Traite négrière occidentale|traite négrière]].

Sa création avait pour but de donner à la France un outil de commerce international avec l'[[Asie]] et de concurrencer les puissantes [[Compagnies européennes fondées au XVIIe siècle|Compagnies européennes fondées au {{s-|XVII}}]], comme la [[Compagnie anglaise des Indes orientales]] et surtout la [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales]]. L'objectif était de ne plus être dépendant de l'Angleterre et des Provinces-Unies pour avoir accès aux produits indiens, vendus à prix d'or par leur Compagnie et éviter ainsi que les métaux précieux sortent des frontières<ref>{{Ouvrage|auteur1=Michel Vergé-Franceschi|titre=Colbert. La Politique du bon sens.|passage=p. 357|lieu=Paris|éditeur=[[Payot & Rivages]]|année=2003|pages totales=533|isbn=2-228-89698-5}}</ref>.

Cependant, la guerre d'usure avec les Néerlandais, la crise spéculative des années 1716-1721, puis le choc frontal avec les Britanniques en Inde la conduiront à sa perte, après seulement un siècle d'existence.

== Naissance du nouveau commerce français avec l'Asie ==
{{article détaillé|Compagnies coloniales françaises}}
=== Des initiatives éparses contrées par les Néerlandais ===
{{...}}
{{refnec|Dès le milieu du {{XVIe siècle}}, à la suite des [[Portugal|Portugais]] {{Incise|premiers avec [[Vasco de Gama]] à ouvrir les routes de l'Inde et de l'Asie du Sud-Est}}, des [[explorateur]]s français, des [[corsaire]]s et des aventuriers arment des navires pour atteindre « [[Cathay]] » (le nord de la Chine) et « les Indes » et en rapporter des [[épices]] sans intermédiaires. Ces expéditions ont des résultats très limités.}}

À partir de 1600, des expéditions commerciales sont lancées régulièrement vers l'Asie à partir de [[Saint-Malo]] ou de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]]<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=René Estienne|titre=Les Compagnies des Indes|passage=23|date=2017|isbn=978-2-07-274025-1}}</ref>.

{{refnec|Plusieurs compagnies de commerce bénéficiant par lettres patentes d'un monopole commercial sont mises sur pied :}}
{{refnec|* la [[Compagnie française des mers orientales]] en 1600 ;
* la Compagnie Le Roy et Godefroy en 1604, qui devient la Compagnie des Moluques en 1615 ;
* la Compagnie de Montmorency pour les Indes orientales, créée en 1611 par [[Charles de Montmorency-Damville]], [[amiral de France]].}}
{{refnec|Elles ne créent pas de courant commercial significatif, notamment parce que les [[Provinces-Unies|Néerlandais]] de la VOC (''Vereenigde Oostindische Compagnie'', [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales]]), dominants dans l'océan Indien au {{s-|XVII}}, s'en prennent à leur navires dont beaucoup sont ainsi détruits ou confisqués.}}

=== L'époque de Richelieu et de Mazarin (1624-1660) ===

[[Fichier:Kardinaal de Richelieu.jpg|thumb|right|200px|Cardinal de Richelieu, par Philippe de Champaigne.]]

[[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Richelieu]] arrive au pouvoir en [[1624]], année de la signature du [[Traité de Compiègne (1624)|traité de Compiègne]] entre la France et les [[Provinces-Unies]] (actuels [[Pays-Bas]]). Ce traité d'alliance établit la liberté du commerce français vers les « Indes occidentales et orientales », ce qui va permettre un développement de l'activité des Français vers l'Asie, soit dans le domaine de l'[[Mission (christianisme)|évangélisation]], soit dans le domaine commercial<ref name=":0" />.

La route terrestre est explorée par le réseau des frères capucins du [[François Leclerc du Tremblay|Père Joseph]] et c'est un missionnaire, [[Pacifique de Provins]], qui réussit en [[1628]] à établir des liens officiels entre la France et la [[Empire perse|Perse]], permettant l'ouverture de la route de l'Inde par le [[golfe Persique]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Tinguely|titre=Le moment persan|périodique=Dix-septième siècle|volume=278|numéro=1|date=2018|issn=0012-4273|issn2=1969-6965|doi=10.3917/dss.181.0003|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-dix-septieme-siecle-2018-1-page-3.htm|consulté le=2023-01-16|pages=3}}</ref>.

L'[[ordonnance royale]] de 1629, dite [[code Michau]], encourage les Français à créer des compagnies de commerce à l'instar des Néerlandais et des Anglais<ref>{{Article|prénom1=Lauriane|nom1=Kadlec|titre=Le « Code Michau » : la réformation selon le garde des Sceaux Michel de Marillac|périodique=Les Dossiers du Grihl|numéro=Hors-série n°6|date=2022-08-06|issn=1958-9247|doi=10.4000/dossiersgrihl.5317|lire en ligne=http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/5317|consulté le=2023-01-16}}</ref>.

À partir des années 1630, les Français s'intéressent au sud de l'océan indien et prennent possession de sites et de ports, notamment à [[Madagascar]] ([[Colonie de Fort-Dauphin|Fort-Dauphin]]) et dans les [[Mascareignes]] ([[île Bourbon]] (actuelle [[La Réunion|Réunion]]), île de France (actuelle [[île Maurice]]), [[île Rodrigues]]). En juillet 1642, est créée par lettres patentes une Compagnie d'Orient, jouissant d'un monopole de 15 ans sur Madagascar et les îles environnantes<ref name=":0" />.

{{refnec|Au-delà de ces îles, la route des Indes est reprise par des missionnaires sous l'impulsion du [[jésuite]] [[Alexandre de Rhodes]] et de la [[Compagnie du Saint-Sacrement]], qui privilégient la péninsule indochinoise. En [[1660]], est fondée la [[Compagnie de Chine]], où l'on trouve notamment Mazarin et Fouquet, compagnie exclusivement commerciale, bien que nombre des associés soient aussi membres de la [[Compagnie du Saint-Sacrement]].}}

== La première Compagnie des Indes (1664-1719) ==
{{...}}
=== Les statuts de Colbert (1664) ===
[[Fichier:Colbert1666.jpg|thumb|150px|left|Jean-Baptiste Colbert.]]

Conçue par [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]], la compagnie est créée par la ''Déclaration du Roi portant établissement d'une Compagnie pour le commerce des Indes orientales'', signée par {{souverain2|Louis XIV}} le {{Date|27|août|1664}}, et par des lettres patentes enregistrées par le [[Parlement de Paris]]<ref>{{Article|prénom1=Marie|nom1=Ménard Jacob|titre=Autopsie d’une liquidation : l’échec relatif de la première Compagnie royale des Indes Orientales (1664-1706)|périodique=Outre-Mers. Revue d'histoire|volume=100|numéro=378|date=2013|doi=10.3406/outre.2013.5014|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/outre_1631-0438_2013_num_100_378_5014|consulté le=2023-01-13|pages=233–249}}</ref>.

Ses statuts en font une compagnie royale avec un certain nombre de privilèges, en particulier l'exemption de taxes, le monopole de la route maritime à partir du Cap de Bonne-Espérance jusqu'à l'océan Indien, et celui du commerce dans l'hémisphère oriental (étendu lors du système de Law au {{XVIIIe siècle}} aux côtes occidentales de l'Afrique ([[Sénégal]], [[Guinée]]), une garantie sur le trésor royal et le pouvoir de nommer des ambassadeurs. Elle est dotée d'un capital initial de {{nombre|8,8|millions}} de [[Livre (monnaie)|livres]]<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=FR|auteur=Louis XIV (1638-1715 ; roi de France) |titre=Déclarations du Roy : l'une, portant établissement d'une Compagnie pour le commerce des Indes Orientales ; l'autre [du 27 août 1664], en faveur des officiers de son Conseil et Cours Souveraines intéressées [sic], en ladite Compagnie et en celle des Indes Occidentales. Registrées en la Cour de Parlement le 1er septembre 1664, en la Chambre des Comptes le 11 dudit mois et an, et en la Cour des Aydes le 22 ensuivant|date=1664|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8620873r|consulté le=2023-01-13}}</ref>.

L'article XLII de ses statuts lui attribue des [[Armoiries|armes]], un « écusson de forme ronde, le fond d'azur chargé d'une fleur de lys d'or, enfermé de deux branches, l'une de palme et l'autre d'olivier jointes en haut, et portant une autre fleur de lys d'or », ainsi qu'une devise, « ''[[Florebo quocumque ferar]]'' » (« je fleurirai partout où je serai portée »)<ref name=":1" />.

{{refnec|La Compagnie se voit définir des objectifs plus vastes que ne le suggère son nom, relevant de trois domaines :}}

* le commerce, notamment pour concurrencer les produits anglais et néerlandais ;

* la politique, en contribuant au développement d'une marine nationale et en affirmant la présence française sur les mers ;
* la culture et la religion : en propageant la civilisation française et en évangélisant les populations non chrétiennes.

Son premier directeur, nommé par Colbert, est [[François Caron (explorateur)|François Caron]], un [[huguenot]] exilé qui a travaillé pendant 30 ans au service de la [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales]]. Le siège de la compagnie est d'abord [[Le Havre|au Havre]], puis à [[Lorient]], port récemment créé, à partir de [[1666]]<ref name="buffet">{{Article|auteur1=[[Henri-François Buffet]]|titre=Le nom de Lorient|périodique=Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest|volume=58|numéro=1|pages=200–201|date=1951|doi=10.3406/abpo.1951.4439|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1951_num_58_1_4439|consulté le=2024-09-23}}</ref>.

=== Un enjeu important : Les indiennes de coton ===
{{...}}
{{Article détaillé|Histoire des indiennes de coton en Europe}}
{{refnec|Attentif à la question de l'industrie textile, Colbert s'est intéressé aux efforts de ses prédécesseurs de l'époque d'{{souverain2|Henri IV (roi de France)}} pour développer la culture de la soie. Lui-même s'intéresse surtout aux cotonnades, notamment aux [[Indienne (tissus)|« indiennes »]], des tissus légers et fins qui plaisent par leurs couleurs gaies.}}

{{refnec|La Compagnie des Indes orientales vise d'abord cette activité, alors que le commerce du poivre est dominé par la [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales]]. Lorsqu'elle prend son essor, 8 à 10 vaisseaux chargés de tissus arrivent annuellement à [[Lorient]], port important dans l'[[histoire des indiennes de coton en Europe]], en provenance de [[Pondichéry]] et [[Calcutta]].}}

{{refnec|Colbert sait que la communauté arménienne de Marseille, grâce à ses liens avec l'Orient, importe des indiennes.}} En {{date-|mars 1669}}, il donne à Marseille un statut de port franc<ref>{{article|auteur1= Christian Bonnet |titre= La question de la franchise du port de Marseille sous le Consulat et l'Empire |périodique= Annales du Midi |tome= 96 |numéro=168 |titre numéro= Le vocabulaire de la lèpre. Les finances publiques en Roussillon-Cerdagne au XIVe siècle. Un bourgeois de Moissac au XVIIIe siècle. Structures sociales et Révolution |date= 1984 |pages= 437-445 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1984_num_96_168_2063}}. Port franc, le port ne subit aucun droit de douane pour les produits entrants et pour ceux qui repartent à l'étranger. En revanche, les produits revendus en France sont taxés.</ref> {{refnec|et demande à des [[Arméniens]] de s'y installer, pour apprendre à des Français les techniques de l'indienne. Mais à partir de 1671, il tombe en demi-disgrâce auprès de Louis XIV et la [[guerre de Hollande]] de [[1672]] nuit à ses projets.}}

Par la suite, la folie des indiennes devient si grande en France qu'une loi en interdit le port, la vente et la fabrication de 1689 à 1759. Le port de ces vêtements peut être puni de la peine des [[Galères (peine)|galères]] et leur vente pouvait conduire à la [[pendaison]]. Malgré cela, une contrebande active, en partie alimentée par les marins de la Compagnie des Indes, approvisionne un marché clandestin et les indiennes sont portées par des femmes de tous rangs sociaux<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gérard Le Bouëdec|auteur2=Louis Mézin|titre=Les compagnies des Indes|passage=82-86|éditeur=Ouest-France|date=2010|isbn=978-2-7373-5094-8}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=René Estienne|titre=Les Compagnies des Indes|passage=228-229|date=2017|isbn=978-2-07-274025-1}}</ref>.

La Compagnie des Indes reste autorisée à poursuivre dans le royaume le commerce des cotons blancs. Elle peut continuer d'importer des cotons colorés et imprimés à condition de les réexporter hors du royaume de France, principalement vers le marché africain<ref name="Musée_Compagnie_des_Indes" />{{,}}<ref name=":2">{{Ouvrage|auteur1=Jacques Weber|titre=La France et l'Inde, des origines à nos jours. volume I, L'Inde entrevue|passage=97-117|date=2019|isbn=978-2-84654-486-3}}</ref>

=== Le voyage de Villault de Bellefond (1666-1667) ===
{{...}}
Un livre publié en 1669, dont la préface est une « [[épître|épistre]] » adressée « à Monseigneur Colbert, chevalier », rapporte le voyage de Nicolas Villault de Bellefond le long des côtes de Guinée en 1666-1667, alors qu'il était contrôleur sur un vaisseau de la compagnie<ref>La Harpe, [https://fr.wikisource.org/wiki/Page:La_Harpe_-_Abr%C3%A9g%C3%A9_de_l%E2%80%99histoire_g%C3%A9n%C3%A9rale_des_voyages,_tome_2.djvu/366 ''Abrégé de l'histoire intégrale des voyages''], sur Wikisource.</ref>{{,}}<ref>''Relation des costes d'Afrique appelées Guinée, avec la description du pays, mœurs et façons de vivre des habitans, des productions de la terre & des marchandises qu'on en apporte, avec les remarques historiques sur ces costes. Le tout remarqué par le sieur Villault, écuyer, sieur de Bellefond, dans le voyage qu'il y a fait en 1666 & 1667'', Paris, Denis Thierry, 1669. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k310123z.image lire en ligne], sur ''gallica''.</ref>.

Il met en garde contre les conditions climatiques qui rendent l'air si mauvais que peu de Blancs y passent sans y être malades<ref>{{chapitre|auteur1= Marie-Christine Cormier-Salem |titre chapitre= Des littoraux aux limites mouvantes |titre ouvrage= Rivières du Sud. Sociétés et mangroves ouest-africaines |éditeur= IRD Éditions |date= 1999 |pages= 416 |passage= 17-30, paragr. 6 |ean= 9782709914260 |doi= 10.4000/books.irdeditions.4974 |lire en ligne= https://books.openedition.org/irdeditions/4981?lang=fr |consulté le= 01/2022 }}.</ref>.

Il y soutient la thèse (favorable à la France) selon laquelle des Normands, notamment des Dieppois, se sont installés sur la côte d'Afrique (Guinée...) à partir de 1365 et qu'ils ont été évincés par les Portugais au cours du {{s-|XV}}<ref>{{article|auteur1= Numa Broc |titre= Autour des grandes découvertes : un siècle et demi d'énigmes et de controverses |périodique= Revue historique |numéro= 539 |date= juillet-septembre 1981 |pages= 127 ssq. |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k183703/f129.item}} ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k183703.r=Aviation.langFR.textePage version texte]).</ref>, en se fondant sur des documents des archives de Dieppe (qui ont été détruites en 1694). Villault constate que, par la suite, les Portugais ont été surclassés par les Anglais<ref group="n">Le livre de Villault de Bellefond est traduit en anglais en 1670 : cf. [https://quod.lib.umich.edu/e/eebo2/A64941.0001.001?view=toc Early English Books Online].</ref> et les Hollandais, et regrette que les Français, au contraire, n'aient pas pu rétablir leurs anciennes positions.

{{refnec|Cette thèse d'une ancienne implantation normande est reprise au {{s-|XVIII}} et même au début du {{s mini-|XIX}} ([[Louis Estancelin]], historien et député d'Abbeville) pour justifier les visées de la France dans la région.}}

=== Les implantations en Inde et dans l'océan Indien ===
{{...}}
[[Fichier:Vaisseaux français partant pour les Indes en 1699.jpg|thumb|Vaisseaux français partant pour les Indes en 1699.]]

En [[1668]], le directeur de la Compagnie, [[François Caron (explorateur)|François Caron]], s'établit en [[Inde]], à [[Surate]] (actuel [[Gujarat]]), assisté de l'[[Barthélemy Carré|abbé Barthélémy Carré]], représentant de Colbert. En 1672, il établit des comptoirs le long de la côte de Malabar, un comptoir à Ceylan, se rend à Bantam et Batavia. À son retour de voyage il rencontre [[Escadre de Perse|la flotte royale]] commandée par [[Jacob Blanquet de la Haye|Blanquet de La Haye]] à Surate. Blanquet de La Haye décide de prendre Trincomalee à Ceylan, en est chassé par les Hollandais puis s'empare de Sao Thomé (Méliapour). La France indispose ainsi le sultan de Golconde qui met le siège devant Sao Thomé avec l'aide des Hollandais. La flotte de Blanquet de La Haye est entièrement perdue et ce dernier doit se retirer, quoiqu'avec les honneurs, sur un vaisseau néerlandais.

Une loge commerciale française établie à Masulipatnam est détruite, faisant plusieurs victimes.

Caron meurt en 1673 en rentrant en Europe, dans le naufrage de son navire près de Lisbonne<ref>{{Article|prénom1=Seiichi|nom1=Iwao|prénom2=Tarō|nom2=Sakamato|prénom3=Keigo|nom3=Hōgetsu|prénom4=Itsuji|nom4=Yoshikawa|titre=8. Caron, François (1600-1673)|périodique=Dictionnaire historique du Japon|volume=3|numéro=1|date=1975|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/dhjap_0000-0000_1975_dic_3_1_871_t2_0004_0000_2|consulté le=2022-01-31|pages=4–4}}</ref>. Il est remplacé par François Baron à Surate.

Après ces mésaventures,

En 1674, [[François Martin (gouverneur)|François Martin]] met en place le premier établissement français de l'Inde à [[Pondichéry]] dont il a obtenu la concession. Il fortifie la ville en 1686. En 1693, Pondichéry est occupé par les Hollandais jusqu'en 1699. François Martin devient alors le premier gouverneur de Pondichéry jusqu'à sa mort en 1707. La succession est prise par [[Pierre Dulivier]] jusqu'en 1708, puis à nouveau entre 1713 et 1715<ref name=":2" />.

{{refnec|Tout en échouant à créer une véritable [[Empires coloniaux|colonie]] sur l'île de [[Madagascar]] ([[Colonie de Fort-Dauphin|Fort-Dauphin]]), la compagnie réussit cependant à établir des ports sur l'île Bourbon et l'île de France, aujourd'hui [[La Réunion]] et l'[[Maurice (île)|île Maurice]].}}

{{refnec|Son capital est {{quand|alors}} de 15 millions de livres (dont 3 souscrits par la famille royale). {{pas clair|Elle a pendant 50 ans le monopole du commerce entre le cap Horn et le cap de Bonne-Espérance}}.}}

=== Les problèmes et la fin de la première Compagnie des Indes ===
Mais la compagnie souffre de difficultés qui vont la conduire à l'échec. En effet, les décideurs, à Paris, peuvent difficilement comprendre les besoins des comptoirs indiens, ce qui a pour conséquence des décisions inadaptées<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Marie Ménard-Jacob|titre=Autopsie d’une liquidation: l’échec relatif de la première Compagnie royale des Indes Orientales|périodique=Revue Outre-mers|date=2013|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/outre_1631-0438_2013_num_100_378_5014}}</ref>.

D'autre part, elle est endettée depuis sa création{{sfn|Menard-Jacob|2016}}.

Enfin, la [[guerre de Hollande]] en désorganise le fonctionnement à partir de 1672. En [[1682]], la compagnie perd son privilège. Elle obtient cependant le privilège de battre monnaie à [[Arkât]], [[Surate]] et [[Pondichéry]], d'où sortent les premières [[Roupie de l'Inde française|roupies de la Compagnie]]<ref>{{lien web |langue= fr |titre= French East India Company- History and Coinage |site= mintageworld.com |date= 29 décembre 2017 |url= https://www.mintageworld.com/blog/french-east-india-company-history-coinage/ |consulté le= 01/2022 }}.</ref>.

{{refnec|En 1719, elle est absorbée par la compagnie de [[John Law (économiste)|John Law]].}}

== La ''Compagnie perpétuelle des Indes'' ==
=== La compagnie réorganisée par John Law (1719-1720) ===
[[Fichier:Richeliey Tubeuf.jpg|vignette|L'[[Hôtel Tubeuf (rue des Petits-Champs)|hôtel Tubeuf]] à Paris, siège de la Compagnie des Indes de 1719 à 1769.]]
{{refnec|En 1717, [[John Law (économiste)|John Law]] la réunit avec d'autres sociétés qu'il a contribué à réorganiser, entre autres la [[Compagnie du Sénégal]], la [[Compagnie de Chine]], la [[Compagnie du Mississippi]] et la [[Compagnie de la Louisiane]] dont il avait obtenu le contrôle en échange d'une dette fiscale contractée par [[Antoine Crozat]]. Law crée alors une compagnie de niveau supérieur appelée « Compagnie perpétuelle des Indes », l'équivalent d'une [[holding]] d'aujourd'hui, qui est chargé de l'ensemble du [[trafic maritime]] colonial français. Cette compagnie adopte le sceau ainsi que les [[armoiries|armes]] de la [[Compagnie d'Occident]], créée deux ans plus tôt, , bien qu'elles représentent des [[amérindien]]s.|date=13 mars 2022}}[[Fichier:Lorient - Hôtel Gabriel - Façade nord, depuis la place d'armes.jpeg|vignette|L'[[hôtel Gabriel]] à Lorient, construit en 1742, pour y faire les ventes des marchandises de la [[Compagnie perpétuelle des Indes]].]]{{refnec|Chose curieuse, Law combine la gestion des [[Action (finance)|participations]] et celle des services fiscaux du royaume. Missionnée pour renégocier la dette publique, puis pour collecter les impôts, la Compagnie perpétuelle émet des actions dont les intérêts sont payables en billets de la [[Banque générale]], qui possède une part importante du capital de la compagnie. En janvier 1720, la Banque générale et la Compagnie perpétuelle fusionnent : l'actionnariat consolidé s'élève à plus d'{{nombre|1.5|milliard}} de [[livre tournois|livres]], du jamais vu. L'argument de John Law est que les richesses coloniales potentielles de la France sont inépuisables et qu'il faut bâtir sur cette manne un nouveau [[Système de Law|système économique]].}}
{{refnec|Ce montage repose sur la confiance des souscripteurs et la garantie du roi, mais sa structure touchant au gigantisme manque de souplesse. Mais Law va survendre cet Eldorado : bon nombre de bateaux n'arrivant pas au port, « l'or des colonies » ne peut couvrir les millions de titres émis de toute façon en surnombre. Law n'est pas le seul à manipuler ainsi l'opinion, les cours de la Bourse et les financiers : au même moment, les directions des compagnies d'Amsterdam et de Londres usent de pratiques similaires.}}

{{refnec|Dès mars 1720, la tendance du titre est à la baisse et des manœuvres spéculatives entraînent une quasi [[banqueroute]], puis de violentes émeutes courant juillet, les actionnaires se ruant au siège parisien de la Compagnie pour essayer de revendre leurs titres. La cotation est suspendue, on parle de {{pas clair|faillite en chaîne}}. Au même moment, la bourse de Londres connaît le [[krach de 1720]], le cours de la [[Compagnie des mers du Sud]] est divisé par dix au cours des six mois suivants.}}

Après une réorganisation complète menée par la [[commission du visa]] et le banquier [[Joseph Pâris Duverney]], la Compagnie des Indes retrouve son indépendance en [[1723]], {{refnec|ainsi que la [[Compagnie du Mississippi]] (qui sera dissoute en 1770).}}

=== La période 1720-1770 ===
Dynamisée durant cet épisode d'[[agiotage]], la Compagnie des Indes envoie désormais 10 à {{nobr|11 bateaux}} par an aux Indes sur la période 1720-1770, contre seulement 3 ou 4 sur la période 1664-1719. Près de la moitié (en valeur) des produits qui reviennent d'Orient sont des métaux précieux, qui sont recyclés dans le circuit économique<ref>{{ouvrage|langue= en |auteur1= Jeremy Black |titre= From Louis XIV to Napoleon: the fate of a great power |lieu= London |éditeur= Routledge |date= 1999 |passage= 91}}.</ref>.

La Compagnie recrutait aussi des soldats pour les Indes, dont beaucoup provenaient des prisons<ref>[[s:Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/61|''Zend-Avesta'']], p. XV.</ref>. L'orientaliste [[Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron|Anquetil Duperron]] a consigné le récit de son engagement et de ses tribulations en tant que jeune recrue en 1755, à l'âge de {{nobr|24 ans}}<ref>[[s:Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/53|''Zend-Avesta'']], p. VII et suiv.</ref>.

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File:022 Le Boullongne Flute Compagnie des Indes.jpg|Le ''Boullongne'', [[flûte (bateau)|flûte]] de la Compagnie des Indes construite à Lorient en 1758 et qui navigua jusqu'en 1761 (maquette).
File:045 Maquette du Beaumont.jpg|Maquette du ''Beaumont'', navire de la Compagnie des Indes ({{s-|XVIII}}).
File:055 Maquette du Dromadaire vaisseau de la Compagnie des Indes.jpg|François René Dumigny : maquette du ''Dromadaire'', vaisseau de la Compagnie des Indes ({{2e|moitié}} du {{s-|XVIII}})
File:067 Plan d'un vaisseau de la Compagnie des Indes 1.jpg|Plan d'un vaisseau de la Compagnie des Indes ({{s-|XVIII}}).

File:Jean-Jacques Berard mg 8464.jpg|''Portrait de Jean-Jacques Bérard, administrateur de la Compagnie des Indes''.
File:Thomas-Auguste Rapion de La Placelière.jpg|''Thomas-Auguste Rapion de La Placelière, capitaine de la Compagnie des Indes'' vers 1750).
File:Portrait d'Antoine Barthélémy de Vire du Liron.jpg|François Dagobert Jouvenet (1688-1756) : ''Portrait d'[[Château de Montivert|Antoine Barthélémy de Vire du Liron de Montivers]], capitaine d'infanterie au service de la Compagnie des Indes''. (huile sur toile, 1750).
File:Pierre Saintard, chev. de St Michel, miniature.jpg|''Portrait de Pierre Saintard, [[chevalier de Saint-Michel]], directeur de la Compagnie des Indes'' (miniature, vers 1758).
File:075 Joseph Develaër.jpg|Anonyme : ''Portrait de Joseph Develaër'', [[subrécargue]] de la Compagnie des Indes à Canton, [[Le Lude|comte du Lude]].
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=== La [[Histoire de la marine française sous Louis XV et Louis XVI#Les bénéfices du grand commerce colonial sous l'œil inquiet de Londres|tentative de conquête de l'Inde]] ===

[[Fichier:Comptoirsinde.png|thumb|right|350px|Les comptoirs européens en Inde.]]

==== Une pénétration réussie ====

{{refnec|À partir de 1720, la Compagnie profite de la longue période de paix qui s'installe en Europe pour connaître une [[Histoire de la marine française sous Louis XV et Louis XVI#Les bénéfices du grand commerce colonial sous l'œil inquiet de Londres|forte période de prospérité]]. Les bénéfices distribués deviennent considérables, au point de provoquer la jalousie croissante de l'Angleterre.}}

{{refnec|Avec le déclin de l'[[Empire moghol]], [[Pierre Benoist Dumas]], gouverneur de Pondichéry de [[1735]] à [[1741]], décide d'intervenir dans les affaires politiques indiennes de façon à protéger ses intérêts, en prenant parti pour les [[Moghols]] contre les [[Marathes]]. Le [[Grand Moghol]] lui confère le titre de [[Nawab|nabab]], mais Dumas le refuse à titre personnel, demandant qu'il soit automatiquement transmis à chaque nouveau gouverneur français. Dumas reçoit également l'autorisation de battre monnaie à [[Pondichéry]].}}

==== Dupleix et la confrontation directe avec les Anglais ====
[[Fichier:Clive.jpg|thumb|200px|left|Lord Clive rencontre Mir Jafar après la [[bataille de Plassey]].]]

{{refnec|Le successeur de Dumas, [[Joseph François Dupleix|Dupleix]], invente la politique du protectorat, que son lieutenant [[Charles Joseph Patissier de Bussy-Castelnau|Bussy-Castelnau]] applique dans le [[Deccan]]. {{Pas clair|La plus grande partie de l'Inde du Sud se retrouve sous influence française, au grand dam des directeurs de la Compagnie, qui ne comprennent pas que seule une forte assise territoriale peut garantir une autonomie financière aux établissements de la Compagnie.}}}}

Les hostilités, qui avaient éclaté avec la [[East India Company|Compagnie anglaise des Indes orientales]] dès [[1744]], durent jusqu'à la révocation de Dupleix en [[1754]]<ref name=":3">{{Article|langue=fr|prénom1=Gregory|nom1=Mole|titre=L’Économie politique de Joseph Dupleix : commerce, autorité et deuxième guerre carnatique, 1751-1754|périodique=Outre-Mers|volume=388389|numéro=2|pages=79–96|date=2015|issn=1631-0438|doi=10.3917/om.152.0079|lire en ligne=https://shs.cairn.info/article/OM_152_0079?lang=fr|consulté le=2024-09-11}}</ref>.

Elles reprennent dès [[1756]], date du début de la [[guerre de Sept Ans]]. Les difficultés du lieutenant général [[Thomas Arthur de Lally-Tollendal|Lally-Tollendal]], ainsi que sa rivalité avec Bussy, rappelé du Deccan, aboutissent à la capitulation française, et à la destruction totale de [[Pondichéry]] par les Britanniques en [[1761]]<ref name=":3" />.

{{refnec|En [[1757]], la victoire de [[Robert Clive]] à la [[bataille de Plassey]] avait livré le [[Bengale]] à la [[East India Company|Compagnie anglaise des Indes orientales]], laquelle n'avait plus qu'à appliquer à son profit les méthodes de Dupleix et Bussy.}}
{{clr|left}}

=== La Compagnie des Indes sur les côtes africaines ===
{{Articles connexes|Traite négrière occidentale}}
Le {{date-|27 septembre 1720}}, le roi (en fait le [[Régence (1715-1723)|Régent]] agissant au nom du roi {{souverain2|Louis XV}} encore mineur) établit à perpétuité et au profit exclusif de la Compagnie perpétuelle des Indes, le [[monopole]] de la [[Traite négrière occidentale|traite négrière]] sur la côte d'Afrique, privilège dont elle usa à partir de 1723. La compagnie, encouragée financièrement par le roi, se lança dans l'envoi de [[Esclavage|main-d'œuvre servile]] dans les trois territoires dont elle devait assurer la mise en valeur : [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]], la [[Louisiane]] et les [[Mascareignes]]<ref name="Musée_Compagnie_des_Indes" />.

La compagnie possède des forts ou des fortins le long des côtes du Sénégal, notamment à {{lh|Arguin}}, [[Portendick]] (actuellement en [[Mauritanie]]), [[Saint-Louis-du-Sénégal|Saint-Louis]], [[Gorée]], [[Albreda]], [[Bissau]], [[Podor]] ; sur les [[Côte de Guinée|côtes de Guinée]] elle détient le fort de [[Ouidah]]. Les bâtiments très rustiques servaient d'entrepôts de marchandises, de logements, de prison, de chapelle, de poudrière ; un espace était dédié aux cultures. Environ trois cents agents blancs travaillaient dans ces établissements aux côtés d'Africains libres et d'[[Esclavage|esclaves]]. Le négoce de la Compagnie était principalement constitué d'[[or]], de [[gomme arabique]], d'[[ivoire]] et d'[[Esclavage|esclave]]s. Entre décembre et juin les convois, accompagnés des [[laptot]]s (marins indigènes de la Compagnie) longeaient les côtes et remontaient les fleuves pour négocier l'achat des marchandises et des esclaves. Pendant les mois d'[[hivernage]], les agents étaient gagnés par l'oisiveté et par l'alcoolisme. La mortalité dans ces [[Comptoir|comptoirs]] était très importante en raison du [[paludisme]], des fièvres putrides et de la violence des mœurs<ref name="Musée_Compagnie_des_Indes" />.

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File:087 Compagnie des Indes Plan d'un navire négrier.jpg|Plan d'un navire négrier de la Compagnie des Indes ayant chargé sa "cargaison" en 1769..
File:084 Compagnie des Indes Traite des Noirs.jpg|La traite négrière pratiquée par la Compagnie des Indes depuis [[Ouidah]] : rapport d'un inspecteur de la Compagnie datant de 1728 ([[Musée de la Compagnie des Indes]]).
File:093 Maisons d'esclaves.jpg|Maisons d'esclaves ([[Antilles|Indes occidentales]])
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Entre 1719 et 1770 la Compagnie des Indes arma 179 expéditions de traite, dont 152 partirent de Lorient. Elles se dirigèrent majoritairement vers le [[Sénégal]] et le port de [[Ouidah]] pour y prendre des captifs dont le nombre est estimé à environ {{nobr|56 700}}, dont près de {{nobr|45 300}} par des navires lorientais. En concédant à partir de 1725 une grande partie de son monopole aux armateurs privés, la Compagnie perçut des taxes pour chaque esclave déporté en Amérique. Enfin la vente et le fret des [[Pacotille (marchandises)|marchandises de traite]] ([[cauris]], textiles indiens prohibés, [[corail]], etc..) furent une troisième source substantielle de revenus pour la Compagnie<ref name="Musée_Compagnie_des_Indes" />.

=== La liquidation de 1770 ===
[[Fichier:Magasins de la Compagnie des Indes à Pondichéry.jpg|thumb|350px|Les magasins de la Compagnie des Indes à [[Pondichéry]], l'amirauté et la maison du gouverneur, avant la destruction de la ville par les Anglais en 1761 telle qu'on peut l'entrevoir [[commons:File:Ruines de Pondichery en 1769.jpg|sur cette gravure de 1769]]. ({{s-|XVIII}}. [[Port-Louis (Morbihan)|Port-Louis]], [[musée de la Compagnie des Indes]]).]]

La Compagnie, à son époque, est considérée comme un placement solide et sûr. [[Voltaire]] y place une partie de ses économies : {{Citation|Je m'intéresse à la Compagnie parce que j'ai une partie de mon bien sur elle}} écrit [[Voltaire]] à son ami Pilavoine le {{date-|23 avril 1760}}. Dans une autre lettre, il assure que ses actions lui rapportent {{nb|20000}} [[livre (monnaie)|livres tournois]] chaque année{{sfn|Haudrère|2006|p=76}}.

L'année [[1766]] est toute centrée sur l'affaire qui oppose le [[Charles Joseph Patissier de Bussy-Castelnau|marquis de Castelnau]] au comte de [[Thomas Arthur de Lally-Tollendal|Lally-Tollendal]]. Ce dernier est condamné le {{date|6|mai|1766}} à la [[peine de mort|peine capitale]] pour trahison des intérêts du roi de France aux Indes. Il est exécuté le {{date|9|mai|1766}} sur la [[place de Grève]]<ref>Voltaire, ''Fragments sur l'Inde'', 1773. Arrêt de la cour du Parlement, ''Registres du Parlement'', {{date-|6 mai 1766}} (conservé aux Archives nationales).</ref>.

La Compagnie est durement touchée par la [[guerre de Sept Ans]], à la perte de ses comptoirs en Asie s'ajoutant celle d'une partie de sa flotte. Malgré ces revers et son endettement important, elle réussit à redresser sa situation commerciale{{sfn|Haudrère|2014|p=87-96}}, mais non à regagner la confiance de [[Étienne François de Choiseul|Choiseul]], soucieux de contrôler les dépenses publiques. Sous la pression des ''économistes'' et des armateurs, et malgré l'opposition de son patron [[Jacques Necker]], {{Citation|le monopole de la '''Compagnie perpétuelle des Indes''' est suspendu}} le {{date|13 août 1769}}, et l'Asie ouverte au commerce privé{{sfn|Haudrère|2014|p=87-96}}.

Cette liquidation était devenue inévitable : la première [[Caisse d'escompte]] avait fait faillite quelques semaines plus tôt, réduisant le [[fonds de roulement]] de la Compagnie à néant<ref>P. Harsin, ''Crédit public et Banque d’État en France du {{sp-|XVI|au|XVIII}}'', Paris, 1933, {{p.|170-221}}.</ref>.

{{refnec|Les lettres patentes du {{date|22|avril|1770}} consacrent la reconnaissance par le Roi du passif de la Compagnie : la caisse des amortissements qui gère la [[dette publique]] enregistre pendant quinze ans les différentes créances et les honore.}}

== Une nouvelle société : la ''Compagnie des Indes orientales et de la Chine'' (1785-1793) ==
[[Fichier:Action Compagnie des indes 1787.jpg|vignette|Action au montant de {{nombre|2500|livres}} émise par la Compagnie datée du {{date-|30 avril 1787}} pour la deuxième levée de capitaux.]]

En [[1778]], la [[Guerre franco-anglaise (1778-1783)|France déclare la guerre à la Grande-Bretagne]] : les hostilités sur les mers et aux Indes durent jusqu'au {{date-|2 juillet 1783}}. Le {{date|3 septembre 1783}} est signé à Versailles le [[Traité de Paris (1783)|traité de Paris]] qui met fin à la [[guerre d'indépendance américaine]] : dans l'opinion, mais aussi sur le plan diplomatique, cet accord efface la honte du [[Traité de Paris (1763)|traité de 1763]]. En effet, outre une puissante force navale, la France retrouve cinq villes de plus aux Indes et l'assurance d'un nouvel allié, les États-Unis d'Amérique<ref>{{harvsp |id= 2012chaline | Chaline 2012 |p= 39 }}.</ref>.

En [[1784]], le banquier [[Guillaume Sabatier (banquier)|Guillaume Sabatier]] et son associé Pierre Desprez<ref group="n">Maison de négoce Sabatier & Deprez : ce dernier n'a rien à voir avec le futur régent [[Médard Desprez]].</ref> entreprennent un voyage à Londres, accompagnés d'Augustin-Jacques Perier et Pierre Bernier. À la demande du ministre [[Charles Alexandre de Calonne|Calonne]], ils négocient avec le gouvernement anglais la création d'une nouvelle compagnie française des Indes.

Le {{date-|3 juin 1785}} est créée la '''Compagnie des Indes orientales et de la Chine'''. Dotée d'un capital de vingt millions de livres, cette société détient le privilège du commerce au-delà du [[cap de Bonne-Espérance]], un monopole confirmé par un arrêt du Conseil le {{date-|21 septembre 1786}}. Le monopole ne concerne pas les [[Mascareignes]], les ports de l'[[Île Maurice|île de France]] et de l'[[île Bourbon]] restant accessibles à tous les navires français{{sfn|Haudrère|2014|p=87-96}}.

{{refnec|La compagnie installe ses bureaux parisiens à l'[[Hôtel de L'Hospital|hôtel Massiac]], l'ancien siège de la banque [[Everhard Jabach|Jabach]], place des Victoires, et prend possession des bâtiments, magasins et ateliers de l'ancienne compagnie à [[Lorient]] et à [[Marseille]]. Elle ouvre des comptoirs dans des établissements français à [[Canton (Chine)|Canton]], à Pondichéry, sur les côtes du Bengale, de [[Côte de Coromandel|Coromandel]] et de [[Côte de Malabar|Malabar]], à [[Moka (Maurice)|Moka]], à [[Mahé (Seychelles)|Mahé]] et à l'île de France) ; elle envoie également des correspondants dans les ports le long de la route maritime des Indes, de [[Lisbonne]] à Canton.}}

{{refnec|{{souverain2|Louis XVI}} nomme {{nobr|12 directeurs}} : outre Guillaume Sabatier qui fut l'un des plus gros actionnaires et le dernier administrateur de cette troisième structure, on trouve Pierre Bernier, Louis-Georges Gougenot (1758-1796), Jacques (?) Dodun, Jean-François de Moracin, Étienne Demars jeune, [[Jacques Alexandre de Gourlade|Gourlade]], Denis Montessuy, Simon Bérard aîné, Jacques Bézard, Augustin-Jacques Perier<ref group="n">Augustin-Jacques Perier (sans accent) se suicide en 1793 au moment de l'affaire de la liquidation de la Compagnie.</ref> et Jean-Jacques Bérard cadet. Obligation leur est faite de détenir chacun cinq cents actions de mille livres soit 20 % du capital porté à {{nobr|30 millions}} par le décret de septembre 1786 soit {{nombre|12000|actions}} de {{nombre|2500}} livres. La compagnie arme {{nobr|17 bateaux}} et prospère très rapidement. Les bénéfices permettent de distribuer un dividende de 18 % en 1788 et de 16 % en 1789.}}

{{refnec|Le {{date|3|avril|1790}}, l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée nationale]] décrète que {{Citation|le commerce de l'Inde, au-delà du cap de Bonne-Espérance, est libre pour tous les Français}} et prive ainsi la Compagnie de son monopole. Réunis en assemblée générale le 10 avril, les actionnaires nomment huit commissaires chargés d'étudier une éventuelle continuation de l'activité, parmi ceux-ci Dangirard, Monneron (fondateur de la [[Caisse des comptes courants]]), et Sabatier. Le 23 mai, les actionnaires décident la reprise d'activité et nomment quatre commissaires {{Incise|[[Étienne Delessert (banquier)|Delessert]], [[Jacques-Aimé-Gabriel Fulchiron|Fulchiron]], [[Jean Antoine Gautier|Gautier]] et [[Guillaume Mallet|Mallet]]}} chargés de rédiger les statuts de la nouvelle Compagnie des Indes. Le capital est réduit à trente millions et le nombre de comptoirs ramené à sept : Pondichéry, Yanaon, Mahé, Canton, Surat, l'île de France (Maurice aujourd'hui) et l'île de La Réunion. La libéralisation et la Révolution ne gênent pas la marche des affaires qui connaissent une croissance régulière et le cours de l'action atteint {{Unité|1500|livres}}.}}
{| class="wikitable"
|-
! '''Années''' !! '''Chiffres d'affaires''' !! '''Bénéfices'''
|-
| 1786 || {{nombre|14631807|livres}} ||
|-
| 1787 || {{nombre|12805994|livres}} || {{nombre|7226550|livres}}<ref group="n">Comptes arrêtés au {{date-|1er mars 1788}}.</ref>
|-
| 1788 || {{nombre|19157615|livres}} || {{nombre|8013363|livres}}
|-
| 1789 || {{nombre|11088028|livres}} || {{nombre|8176691|livres}}
|-
| 1790 || {{nombre|26660471|livres}} || {{nombre|7659857|livres}}
|-
| 1791 || {{nombre|35154473|livres}} ||
|-
| 1792 || {{nombre|8837124|livres}} ||
|-
| 1793 || {{nombre|7805902|livres}} ||
|}

=== La liquidation de 1793 ===
{{Article détaillé|Affaire de la liquidation de la Compagnie des Indes (1793)}}

{{refnec|Pendant la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], la Compagnie des Indes est soupçonnée d'activités contre-révolutionnaires et la [[Convention nationale|Convention]] décrète le 26 juillet 1793 l'apposition des scellés sur ses bâtiments. Un deuxième décret du 11 octobre 1793 supprime la Compagnie des Indes et réquisitionne les marchandises et les navires : le tout est estimé à {{nombre|28544000|livres}}. Les directeurs de la compagnie sont emprisonnés, certains sont guillotinés, les autres échappent à la peine capitale en se faisant interner comme malades mentaux à la maison de santé de [[Jacques Belhomme]] sur recommandation de [[Jean-Jacques-Régis de Cambacérès|Cambacérès]], cousin de Sabatier et membre du [[Comité de sûreté générale]].}}

{{refnec|Après le [[9 Thermidor|9-Thermidor]], Cambacérès, devenu président du [[Comité de salut public]], les directeurs. La direction de la compagnie est recréée sous une forme réduite : 10 personnes dont Sabatier, Mallet et [[Louis-Victor Moreau|Moreau]]. Le 30 mai 1795, une députation de quinze personnes, parmi lesquelles [[Jean-Barthélémy Le Couteulx de Canteleu|Le Couteulx]], [[Dominique Audibert|Audibert]] (de Marseille), [[Jean Devaines|Devaisnes]], Mallet et Moreau, est envoyée à la Convention pour solliciter la restitution des biens saisis. En juillet 1795, le séquestre est levé et trois navires sont rendus. Mais la Compagnie des Indes ne peut reprendre ses activités commerciales et les actionnaires décident la liquidation.}}

Décidés à obtenir réparation des réquisitions de 1793, les commissaires-liquidateurs Mallet, Martin d'André et Jean Baptiste Rodier entament une procédure judiciaire contre l'État qui se termine en 1875<ref>Toutes les précisions de prénoms et noms des protagonistes proviennent de deux études fondamentales publiés par les éditions de l'[[EHESS]] : ''Les régents et censeurs de la Banque de France nommés sous le Consulat et l'Empire'' de [[Romuald Szramkiewicz]] (Paris, 1974) et ''Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l'Empire'' de Louis Bergeron (Paris, 1999).</ref>.

== Galerie de portraits ==
<gallery mode="packed">
Fichier:John Law-Casimir Balthazar mg 8450.jpg|[[John Law de Lauriston|John Law]], fondateur.
Fichier:Jacques Ier Duval d'Epremesnil, armateur hâvrais.jpg|[[Jacques Duval d'Eprémesnil (1672-1748)|Jacques Duval d'Epremesnil]], directeur.
Fichier:Portrait d'Antoine Barthélemy de Vire Duliron de Montivers-Musée de la Compagnie des Indes.jpg|Antoine de Vire de Montivers, capitaine.
Fichier:Thomas-Auguste Rapion de La Placelière.jpg|Thomas-Auguste Rapion de La Placelière, capitaine.
Fichier:Jean-Jacques Berard mg 8464.jpg|Jean-Jacques Bérard, administrateur.
Fichier:075 Joseph Develaër.jpg|Joseph Develaër, comte de Lude, [[subrécargue]] de la Compagnie des Indes à Canton.
</gallery>

== Notes et références ==

=== Notes ===
{{Références|group="n"}}

=== Références ===
{{références | références=<ref name="Musée_Compagnie_des_Indes">Notice d'information du [[Musée de la Compagnie des Indes]].</ref>}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===

* [[Louis Trenard]], « Compagnies Françaises des Indes », ''Encyclopædia Universalis'' [http://www.universalis-edu.com.lama.univ-amu.fr/encyclopedie/compagnies-francaises-des-indes/ <nowiki>[en ligne]</nowiki>], consulté le 31 janvier 2022.
* {{ouvrage|libellé= Fabry 2004 |auteur1= [[Philippe Fabry (voyageur)|Philippe Fabry]] |titre= La relève de l'Escadre de Perse - Journal de bord d'un vaisseau français aux Indes Orientales sous Louis XIV |lieu= Montreuil |éditeur=  Ginkgo Édition |date= 2004 |pages= |isbn1= 2846791058}}.
* {{ouvrage|libellé= Favier 2000 |auteur1= René Favier |titre= Les Européens et les Indes orientales au {{s-|XVIII}} ; aspects maritimes, commerciaux et coloniaux |éditeur= éd. Ophrys |date= 2000}}.
* {{ouvrage|libellé= Haudrère 1989 |auteur1= [[Philippe Haudrère]] |titre= La Compagnie française des Indes au {{s-|XVIII}} (1719-1795) |nature ouvrage= thèse de doctorat soutenue en 1987, dir. Jean Ganiage, 4 tomes |éditeur= Librairie de l'Inde |date= 1989 |pages= 1428}}.
* {{chapitre|libellé= Haudrère 1997 |auteur1= Philippe Haudrère |titre chapitre= La Direction générale de la Compagnie des Indes et son administration au milieu du {{s-|XVIII}} |titre ouvrage= L'administration des finances sous l'ancien Régime |lieu= Paris |éditeur= Comité pour l'histoire économique et financière de la France / IGPDE |date= 1997 |pages= 426 |passage= 51-57 |isbn= 978-2-11-088979-9}}.
* {{Ouvrage|libellé= Haudrère 2006 |auteur1= Philippe Haudrère |titre= Les compagnies des Indes orientales : trois siècles de rencontre entre Orientaux et Occidentaux (1600-1858) |éditeur= éd. Desjonquères |date= 2006 |isbn= 2-84321-083-6 |plume= oui}}.
* {{Ouvrage|libellé= Haudrère 2014 |auteur1= Philippe Haudrère |titre= Les Français dans l'océan Indien, {{sp-|XVII|-|XIX|s}} |lieu= Rennes |éditeur= Presses universitaires de Rennes |date= 2014 |pages= 330 |doi= 10.4000/books.pur.50724 |ean= 9782753559370 |présentation en ligne= https://books.openedition.org/pur/50735?lang=en |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=p7-ZDwAAQBAJ&pg=PA87&lpg=PA1#v=onepage&q&f=false |consulté le= 01/2022}}.
* {{Ouvrage|libellé= Haudrère & Le Bouëdec 1999 |auteur1= Philippe Haudrère |auteur2= [[Gérard Le Bouëdec]] |titre= Les Compagnies des Indes |lieu= Rennes |éditeur= éd. [[Ouest-France]] |date= 1999 |réimpression= [Mézin, Le Bouëdec & Haudrère 2003], 2005, 2010, 2013, 2015 |isbn= 2-7373-3869-7}}.
* {{Ouvrage|libellé= Menard-Jacob 2016 |auteur1= Marie Menard-Jacob |titre= La première Compagnie des Indes : Apprentissages, échecs et héritage. 1664-1704 |lieu= Rennes |éditeur= Presses universitaires de Rennes |collection= Histoire |date= 2016 |isbn= 978-2-7535-5589-1 |présentation en ligne= http://books.openedition.org/pur/47193 |plume= oui}}.
* {{ouvrage|libellé= Mézin 2002 |auteur1= Louis Mézin |titre= Cargaisons de Chine, porcelaines de la Compagnie des Indes du Musée de Lorient |nature ouvrage= catalogue de l'exposition de juin 2002 |lieu= Lorient |éditeur= Musée de la Compagnie des Indes |date= 2002 |pages= 204 |isbn1= 2950492096}}.
* {{ouvrage|libellé= Morineau 1999 |auteur1= [[Michel Morineau]] |titre= Les Grandes Compagnies des Indes orientales |lieu= Paris |éditeur= PUF |collection= Que sais-je ? |date= 1999}}.
* {{ouvrage|libellé= Pauliat 1886 |auteur1= [[Louis Pauliat]] |titre= Madagascar sous Louis XIV. Louis XIV et la Compagnie des Indes orientales de 1664, d'après des documents inédits tirés des archives coloniales du ministère de la marine et des colonies |lieu= Paris |éditeur= éd. Calmann Lévy |date= 1886 |pages= 404 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5784138x?rk=42918;4}}.
* [[Guillaume-Thomas Raynal]], ''[http://www.wdl.org/fr/item/4398/ Histoire philosophique et politique des établissemens & du commerce des européens dans les deux Indes]'', Amsterdam, [s.n.], 1770, 6 vol., in-8°.
* {{article|libellé= Salaün 2003 |auteur1= Gildas Salaün |titre= Contribution à l'histoire monétaire de l'Inde française |périodique= Annales de la Société Bretonne de Numismatique et d'Histoire |date= 2003 |pages= 64-68}}.
* {{Ouvrage|libellé= Sottas 1905 |auteur1= [[Jules Sottas]] |titre= Une escadre française aux Indes en 1690, histoire de la Compagnie royale des Indes Orientales, 1664-1719 |éditeur= [[Plon|Plon Nourrit et Cie]] |lieu= Paris |année= 1905 |pages totales= 496}}.
* {{ouvrage|libellé= Wanquet & Jullien 1996 |auteur1= Claude Wanquet |auteur2= Benoit Jullien |titre= Révolution française et océan Indien : prémices, paroxysmes, héritages et déviances |nature ouvrage= actes du colloque de Saint-Pierre de la Réunion |lieu= Paris |éditeur= L'Harmattan |date= 1996 |pages= 526 |isbn= 978-2-7384-4110-2}}.

==== Roman ====
* Frédéric Bargain-Edhson, ''La Compagnie du crime'' (roman policier historique sur la Compagnie des Indes en 1721), Lorient, Le Ster, 2009.

==== Archives ====
* ''Compagnie des Indes orientales de [[Saint-Malo]]'' (1711 à 1793) > Fonds Magon de la Balue, [[Archives départementales d'Ille-et-Vilaine|Archives I&V]], fonds '''11 J''', (3,40 ml) <small>(suite de 1 F 1897 à 1924 ; voir aussi 39 J 1 à 39 J 9).</small>

=== Articles connexes ===
* [[Compagnie des Indes]]
* [[Musée de la Compagnie des Indes]]
* [[Sudel Fuma]] (historien), [[Esclavage aux Comores]], [[Esclavage à Bourbon]], [[Esclavage à Madagascar]]
Sur les autres compagnies françaises :
* [[Compagnie française des Indes Occidentales]]
* [[Compagnie du Levant]]
* [[Compagnie du Mississippi]]
* [[Compagnie du Sénégal]]
* [[Société d'Angola]]

Histoire de la marine française et du commerce colonial :
* [[Histoire de la marine française de Richelieu à Louis XIV|Histoire de la marine française de Richelieu à {{souverain-|Louis XIV}}]]
* [[Histoire de la marine française sous Louis XV et Louis XVI|Histoire de la marine française sous {{souverain-|Louis XV}} et {{souverain-|Louis XV}}]]I
* [[Histoire des deux Indes]]
* [[Pharmacopée de la Compagnie française des Indes orientales]]
* [[Premier empire colonial français]]
* [[Traite négrière occidentale]]

=== Liens externes ===
* {{lien web |langue= fr |titre= Musée de la Compagnie des Indes - Ville de Lorient |site= musee.lorient.bzh |url= http://musee.lorient.bzh/ |consulté le= 01/2022 }}.
* {{lien web |langue= fr |titre= La Compagnie des Indes (1785-1875) |description= L'histoire de la dernière Compagnie française des Indes sur le site consacré à son avocat d'affaires Jean-Jacques Régis de Cambacérès |site= cambaceres.fr |url= http://www.cambaceres.fr/relation/financiers/financiers.htm#CIE-INDES |consulté le= 01/2022 }}.
* {{Lien web |titre= Compagnie des Indes |site= memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr |éditeur= « Mémoire des hommes », [[ministère des Armées]] / Association des amis du service historique de la Défense à [[Lorient]] |url= http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr//article.php?larub=1&titre=compagnies-des-indes|consulté le= 01/2022}}.
* {{Lien web |titre= Compagnie des Indes : Armements des navires |url= http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=28&titre=armements-des-navires |consulté le= 01/2022 }}, page du site « Mémoire des hommes » du [[ministère des Armées]] qui donne accès au document de 1995 « Les [[Armement (marine)|armements]] au long cours de la [[#Seconde refondation : Law et la Compagnie perpétuelle des Indes|deuxième compagnie des Indes]] d'après les archives du port de [[Lorient]] ».
* {{lien web |langue= en-fr |titre= French Books on India |description= bibliographie avec plus de {{unité|1000|ouvrages}} recensés sur le sujet |site= liv.ac.uk |url= http://www.liv.ac.uk/frenchbooksonindia |consulté le= 01/2022 }}.

{{Palette|Inde coloniale|Compagnies coloniales européennes}}
{{Portail|entreprise|maritime|commerce|Royaume de France|France du Grand Siècle|Mascareignes|Monde indien|Lorient|épices et aromates|Empire colonial français|esclavage}}

[[Catégorie:Compagnie française des Indes orientales|*]]
[[Catégorie:Entreprise fondée en 1664]]
[[Catégorie:Entreprise disparue en 1794]]
[[Catégorie:Histoire des épices et des aromates]]