Voir la source de Charles III le Gros

{{Titre noble}}
{{Voir homonymes|Charles|Charles III{{!}}{{Charles III}}|Gros}}
{{Confusion|texte=Ne doit pas être confondu avec {{noble|Charles III le Simple}}, fils de {{noble|Louis II le Bègue}} roi de la [[Francie occidentale]].}}
{{Infobox Personnalité politique
 | charte                 = Monarque
 | nom                    = {{Charles III}}
 | image                  = Sceau de Charles le gros.jpg
 | légende                = Sceau de {{Charles III}} ''le Gros'', {{s-|IX}}. [[Bayerisches Nationalmuseum]], [[Munich]].
 | fonction1              = [[Liste des souverains du Saint-Empire|Empereur d'Occident]]
 | à partir du fonction1  = {{date|12 février 881}}
 | jusqu'au fonction1     = {{date|novembre 887}}<br /><small>({{Durée|12|02|881|1|11|887}})</small>
 | couronnement 1         = {{date|12 février 881}}
 | prédécesseur 1         = {{noble|Charles II le Chauve|''le Chauve''}} (indirectement)
 | successeur 1           = {{noble|Guy III de Spolète}}
 | fonction2              = [[Liste des monarques de France|Roi des Francs]]<br /><small>''([[Francie occidentale]])''</small>
 | à partir du fonction2  = {{date|juin 885}}
 | jusqu'au fonction2     = {{date|novembre 887}}
 | prédécesseur 2         = {{noble|Carloman II}}
 | successeur 2           = [[Eudes de France|Eudes]]
 | fonction3              = [[Liste des souverains d'Allemagne|Roi des Francs]]<br /><small>''([[Francie orientale]])''</small>
 | à partir du fonction3  = [[876]]
 | jusqu'au fonction3     = {{date|novembre 887}}
 | prédécesseur 3         = {{noble|Louis III de Germanie}}
 | successeur 3           = [[Arnulf de Carinthie]]
 | titres                 = [[Liste des souverains du Saint-Empire|Empereur d'Occident]]<br /> [[Liste des monarques de France|Roi des Francs]] <small>''([[Francie orientale]])''</small> <br /> [[Germanie franque|Roi de Germanie]] <small>''([[Francie orientale]])''</small><br /> [[Roi d'Italie]] ([[879]]-[[887]])
 | dynastie               = [[Carolingiens]]
 | nom de naissance       = 
 | date de naissance      = [[839]]
 | lieu de naissance      = 
 | date de décès          = {{date|12 janvier 888}}
 | lieu de décès          = Neudingen
 | nature du décès        = 
 | sépulture              = 
 | nationalité            = 
 | père                   = {{noble|Louis II le Germanique|''le Germanique''}}
 | mère                   = [[Emma de Bavière]]
 | fratrie                = 
 | conjoint               = [[Richarde de Souabe]]
 | enfants                = Bernard (?-† [[891]])
 | héritier               = 
 | entourage              = 
 | profession             = 
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'''{{Charles III}}''' dit « le Gros »<ref name="Larousse">Entrée {{lien web |langue=fr |titre={{Charles III}} le Gros |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Charles_III_le_Gros/112813 |format=html |site=[[Encyclopédie Larousse]] [en ligne] |éditeur=[[Éditions Larousse|Larousse]]}} (consulté le 8 janvier 2017).</ref>{{,}}<ref>[http://fmg.ac/Projects/MedLands/GERMANY,%20Kings.htm#KarlIIIKingEastFranksEmperor Sa généalogie sur le site Medieval Lands].</ref>, né en {{date de naissance|839}} à [[Neudingen]], près de [[Donaueschingen]], où il est mort le {{date de décès|12 janvier- 888-}} janvier 888<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Ivan |nom1=Gobry |lien auteur1=Ivan Gobry |titre={{noble-|Louis III}}, {{date-|879}}-{{date-|882}} (fils de {{Louis II}} de Germanie) ; {{noble-|Carloman II}}, {{date-|879}}-{{date-|884}} (fils de {{noble-|Louis II le Bègue}}) ; Charles ''le Gros'', {{date-|884}}-{{date-|887}}, petit-fils de {{Louis Ier}} ''le Pieux'') |éditeur=[[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]] |collection=Souverains et souveraines |lieu=Paris |série=Histoire des rois de France |numéro dans collection=27 |année=2012 |mois=septembre |jour=26 |numéro d'édition=1 |pages totales={{nobr|1 vol.}}, 65 |format livre={{dunité|15.4|24|cm}} |isbn=978-2-7564-0777-7 |isbn erroné=2-7564-0777-1 |oclc=834863359 |bnf=427811453 |sudoc=165627522 |présentation en ligne=http://editions.flammarion.com/Albums_Detail.cfm?ID=43063 |lire en ligne={{Google livres|id=layWxXu-ZAsC}} |consulté le=8 janvier 2017 |partie={{3e|partie}} (Charles ''le Gros'', 884-887)}} {{lire en ligne |lien={{Google livres |id=layWxXu-ZAsC |page=PT18}} |texte=lire en ligne |consulté le=8 janvier 2017}}.</ref>, est un prince et souverain [[Carolingiens|carolingien]]<ref name="Larousse" />. 

Par captation inopinée de l'héritage de ses frères aînés [[Carloman de Bavière|Carloman]] et {{noble|Louis III le Jeune|-}}, ce troisième fils de [[Louis le Germanique|{{noble-|Louis II}} le Germanique]], héritier de l'[[Royaume alaman|Alémanie]] à la mort de son père, devient [[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur d'Occident]] de [[881]] à [[887]] sous le nom de '''{{noble-|Charles III}},''' puis un puissant roi de [[Francie]] sous le nom de '''Charles le Gros,''' jusqu'à sa destitution à [[Trebur]] en [[887]]'''.''' Les historiens distinguent l'accumulation de charges royales : d'abord [[roi d'Italie]] en [[879]] ; puis pleinement [[Germanie franque#Les rois de Francie orientale (Germanie)|roi]] de [[Francie orientale]] en [[882]] en même temps que maître de toute la [[Lotharingie]] ; enfin, après la mort du roi {{noble|Carloman II|-}} fils du roi [[Louis II le Bègue|{{noble-|Louis II}} le Bègue]], et l'appel des aristocrates [[Neustrie|neustriens]], roi (ou régent) de [[Francie occidentale]] en [[885]].

Charles le Gros est le dernier souverain carolingien à avoir réuni sous son sceptre après [[884]] l'ensemble de la Francie. Incapable de restaurer ordre, paix et justice de manière pacifique, l'empereur tourmenté par l'absence d'héritier légitime et une santé mentale défaillante est destitué en [[887]] de toutes ses fonctions royales, à l'exception de la dignité impériale d'obédience pontificale, par une diète des grands dignitaires. Il est inhumé selon ses vœux de jeunesse au [[Abbaye de Reichenau|monastère de Reichenau]] situé sur une île du [[lac de Constance]].

== Destin impérial d'un prince carolingien et déchéance ==
[[Fichier:Empire carolingien 880.png|alt=|gauche|200x200px]]
Lors du partage de [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]] de [[865]], Charles reçoit l'[[Royaume alaman|Alémanie]], c'est-à-dire la [[Souabe]] et la [[Rhétie]]<ref>Eric Joseph Goldberg, [https://books.google.fr/books?id=oyiTg0wgl58C&pg=PA275 ''Struggle for empire : kingship and conflict under Louis the German, 817-876''], Cornell University Press, 2006 {{ISBN|0-8014-3890-X|9780801438905}}.</ref>. À la mort de son père {{noble-|Louis II}} le Germanique en [[876]], Charles, roi d'Alémanie, hérite de l'[[Alsace]], de la [[Souabe]], de la [[Rhétie]] et de quelques contrées limitrophes englobées dans l'Alémanie. Il possède la dignité de roi de [[Francie orientale|Francie]], mais les domaines qu'il contrôle directement restent modestes ; il est "roi de Francie" mais n'est pas le maître de la Francie orientale.

Charles s'empresse de récupérer l'[[Italie]] aux dépens de son frère [[Carloman de Bavière|Carloman]], diminué par la maladie. Son autre frère, instigateur de la stratégie, {{noble|Louis III le Jeune|le Jeune}}, saisit dans le même temps la [[Bavière]] sur Carloman. Couronné [[Royaume d'Italie (Saint-Empire romain)|roi d'Italie]] en [[879]], Charles soutient activement {{noble-|Louis III}} le Jeune qui, après avoir défendu en [[876]] les diocèses de [[Metz]] et de [[Trèves (Allemagne)|Trèves]], possessions de Louis le Germanique, convoite entre [[879]] et [[880]] toute la [[Lotharingie]]. Après une victoire décisive sur les héritiers de {{noble-|Louis II}} le Bègue de Francie occidentale, Louis le Jeune contrôle l'intégralité de la Lotharingie ([[Traité de Ribemont (880)|traité de Ribemont]]) et Charles obtient en récompense des droits sur des terres [[Massif des Vosges|vosgiennes]] aux confins de l'Alsace et une partie de la dignité régalienne en Lotharingie.

Une sourde inquiétude gagne cependant les descendants de {{noble|Charles II le Chauve}} et de {{noble|Louis le Germanique}}. Ils tiennent un congrès de paix à [[Gondreville (Meurthe-et-Moselle)|Gondreville]] à l'été 880 : {{noble|Louis III (roi des Francs)}} et {{noble|Carloman II|-}} [[Francie occidentale|de France]], les fils de {{noble-|Louis II}} le Bègue, Charles le Gros et les représentants de Louis le Jeune. Ils s'alarment de l'insécurité croissante causée par les [[Normands]], ils décident de mettre fin aux révoltes intestines provoquées par l'incroyable émancipation régalienne de [[Boson de Provence|Boson]] et les terribles dévastations en Lotharingie du fils illégitime de {{noble|Lothaire II (roi de Lotharingie)|de Lotharingie}}, [[Hugues (fils de Lothaire II)|Hugues]]. Au terme de cette rencontre, les congressistes joignent les gestes à la parole, en écrasant ensemble les troupes d'Hugues, commandées par son beau-frère [[Théobald d'Arles|Thiébaut]].

Charles le Gros partage avec {{noble-|Louis III le Jeune}} le patrimoine familial après le décès en [[880]] de leur frère aîné, déjà en partie spolié, [[Carloman de Bavière|Carloman]], et prépare activement son couronnement par le pape en tant qu'[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur d'Occident]] le {{date|12 février 881}}. Hugues, en manque de soutien, donne la main de sa sœur {{Lien|langue=de|trad=Gisela von Nivelles|fr=Gisèle (fille de Lothaire II)|texte=Gisèle}}, au chef normand [[Godfred de Frise|Godefrid]] enrichi, installé sur la [[Meuse (fleuve)|Meuse]] à [[Elsloo (Limbourg néerlandais)|Elsloo]].

En [[882]], le décès inopiné de son frère {{noble|Louis III le Jeune}} incite Charles, unique fils légitime survivant de {{noble|Louis le Germanique}}, à récupérer le patrimoine régalien de la famille, mais il se révèle impuissant à le défendre et le protéger. L'annonce de la mort du roi guerrier, Louis le Jeune, attire des bandes normandes par la [[Meuse (fleuve)|Meuse]], le [[Rhin]] et la [[Moselle (rivière)|Moselle]]. [[Trèves (Allemagne)|Trèves]] est prise à la stupéfaction générale. L'[[Liste des évêques et archevêques de Trèves|archevêque de Trêves]], {{Lien|langue=en|trad=Bertulf (archbishop of Trier)|fr=Bertulphe de Trêves|texte=Bertulphe}}, soucieux de racheter sa fuite, rejoint [[Wala (évêque de Metz)|Wala]], bouillant [[Liste des évêques de Metz|évêque de Metz]], et le comte [[Adalhard de Metz|Adalard]], mais ils sont vaincus près de [[Remich]], et Wala périt au cours du combat. Les envahisseurs [[vikings]] peuvent maintenant ravager la [[Lotharingie]]. Charles fait front avec une puissante armée, mais il tergiverse et négocie leur éloignement en achetant la paix au lieu de les combattre. Partout désormais, les hommes de guerre rappellent le traité honteux signé avec [[Godfred de Frise|Godefrid]]. Accablé par ces rumeurs et devant l'incapacité du pouvoir à saisir le proscrit Hugues de Lotharingie, Charles rumine une vengeance de longue main : il attire le respectable Godefrid à une entrevue en [[885]] et le fait tuer. Il piège de même Hugues à [[Gondreville (Meurthe-et-Moselle)|Gondreville]], le faisant arrêter et enfermer dans un monastère après lui avoir fait crever les yeux. Charles restaure son fragile pouvoir en tenant deux grandes assemblées en Lotharingie, à [[Toul]] en 885 et à Metz en [[886]].

Le {{date|12 décembre 884}}, {{noble|Carloman II}}, roi de [[Francie occidentale]], meurt sans héritier capable de lui succéder. Des descendants de Charles le Chauve, ne survit que le dernier fils posthume de {{noble|Louis II le Bègue}}, [[Charles III le Simple|Charles]], encore enfant. Jugé trop jeune, il est écarté, l'assemblée des aristocrates francs emmenée par [[Hugues l'Abbé (fils de Conrad)|Hugues l'Abbé]] renonçant à le proclamer roi. Cette même assemblée invite alors l'empereur Charles le Gros à assurer et la tutelle et la direction du royaume. Il n'est pas compté (au sens de numéroté) parmi les [[Liste des monarques de France|rois de France]], le {{nobr romains|numéro III}} qu'il porte désignant son titre d'[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur d'Occident]]. Il a toutefois bien été ''roi de Francie'', ses diplômes et ceux de ses successeurs en attestent<ref>Michel-André Lévy, ''L'étonnante histoire de la numérotation des rois de France'', Jourdan, 2014, p. 111.</ref>, mais plutôt au sens de ''major rex'', compte tenu de ses titres et de son ascendance prestigieuse. Il est d'ailleurs possible que Charles ait été couronné ''rex in Gallia'' par l'[[liste des évêques de Langres|évêque Gilon de Langres]], à [[Grand (Vosges)|Grand]] ([[Vosges (département)|Vosges]]) le {{Date|20 mai 885}}, jour de la fête de l'[[Ascension (fête)|Ascension]]<ref>Simon Maclean, ''Kingship and politics in the late ninth century - Charles the Fat and the End of the Carolingian Empire'', 2003, {{pp.}}126-127.</ref>. Mais il n'est pas fait mention dans les annales et les cartulaires d'un couronnement en présence des grands, laïcs et religieux, de [[Francie occidentale]], tels ceux des rois précédents {{noble-|Louis II}} le Bègue, {{noble-|Louis III}} et {{noble-|Carloman II}}.  Le fait que Charles le Gros n’ait pas été numéroté parmi les rois de France (on trouve avant lui {{Charles II}} le Chauve et après lui viendra {{noble|Charles III le Simple|''le Simple''}}) est lié à la manière dont les numéros des rois ont été posés, plusieurs siècles après son règne<ref>Michel-André Lévy, ''L'étonnante histoire de la numérotation des rois de France'', Jourdan, 2014.</ref>. Par un artifice, certains auteurs considèrent toutefois que pour la Francie occidentale, Charles n'aurait été que ''régent'' pendant la minorité de {{Charles III}} le Simple<ref>Alain de Sancy, ''Les Ducs de Normandie et les rois de France : 911-1204'', Fernand Lanore, 1996, 186 pages, {{p.}}142 {{ISBN|978-2-85157-153-3}}.</ref> et que c'est en tant qu'empereur et non directement comme roi de Francie occidentale qu'il aurait gouverné<ref>[[Hervé Pinoteau]], ''La symbolique royale française, {{sp-|V|-|XVIII|s}}'', P.S.R. éditions, 2004, {{p.}}115.</ref>.

En {{date-|juin 885}}, Charles reçoit le [[serment d'allégeance]] des grands [[Vassalité|vassaux]] du royaume franc au palais de [[Ponthion]]. En prenant cette tutelle, le royaume des Francs ou l'empire de [[Charlemagne]] est quasiment reconstitué, jusqu'à la [[Provence]] et à la [[Royaume de Haute-Bourgogne|Bourgogne Transjurane]]<ref>1) La [[Royaume de Provence|Provence et la Bourgogne cisjurane]] avaient fait sécession en 879 à [[Concile de Mantaille|Mantaille]] en rejoignant l'éphémère royaume de [[Boson de Provence|Boson]]. Mais dès fin 882, Boson est vaincu et semble-t-il dépourvu de tout pouvoir réel ; la tradition le dit replié en Provence ([[Diois]]), continuant la lutte contre les Carolingiens de France ({{noble|Louis III (roi des Francs)}} et {{noble|Carloman II}}) mais faisant allégeance au Carolingien de Germanie, {{Charles III}} le Gros : mais cela n'est pas avéré, ses actes étant des faux et aucun acte authentique n'étant alors connu de lui (cf. ''Aux origines du royaume de Provence : De la sédition avortée de Boson à la royauté légitime de Louis'', par [[Robert-Henri Bautier]] ''in'' [http://provence-historique.mmsh.univ-aix.fr/Pdf/PH-1973-23-093-094_04.pdf Provence historique, 1973, p. 64], mise en ligne par la MMSH de l'Université d'Aix-Marseille) ; on doit plutôt considérer que Bourgogne Cisjurane et Provence ont été récupérées par {{noble-|Carloman II}} de France ; Boson meurt en janvier 887 (à [[Vienne (Isère)|Vienne]], dit-on), et le royaume de Provence-Cisjurane ne renaît qu'en 890 à [[Valence (Drôme)|Valence]], rétabli en faveur de son fils [[Louis III l'Aveugle|Louis l'Aveugle]], qu'aurait adoubé, protégé et adopté Charles le Gros à [[Efringen-Kirchen|Kirchen]] en mai 887. 2) La Bourgogne Transjurane (essentiellement l'[[Suisse romande|Helvétie]]) formait un duché-marquisat érigé en faveur des [[Première maison Welf|Welfs]] [[Conrad II de Bourgogne|Conrad]] et son fils [[Rodolphe Ier de Bourgogne|Rodolphe]], dans l'allégeance au [[Lotharingie|royaume de Lotharingie]] ({{noble|Lothaire II de Lotharingie|-}}) puis au [[Royaume d'Italie (Saint-Empire Romain)|royaume d'Italie]] (859, [[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]]-[[Liste des rois d'Italie|roi]] {{noble|Louis II le Jeune|-}}) ; Rodolphe, d'ailleurs gendre de Boson, ne prend le [[Royaume de Haute-Bourgogne|titre royal]] qu'en janvier 888 à [[Abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune|Agaune]], après la mort de Charles le Gros. Ces précisions montrent bien la souveraineté/suzeraineté de Charles le Gros sur la Transjurane et la Provence, en tant que [[Liste des rois d'Italie|roi d'Italie]] (successeur de [[Carloman de Bavière]], neveu et successeur de Charles le Chauve, lui-même oncle et successeur de {{Louis II}}) et [[Liste des monarques de France|roi de]] [[Francie occidentale|France/Francie occidentale]] (successeur de {{noble-|Carloman II}}, lui-même second fils de Louis le Bègue et petit-fils de Charles le Chauve).</ref> ; la [[Bretagne]], qui a toujours été une marche difficilement contrôlable, reste à l'écart. 

[[File:Carolingian empire 887.svg|thumb|Sous {{Charles III}}, en 887, l'[[Empire carolingien]] est pratiquement reconstitué.]]

D'{{date-|octobre 885}} à {{date-|février 886}}, les Normands envahissent la [[Neustrie]] et [[Siège de Paris (885-887)|assiègent Paris]]. Arrivant de [[Germanie]] avec une puissante armée de secours, Charles le Gros reste indécis sur l'action. Il préfère traiter avec les Normands en leur permettant de passer pour mettre à sac la [[Royaume de Provence|Bourgogne]] qui est en révolte contre son pouvoir central et en leur payant une rançon de {{nobr|700 [[Livre (monnaie)|livres d'argent]]}} l'année suivante. Ces décisions et son incapacité à alléger les souffrances des résistants parisiens assiégés par une prompte intervention altèrent profondément son prestige royal<ref>Christian Bonnet et Christine Descatoire, ''Les Carolingiens, 741-987'', Armand Colin, 2001, p. 91.</ref>. {{refnec|Les partisans d'[[Arnulf de Carinthie|Arnulf]], fils illégitime de Carloman de Bavière et neveu de l'empereur, partagent désormais l'avis de [[Robert le Fort]] sur l'inconstance et l'incompétence de Charles le Gros. Celle-ci s'altère en folie et les grands l'abandonnent, suivant les Annales de Metz.|date=3 décembre 2023}}

En {{date-|novembre 887}}<ref>Margaret Deanesly et S. M. Guillem, [https://books.google.fr/books?id=c9WCAAAAIAAJ&q=fut-d%C3%A9pos%C3%A9+en-novembre-887&dq=fut-d%C3%A9pos%C3%A9+en-novembre-887&pgis=1 ''Histoire de l'Europe du haut Moyen Âge, 476 à 911''], 1958, {{p.}}405.</ref>, lors de la [[Diète (politique)|diète]]<ref>[[Antoine-Étienne-Nicolas Fantin-Desodoards]], [https://books.google.fr/books?id=Yh8LAAAAYAAJ&pg=PA336&dq=charles+le+Gros+novembre+887+tribur&lr= ''Histoire de l'Italie depuis la chute de la République romaine''], {{p.}}336.</ref> qu'il avait réunie pour la Saint-Martin ([[11 novembre]]) à [[Trebur|Tribur]]<ref>Robert Parisot, ''Le royaume de Lorraine sous les Carolingiens (843-923)'', A. Picard et fils, 1898, {{p.}}484.</ref>, non loin de [[Mayence]] en [[Hesse (Land)|Hesse]], Charles est déchu de ses titres par des nobles de Francie orientale révoltés, menés par son neveu [[Arnulf de Carinthie]], fils illégitime de [[Carloman de Bavière]] et disposant d'une flatteuse réputation militaire<ref>Christian Bonnet et Christine Descatoire, ''op. cit.'', {{p.}}91.</ref>.

La déposition de Charles par les nobles de Francie orientale en novembre 887 n'a pas de conséquence en Francie occidentale<ref>{{harvsp|Favre|1893|p=76-89}}.</ref> (les nobles de Lotharingie ne reconnaissent pas son successeur [[Arnulf de Carinthie]] et choisissent {{noble|Rodolphe Ier de Bourgogne}} au printemps 888<ref>''Flach/ori Anc France V4'', Ayer Publishing, [https://books.google.fr/books?id=Jslot7Tpi9IC&pg=PA265&dq=charles+III+le+gros+d%C3%A9position+francie+occidentale&hl=fr&ei=VW-OTKeWG4KKOLPG8bcK&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CDoQ6AEwAw#v=onepage&q=charles%20III%20le%20gros%20d%C3%A9position%20francie%20occidentale&f=false {{p.}}265-266] {{ISBN|978-0-8337-1147-2}}.</ref>) et c'est sa mort le {{Date|12|janvier|888}} qui provoque l'élection d'un successeur<ref>Christian Bonnet et Christine Descatoire, ''op. cit.'', {{p.}}94.</ref>. Le {{date|29 février 888}}, les seigneurs de [[Francie occidentale]] élisent comme roi le héros du [[siège de Paris (885-887)|siège de Paris]], le comte [[Eudes (roi des Francs)|Eudes]], auquel Charles a conféré des ''honores''<ref>B. Schneidmüller, ''Karolingische Tradition und frühes französisches Königtum. Untersuchungen zur Herrschaftslegitimation der westfränkisch-französischen Monarchie im 10. Jahrhundert'', Francfort, 1979, {{p.}}106.</ref>.

Au moment de perdre le pouvoir, Charles est obèse, fou et [[Épilepsie|épileptique]] après avoir subi en février 887 une [[trépanation]] pour soulager ses souffrances<ref>[[Paul Amargier]], ''Une église du renouveau - Réformes et réformateurs, de Charlemagne à Jean Hus'', 1998, {{p.}}33.</ref>{{,}}<ref>[[Georges Bordonove]] et Michael Bloch [https://books.google.fr/books?id=gMgfAAAAMAAJ&dq=%22Charles+le+Gros%22+tr%C3%A9pan%C3%A9&q=tr%C3%A9pan%C3%A9&pgis=1 ''Hugues Capet, le fondateur''], 1986, {{p.}}51.</ref>. Il meurt sans héritier légitime<ref>[[Janet Nelson]], ''Charles le Chauve'', Aubier, 1994, {{p.}}277.</ref> le {{date|12 janvier 888}}, au cloître de [[Neudingen]] situé en bordure du [[Danube]]. Son corps est inhumé au [[Abbaye de Reichenau|monastère de Reichenau]] avec tous les honneurs dus à son rang.

== Généalogie ==
{{Article détaillé|Généalogie des Carolingiens}}
{{Boîte déroulante/début|alignT=center|titre=Ancêtres de {{Charles III}} le Gros}}
<center>{{Ancêtres-compact5
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| 1 = 1. {{Charles III}} le Gros
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| 3 = 3. [[Emma de Bavière]]
| 4 = 4. {{noble|Louis le Pieux|Louis Ier dit ''le Pieux''}}
| 5 = 5. [[Ermengarde de Hesbaye]]
| 6 = 6. {{noble|Welf Ier}}
| 7 = 7. Helvide de Saxe
| 8 = 8. [[Charlemagne]]
| 9 = 9. [[Hildegarde de Vintzgau]]
| 10 = 10. Ingerman de Hesbaye
| 11 = 11. Edwige de Bavière
| 12 = 12. Rothard de Metz
| 13 = 13. Hermenlindis
| 14 = 14. Isambart [https://en.wikipedia.org/wiki/Isambart (en)]
| 15 = 15. Thiedrada
| 16 = 16. [[Pépin le Bref]]
| 17 = 17. [[Bertrade de Laon]]
| 18 = 18. {{noble|Gérold Ier de Vintzgau}}
| 19 = 19. [[Emma d'Alémanie]]
| 20 = 20. Robert de Hesbaye
| 21 = 21.
| 22 = 22.
| 23 = 23.
| 24 = 24.
| 25 = 25.
| 26 = 26.
| 27 = 27.
| 28 = {{noble-|Warin I}}
| 29 = Adalindis [https://en.wikipedia.org/wiki/Adelindis%20von%20Buchau (en)]
| 30 = 30.
| 31 = 31.
}}</center>
{{Boîte déroulante/fin}}

Il est le troisième fils de {{noble|Louis le Germanique|Louis II le Germanique}} et d'[[Emma de Bavière]] ({{v.}}[[808]] - † {{Date|31 janvier 876}}), fille de {{noble|Welf Ier}} et sœur de [[Judith de Bavière (797-843)|Judith de Bavière]], deuxième épouse de [[Louis le Pieux]], dont il est le petit-fils.

== Union et descendance ==
Avec [[Richarde de Souabe]], fille d'un certain comte du palais [[Erchanger Ier de Souabe|Erchanger]], il n'a pas d'enfant. Toutefois, il est le père de [[Bernard de Germanie]] († [[891]])<ref>Peter Godman et [[Roger Collins]], ''Charlemagne's heir: new perspectives on the reign of Louis the Pious (814-840)'', Clarendon Press, 1990, 738 pages, {{p.}}35.</ref>, qu'il a eu avec une concubine de basse extraction et qu'il a tenté de faire légitimer, sans succès devant l'opposition des évêques. À la mort de [[Boson de Provence]] en [[887]], il adopte son fils, [[Louis III l'Aveugle|Louis]], mais Arnulf marche sur [[Trebur|Tribur]] à la tête d'une troupe composée de [[Bavière|Bavarois]] et de [[Slaves]] ; Charles se retire à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]], tandis que les grands l'abandonnent et reconnaissent Arnulf<ref>''Bibliothèque de l'École des chartes'', {{nobr|vol. 127}}, {{nobr|parties 1}} à 2, Librairie Droz, 1849, [https://books.google.fr/books?id=eaOwe9dFgbAC&pg=PA250&dq=Charles+le+gros+fils+ill%C3%A9gitime&hl=fr&ei=GoyPTN-nB4uMswaLqez6Cw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5&ved=0CEYQ6AEwBA#v=onepage&q&f=false {{p.}}250-251] {{ISBN|978-2-600-05108-8}}.</ref>.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Bibliographie ==
* {{Ref-Riché-Carolingiens}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Édouard|nom1=Favre|titre=Annales de l'histoire de France à l'époque carolingienne|sous-titre=Eudes, comte de Paris et roi de France (882-898)|éditeur=Émile Bouillon éditeur|lieu=Paris|année=1893|pages totales={{XXV}}-284|lire en ligne=https://archive.org/stream/eudescomtedepar00favrgoog#page/n11/mode/2up}}.
* [[Christian Settipani]], ''La Préhistoire des Capétiens (481-987). Première partie : Mérovingiens, Carolingiens et Robertiens'', ''Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France'', {{vol.|1}}, Patrick van Kerrebrouck (éd.), Villeneuve d'Ascq, 1993 {{ISBN|2-9501509-3-4}}.
* {{Article|prénom1= Michel |nom1= Sot|lien auteur1= Michel Sot|titre=Hérédité royale et pouvoir sacré avant 987|périodique= [[Annales. Histoire, Sciences sociales| Annales. Économies, Sociétés, Civilisations]]|lieu=Paris |éditeur= Armand Colin|numéro= 3, {{43e|année}} |mois= mai-juin|année= 1988|pages= 705-733|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1988_num_43_3_283514}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Karl Ferdinand|nom1=Werner|lien auteur1=Karl Ferdinand Werner|champ libre=sous la direction de [[Jean Favier]]|titre=Histoire de France|tome=1|titre volume=Les origines : avant l'an mil|éditeur=Librairie générale française|collection=Références|lieu=Paris|numéro dans collection=2936|année=1992|année première édition=1984, Fayard|pages totales=635|isbn=2-253-06203-0}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=de|prénom1=Karl Ferdinand|nom1=Werner|lien auteur1=Karl Ferdinand Werner|traducteur=Bruno Saint-Sorny|préface=[[Olivier Guillot]]|postface=[[Michel Parisse]]|titre=Enquêtes sur les premiers temps du principat français ({{sp-|IX|-|X|s}})|éditeur=Jan Thorbecke Verlag|collection=Instrumenta|lieu=Ostfildern|numéro dans collection=14|année=2004|pages totales=336|isbn=3-7995-7914-1|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_2005_num_163_1_463620_t12_0319_0000_2|lire en ligne=http://www.perspectivia.net/publikationen/instrumenta/werner_enquetes/documentviewer/++widget++form.widgets.IPSJAddRetro.psj_file/@@download/werner_enquetes.pdf}}.

== Liens externes ==
* {{Autorité}}

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