Voir la source de Autels d'Alexandre le Grand

[[Fichier:Alexander troops beg to return home from India.jpg|vignette|300 px|Les troupes d'[[Alexandre le Grand]] le supplient de rentrer en [[Grèce antique|Grèce]]. Les autels sont visibles à l'arrière-plan. Gravure par [[Antonio Tempesta]], 1608.]]
Les '''Autels d'Alexandre le Grand''' sont les douze monuments que, selon ses biographes antiques, [[Alexandre le Grand]] érige en {{date|-326}} sur les bords de la rivière [[Beâs|Hyphase]] au [[Pendjab]] quand il est contraint  par son armée épuisée de stopper sa progression vers l'[[Orient (géographie)|Orient]]. Ces douze autels monumentaux, dédiés aux [[Divinités olympiennes|dieux de l'Olympe]], marquent l'avancée extrême de l'épopée d'Alexandre. Ils symbolisent depuis l'[[Antiquité]] l'extrémité de son empire, mais aussi un moment crucial où le roi doit renoncer à la poursuite de son ambition militaire à cause de l'opposition de ses soldats. En dépit des indications géographiques assez vagues dans les textes antiques, les autels ont été activement recherchés par des explorateurs, principalement britanniques, au {{s-|XIX}}. Leur emplacement a donné lieu à de nombreuses recherches et discussions entre [[historien]]s et [[géographe]]s, mais les autels n'ont jamais été retrouvés, peut-être ensevelis dans une région dont les rivières ont un régime de [[crue]]s parfois dévastatrices.

== Description et contexte ==
=== Sources antiques ===
[[Fichier:1832 Delamarche Map of the Empire of Alexander the Great - Geographicus - AlexandriMagni-delamarche-1832.jpg|vignette|200 px|L'empire d'Alexandre le Grand, comprenant la localisation des autels (''Alexandri Arœ''). Carte de 1832.]]
[[Fichier:Beas jaisinghpur.jpg|vignette|200 px|Le Beâs-Hyphase près de Jaisinghpur.]]

Les évènements sont relatés par les historiens habituels de l'épopée d'Alexandre : [[Arrien]] (considéré comme le plus fiable<ref>{{ouvrage|lang=en|auteur=Nicholas G. L. Hammond|titre=Sources for Alexander the Great. An Analysis of Plutarch's Life and Arrian's Anabasis Alexandrou|lieu=Cambridge|année=1993|ISBN=0-521-43264-2}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Emilia Ndiaye|titre=Alexandre, Rome et les barbares d'Orient: rhétorique et politique dans l'Histoire d'Alexandre de Quinte-Curce (Livres VIII-X)|périodique=Vita Latina|numéro=181|année=2009|pages=45-56|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/vita_0042-7306_2009_num_181_1_1298}}.</ref>), [[Quinte-Curce]], [[Plutarque]], [[Justin (historien)|Justin]], [[Diodore de Sicile]]. Quelques éléments supplémentaires de la géographie de l'[[Inde]] sont issus de [[Strabon]], [[Pline l'ancien|Pline]] et [[Philostrate d'Athènes]].

=== Contexte historique : un moment crucial sur l'Hyphase ===
En septembre {{date|-326}}{{Sfn|Smith|1904|p=65}}, l'armée d'[[Alexandre le Grand|Alexandre]] arrive épuisée au bord de l'[[Beâs|Hyphase]]. Ils ont débarqué en Asie il y a plus de 8 ans et ont depuis conquis l'immense [[Achéménides|empire perse]], parcouru des milliers de kilomètres et livré plusieurs batailles. La dernière, deux mois plus tôt [[Bataille de l'Hydaspe|sur les rives de l'Hydaspe]] a été gagnée au prix de lourdes pertes, les soldats [[Royaume de Macédoine|macédoniens]] ont été confrontés pour la première fois à un nombre important d'[[éléphant de guerre|éléphants de guerre]]. Le moral des troupes est mauvais, d'autant que l'avancée vers l'est les mettrait en confrontation avec l'[[empire Nanda]] dont l'armée est bien plus importante que l'[[armée macédonienne]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=G.|nom1=Bongard-Levin|titre=A History of India|éditeur=Progress Publishers|année=1979|pages totales=264}}</ref>.

Mais le caractère d'Alexandre ne s'embarrasse pas de ces considérations ; il veut continuer toujours plus vers l'est. Voulant remonter le moral des soldats, il leur adresse une harangue mais le silence de la troupe montre leur opposition passive. [[Coénos (général)|Coénos]], un général fidèle, prend alors la parole au nom des soldats et demande l'arrêt de l'avancée et le retour dans leur foyer pour profiter de la gloire et de leurs richesses accumulées. Les soldats acclamant ce discours, Alexandre rentre furieux dans sa tente et y reste 3 jours sans sortir. Mais devant la détermination de l'armée, Alexandre consent finalement à accéder à leur demande, à arrêter son expédition militaire et à repartir vers l'ouest. 

Afin de marquer l'extrémité de son avancée, Alexandre fait alors construire douze [[Autel (religion)|autels]] monumentaux, et un camp dont il exige que la taille soit immense pour impressionner ses adversaires. Puis il ordonne de célébrer des [[Agôn|jeux]] sur place. Finalement, l'armée repart vers l'[[Jhelum (rivière)|Hydaspe]] où Alexandre fait construire une flotte de {{nb|1000}} navires sur laquelle il embarque début {{date|novembre -326}} avec une partie de son armée pour rejoindre l’[[Indus]] et l'[[océan Indien]]<ref>{{Ouvrage | auteur1=[[Paul Goukowsky]] | titre=Le monde grec et l'Orient | sous-titre=Alexandre et la conquête de l'Orient | tome=2 | éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] | collection=Peuples et Civilisations | année=1993 | année première édition=1975 | pages totales=307 |passage=298| isbn=2-13-045482-8}}.</ref>. Le temps passé sur les rives de l'Hyphase est donc assez court, n'excédant probablement pas un mois.

Le moment est évidemment crucial dans la vie et l'expédition d'Alexandre, où il doit pour la première fois renoncer à poursuivre son rêve<ref name=flo />{{,}}<ref name=claire>{{article|auteur=Claire Muckensturm-Poulle|titre=L’agôn d’Alexandre et de Coenos au bord de l’Hyphase selon Arrien et Quinte-Curce|périodique=Dialogues d'histoire ancienne|numéro=Supplément n°8|année=2013|pages=259-275|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/dha_2108-1433_2013_sup_8_1_3636}}.</ref>.

=== Autres autels d'Alexandre ===
Dresser un autel pour marquer la limite d'un territoire est une ancienne coutume, que la tradition attribue déjà à [[Héraclès]] et [[Dionysos]]<ref name=strabon>{{StrGéo}} 3,5,5 [http://remacle.org/bloodwolf/erudits/strabon/livre35.htm].</ref>. [[Cicéron]] cite d'autres autels d'Alexandre, marquant l'emplacement de la [[bataille d'Issos]], au pied du [[Monts Nur|mont Amanus]] en [[Cilicie]]<ref>{{CicCorr}}, [[Lettres à Atticus]], 5, 20,228 [http://remacle.org/bloodwolf/orateurs/lettres5.htm#AV20].</ref>. Diodore raconte que peu après l'épisode des rives de l'Hypasis, Alexandre fit aussi dresser des autels en l'honneur de [[Thétis]] et d'[[Océan (mythologie)|Océan]] quand il arriva au bord de l'[[océan Indien]], près de l'embouchure de l'[[Indus]]<ref>{{DioBib}}, {{XVII}}, 104 [http://remacle.org/bloodwolf/historiens/diodore/livre173.htm].</ref>. Claude Ptolémée cite également des autels érigés par Alexandre en [[Sarmates|Sarmatie]], près du [[Don (fleuve)|Tanaïs]]<ref name=ptol>[[Claude Ptolémée]], ''[[Géographie (Ptolémée)|Géographie]]'', III,5 cité in {{ouvrage|titre=Mélanges d'histoire littéraire|auteur=Guillaume Favre|passage=51|année=1856|volume=2|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96069964/f61.image}}.</ref> et Pline dans le territoire des [[Sogdiens]]<ref name=pline16>{{PliHis}} livre VI, 16 [https://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/medica/resultats/index.php?do=page&cote=39197x01&p=270].</ref>.

=== Description des autels ===
Alexandre décide d'élever douze autels pour honorer les [[Divinités olympiennes|douze dieux de l'Olympe]]<ref>{{article|auteur=[[François Queyrel]] & John Ma|titre=Archéologie grecque|périodique=École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques. Livret-Annuaire 15|année=2001|pages=92-95|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0001_1999_num_15_1_10632}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=[[Adolphe Reinach]]|titre=Trophées macédoniens|périodique=Revue des Études Grecques|numéro=26(118-119)|année=1913|pages=347-398|DOI=https://doi.org/10.3406/reg.1913.6738|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1913_num_26_118_6738}}.</ref>. Arrien raconte qu'il sépare son armée en douze corps qui devront chacun s'occuper d'une construction<ref name=arrien>{{ArrAna}}, livre V, 29.</ref>{{,}}<ref group="note">Ayant divisé alors son armée en douze corps, il fait élever à chacun d’eux un autel immense, aussi élevé et plus étendu que les plus grandes tours, en témoignage de sa reconnaissance envers les Dieux, et en monument de ses victoires. Ce travail achevé, il ordonne des sacrifices selon le rite grec, des jeux gymniques et équestres.</ref>. Arrien insiste sur la grande taille des autels, chacun d'eux devant être {{citation|aussi élevé et plus étendu que les plus grandes tours}}<ref name=arrien />. Diodore précise que la circonférence d'un autel était de cinquante coudées<ref name=diodore>{{DioBib}}, {{XVII}}, 95 [http://remacle.org/bloodwolf/historiens/diodore/livre173.htm].</ref>{{,}}<ref group="note">Ainsi se résolvant à terminer là son expédition, il fit dresser aux dieux douze autels de cinquante coudées de circonférence, et les enfermant dans un camp trois fois plus grand que le premier qu'il avait tracé, il environna ce camp d'un fossé de cinquante pieds de largeur et de quarante pieds de profondeur, pour y jeter les fondements d'un mur qui fut digne de son nom et de sa mémoire. Il ordonna ensuite à chaque soldat d'infanterie de bâtir une tente qui contînt deux lits de cinq coudées de long, et aux cavaliers d'ajouter à la leur deux crèches, une fois plus longues que celles qu'ils faisaient ordinairement. En un mot, il voulut que dans ce camp qui devait demeurer comme un monument de leur passage, tout fût au double des mesures usitées dans les camps ordinaires. Il voulait indiquer par là qu'il avait entrepris et exécuté une expédition héroïque et donner lieu aux habitants futurs de ces contrées de croire qu'il était venu là des hommes d'une taille et d'une force plus qu'humaine.</ref> Si Quinte-Curce n'en donne pas la taille, il insiste sur la robustesse de la construction puisqu'il nous informe que les autels furent construits {{citation|en pierres carrées}}<ref name=qqh>{{QuiHis}}, 9,3.</ref>{{,}}<ref group="note">Deux jours furent donnés à sa colère; le troisième, il reparut, et fit élever douze autels en pierres carrées, monuments de son expédition. Il ordonna aussi que l'on augmentât l'étendue des lignes du camp, et qu'on y laissât des lits dont les dimensions excédassent la proportion de la taille humaine. Prêtant ainsi à toute chose un aspect gigantesque, il préparait à l'admiration de la postérité de trompeuses merveilles. Retournant ensuite sur ses pas, il vint camper sur les bords de l'Acésinès.</ref>. Si l'on prend pour unité la [[coudée]] [[attique]] mesurant {{unité|0,44|m}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=[[grec ancien]]|auteur1=Lucien de Samosate|auteur2=Émile Chambry|auteur3=Alain Billault|auteur4=Dominique Goust|auteur5=Émeline Marquis|traducteur=Émile Chambry|titre=[[Lucien de Samosate]]|sous-titre=Œuvres complètes|éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]|collection=[[Éditions Robert Laffont#Bouquins|Bouquins]]|lieu=Paris|année=2015|pages totales=1248|isbn=978-2-221-10902-1|id=Lucien de Samosate}}.</ref>, la circonférence d'un autel est donc de {{unité|22|m}}, soit {{unité|5,5|m}} de côté pour un autel de base carrée et un diamètre de {{unité|7|m}} si on envisage une base circulaire.

Le terme ''autel'' en [[français]] est la traduction du grec ''bômós'' (en {{lang-grc|ϐωμός}}) utilisé par les historiens grecs, qui se rapporte à {{citation|toute plate-forme élevée et servant de base ou de support}}<ref>{{ouvrage|auteur=Anatole Bailly|titre=Dictionnaire Grec - Français|éditeur=Hachette|année=1935|passage=383|lire en ligne=https://archive.org/details/BaillyDictionnaireGrecFrancais/page/n381/mode/2up}}.</ref>. Il n'indique aucune précision de forme ou de taille. [[Louis Vivien de Saint-Martin]] postule que les autels ont une forme de [[pyramide]] mais cette affirmation ne semble étayée par aucune source{{Sfn|Vivier de Saint-Martin|1858|p=264}}. C'est pourtant sous une forme pyramidale qu'[[Antonio Tempesta]] dessine les autels sur une gravure de 1608.

=== Le camp gigantesque et les jeux ===
Les historiens d'Alexandre (sauf [[Arrien]]) racontent également qu'au même endroit, il fait bâtir un camp d'une dimension inhabituelle. Si [[Justin (historien)|Justin]] (qui ne parle pas des autels) évoque simplement un camp plus grand qu'à l'accoutumée<ref group="note">Il ordonne, comme pour marquer la fin de la victoire, d'établir un camp plus imposant qu'à l'accoutumée afin, par la mise en œuvre de ces constructions, de terrifier l'ennemi et de laisser à la postérité l'admiration de ce qu'il avait fait.</ref>{{,}}<ref name=justin>{{JusAbr}}, {{XII}}, 8, 16.</ref>, d'autres auteurs se montrent plus précis mais aussi plus surprenants : [[Quinte-Curce]] parle de lits dont les dimensions excéderaient la taille humaine<ref name=qqh />, quant à Diodore, il évoque une taille du camp triplée par rapport aux camps ordinaires, des lits de 5 coudées (environ {{unité|2,2|m}}) et une taille des équipements doublée<ref name=diodore />. Le tout devant donner l'impression que les conquérants grecs sont plus grands que nature, à la hauteur de leurs exploits extraordinaires.

Arrien indique qu'une fois le travail achevé, Alexandre ordonne sur place des sacrifices selon le rite grec, avec des jeux gymniques et équestres<ref name=arrien />. Puis toute l'armée regagne les rives de l'[[Jhelum (rivière)|Hydaspe]], sous une pluie continuelle d'après [[Strabon]]<ref name=strabon15>{{StrGéo}} 15, 1, 17 [https://mediterranees.net/geographie/strabon/XV-1.html].</ref>.

=== Après le départ d'Alexandre ===
[[Plutarque]] signale qu'à son époque les autels sont toujours honorés par les {{citation|rois des Prasiens}} qui {{citation|passent tous les ans le [[Gange]], pour aller y faire des sacrifices à la manière des Grecs}}<ref name=plu>{{PluVie}}, Alexandre, 83 [http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Plutarque/alexandre.htm].</ref>. Des historiens ont proposé que ces ''rois des Prasiens'' soient [[Chandragupta Maurya]] et ses successeurs [[Empire maurya|Maurya]]{{Sfn|Karttunen|2015|p=53}}{{,}}{{Sfn|Smith|1904|p=66}}{{,}}<ref name=lamotte>{{article|auteur=Etienne Lamotte|titre=Alexandre et le bouddhisme|périodique=Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient|tome=44|numéro=1|année=1951|pages=147-162|DOI=https://doi.org/10.3406/befeo.1951.5043|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/befeo_0336-1519_1951_num_44_1_5043}}.</ref>.

Dans son [[Vie d'Apollonios de Tyane|histoire très romancée de la vie]] d'[[Apollonius de Tyane]], [[Philostrate d'Athènes]] décrit qu'Apollonius, arrivant sur les bords de l'Hyphase plus de 350 ans après Alexandre, rencontre à 30 [[Stade (unité)|stades]] du fleuve (environ {{unité|5,5|km}}) les autels sur lesquels il peut encore lire des inscriptions dédiées aux Dieux<ref group="note">Ils passent le fleuve Hydraote, traversent plusieurs peuplades, et arrivent sur les rives de l'Hyphase. A trente [[Stade (unité)|stades]] de ce fleuve, ils rencontrent des autels avec ces inscriptions :<br>A MON PÈRE AMMON<br>A MON FRÈRE HERCULE<br>A MINERVE PROVIDENCE<br>A JUPITER OLYMPIEN<br>AUX CABIRES DE SAMOTHRACE<br>AU SOLEIL INDIEN<br>A APOLLON DE DELPHES<br>Ils virent aussi une stèle d'airain sur laquelle étaient gravés ces mots :<br>ICI ALEXANDRE S'ARRÊTA.<br>Il est à croire que les autels furent élevés par Alexandre, jaloux de marquer ainsi glorieusement les limites de son empire, et que la stèle fut dressée par les Indiens qui habitent au-delà de l'Hyphase, tout fiers de ce qu'Alexandre ne s'était pas avancé plus loin.</ref>. Une autre stèle d'[[airain]] est gravée d'une inscription signalant {{citation|Ici Alexandre s'arrêta}}. Philostrate suggère que la stèle d'airain a été posée par les Indiens, fiers qu'Alexandre ne se soit pas avancé plus loin<ref name=apollo>{{ouvrage|auteur=[[Philostrate d'Athènes]]|titre=[[Vie d'Apollonios de Tyane]], 2, 43|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/roman/philiostrate/apollonius2.htm}}.</ref>. La [[Souda]] cite même le texte affiché : {{citation|Moi, le roi Alexandre, j'ai pénétré jusque-là.}}{{Sfn|Droysen|1834|p=423}} L'histoire est séduisante, malheureusement, la fiabilité de l'œuvre de [[Philostrate d'Athènes]] est connue comme très faible, et la majorité des auteurs ne retiennent pas cette information{{Sfn|Bunbury|1883|p=503}}.

== Localisation et recherches modernes ==
[[Fichier:Beas river during sunset.jpg|vignette|200 px|Le Beâs, près de Dehra Gopipur]]
La localisation et la découverte d'éventuelles ruines des autels d'Alexandre ont été l'occasion de beaucoup de discussions et de recherches, principalement de la part de savants et d'explorateurs anglais au {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}. Cet engouement est porté par l'[[Grand Jeu (géostratégie)|avancée coloniale]] de l'[[empire britannique]] au [[Moyen-Orient]] et dans le sous-continent indien. C'est aussi l'époque des découvertes archéologiques majeures d'[[Égypte]] et de [[Mésopotamie]].

=== Localisation d'après les sources antiques ===
Les historiens et les géographes sont unanimes pour identifier l'antique rivière ''Hyphasys'', transcrit en ''Hyphase'' ou parfois ''Hypase'' ou ''Bipasis'', au ''Vipâsâ'' des anciens Indiens, appelée [[Beâs]] aujourd'hui<ref>{{ouvrage|lang=en|titre=India: what can it teach us? A course of lectures delivered before the University of Cambridge|auteur= F. Max|année=1883|lire en ligne=https://archive.org/details/cu31924023223344/page/n187/mode/2up|passage=172}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Rennell|1800|p=136}}.

Mais la localisation précise des autels s'avère beaucoup plus délicate car les indications des historiens antiques restent vagues et parfois contradictoires. [[Quinte-Curce]]<ref name=qqh /> et [[Diodore de Sicile]]<ref name=diodore /> mentionnent la réticence de l'armée à traverser un cours d'eau bouillonnant et compliqué, ce qui semble impliquer que l'armée est restée sur la rive occidentale de la rivière. Pline au contraire insiste sur le fait qu'Alexandre a traversé l'Hyphase et a érigé les autels sur la rive opposée, et appuie ses affirmations sur les lettres mêmes du roi<ref name=pline17>{{PliHis}} livre VI, 17 [https://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/medica/resultats/index.php?do=page&cote=39197x01&p=273].</ref>. Ces informations contraires ont été l'occasion de nombreuses discussions entre les historiens et géographes et laissent la porte ouverte à toutes les possibilités.

Une autre donnée cruciale pour la localisation des autels est la détermination de la route qu'a suivie Alexandre. Là aussi, les auteurs s'opposent entre ceux qui pensent qu'il resta au nord, au pied des contreforts de l'[[Himalaya]] (voire qu'il pénétra dans les premières collines) et d'autres qui soutiennent une route plus méridionale. L'identification de Sangala (la ville d'où arrive l'armée macédonienne) avec une cité moderne serait une indication précieuse, mais les certitudes manquent également{{Sfn|Rennell|1800|p=136}}.

=== Variations du cours du Beâs ===
Le Beâs et les autres affluents de l'[[Indus]] qui descendent de l'Himalaya ont un régime très variable, avec de nombreuses ramifications, et changent volontiers de lit dans leur passage dans la plaine du [[Pendjab]]. Malgré leur taille, ils se comportent parfois comme des torrents de montagne. La topographie locale est donc très fluctuante et il est impossible de connaître avec certitude la position des rivières à l'époque d'Alexandre{{Sfn|Burnes|1834|p=6}}.

En 1834, Burnes a relevé une modification assez récente dans le cours du Beâs qui joignait auparavant le [[Sutlej]] {{unité|30|km}} plus bas, près de [[Ferozpur]]{{Sfn|Burnes|1834|p=6}}. Une violente crue en 1794 issue de la brutale libération d'une retenue d'eau a été identifiée comme l'origine de ce changement de cours{{Sfn|Cunningham|1871|p=217}}. Il est probable que ces évènements soient fréquents dans la région{{Sfn|Burnes|1834|p=6}}{{,}}{{Sfn|Smith|1904|p=85}}.

=== Diverses propositions de localisation ===
{{GeoGroup}}
Dès que la région a été rendue accessible aux explorateurs et géographes anglais, ceux-ci la cartographient et cherchent à trouver les autels. Leurs diverses propositions sont visualisables sur la carte [[OpenStreetMap]] ci-contre.
[[Fichier:Bunbury Vol 1 Map 09 Alexander India.jpg|vignette|200 px|Carte de la marche d'Alexandre dans l'ouvrage d'[[Edward Bunbury]], 1883.]]
[[Fichier:Autonomous Indian tribes conquered by Alexander.jpg|vignette|200 px|Carte des tribus indiennes du [[Pendjab]] au temps d'Alexandre, dans l'ouvrage de [[Vincent Arthur Smith|Vincent Smith]] en 1904.]]

* En 1800, le major anglais [[James Rennell]] propose de situer les autels {{citation|entre Govendal, et le confluent du Bejah et du Setlége , à Féroiepour}}{{Sfn|Rennell|1800|p=136}} (soit approximativement : {{coord|31.22455|75.092}}). Ne disposant pas de carte précise, il se trompe sur le lieu de confluence des deux rivières, mais étrangement, il le situe à ''Féroiepour'' (autrement dit [[Firozpur]]) qui est bien l'ancien lieu de cette confluence, ce que découvrira [[Alexander Burnes]] quelques années plus tard{{Sfn|Burnes|1834|p=7}}.
* En 1820, les Français [[Pierre-Armand Dufau|Dufau]] et [[Joseph Guadet|Guadet]] proposent également le site de Firozpur, sur la rive orientale du Beâs d'après les indications de Pline : ({{coord|30.9644|74.5955}})<ref>{{ouvrage|titre=Dictionnaire universel abrégé de géographie ancienne comparée|auteur=[[Pierre-Armand Dufau]] et [[Joseph Guadet]]|passage=56|année=1820|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5323884n/f84.image}}.</ref>

* Dans sa recherche des autels vers 1825, {{Lien|Claude Martin Wade|langue=en}} découvre de vieilles structures faites de larges briques qu'il attribue à une époque pré-musulmane<ref name=lafont1>{{article|auteur=Jean-Marie Lafont|titre=Les Indo-Grecs. Recherches archéologiques françaises dans le royaume sikh du Penjab 1822-1843|périodique=Topoi|numéro=4/1|année=1994|pages=9-68|DOI=https://doi.org/10.3406/topoi.1994.1491|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/topoi_1161-9473_1994_num_4_1_1491}}.</ref>.
* Entre 1831 et 1833, [[Alexander Burnes]] parcourt la région pendant plusieurs jours à la recherche des autels. Il comprend que le cours du Beâs s'est modifié quelques années avant son passage et que ces modifications sont très fréquentes. À la confluence entre le [[Sutlej]] et le Beas, il découvre une ruine en briques, de petites dimensions, appelée ''Andreesa'', dont le nom évoque du [[grec]], mais l'édifice se révèle être d'époque musulmane{{Sfn|Burnes|1834|p=7}}. Ne trouvant rien qui puisse évoquer des restes des autels, il postule que, si on les retrouve un jour, ils se trouveront en aval et sur la rive gauche de la rivière (coordonnées approximatives :  {{coord|31.088|74.74}}){{Sfn|Burnes|1834|p=8}}

* En 1820, [[William Moorcroft]] et {{Lien|George Trebeck|langue=en}} traversent les montagnes de l'[[Himachal Pradesh]] pour atteindre [[Leh (Inde)|Leh]] au [[Ladakh]]. Sur leur chemin, ils s'arrêtent quelques jours à [[Mandi (Himachal Pradesh)|Mandi]], sur les rives du Beâs, dans sa partie montagneuse et avant qu'il n'atteigne les plaines du [[Pendjab]]. Leur curiosité est éveillée quand ils entendent parler du ''Sekander Ghat'', c'est-à-dire le ''défilé d'Alexandre'', dans les collines à l'ouest de la ville. Explorant la région, ils découvrent quelques ruines d'un camp fortifié sur un petit plateau ({{coord|31.5542|76.81369}}), que la légende locale associe à Alexandre. Ne trouvant rien pour associer les ruines à une origine grecque, ils concluent prudemment qu'il peut s'agir d'une allusion à [[Sikandar Lodi]], sultan de [[Delhi]] au début du {{s-|XIX}}{{Sfn|Moorcroft & Trebeck|1841|p=62}}. Quelques années plus tard, {{Lien|Godfrey Thomas Vigne|langue=en}}, un autre explorateur anglais se trouvant à Mandi, retrouve le site décrit par Moorcroft mais il se montre moins prudent dans ses conclusions et affirme être convaincu que le site correspond bien à celui du camp d'Alexandre{{Sfn|Vigne|1842|p=103}}. La situation du site, très avancée dans les montagnes, ne semble cependant pas correspondre à l'expédition d'Alexandre. Cette ''montagne d'Alexandre'' (''Sekandar-ghiri'') est pourtant le lieu encore retenu par le Français [[Louis Vivien de Saint-Martin]] en 1858{{Sfn|Vivier de Saint-Martin|1858|p=265}}.

* En 1834, l'historien prussien [[Johann Gustav Droysen]] propose de localiser les autels dans la région de Beyt-Jalindher{{Sfn|Droysen|1834|p=423}}, située entre les deux rivères (approximativement : {{coord|31.152068|75.185375}})<ref>{{ouvrage|lang=en|titre=Ayeen Akbery, Or the Institutes of the Emperor Akber, Translated from the Original Persian by Francis Gladwin|volume=2|auteur=Abū al-Faz̤l ibn Mubārak|année=1800|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Ayeen_Akbery_Or_the_Institutes_of_the_Em/GQI8IY9nV18C?hl=fr&gbpv=1&dq=Ayeen-akbery+%3B+or+the+institutes+of+the+emperor+Akber&printsec=frontcover}}.</ref>.

* En 1841, Charles Barberet ose le premier donner des coordonnées géographiques aux autels ({{citation|vers 31° lat. N. et 72° 20' long. E}}) , et situe le lieu à proximité de la ville de [[Firozpur]] ({{coord|31|74.66}})<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Charles Barberet|titre=Cours complet de géographie historique : cours de cinquième. deuxième partie, Géographie ancienne|éditeur=Dezobry, E. Magdeleine et Cie|passage=30|année=1841|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6576261k/f36.image}}.</ref>.

* En 1842, l'explorateur anglais {{Lien|langue=en|trad=Charles Masson|fr=Charles Masson (explorateur)|texte=Charles Masson}} propose une localisation beaucoup plus au sud, près de [[Pakpattan]] ({{coord|30.3424|73.41}}), en supposant que le Beâs avait à cette époque un trajet très différent de celui d'aujourd'hui{{Sfn|Masson|1842|p=454}}.

* En 1871, l'archéologue [[Alexander Cunningham (archéologue)|Alexander Cunningham]] reprend les données anciennes et récentes pour proposer que {{citation|l'emplacement des autels d'Alexandre doit être recherché le long de la ligne du cours actuel du Satlej, à quelques kilomètres au-dessous de Hari-ki-patan, et non loin du site connu de ''Sobraon'', qui est à peine éloigné de cinq milles de plusieurs virages de l'ancien lit du Satlej}} ({{coord|31.013787|74.567}}){{Sfn|Cunningham|1871|p=217}}. Il cite le lieu de la [[Bataille de Sobraon]] qui oppose le {{date|10 février 1846}} les forces britanniques de la [[Compagnie anglaise des Indes orientales]] aux [[Khālsā]] du royaume sikh du [[Pendjab]] et où les [[Sikhs]] ont été mis en déroute. 

* En 1883, [[Edward Bunbury]] pense que la marche d'Alexandre est restée très proche du pied des reliefs{{Sfn|Bunbury|1883|p=444}} et que les autels sont à proximité de l'endroit où le Beâs sort des montagnes. Une carte dans son ouvrage positionne les autels près de la ville moderne de Bhaini ({{coord|31.58768|75.338}}){{Sfn|Bunbury|1883|p=503}}. Le même avis est suivi par McCrindle en 1896{{Sfn|McCrindle|1896|p=460}}.

* En 1904, {{Lien|Vincent Arthur Smith|langue=en}} propose une position des autels à proximité de Gurdaspur ({{coord|32.0283|75.5884}}) sur une carte détaillée accompagnant son ouvrage{{Sfn|Smith|1904|p=88}}.

* En 1927, [[Aurel Stein]] parcourt le cours du Beâs sur plus de {{unité|100|km}} à la recherche des autels, depuis son confluent avec le Sutlej jusqu'au coude décrit en amont, quand, après avoir longé le pied des collines du district de Kangra, elle tourne au sud. Mais lui non plus ne trouve rien<ref name=radet>{{article|auteur=[[Georges Radet]]|titre=Explorations indo-iraniennes|périodique=Revue des Études Anciennes|tome=40|année=1938|numéro=4|pages=421-432|DOI=https://doi.org/10.3406/rea.1938.3012|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1938_num_40_4_3012}}.</ref>.

== Disparition des autels ==
[[Fichier:Delhi-Topra Ashoka pillar.jpg|vignette|200 px|Le pilier d'Asoka de Delhi-Topra.]]
Le destin des autels d'Alexandre reste aujourd'hui une énigme. Le plus probable est que, depuis leur érection il y a plus de {{nombre|2300}} ans, ils aient été emportés par une crue violente dont les cours d'eau de la région sont coutumiers<ref name=radet />{{,}}<ref name=lamotte />. Il est aussi à noter qu'aucun des autres autels d'Alexandre marquant ses conquêtes terrestres n'a été conservé : peut-être s'agissait-il de monuments modestes, ou mal conçus pour traverser les siècles.

Un auteur indien a proposé en 2006 qu'un des [[piliers d'Ashoka]], {{Lien|langue=en|trad=Topra Kalan|fr=Topra Kalan|texte=celui de Tobra Kalan}} ramené à [[Delhi]] par [[Fîrûz Shâh Tughlûq]], appartienne à l'un des autels d'Alexandre<ref>{{article|titre=An Altar of Alexander now standing near Delhi|auteur=Ranajit Pal|lire en ligne=https://journals.co.za/doi/pdf/10.10520/EJC100294|périodique=Scholia|numéro=15|année=2006|pages=78-101|ISSN=1018-9017}}.</ref>. Outre qu'aucune preuve archéologique n'étaye cette proposition, l'imposant [[monolithe]] de {{unité|13|m}} de haut ne correspond pas à la description des autels, ni au temps assez court (un mois maximum) que les soldats ont eu pour les construire.

== Symbolique et évocation artistique ==
Les autels marquent l'extrémité géographique des conquêtes d'Alexandre mais aussi le moment crucial où le jeune monarque renonce, sous la pression de son armée, à ses rêves d'empire universel<ref name=flo>{{article|auteur=Annette Flobert|titre=Expédition d'Alexandre: la fin du rêve (Quinte-Curce, Histoire d'Alexandre, VIII-X)|périodique=Vita Latina|numéro=179|année=2008|pages=67-76|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/vita_0042-7306_2008_num_179_1_1269}}.</ref>. C'est donc un moment ambigu où l'immensité de la conquête accomplie se mêle à la frustration de devoir s'arrêter sous la contrainte, ce qu'Alexandre vit probablement comme une trahison. D'autant qu'Alexandre est rapidement pris comme modèle par tous les conquérants ambitieux ([[Scipion Émilien|Scipion]], [[Pompée]], [[Jules César]], [[Marc Antoine]]<ref name=flo /> et plus tard [[Napoléon Bonaparte]]) et qu'aucun chef d'armée ou d'État ne souhaite immortaliser la quasi-mutinerie victorieuse des troupes macédoniennes<ref>{{lien web|lang=en|url=https://brewminate.com/the-hyphasis-mutiny-alexander-the-great-pushing-the-troops-too-far/|titre=The Hyphasis Mutiny: Alexander the Great Pushing the Troops too Far|consulté le=13 mai 2021|site=Brewinate}}.</ref>.

C'est aussi un moment d'[[éloquence]] et de [[rhétorique]] cher aux [[Grecs]], au cours duquel Alexandre doit s'incliner face à son adversaire [[Coénos (général)|Coénos]]<ref name=claire />.

=== Dans l'art pictural ===
Les représentations iconographiques du renoncement d'Alexandre sont assez rares :
* Une gravure d'[[Antonio Tempesta]] de 1608 montre le moment où les troupes d'Alexandre le Grand le supplient de rentrer en Grèce. Les autels de forme triangulaire sont visibles à l'arrière-plan ;
* [[Johann Elias Ridinger]] crée en 1723 une imposante gravure ''Alexandre le grand sur les rives de l'Hyphase au Pendjab à l'automne 326''<ref>https://www.luederhniemeyer.com/ridinger/16114_e.php.</ref>, mais les autels n’y sont pas représentés.

=== Dans la littérature ===
Ce {{citation|moment de l'Hyphase}} est évoqué dans ''Les Nuits d'Orient'' de [[Joseph Méry]], où les généraux de [[Napoléon]] qui se remémorent cet épisode pensent faire mieux que les généraux d'Alexandre : {{citation|Nous le suivrons, nous.}}<ref>{{ouvrage|titre=Les Nuits d'Orient, contes nocturnes|auteur=[[Joseph Méry]]|éditeur=Michel Lévy frères|lieu=Paris|année=1859|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5695008s/f37.image}}.</ref>{{,}}<ref group="note">— Et si nous allons, poursuivit Denon, jusqu'à la limite appelée les douze autels d'Alexandre, je crois qu'il faudra guerroyer, comme sous Taxile et Porus.<br>— A la bonne heure ! dit Junot, maintenant, je voudrais savoir pourquoi Alexandre s'est arrêté à ses douze autels ?<br>— Ce fut le grand désespoir de ce jeune héros, reprit Denon; il paraît que ses soldats refusèrent d'aller plus, loin. A coup sûr ce n'est pas lui qui s'est arrêté volontairement aux limites de son beau rêve oriental. [...] Ce qui manquait à Alexandre, c'était une armée digne de lui [...]<br>— Nous le suivrons, nous, dit Junot.</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe="note"|taille=30}}

=== Références ===
{{Références}}

=== Sources antiques ===
* {{ArrAna}}, {{V}}, 29.
* {{CicCorr}}, [[Lettres à Atticus]], 5, 20, 228 [http://remacle.org/bloodwolf/orateurs/lettres5.htm#AV20]
* {{DioBib}}, {{XVII}}, 95.
* {{JusAbr}}, {{XII}}, 8, 16.
* {{ouvrage|auteur=[[Philostrate d'Athènes]]|titre=[[Vie d'Apollonios de Tyane]], 2, 43|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/roman/philiostrate/apollonius2.htm}}
* {{PliHis}}, {{VI}}, 17, 62 [https://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/medica/resultats/index.php?do=page&cote=39197x01&p=273].
* {{PluVie}}, ''Alexandre''.
* {{QuiHis}}, {{IX}}, 3.
* {{StrGéo}}.

=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|auteur=[[James Rennell]]|auteur1=Rennell|titre=Description historique et géographique de l'Indostan ; traduite de l'anglais par J. B. Boucheseiche|année=1800|volume=2|lieu=Paris|lire en ligne =https://archive.org/details/descriptionhist01castgoog/page/n150/mode/2up|plume=oui}}
* {{article|auteur=[[Louis Vivien de Saint-Martin]]|titre=Étude sur la géographie grecque et latine de l’Inde et en particulier sur l'Inde de Ptolémée dans ses rapports avec la géographie sanscrite|périodique=Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des inscriptions et belles-lettres de l'Institut de France. Première série, Sujets divers d'érudition. Tome 5, 2e partie|année=1858|pages=244-410|DOI=https://doi.org/10.3406/mesav.1858.1029|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/mesav_0398-3587_1858_num_5_2_1029|plume=oui}}
* {{ouvrage|lang=en|titre=Travels into Bokhara; being the account of a journey from India to Cabool, Tartary, and Persia; also, Narrative of a voyage on the Indus, from the sea to Lahore, with presents from the king of Great Britain; performed under the orders of the supreme government of India, in the years 1831, 1832, and 1833|auteur=[[Alexander Burnes]]|année=1834|éditeur=J. Murray|lire en ligne=https://archive.org/details/travelsintobokha01burnuoft/page/6/mode/2up|passage=6-8|plume=oui}}
* {{ouvrage|lang=en|titre= Travels In The Himalayan Provinces Of Hindustan And The Panjab|volume=1|auteur1=[[William Moorcroft]]|auteur2={{Lien|George Trebeck|langue=en}}|année=1841|lire en ligne=https://archive.org/details/in.ernet.dli.2015.284643/page/n117/mode/2up|plume=oui}}
* {{ouvrage|lang=en|titre=Narrative Of Various Journeys In Balochistan Afghanistan And The Panjab|volume=1|auteur={{Lien|langue=en|trad=Charles Masson|fr=Charles Masson (explorateur)|texte=Charles Masson}}|plume=oui|année=1842|lire en ligne=https://archive.org/details/in.ernet.dli.2015.281802/page/n483/mode/2up}}
* {{ouvrage|lang=en|titre=Travels in Kashmir, Ladak, Iskardo, the countries adjoining the mountain-course of the Indus, and the Himalaya, north of the Panjab|volume=1|auteur={{Lien|Godfrey Thomas Vigne|langue=en}}|année=1842|éditeur=Henry Colburn|lieu=Londres|lire en ligne=https://archive.org/details/travelsinkashmir01vign/page/102/mode/2up?view=theater|plume=oui}}
* {{ouvrage|lang=en|auteur=[[Alexander Cunningham (archéologue)|Alexander Cunningham]]|titre=The ancient geography of India|année=1871|éditeur=Trübner & Co.|lieu=London|plume=oui|lire en ligne=https://archive.org/details/cu31924023029485/page/n259/mode/2up}}
* {{ouvrage|lang=en|titre=A history of ancient geography among the Greeks and Romans, from the earliest ages till the fall of the Roman Empire|auteur=[[Edward Bunbury]]|année=1883|lire en ligne=https://archive.org/details/historyofancient00bunb/page/502/mode/2up|plume=oui}}
* {{ouvrage|lang=en|titre=The invasion of India by Alexander the Great as described by Arrian, Q. Curtius, Diodoros, Plutarch and Justin : being translations of such portions of the works of these and other classical authors as describe Alexander's campaigns in Afghanistan, the Punjâb, Sindh, Gedrosia and Karmania|auteur={{Lien|John Watson McCrindle|langue=en}}|année=1896|lire en ligne=https://archive.org/details/cu31924028252546/page/n375/mode/2up|plume=oui}}
* {{ouvrage|lang=en|titre=The early history of India, from 600 B. C. to the Muhammadan conquest|auteur={{Lien|Vincent Arthur Smith|langue=en}}|année=1904|éditeur=Claredon press|lieu=Oxford|
lire en ligne=https://archive.org/details/earlyhistoryofin00smit_0/page/66/mode/2up|plume=oui}}
* {{article|lang=en|auteur=K. Karttunen|année=2015|titre=Conquerors of the World|périodique=Studia Orientalia Electronica|numéro=83|pages=19-68|lire en ligne=https://journal.fi/store/article/view/51408|plume=oui}}
* {{ouvrage|lang=de|auteur=[[Johann Gustav Droysen]]|titre=Geschichte Alexanders des Grossen (Histoire d'Alexandre le Grand)|année=1834|lire en ligne=http://85.214.96.74:8080/zbk/texte/A1635-volltext.htm|plume=oui}}
* [[Guillaume de Sainte-Croix]] [https://www.google.fr/books/edition/Examen_Critique_Des_Anciens_Historiens_D/1vFNAAAAcAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=autels+d%27Alexandre+Le+Grand&pg=PA894&printsec=frontcover ''Examen critique des anciens historiens d'Alexandre le Grand''] 1810

== Articles connexes ==
* [[Alexandre le Grand]]
* [[Campagne indienne d’Alexandre le Grand]]
* [[Royaume de Macédoine]]

{{Portail|Grèce antique|Monde indien|archéologie|Monde hellénistique}}

[[Catégorie:Alexandre le Grand]]
[[Catégorie:Énigme archéologique]]