Adresse électronique

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Une adresse électronique, adresse courriel ou adresse e-mail (de l'anglais [ˈiːmeɪl][1] Écouter) est une chaîne de caractères permettant d'acheminer du courrier électronique dans une boîte aux lettres informatique.

Histoire

Le courrier électronique s'est développé dans un contexte où seuls les caractères latins non accentués bénéficiaient d'une standardisation numérique universellement reconnue.

En , cette limitation fut révisée par le RFC 6530[2].

Format

Généralités

Les adresses de courrier électronique utilisées sur Internet sont codées dans un nombre très limité de caractères[3], sous-ensemble de l'ASCII. Un codage spécial appelé UTF-7[4], surtout utilisé en Asie, permet néanmoins de représenter tous les caractères Unicode en utilisant uniquement les caractères autorisés.

Elles sont constituées des trois éléments suivants, dans cet ordre :

  • une partie locale, identifiant généralement une personne (lucas, Jean.Dupont, joe123) ou un nom de service (info, vente, postmaster) ;
  • le caractère séparateur @ (arobase), signifiant at (« à » ou « chez ») en anglais ;
  • l'adresse du serveur, généralement un nom de domaine identifiant l'entreprise hébergeant la boîte électronique (exemple.net, exemple.com, exemple.org).

Le nom de domaine sert à identifier le serveur de messagerie auquel doit être acheminé un message via le protocole Simple Mail Transfer Protocol (SMTP). La transformation du nom de domaine en adresse IP se fait grâce au système de résolution de noms DNS.

La partie locale est quant à elle spécifique à ce serveur et identifie la boîte en tant que telle. Comme deux personnes peuvent avoir le même nom et habiter dans la même rue mais dans des villes différentes, la même partie locale peut exister sur deux serveurs différents, mais identifier des adresses totalement différentes telles que joe25317@example.com et joe25317@example.net. L'interprétation de cet identificateur est faite librement par le serveur. Par exemple, c'est le serveur qui décide s'il distingue les majuscules des minuscules. Le signe point « . » n'a pas de signification particulière et est traité comme tout autre caractère.

Des liens vers des adresses électroniques peuvent être insérés dans des pages web grâce au protocole mailto des URL.

Pour préciser le destinataire, on indiquera le nom du destinataire suivi de l'adresse électronique entourée par des chevrons. Exemple : Marc Dupont <md118@example.com>

Plusieurs adresses électroniques peuvent être placées sur une même ligne et séparées par des points-virgules. Exemple : Marc Dupont <md118@example.com>; hddp@example.net; Pete <Pete@example.org>

Un alias (adresse électronique) est un système qui permet de rediriger les courriers électroniques envoyés à une adresse électronique (l'alias, qui est public) vers une autre adresse préexistante (cachée).

Syntaxe exacte

Le RFC 3696[5] (et ses errata) résume la syntaxe des adresses électroniques et est basé sur les RFC 2821[6] et RFC 2822[7]. De nombreuses applications ne supportent pas l'ensemble des adresses valides (par exemple, en refusant l'utilisation d'une apostrophe) ou acceptent des adresses non valides. Seuls les lettres sans accent, les chiffres et le point sont très communs. Toutefois le paragraphe 5 de ce RFC 3696[5] stipule que les systèmes devraient accepter les accents dans les noms de domaines internationalisés IDN (nom de domaines avec accent). À titre d'exemple, il est maintenant possible d'enregistrer des domaines tels que voilà.fr depuis pour l'extension .fr et plusieurs autres.

Exemples d'adresses valides :

  • Abc@example.com
  • Abc@10.42.0.1
  • Abc.123@example.com
  • user+mailbox/department=shipping@example.com
  • !#$%&'*+-/=?^_`.{|}~@example.com
  • "Abc@def"@example.com
  • "Fred Bloggs"@example.com
  • "Joe.\\Blow"@example.com
  • Loïc.Accentué@voilà.fr[8]

Exemples d'adresses non valides :

  • Abc.example.com
    • Le caractère @ manque.
  • Abc.@example.com
    • Le caractère . est situé juste avant le caractère @ .
  • Abc..123@example.com
    • Le caractère . apparaît deux fois de suite.

Mél. / Courriel

En France, Mél. est, selon le Journal officiel[9], le symbole de « messagerie électronique » qui peut figurer devant l'adresse électronique sur un document (papier à lettres ou carte de visite, par exemple), tout comme Tél. devant le numéro de téléphone. Le document précise cependant qu'il « ne doit pas être employé comme substantif ». Le linguiste Robert Chaudenson[10] et le typographe Jean-Pierre Lacroux[11] mettent par ailleurs en évidence le caractère non idiomatique pour un francophone du substantif que serait mél.

Les équivalents s'employant substantivement sont messagerie électronique, courrier électronique et l'évolution, d’origine québecoise, de cette dernière locution en courriel. Les termes courriel et courrier électronique sont par ailleurs reconnus comme synonymes de messagerie électronique par le même Journal officiel.

Il est à noter que les termes et expressions publiés au Journal officiel sont obligatoirement utilisés à la place des termes et expressions équivalents en langues étrangères pour les agents des services publics en France, conformément au décret no  96-602 du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française.

Toutefois, plusieurs critiques de la contraction Mél. ont été formulées. Robert Chaudenson et Jean-Pierre Lacroux pointent la confusion entre abréviation et acronymie dont elle procède : l'abréviation de « messagerie électronique » devrait s'écrire « M. él. », avec un point abréviatif pour chacun des deux mots, et l'acronyme « mel » sans point abréviatif ; l'écriture « Mél. » supposerait en réalité l'abréviation d'un mot commençant par mél-. Jean-Pierre Lacroux souligne en outre la rareté des abréviations obligatoires en français, et la confusion entre abréviation et lexique que risquerait d'entrainer la normalisation des abréviations .

Déguisement contre les pourriels

Pour éviter que leur adresse puisse être reconnue par un robot d'indexation collectant des adresses à des fins de spam, certaines personnes déguisent leur adresse lorsqu'elles la donnent dans une page web ou dans un message sur Usenet, par exemple :

  • joe25317@NOSPAMexample.com lorsqu'il faut que l'adresse conserve un format d'adresse valide ;
  • joe25317 at example dot com lorsqu'il suffit que l'adresse soit reconnaissable par un humain.

Pour approfondir

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. (en) Request for comments no 6530
  3. RFC 2822 Internet Message Format
  4. RFC 1642 et RFC 2152 UTF-7: A Mail-Safe Transformation Format of Unicode
  5. a et b (en) Request for comments no 3696
  6. (en) Request for comments no 2821
  7. (en) Request for comments no 2822
  8. RFC 6531 SMTP Extension for Internationalized Email
  9. J.O. no  141 du 20 juin 2003 page 10403, en lien au point 144 Vocabulaire du courrier électronique (liste des termes, expressions et définitions adoptés) de la page Journal officiel "Lois et Décrets" - JORF n°141 du 20 juin 2003 sur le site Légifrance.
  10. Email, mél ou courriel? Le français à nouveau sur le tapis, Robert Chaudenson, 21 mai 2013.
  11. Mél., Jean-Pierre Lacroux, 1er juillet 1997.