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« Euthyme de Tarnovo » : différence entre les versions

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Euthyme de Tarnovo, ou Saint Euthyme de Tarnovo (bulgare : Свети Евтимий Търновски), né vers 1327 à Tarnovo, décédé vers 1402 au Monastère de Batchkovo, fut Patriarche de Bulgarie entre 1375 et 1393. Grand Théologien, Saint Orthodoxe renommé , il est également connu pour avoir été le fondateur de la célèbre école de Tarnovo, foyer intellectuel majeur de la Bulgarie médiévale[1], et fut une figure marquante du Second Empire bulgare.

Jeunesse et entrée en religion

Né vers 1327 à Tarnovo, alors capitale du second Empire bulgare, on suppose qu'il était issu de la famille éminente des Tsamblak. Euthyme est éduqué dans des écoles appartenant à des Monastères, puis il devient moine. Vers 1350, il rejoint le Monastère de Kilifarevo, attiré par la Sainteté de Saint Théodose de Tarnovo, qui en est alors l'Higoumène. En 1363, Théodose fait de lui son assistant et les deux hommes se rendent ensemble à Constantinople, Saint Théodose mourant peu après.

Vie Monastique dans l'Empire byzantin

Euthyme entre alors au Monastère du Studion puis s'installe au Monastère de la Grande Laure de Saint Athanase, au Mont Athos, mais il déplaît à l'Empereur byzantin Jean V Paléologue qui l'envoie en exil sur l'île de Lemnos. Après sa libération, il reviendra au Mont Athos, dans le Monastère de Zografou. C'est là qu'il prendra conscience des fautes existant dans certains livres liturgiques, dûes aux erreurs de traduction entre le grec et le bulgare, et qu'il réfléchira aux moyens de les corriger.[2] (les livres liturgiques de l'époque en vigueur dans l'Eglise bulgare étant traduits du grec). Euthyme connaissait par ailleurs parfaitement la littérature byzantine contemporaine.

Retour en Bulgarie et élection Patriarcale

Vers 1371, il revient en Bulgarie et y fonde le Monastère de la Sainte-Trinité, près de Tarnovo, où naîtra l'école littéraire du même nom, qui aura une grande influence sur la littérature bulgare médiévale, et qui sera même la raison de son âge d'or.[2] Euthyme établit également des règles orthographiques et re-traduit les livres liturgiques à partir du grec. Ces textes corrigés deviendront également des modèles pour les Eglises de Serbie, de Roumanie et de Russie. En 1375, suite au décès du Patriarche Joanicius, Euthyme est choisi pour lui succéder. Le Patriarche Euthyme devient très connu dans le monde orthodoxe, à tel point que des Métropolites et des ecclésiastiques s'adressent à lui pour lui demander son avis sur des questions théologiques. Plusieurs de ses disciples deviendront des ecclésiastiques connus, comme Cyprien, le Métropolite de Kiev, ou Grégoire Tsamblak, lui aussi futur Métropolite.( qui sera aussi son biographe)[3]

Invasion Ottomane et fin de vie

En 1393, les Ottomans envahissent Tarnovo. Le Patriarche résiste avec courage à l'invasion bulgare[1] mais suite à l'invasion, le Patriarcat perd son autocéphalie et Saint Euthyme est exilé dans le Monastère de Batchkovo[2], où il décède entre 1402 et 1404. Il est le dernier Patriarche bulgare jusqu'au rétablissement de l'autocéphalie de l'Eglise de Bulgarie en 1870. Il est fêté le 20 janvier, comme son homonyme Saint Euthyme le grand.

le souvenir de Saint Euthyme aujourd'hui

  • Le piton rocheux Saint-Evtimiy Crag, dans les îles Shetland du sud, a été nommé en son honneur.
  • A l'occasion du 600ème anniversaire de sa mort, des commémorations sont prévues en 2012, notamment un concours littéraire pour étudiants en souvenir de son oeuvre dans la construction de la langue bulgare.[4]
  • Plusieurs églises lui sont consacrées dans le monde.[5]

Travaux

Soutien de l'Hésychasme

Saint Euthyme se fera le défenseur de l'Hésychasme contre les courants rationalistes et luttera pour l'unité religieuse face aux hérétiques.[1]

Traductions et unification de la langue bulgare

Grâce au texte Exposé sur les lettres de Constantin de Kosénets, on sait qu'Euthyme chercha à unifier la langue bulgare séparée entre différents dialectes et l'influence de la langue parlée par des règles non pas écrites mais orales[6], et transmises par ses disciples. Cette réforme orthographique dissocie langue écrite et langue parlée, tout en maintenant les traits du vieux-slave.

Oeuvres de Saint Euthyme

On ignore le nombre exact des traductions et écrits produits car beaucoup ont été perdus ou détruits lors de l'occupation ottomane, mais 15 sont connus comme étant les siens. En plus des traductions, il a écrit des panégyriques et des Vies de saints.[1]

Notes et références

Cet article est issu en grande partie de la traduction de l'article anglais de Wikipédia "Evtimiy of Tarnovo"

  1. a b c et d http://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/Euthyme_de_Tarnovo/173201
  2. a b et c http://www.orthodoxresearchinstitute.org/hierarchs/bulgaria/bios/kaimakamova_patriarch_evtimiy.htm
  3. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1988_num_60_2_5746
  4. http://www.sedmitza.ru/news/2855199.html
  5. http://www.bulgaria-france.net/adresses_bg/adress_inst_bg.html
  6. Miroir de l'altérité, la traduction : deux exemples emblématiques de la constitution et de l'affirmation d'une langue-culture par la traduction en Europe : la Bulgarie et la France du IXe siècle au début du XXe siècle, Marie Vrinat-Nikolov, Grenoble, 2006, p.37