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Wikipédia:Sélection/Madagascar

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Babakotia

Reconstitution de Babakotia radofilai.
Reconstitution de Babakotia radofilai.

Babakotia est un genre fossile de lémuriens. On ne lui connait qu'une seule espèce fossile, Babakotia radofilai, qui, comme les autres lémuriens, vivait à Madagascar jusqu'à il y a 1 000 ou 2 000 ans.

Ce genre appartenait, au même titre que les genres Palaeopropithecus, Archaeoindris et Mesopropithecus, à la famille des Palaeopropithecidae, des lémuriens géants appelés « lémuriens paresseux ». Le nom Babakotia vient du terme malgache employé pour désigner l'indri, babakoto, une espèce proche des « lémuriens paresseux ». Du fait de sa morphologie intermédiaire entre les petites espèces, particulièrement lentes, et les grandes espèces de « lémuriens paresseux », elle a aidé à faire le lien entre ces deux groupes et les Archaeolemuridae, appelés « lémuriens singes » qui leur étaient apparentés et ont eux aussi disparu.

Babakotia radofilai et tous les autres « lémuriens paresseux » ont des traits communs avec les paresseux actuels, ce qui constitue un exemple de convergence évolutive. Il avait de longs avant-bras, des doigts incurvés et des articulations très mobiles au niveau des hanches et des chevilles. Son crâne était plus robuste que celui des Indridés, mais pas autant que celui des plus grands « lémuriens paresseux ». Sa denture était similaire à celle des autres Indridés et Palaeopropithecidae. Il vivait dans la partie nord de Madagascar et partageait son aire de répartition avec d'autres espèces de Palaeopropithecidae comme Palaeopropithecus ingens et Mesopropithecus dolichobrachion. Babakotia radofilai se nourrissait avant tout de feuilles, mais pouvait également consommer des fruits et des graines. Il est uniquement connu grâce à des traces subfossiles et a peut-être disparu peu avant l'arrivée des premiers humains sur l'île, il y a un peu plus de 2 000 ans. L'unique datation radiométrique effectuée à ce jour est insuffisante pour préciser la date exacte de cette extinction.

Brachyptérolle à longue queue

Un Brachyptérolle à longue queue adulte.
Un Brachyptérolle à longue queue adulte.

Le Brachyptérolle à longue queue (Uratelornis chimaera), unique représentant du genre Uratelornis, est une espèce d'oiseaux de la famille des Brachypteraciidae. Il est le seul brachyptérolle présentant un dimorphisme sexuel apparent, en l'occurrence des différences de plumages et de tailles. C'est un oiseau de taille moyenne avec une silhouette dodue et une longue queue. Les parties supérieures sont brun foncé avec des stries noires tandis que les parties inférieures sont gris clair. La gorge blanche est bordée de traits malaires noirs et d'une bande noire sur la poitrine, et une bande blanche s'étale un peu en dessous de l'œil. Des plumes bleu ciel sont visibles sur le bord des ailes et de la queue. L'oiseau crie rarement en dehors de la saison de reproduction, à l'exception de quelques cris territoriaux.

Ce brachyptérolle se nourrit principalement d'invertébrés, comme les fourmis, les coléoptères, les lépidoptères et les vers, qu'il trouve en fouillant dans l'épaisse litière des feuilles ou en guettant patiemment l'occasion d'attraper une telle proie. Ses ailes sont relativement courtes, de sorte que le Brachyptérolle à longue queue utilise essentiellement ses pattes pour se déplacer, au pas de course, à travers son habitat. C'est une espèce monogame, qui défend son territoire pendant la saison de reproduction qui s'étale d'octobre à janvier. L'espèce creuse un tunnel dans le sable, à l'extrémité duquel se trouve une chambre où il fait son nid sur des feuilles et des granules de terre. La femelle y pond deux à quatre œufs ; après l'envol des poussins, les oiseaux continuent à vivre en groupes familiaux au moins jusqu'en février avant de se disperser plus largement.

Le Brachyptérolle à longue queue est endémique des forêts épineuses et arides proches de la côte sud-ouest de Madagascar. Ses densités de population sont extrêmement faibles dans tout son habitat. Cette espèce a besoin d'ombre et d'une épaisse couche de feuilles, et elle est absente de certaines parties de la forêt épineuse dépourvues de ces habitats. Aucune sous-espèce n'est distinguée, et le plus proche parent de l'espèce est le Brachyptérolle écaillé (Geobiastes squamiger). Le Brachyptérolle à longue queue est une espèce considérée comme « vulnérable » par l'Union internationale pour la conservation de la nature car menacée dans son environnement : les forêts épineuses arides dans lesquelles elle vit n'étant pas protégées par le gouvernement malgache, son habitat est progressivement détruit au profit de l'agriculture sur brûlis, la production de charbon de bois et l'exploitation forestière. De plus, ce brachyptérolle est chassé par les peuples indigènes de Madagascar.

Cuisine malgache

Bouteilles de sauce orange et jaune
Achards de citron et de mangue accompagnant traditionnellement les repas dans les régions du Nord de Madagascar.

La cuisine malgache regroupe toutes les traditions culinaires variées de Madagascar, une île de l'océan Indien. Elle s'apparente aux cuisines créoles, habituellement généreuses et épicées. La nourriture consommée à Madagascar reflète l'influence des migrants d'Asie du Sud-Est, d'Afrique, d'Inde, de Chine et d'Europe qui se sont établis sur l'île à la suite des premiers marins en provenance de Bornéo entre 100 et 500 apr. J.-C. Le riz, pierre angulaire du régime malgache, est cultivé au côté des tubercules et autres denrées de base par les tout premiers colons. Leur régime est complété par de la cueillette et du gibier chassé, ce qui a contribué à l'extinction de la mégafaune des mammifères et des oiseaux de l'île. Ces sources de nourriture ont été plus tard accompagnées de zébu, introduit à Madagascar par les migrants d'Afrique de l'Est qui sont arrivés aux alentours de 1000 apr. J.-C. Le commerce avec les marchands arabes et indiens et les négociants transatlantiques européens a par la suite enrichi les traditions culinaires de l'île en y accommodant une profusion de nouveaux fruits, légumes et assaisonnements...

Fossa (animal)

Fossa en captivité.
Fossa en captivité.

Le fossa (Cryptoprocta ferox), aussi appelé cryptoprocte féroce et unique représentant actuel du genre Cryptoprocta, est une espèce de mammifère féliforme de la famille des Eupleridae, endémique de Madagascar. Il est le plus gros mammifère carnivore de l'île et est parfois comparé à un petit puma. Les adultes mesurent 70 à 80 cm de long du museau à la base de la queue, et pèsent de 5,5 à 8,6 kg, les mâles étant plus lourds que les femelles. Ses griffes semi-rétractiles permettent au fossa de grimper et de descendre des arbres la tête en avant, et l'animal peut aussi sauter d'arbre en arbre. Le fossa est un représentant très particulier dans sa famille, ses organes génitaux partageant certains caractères avec les félins et les hyènes.

Le fossa a une aire de répartition répandue sur Madagascar, mais les densités de peuplement sont généralement faibles. Il vit uniquement en habitat forestier, et chasse activement la nuit comme le jour. Plus de la moitié de son régime alimentaire se compose de lémuriens, les primates également endémiques de l'île ; les autres proies connues sont représentées par des tenrecs, des rongeurs, des lézards, des oiseaux et divers autres animaux. L'accouplement a habituellement lieu dans des arbres, sur des branches horizontales, et peut durer plusieurs heures. La portée compte un à six petits, qui naissent aveugles et sans dents. Les jeunes sont sevrés au bout de quatre mois et demi, et sont indépendants au bout d'un an. Ils atteignent la maturité sexuelle à l'âge de deux ans, et la longévité mesurée en captivité est de vingt ans.

Sa classification a été sujette à débats, l'animal partageant des traits avec les félins, d'autres suggérant une relation étroite avec les viverridés. Sa position phylogénétique, avec celles des autres carnivores malgaches, a influencé les hypothèses sur le nombre de colonisations de l'île par les mammifères carnivores. Les études génétiques ayant montré que le fossa et tous les autres carnivores de Madagascar étant plus proches entre eux, formant le clade qu'est la famille des Eupleridae, on sait aujourd'hui que les carnivores ont colonisé l'île en une seule arrivée, remontant à 18 ou 20 millions d'années. Le fossa est considéré comme « vulnérable » par l'Union internationale pour la conservation de la nature, ses effectifs sont jugés en déclin et principalement menacés par la destruction de l'habitat. Il est généralement craint par le peuple malgache et est souvent protégé par un tabou (fady en malgache) qui le préserve de la chasse.

Grèbe roussâtre

Vue artistique du Grèbe roussâtre.
Vue artistique du Grèbe roussâtre.

Le Grèbe roussâtre ou Grèbe de Delacour (Tachybaptus rufolavatus) était une espèce de la famille des Podicipedidae trouvée uniquement sur le lac Alaotra et les lacs environnants à Madagascar, déclarée officiellement disparue en 2010, après vingt-cinq ans sans signalement, et n'ayant guère laissé le temps d'être étudiée. Son extinction est principalement imputée à l'introduction par l'humain de poissons carnassiers concurrençant les oiseaux sur le plan alimentaire, ainsi qu'à la destruction de l'habitat. D'apparence similaire au Grèbe castagneux, il s'hybridait avec cette espèce de manière importante, et la possibilité d'un phénomène de « dilution génétique », induisant une perte de diversité génétique, est également avancée.

Histoire évolutive des lémuriformes

Les microcèbes (ici Microcebus rufus), plus petits primates du monde, ont vécu isolés avec les autres lémuriformes sur l'île de Madagascar.
Les microcèbes (ici Microcebus rufus), plus petits primates du monde, ont vécu isolés avec les autres lémuriformes sur l'île de Madagascar.

L'histoire évolutive des lémuriformes s'est déroulée indépendamment de celle des autres primates, après leur isolement sur l'île de Madagascar, depuis au moins 40 millions d'années. Les lémuriformes sont des primates prosimiens appartenant au sous-ordre des strepsirrhiniens qui bifurqua des autres primates il y a environ 63 millions d'années. Ils partagent certains traits avec les premiers primates et sont donc souvent considérés à tort comme les ancêtres des singes actuels et des humains. En fait, ils ressemblent simplement aux primates ancestraux.

On considère que l'évolution des lémuriens a commencé au cours de l'Éocène, ou même plus tôt, partageant un proche ancêtre commun avec les lorisiformes. Les fossiles du continent africain et les études d'ADN nucléaire suggèrent que les lémuriens sont arrivés à Madagascar il y a 40 à 52 millions d'années mais les tests moléculaires (analyses de gènes particuliers afin d'en rechercher l'évolution) donnent une période plus ancienne, se situant entre il y a 62 à 65 millions d'années. L'hypothèse la plus probable de leur origine sur l'île est qu'une population de lémuriens primitifs aurait traversé le canal du Mozambique, emportée depuis l'Afrique par un radeau de végétation, même si des hypothèses de ponts terrestres et de passage d'île en île ont également été proposées. La période et le nombre hypothétique de colonisations sont traditionnellement basés sur les affinités phylogénétiques de l'aye-aye, le membre de loin le plus primitif du clade des lémuriens malgaches...

Sifaka

Jeune Sifaka de Verreaux (Propithecus verreauxi).
Jeune Sifaka de Verreaux (Propithecus verreauxi).

Les Sifakas ou Propithèques forment un genre (Propithecus) de primates lémuriformes au sein de la famille des Indridés. Ce sont de grands lémuriens diurnes, au pelage dense variant du blanc pur au noir profond en fonction des espèces, et dotés d'une queue plus longue que leur corps. Comme tous les lémuriens, ils sont endémiques de l'île de Madagascar.

Le genre Propithecus comprend neuf taxons distincts qui se différencient aisément par la couleur de leur pelage et par leur origine géographique. Les sifakas des forêts sèches de l'Ouest sont légèrement plus petits que ceux des forêts humides sempervirentes de l'Est. Ils vivent en groupes paritaires d'une dizaine d'individus et communiquent au moyen de signaux vocaux, visuels et olfactifs. Les femelles donnent naissance à un seul petit par année, qu'elles transportent pendant près de six mois sur leur ventre, puis sur leur dos. Bien qu'essentiellement arboricoles, certaines espèces ont développé un déplacement bipède sur le sol, qui leur vaut parfois le surnom de « lémuriens danseurs ».

Sévèrement menacés par la destruction de leur habitat et, dans une moindre mesure, par la chasse et la capture à des fins commerciales, les sifakas font l'objet de nombreux programmes de conservation. Si ceux-ci ont empêché l'extinction pure et simple des espèces les plus exposées, ils n'ont pas réussi à endiguer la diminution sévère des populations, et la survie des propithèques, comme celles de nombreux lémuriens, reste dépendante des efforts de préservation qui seront entrepris ces prochaines années.

Forts des nombreuses légendes dont ils font l'objet dans la culture malgache, ainsi que de la fascination qu'ils ont de tout temps exercée chez les visiteurs de l'île, les sifakas sont appelés à rester l'un des meilleurs ambassadeurs de la richesse et de la diversité écologique de Madagascar.

Stephanoaetus mahery

Stephanoaetus mahery est une espèce fossile d'oiseaux de la famille des Accipitridae et qui était endémique de Madagascar. Il était proche de l'Aigle couronné (S. coronatus), l'autre espèce de son genre, Stephanoaetus, bien que celui-ci n'ait jamais vécu sur la terre malgache. Les restes subfossiles qu'on lui connaît sont principalement un tarsométatarse et quelques griffes, dont la stratigraphie semble indiquer que l'oiseau vivait au Quaternaire.

Possible superprédateur de son époque, il s'éteint autour de 1 500 ans av. J.-C. Sa disparition pourrait être due à la chasse excessive de ses proies par l'Homme, ou par une chasse directe de l'aigle. Cet oiseau pourrait servir d'explication au comportement de fuite des lémuriens face aux rapaces, et pourrait également expliquer en partie le mythe du Rokh.

Triaenops goodmani

Schéma de l'une des mandibules ayant servi à la description de l'espèce.
Schéma de l'une des mandibules ayant servi à la description de l'espèce.

Triaenops goodmani est une espèce fossile de chauves-souris de la famille des Hipposideridae. Elle est connue seulement par trois mandibules trouvées en 1996 dans la grotte d'Anjohibe, dans le Nord-Ouest de Madagascar. L'espèce est décrite en 2007 par la naturaliste Karen E. Samonds, à partir de ce matériel vieux de 10 000 ans tout au plus (Holocène). L'épithète spécifique est dédiée à Steven M. Goodman, naturaliste américain, pour son travail sur les chauves-souris malgaches. Un morceau d'humérus de chiroptère trouvé sur le même site n'est pas attribué avec certitude à l'espèce et pourrait être celui d'une espèce actuelle, Triaenops menamena.

T. goodmani peut être rapprochée du genre Triaenops ou de Paratriaenops, très proche, par certains caractères dentaires comme la quatrième prémolaire unicuspidée, rappelant une canine, ou par l'espace séparant la cuspide entoconide de l'hypoconulide sur les deux premières molaires. T. goodmani est plus grande que les espèces malgaches actuelles des genres Triaenops et Paratriaenops, et sur la première molaire, la cuspide protoconide est à peine plus grande que l'hypoconide, alors qu'elle est bien plus grande chez les autres espèces.

Philibert Tsiranana

Philibert Tsiranana
Philibert Tsiranana

Philibert Tsiranana (1910?-1978), fut le premier président de Madagascar de 1959 à 1972.

Pendant douze ans, la République de Tsiranana a connu une stabilité institutionnelle qui tranchait face aux troubles politiques qui secouaient l’Afrique francophone à la même époque. Cette particularité participa à la construction de sa popularité, attribuant à Philibert Tsiranana une réputation d'homme d’État remarquable.

En comparaison des autres pays en voie de développement, son bilan est honorable : Madagascar connaissait une démocratie restreinte, et l’économie progressait lentement en suivant la voie d'un socialisme pragmatique. Madagascar se vit ainsi attribuer le surnom d’« Ile heureuse ».

Usé sur le plan physique et politique, la fin de son mandat fut plus mitigée. L'image populaire d'un bienveillant maître d’école qu'il affichait publiquement, dissimulait aussi une grande fermeté, voire un penchant pour l’autoritarisme. Il demeure toutefois une figure politique malgache de premier plan et reste connu dans son pays comme le « Père de l’indépendance ».