Famine russe de 1891-1892

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La famine russe de 1891-1892 est une des famines les plus marquantes qu'a subi la Russie au XIXe siècle. Elle a fait deux millions de morts le long de la Volga, de l'Oural, à la mer Noire.

Elle fut causée par un hiver et un été secs mais eut aussi pour origine la société féodale en voie d'industrialisation, à la forte natalité, à la stratégie économique de l'empire cherchant à soutenir les exportations, et à la crise mondiale.

Il faut également préciser que l'industrialisation des moyens de productions en Russie est quasiment nulle. Le collectivisme domine dans tout le pays. Ainsi, chaque paysan cultive sa terre pour son entourage proche. Ces moyens féodaux ne motivent pas la production à grand échelle.

La production céréalière du pays bien que faible pouvait cependant alimenter suffisamment ces régions. Mais, les exportations n'ont pas été détournées au profit de ces 35 millions d'affamés. Le ministre des Finances Ivan Vichnegradski, malgré la famine, était contre l'interdiction de l'exportation de céréales. Ainsi, environ 10 millions de tonnes de céréales entre 1887 et 1891 sont parties à l'étranger pour soutenir une industrialisation russe faisant défaut. L'opinion publique le considère comme le principal coupable de la famine, car cela est une conséquence de sa politique d'élévation des impôts indirects, forçant les paysans à vendre leurs céréales pour l'exportation. Il démissionnera du ministère pour raison de santé en 1892.

Le gouvernement interdit également à la presse d'employer le mot famine et les pousse à utiliser le terme de mauvaise récolte.

Cependant, encouragée par le gouvernement, « une aide humanitaire » s'organise le 19 novembre 1891. Parmi ces volontaires se trouve Léon Tolstoï. Le futur tsar Nicolas II dirige un comité de soutien tandis que ses parents, le tsar et la tsarine lèvent respectivement cinq à douze millions de roubles. La grand duchesse Élisabeth, la sœur d'Alexandre III, organise une vente de l'artisanat paysan. Les Zemstvas reçurent 150 millions de roubles du gouvernement pour l'achat de nourriture et pour faire un prêt aux paysans capables de rembourser la dette. En février 1892, le gouvernement achète 30 000 chevaux kirghiz pour labourer les champs une fois viables.

La majorité de la population reçoit la farine qui transforme en pain de la famine, un mélange de mousse, de chénopode et d'écorce. Une épidémie de choléra ne se fait pas attendre.

Plus de 35 millions d'affamés et plus de deux millions de mort entre 1891 et 1892 est la conséquence de cette "mauvaise récolte".

« la famine de 1891-1892 révéla la vulnérabilité de la condition paysanne et poussa à la radicalisation de l'opposition libérale et révolutionnaire. » (Larousse in Alexandre III).

Référence