« Domestication des animaux » : différence entre les versions

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La domestication ne doit pas être confondue avec l'[[apprivoisement]]. L'apprivoisement est la modification comportementale conditionnée d'un animal né dans la nature lorsque son évitement naturel des humains est réduit et qu'il accepte la présence des humains, mais la domestication est la modification génétique permanente d'une lignée élevée qui conduit à une prédisposition héréditaire envers les humains<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Edward Price|titre=Principles and Applications of Domestic Animal Behaviour: An Introductory Text|éditeur=Cambridge University Press|date=2008|isbn=9781780640556}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Carlos A.|nom1=Driscoll|prénom2=David W.|nom2=Macdonald|prénom3=Stephen J.|nom3=O'Brien|titre=From wild animals to domestic pets, an evolutionary view of domestication|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=106|numéro=supplement_1|date=2009-06-16|issn=0027-8424|issn2=1091-6490|pmid=19528637|pmcid=PMC2702791|doi=10.1073/pnas.0901586106|lire en ligne=https://pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.0901586106|consulté le=2023-06-25|pages=9971–9978}}</ref><sup>,</sup><ref name=":0" />. Certaines espèces animales, et certains individus au sein de ces espèces, sont de meilleurs candidats à la domestication que d'autres car ils présentent certaines caractéristiques comportementales : (1) la taille et l'organisation de leur structure sociale ; (2) la disponibilité et le degré de sélectivité dans leur choix de partenaires ; (3) la facilité et la rapidité avec lesquelles les parents se lient à leurs petits, et la maturité et la mobilité des petits à la naissance ; (4) le degré de flexibilité dans le régime alimentaire et la tolérance à l'habitat ; et (5) les réponses aux humains et aux nouveaux environnements, y compris les réponses de fuite et la réactivité aux stimuli externes<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Melinda A.|nom1=Zeder|titre=The Domestication of Animals|périodique=Journal of Anthropological Research|volume=68|numéro=2|date=2012-06|issn=0091-7710|issn2=2153-3806|doi=10.3998/jar.0521004.0068.201|lire en ligne=https://www.journals.uchicago.edu/doi/10.3998/jar.0521004.0068.201|consulté le=2023-06-25|pages=161–190}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=E.B. Hale|titre="Domestication and the evolution of behavior". In Hafez, E. S. E. (ed.). The Behavior of Domestic Animals (2nd ed.)|passage=22–42|lieu=London|éditeur=Bailliere, Tindall, and Cassell.|date=1969}}</ref><sup>,</sup><ref name=":3" />.
La domestication ne doit pas être confondue avec l'[[apprivoisement]]. L'apprivoisement est la modification comportementale conditionnée d'un animal né dans la nature lorsque son évitement naturel des humains est réduit et qu'il accepte la présence des humains, mais la domestication est la modification génétique permanente d'une lignée élevée qui conduit à une prédisposition héréditaire envers les humains<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Edward Price|titre=Principles and Applications of Domestic Animal Behaviour: An Introductory Text|éditeur=Cambridge University Press|date=2008|isbn=9781780640556}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Carlos A.|nom1=Driscoll|prénom2=David W.|nom2=Macdonald|prénom3=Stephen J.|nom3=O'Brien|titre=From wild animals to domestic pets, an evolutionary view of domestication|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=106|numéro=supplement_1|date=2009-06-16|issn=0027-8424|issn2=1091-6490|pmid=19528637|pmcid=PMC2702791|doi=10.1073/pnas.0901586106|lire en ligne=https://pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.0901586106|consulté le=2023-06-25|pages=9971–9978}}</ref><sup>,</sup><ref name=":0" />. Certaines espèces animales, et certains individus au sein de ces espèces, sont de meilleurs candidats à la domestication que d'autres car ils présentent certaines caractéristiques comportementales : (1) la taille et l'organisation de leur structure sociale ; (2) la disponibilité et le degré de sélectivité dans leur choix de partenaires ; (3) la facilité et la rapidité avec lesquelles les parents se lient à leurs petits, et la maturité et la mobilité des petits à la naissance ; (4) le degré de flexibilité dans le régime alimentaire et la tolérance à l'habitat ; et (5) les réponses aux humains et aux nouveaux environnements, y compris les réponses de fuite et la réactivité aux stimuli externes<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Melinda A.|nom1=Zeder|titre=The Domestication of Animals|périodique=Journal of Anthropological Research|volume=68|numéro=2|date=2012-06|issn=0091-7710|issn2=2153-3806|doi=10.3998/jar.0521004.0068.201|lire en ligne=https://www.journals.uchicago.edu/doi/10.3998/jar.0521004.0068.201|consulté le=2023-06-25|pages=161–190}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=E.B. Hale|titre="Domestication and the evolution of behavior". In Hafez, E. S. E. (ed.). The Behavior of Domestic Animals (2nd ed.)|passage=22–42|lieu=London|éditeur=Bailliere, Tindall, and Cassell.|date=1969}}</ref><sup>,</sup><ref name=":3" />.


Il est proposé qu'il y ait trois voies principales que la plupart des animaux domestiques ont suivies dans la domestication : (1) les [[Les Commensaux|commensaux]], adaptés à une niche humaine (par exemple, les chiens, les chats, la volaille, éventuellement les porcs) ; (2) animaux recherchés pour la nourriture et autres sous-produits (par exemple, moutons, chèvres, bovins, buffles d'eau, yack, porc, renne, lama, alpaga et dinde) ; et (3) animaux ciblés pour les ressources de trait et non alimentaires (par exemple, cheval, âne, chameau)<ref name=":2" /><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Melinda A.|nom1=Zeder|titre=The Domestication of Animals|périodique=Journal of Anthropological Research|volume=68|numéro=2|date=2012-06|issn=0091-7710|issn2=2153-3806|doi=10.3998/jar.0521004.0068.201|lire en ligne=https://www.journals.uchicago.edu/doi/10.3998/jar.0521004.0068.201|consulté le=2023-06-25|pages=161–190}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Laurent|nom1=Frantz|prénom2=Erik|nom2=Meijaard|prénom3=Jaime|nom3=Gongora|prénom4=James|nom4=Haile|titre=The Evolution of Suidae|périodique=Annual Review of Animal Biosciences|volume=4|numéro=1|date=2016-02-15|issn=2165-8102|issn2=2165-8110|doi=10.1146/annurev-animal-021815-111155|lire en ligne=https://www.annualreviews.org/doi/10.1146/annurev-animal-021815-111155|consulté le=2023-06-25|pages=61–85}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Fiona B.|nom1=Marshall|prénom2=Keith|nom2=Dobney|prénom3=Tim|nom3=Denham|prénom4=José M.|nom4=Capriles|titre=Evaluating the roles of directed breeding and gene flow in animal domestication|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=111|numéro=17|date=2014-04-29|issn=0027-8424|issn2=1091-6490|pmid=24753599|pmcid=PMC4035985|doi=10.1073/pnas.1312984110|lire en ligne=https://pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.1312984110|consulté le=2023-06-25|pages=6153–6158}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Richard|nom1=Blaustein|titre=Unraveling the Mysteries of Animal Domestication|périodique=BioScience|volume=65|numéro=1|date=2015-01-01|issn=1525-3244|issn2=0006-3568|doi=10.1093/biosci/biu201|lire en ligne=http://academic.oup.com/bioscience/article/65/1/7/379444/Unraveling-the-Mysteries-of-Animal|consulté le=2023-06-25|pages=7–13}}</ref>. Le chien a été le premier à être domestiqué<ref name=":4">{{Article|langue=en|prénom1=Greger|nom1=Larson|prénom2=Elinor K.|nom2=Karlsson|prénom3=Angela|nom3=Perri|prénom4=Matthew T.|nom4=Webster|titre=Rethinking dog domestication by integrating genetics, archeology, and biogeography|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=109|numéro=23|date=2012-06-05|issn=0027-8424|issn2=1091-6490|pmid=22615366|pmcid=PMC3384140|doi=10.1073/pnas.1203005109|lire en ligne=https://pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.1203005109|consulté le=2023-06-25|pages=8878–8883}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Angela|nom1=Perri|titre=A wolf in dog's clothing: Initial dog domestication and Pleistocene wolf variation|périodique=Journal of Archaeological Science|volume=68|date=2016-04-01|issn=0305-4403|doi=10.1016/j.jas.2016.02.003|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0305440316000406|consulté le=2023-06-25|pages=1–4}}</ref> et s'est établi dans toute l'Eurasie avant la fin du Pléistocène supérieur, bien avant la culture et avant la domestication d'autres animaux<ref name=":4" />. Contrairement à d'autres espèces domestiques qui ont été principalement sélectionnées pour des traits liés à la production, les chiens ont d'abord été sélectionnés pour leurs comportements. Les données archéologiques et génétiques suggèrent que le flux génétique bidirectionnel à long terme entre les stocks sauvages et domestiques - y compris les ânes, les chevaux, les camélidés du Nouveau et de l'Ancien Monde, les chèvres, les moutons et les porcs - était courant. Une étude a conclu que la sélection humaine pour les traits domestiques a probablement contrecarré l'effet d'homogénéisation du flux génétique des sangliers vers les porcs et créé des îlots de domestication dans le génome. Le même processus peut également s'appliquer à d'autres animaux domestiques. Parmi des animaux les plus couramment domestiqués sont les chats et les chiens.
Il est proposé qu'il y ait trois voies principales que la plupart des animaux domestiques ont suivies dans la domestication : (1) les [[Les Commensaux|commensaux]], adaptés à une niche humaine (par exemple, les chiens, les chats, la volaille, éventuellement les porcs) ; (2) animaux recherchés pour la nourriture et autres sous-produits (par exemple, moutons, chèvres, bovins, buffles d'eau, yack, porc, renne, lama, alpaga et dinde) ; et (3) animaux ciblés pour les ressources de trait et non alimentaires (par exemple, cheval, âne, chameau)<ref name=":2" /><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Melinda A.|nom1=Zeder|titre=The Domestication of Animals|périodique=Journal of Anthropological Research|volume=68|numéro=2|date=2012-06|issn=0091-7710|issn2=2153-3806|doi=10.3998/jar.0521004.0068.201|lire en ligne=https://www.journals.uchicago.edu/doi/10.3998/jar.0521004.0068.201|consulté le=2023-06-25|pages=161–190}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Laurent|nom1=Frantz|prénom2=Erik|nom2=Meijaard|prénom3=Jaime|nom3=Gongora|prénom4=James|nom4=Haile|titre=The Evolution of Suidae|périodique=Annual Review of Animal Biosciences|volume=4|numéro=1|date=2016-02-15|issn=2165-8102|issn2=2165-8110|doi=10.1146/annurev-animal-021815-111155|lire en ligne=https://www.annualreviews.org/doi/10.1146/annurev-animal-021815-111155|consulté le=2023-06-25|pages=61–85}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Fiona B.|nom1=Marshall|prénom2=Keith|nom2=Dobney|prénom3=Tim|nom3=Denham|prénom4=José M.|nom4=Capriles|titre=Evaluating the roles of directed breeding and gene flow in animal domestication|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=111|numéro=17|date=2014-04-29|issn=0027-8424|issn2=1091-6490|pmid=24753599|pmcid=PMC4035985|doi=10.1073/pnas.1312984110|lire en ligne=https://pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.1312984110|consulté le=2023-06-25|pages=6153–6158}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Richard|nom1=Blaustein|titre=Unraveling the Mysteries of Animal Domestication|périodique=BioScience|volume=65|numéro=1|date=2015-01-01|issn=1525-3244|issn2=0006-3568|doi=10.1093/biosci/biu201|lire en ligne=http://academic.oup.com/bioscience/article/65/1/7/379444/Unraveling-the-Mysteries-of-Animal|consulté le=2023-06-25|pages=7–13}}</ref>. Le chien a été le premier à être domestiqué<ref name=":4">{{Article|langue=en|prénom1=Greger|nom1=Larson|prénom2=Elinor K.|nom2=Karlsson|prénom3=Angela|nom3=Perri|prénom4=Matthew T.|nom4=Webster|titre=Rethinking dog domestication by integrating genetics, archeology, and biogeography|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=109|numéro=23|date=2012-06-05|issn=0027-8424|issn2=1091-6490|pmid=22615366|pmcid=PMC3384140|doi=10.1073/pnas.1203005109|lire en ligne=https://pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.1203005109|consulté le=2023-06-25|pages=8878–8883}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Angela|nom1=Perri|titre=A wolf in dog's clothing: Initial dog domestication and Pleistocene wolf variation|périodique=Journal of Archaeological Science|volume=68|date=2016-04-01|issn=0305-4403|doi=10.1016/j.jas.2016.02.003|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0305440316000406|consulté le=2023-06-25|pages=1–4}}</ref> et s'est établi dans toute l'Eurasie avant la fin du Pléistocène supérieur, bien avant la culture et avant la domestication d'autres animaux<ref name=":4" />. Contrairement à d'autres espèces domestiques qui ont été principalement sélectionnées pour des traits liés à la production, les chiens ont d'abord été sélectionnés pour leurs comportements<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Alex|nom1=Cagan|prénom2=Torsten|nom2=Blass|titre=Identification of genomic variants putatively targeted by selection during dog domestication|périodique=BMC Evolutionary Biology|volume=16|numéro=1|date=2016-12|issn=1471-2148|pmid=26754411|pmcid=PMC4710014|doi=10.1186/s12862-015-0579-7|lire en ligne=http://www.biomedcentral.com/1471-2148/16/10|consulté le=2023-06-25}}</ref>. Les données archéologiques et génétiques suggèrent que le flux génétique bidirectionnel à long terme entre les stocks sauvages et domestiques - y compris les ânes, les chevaux, les camélidés du Nouveau et de l'Ancien Monde, les chèvres, les moutons et les porcs - était courant<ref name=":2" /><sup>,</sup><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Fiona B.|nom1=Marshall|prénom2=Keith|nom2=Dobney|prénom3=Tim|nom3=Denham|prénom4=José M.|nom4=Capriles|titre=Evaluating the roles of directed breeding and gene flow in animal domestication|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=111|numéro=17|date=2014-04-29|issn=0027-8424|issn2=1091-6490|pmid=24753599|pmcid=PMC4035985|doi=10.1073/pnas.1312984110|lire en ligne=https://pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.1312984110|consulté le=2023-06-25|pages=6153–6158}}</ref>. Une étude a conclu que la sélection humaine pour les traits domestiques a probablement contrecarré l'effet d'homogénéisation du flux génétique des sangliers vers les porcs et créé des îlots de domestication dans le génome. Le même processus peut également s'appliquer à d'autres animaux domestiques. Parmi des animaux les plus couramment domestiqués sont les chats et les chiens.


== History ==
== History ==

Version du 25 juin 2023 à 19:07

Les chiens et les moutons étaient parmi les premiers animaux à être domestiqués. .

La domestication des animaux est la relation mutuelle entre les animaux non humains et les humains qui ont une influence sur leurs soins et leur reproduction[1].

Charles Darwin a reconnu un petit nombre de traits qui rendaient les espèces domestiquées différentes de leurs ancêtres sauvages. Il a également été le premier à reconnaître la différence entre l'élevage sélectif conscient (c'est-à-dire la sélection artificielle) dans lequel les humains sélectionnent directement les traits désirables, et la sélection inconsciente où les traits évoluent comme un sous-produit de la sélection naturelle ou de la sélection sur d'autres traits[2],[3],[4]. Il existe une différence génétique entre les populations domestiques et sauvages. Il existe également une différence génétique entre les traits de domestication qui, selon les chercheurs, ont été essentiels aux premiers stades de la domestication, et les traits d'amélioration apparus depuis la scission entre les populations sauvages et domestiques[5],[6],[7]. Les traits de domestication sont généralement fixés dans tous les animaux domestiques et ont été sélectionnés lors de l'épisode initial de domestication de cet animal ou de cette plante, alors que les traits d'amélioration ne sont présents que dans une partie des animaux domestiques, bien qu'ils puissent être fixés dans des races individuelles ou des populations régionales[6],[7],[8].

La domestication ne doit pas être confondue avec l'apprivoisement. L'apprivoisement est la modification comportementale conditionnée d'un animal né dans la nature lorsque son évitement naturel des humains est réduit et qu'il accepte la présence des humains, mais la domestication est la modification génétique permanente d'une lignée élevée qui conduit à une prédisposition héréditaire envers les humains[9],[10],[3]. Certaines espèces animales, et certains individus au sein de ces espèces, sont de meilleurs candidats à la domestication que d'autres car ils présentent certaines caractéristiques comportementales : (1) la taille et l'organisation de leur structure sociale ; (2) la disponibilité et le degré de sélectivité dans leur choix de partenaires ; (3) la facilité et la rapidité avec lesquelles les parents se lient à leurs petits, et la maturité et la mobilité des petits à la naissance ; (4) le degré de flexibilité dans le régime alimentaire et la tolérance à l'habitat ; et (5) les réponses aux humains et aux nouveaux environnements, y compris les réponses de fuite et la réactivité aux stimuli externes[11],[12],[9].

Il est proposé qu'il y ait trois voies principales que la plupart des animaux domestiques ont suivies dans la domestication : (1) les commensaux, adaptés à une niche humaine (par exemple, les chiens, les chats, la volaille, éventuellement les porcs) ; (2) animaux recherchés pour la nourriture et autres sous-produits (par exemple, moutons, chèvres, bovins, buffles d'eau, yack, porc, renne, lama, alpaga et dinde) ; et (3) animaux ciblés pour les ressources de trait et non alimentaires (par exemple, cheval, âne, chameau)[7],[13],[14],[15],[16]. Le chien a été le premier à être domestiqué[17],[18] et s'est établi dans toute l'Eurasie avant la fin du Pléistocène supérieur, bien avant la culture et avant la domestication d'autres animaux[17]. Contrairement à d'autres espèces domestiques qui ont été principalement sélectionnées pour des traits liés à la production, les chiens ont d'abord été sélectionnés pour leurs comportements[19]. Les données archéologiques et génétiques suggèrent que le flux génétique bidirectionnel à long terme entre les stocks sauvages et domestiques - y compris les ânes, les chevaux, les camélidés du Nouveau et de l'Ancien Monde, les chèvres, les moutons et les porcs - était courant[7],[20]. Une étude a conclu que la sélection humaine pour les traits domestiques a probablement contrecarré l'effet d'homogénéisation du flux génétique des sangliers vers les porcs et créé des îlots de domestication dans le génome. Le même processus peut également s'appliquer à d'autres animaux domestiques. Parmi des animaux les plus couramment domestiqués sont les chats et les chiens.

History

La domestication des animaux et des plantes a été déclenchée par les changements climatiques et environnementaux qui se sont produits après le pic du dernier maximum glaciaire il y a environ 21 000 ans et qui se poursuivent jusqu'à nos jours. Ces changements ont rendu l'obtention de nourriture difficile. Le premier domestique était le chien domestique (Canis lupus familiaris) d'un ancêtre du loup (Canis lupus) il y a au moins 15 000 ans. Le Dryas jeune qui s'est produit il y a 12 900 ans était une période de froid intense et d'aridité qui a poussé les humains à intensifier leurs stratégies de recherche de nourriture. Au début de l'Holocène, il y a 11 700 ans, des conditions climatiques favorables et l'augmentation des populations humaines ont conduit à la domestication d'animaux et de plantes à petite échelle, ce qui a permis aux humains d'augmenter la nourriture qu'ils obtenaient grâce à la chasse-cueillette.

L'utilisation accrue de l'agriculture et la domestication continue des espèces au cours de la transition néolithique ont marqué le début d'un changement rapide dans l'évolution, l'écologie et la démographie des humains et de nombreuses espèces d'animaux et de plantes. Les zones à agriculture croissante ont subi une urbanisation, développé des populations à plus forte densité, développé des économies et sont devenues des centres de domestication du bétail et des cultures. De telles sociétés agricoles ont émergé à travers l'Eurasie, l'Afrique du Nord et l'Amérique du Sud et centrale.

Dans le Croissant Fertile, il y a 10 000 à 11 000 ans, la zooarchéologie indique que les chèvres, les porcs, les moutons et les bovins taurins ont été les premiers animaux à être domestiqués. Des archéologues travaillant à Chypre ont trouvé un cimetière plus ancien, vieux d'environ 9500 ans, d'un humain adulte avec un squelette de félin. Deux mille ans plus tard, des zébus à bosse ont été domestiqués dans ce qui est aujourd'hui le Baloutchistan au Pakistan. En Asie de l'Est, il y a 8 000 ans, des porcs ont été domestiqués à partir de sangliers génétiquement différents de ceux trouvés dans le Croissant fertile. Le cheval a été domestiqué dans la steppe d'Asie centrale il y a 5 500 ans. Le poulet d'Asie du Sud-Est a été domestiqué il y a 4 000 ans.

  1. (en) Melinda A. Zeder, « Core questions in domestication research », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 112, no 11,‎ , p. 3191–3198 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 25713127, PMCID PMC4371924, DOI 10.1073/pnas.1501711112, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Charles Darwin, The Vacation of Plants and Animals under Domestication, London, John Murray (OCLC 156100686)
  3. a et b (en) Jared Diamond, Guns, Germs and Steel, London, Chatto and Windus, (ISBN 978-0-09-930278-0)
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  5. (en) Kenneth M. Olsen et Jonathan F. Wendel, « A Bountiful Harvest: Genomic Insights into Crop Domestication Phenotypes », Annual Review of Plant Biology, vol. 64, no 1,‎ , p. 47–70 (ISSN 1543-5008 et 1545-2123, DOI 10.1146/annurev-arplant-050312-120048, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b (en) Andrew N. Doust, Lewis Lukens, Kenneth M. Olsen et Margarita Mauro-Herrera, « Beyond the single gene: How epistasis and gene-by-environment effects influence crop domestication », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 111, no 17,‎ , p. 6178–6183 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 24753598, PMCID PMC4035984, DOI 10.1073/pnas.1308940110, lire en ligne, consulté le )
  7. a b c et d (en) Greger Larson et Dorian Q. Fuller, « The Evolution of Animal Domestication », Annual Review of Ecology, Evolution, and Systematics, vol. 45, no 1,‎ , p. 115–136 (ISSN 1543-592X et 1545-2069, DOI 10.1146/annurev-ecolsys-110512-135813, lire en ligne, consulté le )
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