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== Relation avec le Fascisme ==
L'image la plus connue de Winston Churchill reste celle du « Bouledogue anglais », combattant sans relâche les dictateurs fascistes pour finalement les terrasser avec pour fer de lance le National-Socialisme puis après la Seconde Guerre Mondiale, le communisme. Néanmoins, son attitude vis à vis des régimes franquiste et salazariste ne s'est jamais clairement tranché, adoptant une relation pour le moins ambiguë avec chacun, y compris avec celui de Mussolini avant et pendant la guerre. Un tel paradoxe s'expliquerait par le fait que ces régimes du Sud de l'Europe soit avant tout anti-communistes, ne cherchant pas directement à menacer la paix en Europe en déclenchant une guerre de conquête et d'annexion. On retiendra également le fait que ces régimes ne venaient pas contrecarrer les intérêts britanniques d'aucunes sortes.

Le 5 septembre 1923, Churchill écrit une lettre à sa femme dans laquelle il traite Mussolini de salaud, après que ce dernier est fait occuper Fiume<ref>{{Chapitre|titre chapitre=Immigrant Women Speaking for Themselves|titre ouvrage=Contested Voices|éditeur=Palgrave Macmillan|isbn=978-1-137-36350-3|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1057/9781137363503.0012|consulté le=2021-02-18}}</ref>. Pourtant malgré ce jugement, sa relation avec le Duce, qu'il rencontre pour la première fois lors d'un séjour à Rome en Janvier 1927, débute en Janvier 1926, dans son discours adressé à des hauts fonctionnaires du Trésor :

« ''L’Italie est un pays prêt à faire face aux réalités de la reconstruction. Son gouvernement, dirigé avec fermeté par Signor Mussolini, ne se dérobe pas face aux conséquences logiques de la situation économique présente, et il a le courage d’imposer les remèdes financiers nécessaires si l’on veut en effet garantir et stabiliser une reprise nationale'' » <ref>{{Chapitre|titre chapitre=Intervention de Benjamin Constant au Tribunat au sujet du discours de Girardin|titre ouvrage=Discours au Tribunat. De la possibilité d'une constitution républicaine dans un grand pays (1799–1803)|éditeur=De Gruyter Mouton|date=2005-12-31|isbn=978-3-11-092890-7|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1515/9783110928907-020|consulté le=2021-02-18|passage=203–208}}</ref>.

Churchill adopte ainsi une posture de défense « classique » du fascisme en insistant davantage sur son efficacité économique, à un moment où les démocraties traditionnelles se montrent incapables de mettre en place des politiques économiques cohérentes, que sur l'aspect autoritaire et anti-démocratique de ces régimes. Il a par ailleurs tenter de justifier l'existence de tel régimes politiques en arguant du fait que ce sont les meilleurs remparts contre la menace Bolchévique<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Martin Gilbert|titre=Winston S. Churchill. vol. 5: Prophet of Truth, 1922-1939|passage=p. 226.|lieu=Londres|éditeur=Hillsdale College Press|date=1 Janvier 2009}}</ref>.

Au moment de la Guerre Civil Espagnol, sa haine du communisme lui fait dire dans son discours aux Communes du 14 avril 1937 : « ''Je ne prétendrai pas que, si je devais choisir entre le communisme et le nazisme, je choisirais le communisme'' ».<ref>{{Ouvrage|titre=Arms and the Covenant|éditeur=George G. Harrap & Co. Ltd.|date=1938|isbn=978-1-4725-8136-5|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.5040/9781472581365|consulté le=2021-02-18}}</ref> Il faut surtout voir dans cette déclaration une posture de provocation, car juste après avoir parler ainsi, il avança qu’un véritable citoyen Britannique préfèrerait sans doute la mort plutôt que d’accepter de faire un choix « entre le communisme et le nazisme », en insistant sur sur le fait de ne jamais devoir survivre dans un monde gouverné par l’un ou l’autre de ces systèmes.

L'attitude bienveillante de Churchill pour la dictature fasciste établie en 1932 au Portugal, sous le nom d'Estado Nuevo, par Salazar, s'explique probablement pour des raisons stratégiques, car la menace d’une emprise communiste y semblait peu probable, contrairement à l’Espagne où allait éclater la guerre civile. Churchill voit ainsi Salazar présenter deux atouts inestimables. Tout 'abord son manque d’agressivité, qui lui fait dire « ''Bien informé sur tous les sujets qui le touchaient de près ou de loin, Staline était prudent mais pas lent. Il élevait rarement la voix, écoutait attentivement, avait tendance à gribouiller ses feuilles ; c’est le dictateur le plus calme que j’aie jamais rencontré, à l’exception de Salazar'' »<ref>{{Lien web |titre=Facing the Dictators: The Memoirs of Anthony Eden, Earl of Avon |url=http://dx.doi.org/10.1163/2468-1733_shafr_sim120040242 |site=The SHAFR Guide Online |consulté le=2021-02-18}}</ref>.

Ensuite, son autre atour sont les possessions maritimes du Portugal, dont les Açores, une position qu’il était essentiel de conserver pour la Bataille de l’Atlantique. Sa complaisance pour Salazar devait payer, puisque ce dernier allait autoriser à la Grande-Bretagne de prendre appui dans les Açores pendant la guerre, bien que tardivement vers octobre 1943, après que l'Afrikakorps eut été chassés définitivement de l’Afrique du Nord. Il convient cependant de rappeler que rien n'a jamais permet de croire que Churchill se faisait des illusions sur le régime de Salazar ou qu'il aurait eu personnellement de la sympathie pour le dictateur et son régime.

À contrario, comme toujours il su utiliser cette relation pour la faire passer comme une victoire diplomatique, non pas avec le pouvoir fasciste Salazariste, mais bien d'un accord renouvelant l'Alliance anglo-portugaise entre leur deux pays. Ainsi, dans son discours du 12 octobre 1943, il dit que « ''L’annonce que je m’apprête à faire fait suite à la signature d’un Traité entre notre pays et le Portugal en l’an 1373 par sa Majesté le Roi Édouard III, le Roi Ferdinand et la Reine Eléonore de Portugal. […] Cet engagement dure depuis plus de 600 ans et reste sans équivalent dans l’histoire du monde. Permettez-moi de vous faire part de sa dernière application'' »<ref>{{Chapitre|titre chapitre=Onwards to Victory : Speeches in North Africa and the Middle East|titre ouvrage=Onwards to Victory : War Speeches|éditeur=Cassell and Company Ltd|isbn=978-1-4725-8191-4|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.5040/9781472581914.ch-001|consulté le=2021-02-18}}</ref>.

L’attitude de Churchill envers le généralisme Franco était par contre guidée par d’autres considérations historiques. Le détroit de Gibraltar, vital pour la marine de commerce ou de guerre anglaise, dépendait désormais entièrement de la bonne volonté du maitre de l'Espagne, d'où sa principal préoccupation à ce qu'il existât toute forme d'absence d’alliance formelle entre son l'Espagne et les pays de l'Axe. De façon confidentiel, Churchill n'hésita pas à faire acheter avec de l'or britannique la neutralité de l'Espagne, payant plusieurs hauts fonctionnaire de l'armée qui devaient user de leur influence pour convaincre Franco et ses acolytes de rester neutres dans un conflit<ref>{{Article |prénom1=Sophie |nom1=Delaporte |titre=Le corps et la parole des mutilés de la grande guerre |périodique=Guerres mondiales et conflits contemporains |volume=205 |numéro=1 |date=2002 |issn=0984-2292 |issn2=2101-0137 |doi=10.3917/gmcc.205.0005 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/gmcc.205.0005 |consulté le=2021-02-18 |pages=5 }}</ref>.

Cette relation alla même plus loin lorsqu'il fit miroiter aux officiers espagnols la possibilité de s’approprient des territoires au Maroc, au détriment des Français. Il déclare ainsi « ''Je ne vois rien à redire à l’installation des Espagnols dans le Maroc français. Les lettres échangées avec de Gaulle ne nous engagent aucunement à restituer en l’état les territoires de la France, et l’attitude du gouvernement de Vichy, envers nous comme envers de Gaulle, justifie sans nul doute des sentiments plus mitigés pour la France qu’au moment de sa défait'' »<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Martin Gilbert|titre=Winston S. Churchill, vol. 6, Finest Hour, 1939-1941|passage=p. 816.|lieu=London|éditeur=Hillsdale College Press|date=30 Avril 2011|pages totales=1308|isbn=0916308294}}</ref>.

Version du 18 février 2021 à 12:34

Relation avec le Fascisme

L'image la plus connue de Winston Churchill reste celle du « Bouledogue anglais », combattant sans relâche les dictateurs fascistes pour finalement les terrasser avec pour fer de lance le National-Socialisme puis après la Seconde Guerre Mondiale, le communisme. Néanmoins, son attitude vis à vis des régimes franquiste et salazariste ne s'est jamais clairement tranché, adoptant une relation pour le moins ambiguë avec chacun, y compris avec celui de Mussolini avant et pendant la guerre. Un tel paradoxe s'expliquerait par le fait que ces régimes du Sud de l'Europe soit avant tout anti-communistes, ne cherchant pas directement à menacer la paix en Europe en déclenchant une guerre de conquête et d'annexion. On retiendra également le fait que ces régimes ne venaient pas contrecarrer les intérêts britanniques d'aucunes sortes.

Le 5 septembre 1923, Churchill écrit une lettre à sa femme dans laquelle il traite Mussolini de salaud, après que ce dernier est fait occuper Fiume[1]. Pourtant malgré ce jugement, sa relation avec le Duce, qu'il rencontre pour la première fois lors d'un séjour à Rome en Janvier 1927, débute en Janvier 1926, dans son discours adressé à des hauts fonctionnaires du Trésor :

« L’Italie est un pays prêt à faire face aux réalités de la reconstruction. Son gouvernement, dirigé avec fermeté par Signor Mussolini, ne se dérobe pas face aux conséquences logiques de la situation économique présente, et il a le courage d’imposer les remèdes financiers nécessaires si l’on veut en effet garantir et stabiliser une reprise nationale » [2].

Churchill adopte ainsi une posture de défense « classique » du fascisme en insistant davantage sur son efficacité économique, à un moment où les démocraties traditionnelles se montrent incapables de mettre en place des politiques économiques cohérentes, que sur l'aspect autoritaire et anti-démocratique de ces régimes. Il a par ailleurs tenter de justifier l'existence de tel régimes politiques en arguant du fait que ce sont les meilleurs remparts contre la menace Bolchévique[3].

Au moment de la Guerre Civil Espagnol, sa haine du communisme lui fait dire dans son discours aux Communes du 14 avril 1937 : « Je ne prétendrai pas que, si je devais choisir entre le communisme et le nazisme, je choisirais le communisme ».[4] Il faut surtout voir dans cette déclaration une posture de provocation, car juste après avoir parler ainsi, il avança qu’un véritable citoyen Britannique préfèrerait sans doute la mort plutôt que d’accepter de faire un choix « entre le communisme et le nazisme », en insistant sur sur le fait de ne jamais devoir survivre dans un monde gouverné par l’un ou l’autre de ces systèmes.

L'attitude bienveillante de Churchill pour la dictature fasciste établie en 1932 au Portugal, sous le nom d'Estado Nuevo, par Salazar, s'explique probablement pour des raisons stratégiques, car la menace d’une emprise communiste y semblait peu probable, contrairement à l’Espagne où allait éclater la guerre civile. Churchill voit ainsi Salazar présenter deux atouts inestimables. Tout 'abord son manque d’agressivité, qui lui fait dire « Bien informé sur tous les sujets qui le touchaient de près ou de loin, Staline était prudent mais pas lent. Il élevait rarement la voix, écoutait attentivement, avait tendance à gribouiller ses feuilles ; c’est le dictateur le plus calme que j’aie jamais rencontré, à l’exception de Salazar »[5].

Ensuite, son autre atour sont les possessions maritimes du Portugal, dont les Açores, une position qu’il était essentiel de conserver pour la Bataille de l’Atlantique. Sa complaisance pour Salazar devait payer, puisque ce dernier allait autoriser à la Grande-Bretagne de prendre appui dans les Açores pendant la guerre, bien que tardivement vers octobre 1943, après que l'Afrikakorps eut été chassés définitivement de l’Afrique du Nord. Il convient cependant de rappeler que rien n'a jamais permet de croire que Churchill se faisait des illusions sur le régime de Salazar ou qu'il aurait eu personnellement de la sympathie pour le dictateur et son régime.

À contrario, comme toujours il su utiliser cette relation pour la faire passer comme une victoire diplomatique, non pas avec le pouvoir fasciste Salazariste, mais bien d'un accord renouvelant l'Alliance anglo-portugaise entre leur deux pays. Ainsi, dans son discours du 12 octobre 1943, il dit que « L’annonce que je m’apprête à faire fait suite à la signature d’un Traité entre notre pays et le Portugal en l’an 1373 par sa Majesté le Roi Édouard III, le Roi Ferdinand et la Reine Eléonore de Portugal. […] Cet engagement dure depuis plus de 600 ans et reste sans équivalent dans l’histoire du monde. Permettez-moi de vous faire part de sa dernière application »[6].

L’attitude de Churchill envers le généralisme Franco était par contre guidée par d’autres considérations historiques. Le détroit de Gibraltar, vital pour la marine de commerce ou de guerre anglaise, dépendait désormais entièrement de la bonne volonté du maitre de l'Espagne, d'où sa principal préoccupation à ce qu'il existât toute forme d'absence d’alliance formelle entre son l'Espagne et les pays de l'Axe. De façon confidentiel, Churchill n'hésita pas à faire acheter avec de l'or britannique la neutralité de l'Espagne, payant plusieurs hauts fonctionnaire de l'armée qui devaient user de leur influence pour convaincre Franco et ses acolytes de rester neutres dans un conflit[7].

Cette relation alla même plus loin lorsqu'il fit miroiter aux officiers espagnols la possibilité de s’approprient des territoires au Maroc, au détriment des Français. Il déclare ainsi « Je ne vois rien à redire à l’installation des Espagnols dans le Maroc français. Les lettres échangées avec de Gaulle ne nous engagent aucunement à restituer en l’état les territoires de la France, et l’attitude du gouvernement de Vichy, envers nous comme envers de Gaulle, justifie sans nul doute des sentiments plus mitigés pour la France qu’au moment de sa défait »[8].

  1. « Immigrant Women Speaking for Themselves », dans Contested Voices, Palgrave Macmillan (ISBN 978-1-137-36350-3, lire en ligne)
  2. « Intervention de Benjamin Constant au Tribunat au sujet du discours de Girardin », dans Discours au Tribunat. De la possibilité d'une constitution républicaine dans un grand pays (1799–1803), De Gruyter Mouton, (ISBN 978-3-11-092890-7, lire en ligne), p. 203–208
  3. (en) Martin Gilbert, Winston S. Churchill. vol. 5: Prophet of Truth, 1922-1939, Londres, Hillsdale College Press, , p. 226.
  4. Arms and the Covenant, George G. Harrap & Co. Ltd., (ISBN 978-1-4725-8136-5, lire en ligne)
  5. « Facing the Dictators: The Memoirs of Anthony Eden, Earl of Avon », sur The SHAFR Guide Online (consulté le )
  6. « Onwards to Victory : Speeches in North Africa and the Middle East », dans Onwards to Victory : War Speeches, Cassell and Company Ltd (ISBN 978-1-4725-8191-4, lire en ligne)
  7. Sophie Delaporte, « Le corps et la parole des mutilés de la grande guerre », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 205, no 1,‎ , p. 5 (ISSN 0984-2292 et 2101-0137, DOI 10.3917/gmcc.205.0005, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Martin Gilbert, Winston S. Churchill, vol. 6, Finest Hour, 1939-1941, London, Hillsdale College Press, , 1308 p. (ISBN 0916308294), p. 816.