Frédéric Gérard (botaniste)

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Frédéric Gérard
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Frédéric Constantin Gérard (Paris, [1] - Paris, [2]) est un botaniste français, un des premiers penseurs de l'évolution.

Biographie[modifier | modifier le code]

Gérard a été influencé par les idées d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire et Jean-Baptiste Lamarck[3]. Il a été rédacteur en chef du Dictionnaire universel d'histoire naturelle, publié en seize volumes de 1841 à 1849 sous la direction de Charles d'Orbigny, et publie dans Extraits du Dictionnaire universel d'histoire naturelle les articles auxquels il a contribué. En 1845, dans le Dictionnaire, il a inventé l'expression « théorie de l'évolution des êtres organisés »[4]. Dans l'article « Dégénérescence », p. 847, il s'oppose à cette notion : les modifications organiques peuvent aussi être « un passage à une condition meilleure »[5].

L'historien des sciences de Goulven Laurent a fait valoir que Gérard a été le premier à proposer clairement une théorie scientifique de l'évolution (1844-1845), et qu'il a utilisé le terme évolution plutôt que de transformisme[6],[3]. Par évolution, Gérard a fait référence à la transformation des espèces au cours du temps par la pression directe de l'évolution de l'environnement[7]. Charles Darwin avait lu l'article « Géographie zoologique » de Gérard publié dans le Dictionnaire universel d'histoire naturelle en 1845[8] et paru en tiré à part la même année[9] ; Gérard y écrit : « Si j'ai émis une idée qui semble paradoxale, celle de l'antériorité du Singe sur l'Homme, de son ordre de primogeniture, je n'ai pas entendu dire que l'Homme fût un Singe spontanément transformé ; c'est seulement, suivant moi, le chaînon qui, dans l'ordre d'évolution des Mammifères, rattache l'Homme aux groupes inférieurs ; et d'après les principes rigoureux de la loi d'évolution, la manifestation organique appelée Homme a nécessairement dû passer par le plus élevé des Quadrumanes, ce qui le relie à cet ordre, d'une manière étroite et indissoluble. »[10].

Publications (sélection)[modifier | modifier le code]

  • De la description en histoire naturelle, 1844.
  • Extraits du Dictionnaire universel d'histoire naturelle, 1845.
  • De la modification des formes dans les êtres organisés. Réponse à la note lue par M. d'Omalius d'Halloy à l'Académie de Bruxelles dans la séance du sur la succession des êtres vivants, Bruxelles, 1846.
  • « De la finalité : inconciliabilité de cette doctrine avec la philosophie naturelle », dans Revue scientifique et industrielle du Dr Quesneville, , vol. XXIX. p. 355-377.
  • Nouvelle flore usuelle et médicale, ou Histoire et description de tous les végétaux utiles, tant indigènes qu'exotiques, avec leur application à la médecine et à l'horticulture, Paris, siège de l'Association des auteurs et artistes unis, 1853-1856, 6 vol.
  • Études sur les champignons vénéneux. Moyen de les dépouiller de leur principe toxique et de les rendre comestibles, Paris, 1852.
  • Du "Lycoperdon proteus", de ses propriétés anesthésiques, Paris : impr. de Prève, 1853, 4 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Paris, État civil reconstitué, vue 75/101.
  2. Paris, État civil reconstitué, vue 19/51.
  3. a et b Raphaël Bange et Christian Bange 1995.
  4. Pascal Tassy, The Message of Fossils, McGraw-Hill Ryerson, 1993, p. 38
  5. Bénédicte Percheron, « Le corps dégénéré : des textes scientifiques à la littérature française du XIXe siècle », dans Arts et Savoirs, n° 7, 2016, En ligne.
  6. David Cahan, From Natural Philosophy to the Sciences: Writing The History Of Nineteenth-Century Science, University of Chicago Press, 2003, p. 121
  7. Goulven Laurent, Paléontologie et évolution en France de 1800 à 1860: une histoire des idées de Cuvier et Lamarck à Darwin, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1987, p. 13
  8. Frederick Burkhardt, The Correspondence of Charles Darwin: Volume 6; Volumes 1856-1857, Cambridge University Press, 1990, p. 215
  9. En ligne sur Gallica.
  10. Cité dans : Goulven Laurent, « Idées sur l'origine de l'homme en France de 1800 à 1871 entre Lamarck et Darwin », dans Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, nouvelle série, 1989, tome 1, fasc. 3-4, p. 105-129 Lire en ligne.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Raphaël Bange et Christian Bange, « Frédéric Gérard (1806-1857), un disciple de Lamarck et de Geoffroy-Saint-Hilaire, théoricien de l'évolution », dans Bulletin d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie, 1995, n° 1, p. 89-97.
  • Christian Bange, « Le rôle des hybrides végétaux dans l’élaboration de la théorie de l’évolution des formes organiques, de Linné à Frédéric Gérard », dans : J.-M. Exbrayat et J. Flatin, éditeurs, L’évolution biologique : science, histoire ou philosophie ? Actes du colloque organisé en l’honneur du professeur Michel Delsol, Paris, J. Vrin, 1997, p. 466-477.
  • Goulven Laurent, La naissance du transformisme : Lamarck entre Linné et Darwin, Vuibert, 2001.
  • M. Huiban, Frédéric Gérard (1806-1857) Transformisme et républicanisme dans la France des années 1840 et 1850, mémoire de licence, UFR d’histoire, Université Paris I, 2007.

Liens externes[modifier | modifier le code]