Discussion utilisateur:Pierre poliquin

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--Pierre poliquin 30 novembre 2005 à 03:42 (CET)LE CANCER:AU CŒUR DE LA CONSCIENCE DE SOI ET DES CONFLITS PSYCHIQUES[répondre]

                                         Par Pierre Poliquin
                                         PRESENTATION


Il y a presque cent ans , on identifiait précisément un groupe de personnes chez qui le cancer n’avait pas d’emprise. Malgré ce fait étonnant et qui se confirme encore aujourd’hui auprès de populations semblables qui restent à l’abri du cancer, aucune interprétation valable de cette immunité n’a été proposée. Plus encore, ces faits ont suscité peu de curiosité dans la communauté scientifique et médicale. Ce silence à propos d’un mystère étonnant au sujet du cancer tient peut-être à une origine insoupçonnée de cette maladie. Il se pourrait en effet que la dimension psychosomatique ait été grandement sous-estimée, voire ignorée, comme facteur primordial dans le développement du cancer. C’est ce que je vais tenter de démontrer.

                                    « Toutes mes recherches ont été vaines,  
                                       c’est Claude Bernard qui a raison,le 
                                       microbe n’est rien,c’est le terrain qui est tout »
                                      Confession de Pasteur à la fin de sa vie


                                                              INTRODUCTION 


Le fait qu’une personne développe précocement un cancer a toujours été pour moi et pour la plupart des gens un fait mystérieux, incompréhensible et troublant. Je me suis intéressé au cancer un peu par hasard au début. En effet, il y a à peu près dix ans, j’ai lu un livre du Dr. Ian Pearce, médecin britannique, intitulé « :Faire face au cancer »(26) ,dans lequel il mentionnait qu’au début du siècle dernier, on ne retrouvait pas de cancer chez les personnes «  débiles, lunatiques et idiotes » .Cette petite phrase, banale à priori, allait me conduire à une longue et profonde réflexion et recherche auto didactique sur les origines et causes du cancer. Il me faut d’abord préciser que je travaille comme infirmier en psychiatrie à l’Hôpital-Rivière-des-Prairies de Montréal, depuis vingt ans, auprès d’une clientèle de patients déficients intellectuels, autistiques et psychotiques, ceux-là même qu’ au début du siècle on appelait des «  idiots, lunatiques ou débiles ». Je voudrais aussi mentionner les faits suivants :en 1909,un Congrès sur La Folie et le Cancer, tenu en Angleterre, en arrivait à la conclusion que les malades mentaux semblaient immunisés contre le cancer .En 1998, Henri Merle écrivait : «  La schizophrénie est une maladie du psyché qui n’atteint jamais les cancéreux. »Dans son livre, M.Merle (19) mentionne qu’on retrouve une moindre fréquence de cancer chez les schizophrènes et les psychotiques par rapport à la population en général et que les deux maladies, schizophrénie et cancer, ne se retrouvaient que très rarement de façon simultanée. Aussi, en 1998, le Dr Moirot (20) dans le livre : Le cancer apprivoisé, écrivait : « Si le cancéreux pouvait devenir fou, il guérirait du cancer. » Je me suis donc mis à regarder de plus près les diagnostics physiques des patients que je côtoie à chaque jour depuis dix-sept ans et à ce jour ,je n’ai pas rencontré de cas de cancer sauf des cas de tumeurs bénignes (ex : naevi). Malheureusement, le Service des archives de l’HRDP n’est informatisé que depuis dix ans et ne fait pas partie du Fichier des tumeurs du Québec, où l’on y recense tous les cas de cancers de la province de Québec. La moyenne d’âge des patients de l’HRDP est de 40 ans en 2002 et l’Hôpital comptait plus de 400 patients jusqu’à récemment. Pour élargir ma base de recherche, j’ai consulté une dizaine d’études et recherches canadiennes, américaines et européennes sur les maladies et la mortalité chez les handicapés mentaux vivant en institution et dans la communauté. Ces études(2,4,5,6,14,15,16,21,22,27,31,32,33,34) portent sur un nombre de patients variant de 207 à 118,653,d’un âge de 0 à 89 ans et avec des prévalences de 3 à 50 ans.0n y mentionne que ce sont les maladies pulmonaires et cardiaques qui sont les plus présentes chez les patients handicapés mentaux, soit (plus de 50 %) , alors que pour la population en général ce sont les maladies cardiaques et le cancer qui sont surreprésentées. Selon certaines études consultées, chez des patients âgés de 0 à 22 ans(34),0 à 40 ans(31),0 à 60 ans(34),24 à 48 ans(14) et 20 à 94 ans(33),on ne retrouve aucun cas de cancer. Dans d’autres études(4,5,15) on retrouve que l’âge moyen des patients décédés du cancer était de 56.5 ans,62 ans,65 ans,69.9 ans et 71.4 ans respectivement selon les décades. Ailleurs(16,21),on fait mention de cas de cancer chez trois personnes âgées de 60,62 et 70 ans. Une autre étude(32) sur le taux de mortalité, sur une période de 40 ans, fait mention d’un décès sur mille, dû au cancer ,chez des personnes âgées entre 40 et 49 ans, deux cas sur 1000 entre 50 et 59 ans, quatre sur1000 entre 60 et 69 ans,7.5 sur 1000 entre 70 et 79 ans et 29.2/1000 entre 80 et 89 ans. Dans deux autres études(6,27) on a observé quelques cas de cancers chez les handicapés mentaux lourds avant 50-60 ans mais la plupart de ces cas de cancer se retrouvait chez des handicapés mentaux qui présentaient des anomalies congénitales et des maladies génétiques à la naissance ou encore porteurs de syndrome organique (Syndrome de Down’s, Prader-Willi, Cowden, d’Angelman, X-Fragile, sclérose tubéreuse, maladies du système nerveux central, hypothyroïdisme congénital ,etc) dans lesquelles le système immunologique et de défense fait défaut.

Dans la plupart des études consultées, on observe donc une quasi absence de cancer ou de mortalité dûe au cancer chez ces patients avant 50 ans, les premiers cas apparaissant progressivement autour de 50 à 60 ans. Si on compare ces données avec celles de la population en général, la situation est très différente telles qu’en témoignent les statistiques canadiennes de 1998 sur le cancer ,comme l’indique le Tableau I.










                                  TABLEAU I

Incidence du cancer et taux de mortalité dû au cancer en fonction de l’âge pour la population normale.

Age 0-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79 Incidence du cancer (n/100,000) 16 40 92 232 568 1250 2116

Taux de Mortalité du au cancer 2.5 6 18 100 525 615 1130 (n/100,000)





Dans la population normale,on constate donc qu’entre 0 et 50 ans, l’incidence varie de 16 à 232/100,000 et le taux de mortalité varie de 2.5 à 100/100,000 tandis que chez les handicapés mentaux, l’incidence et le taux de mortalité sont à peu près nuls avant 50 ans .Chez ces derniers, après 50 ans, la courbe apparaît et augmente progressivement avec l’âge pour se rapprocher de la courbe d’incidence et de mortalité du cancer de la population en général.( Figure I).Mais pourquoi donc cette différence entre les handicapés mentaux et la population normale, au niveau du cancer précoce ?










                                     PARTIE 1  

PREMIERE HYPOTHESE :L`IINCONSCIENCE DE SOI IMMUNISE CONTRE LE CANCER Devant ces statistiques, je me suis demandé ce qui pourrait bien différencier la population des handicapés mentaux et la population normale. Les études de Paquet(23,24,25) et Dumesnil(8,9) sur le développement humain qui ont intégré la contribution de Jean Piaget , m’ont permis de formuler une hypothèse originale sur la mystérieuse protection offerte contre le cancer à certaines catégories de personnes. Arrivé à ce stade, il est important que je précise les niveaux du déficit intellectuel, selon le DSM-IV(1) que l’on retrouve chez les handicapés mentaux, soit : retard mental léger, niveau de QI de 50-55 à 70 317.0 retard mental moyen ou modéré, QI de35-40 à 50-55 318.0 retard mental grave ou sévère, QI de 20-25 à 35-40 318.1 retard mental profond, QI inférieur à 20-25 318.2 retard mental, sévérité non spécifié 319 Pour la plupart des études et recherches que j’ai consultées, concernant les handicapées mentaux, on spécifiait comme données de base, le niveau de retard mental de la clientèle étudiée ; ainsi, le niveau de retard mental des patients étudiées étaient à plus de 85 % des cas, des niveaux de retard mental allant de modéré ,sévère et profond. Maintenant ,si on met en parallèle le retard mental versus l’âge mental, cela correspond à : Retard mental Age mental


Profond 0 à 33 mois Sévère 34 à 59 mois Modéré 60 à 86 mois Léger 87 à 113 mois

Donc, pour la plupart des patients handicapés mentaux étudiés, leur âge mental variait entre 0 et 84 mois. Or selon les études de Piaget, réexaminées par Paquet(1988) et Dumesnil ( 1993),la période de 0 à 6-7 ans(72-84 mois d’âge mental) du développement psychique correspond à une période où l’inconscience de soi prédomine.

Dans un premier temps ,je devrai longuement citer ces auteurs pour bien situer le phénomène d’inconscience de soi.

Selon Piaget d’abord (28-29) :

Citons Piaget (1945) : « L’égocentrisme est donc d’une part, primat de la satisfaction sur la constatation objective(d’où le caractère de la pensée initiale de l’enfant qui reste à mi-chemin entre le jeu et l’adaptation) et, d’autre part, déformation du réel en fonction de l’action et du point de vue propre. Dans les deux cas, il est naturellement inconscient de lui-même, étant essentiellement indissociation du subjectif et de l’objectif(p.300,note 1)



Paquet (23-24-25) apporte une interprétation particulière du phénomène de l’amnésie infantile,c’est à dire l’oubli systématique de toute la petite enfance.

« Ainsi, par exemple l’amnésie de la première enfance s’expliquerait par l’absence de représentation du moi avant six ans. N’ayant pas la structure cognitive pour lui permettre de mettre de la distance entre l’expérience actuelle vécue subjectivement et la constatation objective subséquente de ce vécu ,l’enfant serait constamment poussé en avant d’un vécu subjectif à un autre, donc sans capacité de se souvenir. Le moi conscient n’existerait véritablement qu’après six ans.

Piaget a mis en évidence que le mode de pensée de l’enfant de moins de sept ans est essentiellement égocentrique, subjectif et inconscient de lui-même. Avant cette âge, qui correspond à l’âge de raison ou à l’accès à la pensée objective, l’enfant vit dans une sorte d’adualisme, sans frontière précise entre lui et le monde extérieur ,sans distance non plus par rapport à lui-même. C’est selon Paquet(1990) ,ce qui explique l’amnésie de la première enfance, car le petit enfant est constamment dans l’action et sa pensée est elle-même uniquement une action intériorisée et non une réflexion sur le réel. Ainsi, à cette époque, on n’a pas la structure mentale qui permet de réfléchir à son propre vécu (introspection).L’enfant est ainsi constamment poussé en avant d’un vécu à un autre, sans qu’il puisse s’attarder au précédent. C’est peut-être aussi pourquoi les chagrins durent si peu durant l’enfance, une joie repoussant une peine dans l’ombre, et l’humeur passant rapidement d’un état à un autre. L’enfant de moins de sept ans diffère essentiellement de l’enfant plus âgé et de l’adulte en étant dans une sorte d’adualisme cognitif et affectif avec la réalité. Pour lui, les êtres et les choses font partie de lui :ils n’existent pas en soi de façon indépendante de son point de vue (les notions piagétiennes d’animisme, d’artificialisme et d’égocentrisme témoignent de l’indissociation prolongée entre l’enfant et son univers (Piaget,1945).Il est véritablement le centre du monde autour duquel tout gravite et sans conscience de lui-même, comme dans la psychose et totalement dépendant des autres, qui tournés vers l’individu, sont nécessaires à sa survie. Une approche structurale du développement permet d’affirmer que l’enfant de moins de sept ans n’a pas de moi parce qu’il est inconscient de lui-même et non conscient que le monde est autre que lui. Nous avons vu que la caractéristique principale de l’enfant d’âge préscolaire était qu’il vivait une convergence égocentrique entre l’affect et l’intellect dans une ignorance absolue de son état. Le jeune enfant est tout entier dans l’action (motrice ou intériorisée) indissocié du monde extérieur :pour lui, son monde restreint est le monde. En fait, l’enfant ressent et vit les joies, les peines et les colères de façon immédiate (par opposition à médiate) sans savoir qu’il est joyeux, triste ou colérique. Car pour parler de « relations » ,il faut que l’enfant soit en mesure de considérer l’autre vraiment comme un objet, c’est à dire comme un alter ego, un être affectivement distinct de soi et ayant une existence propre, ce qui n’est possible qu’à partir de l’âge de sept ans. L’enfant n’atteint le stade objectal qu’à l’âge de raison (sept ans) ,quand il acquiert la capacité intellectuelle d’objectivité et de distance à l’égard de la réalité extérieure et de soi .Cela correspond également à la séparation entre l’inconscience et la conscience de soi, entre la pensée égocentrique et la pensée objective (Piaget,1945). Il serait abusif ,au sens strict de parler d’un moi avant l’âge de six ans, avant qu’il n’y ait un sujet véritable capable de se prendre lui-même comme objet. Avant ce stade, les objets sont investis comme indissociés du moi . Pendant l’enfance ,l’amnésie est globale et concerne à la fois l’affect et le contenu cognitif et convergent vers un même égocentrisme cognitif et affectif. Les psychotiques et les handicapés mentaux n’ayant pas atteint l’âge de raison sont donc anormaux, ayant les uns ,les autres constamment besoin d’un moi extérieur pour contrôler leur conduite. La psychose correspond en réalité à une astructuration comme la période de la petite enfance et la déficience mentale inférieure à légère. L’inconscience de soi est commune aux astructurations que sont la psychose, la maladie mentale et la petite enfance. »

Selon Dumesnil (8-9) :

« Avant six ou sept ans, le parent intérieur n’est pas une donnée vraiment significative. Avant, l’enfant est plutôt le jouet de ses impulsions et à ce stade, il y a très peu de dialogues intérieurs et ses expériences ne sont soumises à aucune analyse, autant sur le plan affectif que cognitif. Ils seront incapables de mettre leur expérience en perspective de façon à pouvoir l’objectiver. Ils perçoivent les choses de façon égocentrique, à partir de ce que leurs sens disent et de ce que leurs besoins commandent. Ainsi chez l’enfant de trois ans, le parent intérieur est inexistant ;chez celui de huit ans, il se manifeste mais encore timidement. L’enfant en développement n’apprend pas la conscience de soi, il doit s’arracher à l’inconscience. L’état naturel de l’enfant est l’inconscience qui se caractérise principalement par l’absence de recul face à ce qui est vécu. La personne déficiente mentale se caractérise par son inaptitude à voir la réalité au-delà de ce que ses sens lui suggèrent car la mise en action d’une fonction mentale à laquelle elle n’a pas accès, au cours d’un développement cérébral normal,lui fait défaut. Au moins jusqu’à quatre ou cinq ans, le niveau d’organisation du moi est insuffisant pour permettre à l’enfant d’avoir une action efficace sur le soi, ce qui explique que durant cette période, l’enfant même s’il est de plus en plus conscient de la réalité qui l’entoure, demeure à peu près totalement inconscient de lui-même et cela rend compte aussi du phénomène de l’amnésie infantile. »


Ainsi les handicapés mentaux et les psychotiques dont il s’agit ici et la période de la petite enfance se situent dans le registre de l’inconscience de soi .Ils n’ont pas encore atteint l’âge de raison puisque la conscience de soi ne débute qu’à un âge mental de 6-7 ans. De ces réflexions et des statistiques sur l’absence de cancer chez les handicapés mentaux de moins de cinquante ans,on pourrait faire l’hypothèse que c’est l’inconscience de soi qui offrirait une protection commune contre le cancer car l’absence de témoin intérieur des expériences propres est le facteur qui différencie essentiellement les handicapés mentaux de la population en général.L’apparition tardive ,dans la cinquantaine,des premiers cas de cancer chez les handicapés mentaux,suggère qu’il s’agirait de cancers reliés au processus de vieillissement et à la régression du système immunitaire et de défense de l’individu,tels qu’on les retrouve dans la population normale.Après cinquante ans ,l’incidence du cancer chez les gens normaux augmente de façon significative,cela étant plus imputable au processus de dégénérescence de tout le système physiologique de la personne.Ainsi avec l’âge et le vieillissement ,les deux groupes se rejoignent peu à peu au niveau de l’incidence du cancer.


Le Congrès sur la Folie et le Cancer de 1909 en Angleterre avait vu juste et lorsque le Dr.Moirot déclarait : « Si le cancéreux pouvait devenir fou, il guérirait du cancer » (Henri Merle,1998),énoncé que l’on pourrait plus justement reformuler ainsi :« :Si le cancéreux pouvait devenir inconscient de soi, il guérirait du cancer. »



                        DEUXIEME HYPOTHESE :LE CANCER,AU CŒUR DES       CONFLITS PSYCHIQUES      
                       Mais avant la cinquantaine, à quoi donc pourrait être relié le      
                       cancer chez les gens normaux ?

Si l’absence de conscience de soi était la pierre angulaire de ce qui explique l’absence de cancer chez les handicapés mentaux avant la cinquantaine ,qu’est-ce qui fait qu’un adulte « normal » (84 mois et plus d’âge mental ) conscient de lui –même puisse développer un cancer à un âge précoce ? Cette question, je dois l’avouer, m’a obsédé et intrigué longtemps. J’avais déjà lu plusieurs auteurs et chercheurs, dont Baltrush, Cunningham, Le Shan, Simonton, Grossarth-Maticek qui ont écrit que les personnes atteintes de cancer avaient subi la perte d’une personne ou d’un objet aimé(perte d’objet d’amour) ou encore vécu un choc émotionnel ou un événement stressant ayant pu induire un conflit sur le plan psychologique ,faisant du cancer une maladie psychosomatique. Ils parlent aussi de facteurs psychologiques associés au cancer et de traits de personnalités spécifiques chez les personnes atteintes du cancer. Mais les handicapés mentaux, les psychotiques et les enfants(période de la petite enfance) vivent pourtant eux aussi des stress variés, des pertes et chocs sur le plan affectif et émotif et ne développent pas pour autant de cancer . Ainsi, lorsqu’un handicapé mental(absence de conscience de soi) vit un choc émotif ou une perte significative, compte tenu qu’il est en réaction au monde extérieur (rf.Piaget,Paquet et Dumesnil déjà cités) et qu’il n’y a pas de présence de témoin ou parent intérieur chez-lui, il n’a donc pas de recul par rapport à ce qui est vécu : il se borne à réagir, sans conscience de son expérience du moment. Il n’est pas tiraillé ou déchiré intérieurement entre l’épreuve et la contrainte de l’affronter.Il réagit sur le mode action-réaction en n’étant pas dissocié de l’expérience vécue,sans capacité de se regarder être ni d’être conscient de ses expériences. Comparons maintenant cette condition avec celle des gens normaux (présence de la conscience de soi) qui vivent un choc, un stress ou une perte sur le plan émotif. Ces personnes pourront être tiraillées entre deux réalités internes dans ces circonstances, soit celle de l’expérience vécue ou de l’épreuve de la réalité(perte d’une personne, objet, rôle ,fonction, etc) et la contrainte d’avoir à l’affronter ,d’être fort et à la hauteur pour faire face à cette perte.Si ce tiraillement entre ces deux réalités qui s’affrontent à l’intérieur persiste ,il peut éventuellement conduire à un cancer ou une maladie psychosomatique, en affaiblissant le système immunitaire (infection, cancer) ou en le faisant surréagir (urticaire, psoriasis, arthrite, rhumatoide).Ce type de conflit intérieur non résolu est réservé aux gens conscients de soi. Je vais donner ici un exemple concret pour illustrer la mise en place d’un conflit psychique pouvant conduire à un cancer. Une femme perd son enfant dans un accident (soit l’expérience vécue) et elle doit affronter cette douloureuse réalité (soit la contrainte d’avoir à faire face à cette perte ).Cet enfant était très important et significatif dans sa vie et elle l’avait investi comme une partie d’elle-même. Elle doit maintenant faire le deuil de cet enfant (perte d’une partie d’elle-même sur le plan affectif) affronter cette réalité et l’assumer avec le temps .Si,compte tenu de ses ressources psychologiques, elle n’est pas assez forte pour la surmonter,elle n’arrivera pas à traverser cette épreuve et à s’adapter, la perte de cet enfant étant trop importante. Elle sera ainsi prisonnière de ces deux exigences intérieures qui vont continuer à s’affronter en elle (tiraillement). C’est un tel conflit psychique permanent qui peut éventuellement conduire à un cancer.


.




Les différents types de tourments et de conflits psychologiques seraient impossibles chez un handicapé mental, un psychotique ou un jeune enfant tandis que chez une personne consciente de soi ,une perte ou un traumatisme sur le plan affectif ou émotif peut induire un tiraillement chez la personne qui ,si elle n’a pas les ressources pour y faire face, peut conduire à mettre en place et élaborer un conflit psychique.La persistance du conflit peut éventuellement amener à développer un cancer par voie psychosomatique, en abaissant et court-circuitant (stand-by) le système de défense-immunitaire de la personne.

Ce ne sont donc pas, à priori, les stress ou les chocs émotifs qui seraient en cause directement dans l’apparition d’un cancer puisque les handicapés mentaux qui en vivent échappent au cancer, mais plutôt le tiraillement et la bataille à l’ intérieur de la personne et le conflit interne qui va en découler éventuellement qui pourra miner les défenses d’une personne et ainsi développer un cancer. La présence de la conscience de soi serait ainsi le facteur nécessaire au développement d’un cancer tandis que la présence d’un choc émotif serait un facteur secondaire. . A l’inverse, l’absence de conscience de soi(le moi) pourrait expliquer pourquoi l’on retrouve si peu de cas de cancer chez les schizophrènes (psychose post-pubertaire) justement parce qu’au niveau de la structure psychique de ces personnes, le moi est très faible ,peu présent et souvent peu fonctionnel, car ils peuvent être des mois, voire des années sur un mode paranoïde ou dépressif, et par conséquent, très peu conscients de soi et même parfois, pas du tout et donc pas en mesure d’élaborer des conflits psychiques pendant des périodes de temps prolongées ,ce qui les protégerait du cancer et autres maladies psychosomatiques ,au cours d’une bonne partie de leur vie. Chez les gens normaux, si on exclut la période de la petite enfance et la période de plus de cinquante ans, le cancer serait une maladie d’origine psychosomatique. J’irais même plus loin :quand une maladie ou une pathologie est absente ou quasi inexistante chez les handicapés mentaux et en tenant compte des mêmes paramètres chronologiques ci-dessus, cette maladie pourrait être reconnue comme une maladie d’origine psychosomatique d’abord et avant tout. A cet égard, seraient probablement à considérer la maladie de Lou-Gerig, la sclérose en plaques, la maladie de Crohn,la maladie de Parkinson, l’arthrite rhumatoide, la fibromyalgie puisque ces maladies ne se retrouvent pas chez les handicapés mentaux.

Selon mes hypothèses, le cancer n’est pas non plus héréditaire ou génétique(sauf que pour de rares cancers comme le rétinoblastome, la tumeur de Wilms et le cancer médullaire de la thyroïde) mais plutôt relié premièrement à la présence de la conscience de soi,ensuite à la présence d’un choc émotif ,troisièmement, à la mise en place d’un tiraillement interne ou conflit psychique et quatrièmement aux conditions et habitudes de vie de l’individu, telles la consommation d’alcool, le tabagisme, l’alimentation, l’environnement, etc.Ces conditions sont des facteurs secondaires qui vont agir non comme des déclencheurs mais comme des facteurs préjudiciables en ayant fragilisé et rendu plus vulnérable le terrain (le corps) ou une partie du corps(organe) de la personne .Ces facteurs externes auront une plus grande influence et importance avec le temps davantage encore à partir de la cinquantaine.

Ainsi, un gros fumeur qui vit un conflit psychique relié à une perte significative(ex :décès de sa conjointe) verra son système immunitaire (système de défense de l’organisme) être inhibé ou mis en veilleuse (stand-by) par le dit conflit, via le processus de psychosomatisation, c.a.d, le psychisme qui agit sur le corps. ;il aura éventuellement plus de probabilités de développer un cancer du poumon car ses poumons, étant déjà fragilisés et affaiblis sur le plan physiologique par des années de consommation de tabac(facteur préjudiciable) seront devenu un organe de prédilection pour le développement des cellules cancéreuses. A mon avis, le site du cancer en regard des habitudes de vie ne serait pas un absolu. La cigarette, par exemple, à un âge précoce( de +-7 à +-50 ans) ne serait pas un facteur déclencheur ou primaire du cancer mais bien plus un facteur aggravant, catalyseur et secondaire dans le processus de développement d’un cancer du poumon. Le conflit psychique étant le facteur et l’élément déclencheur et primaire de l’effondrement du système immunitaire et, par conséquent, du développement d’un cancer, le psychisme(émotions) agissant et interférant sur le corps(système immunitaire) ,le cancer quand il survient à un âge précoce serait, à priori, d’origine psychosomatique. Pour représenter cette assertion, on pourrait dire que si la ville de Montréal comptait trois millions d’habitants,composés uniquement d’ handicapés mentaux ou de schizophrènes fumeurs ou non-fumeurs ,on ne verrait apparaître les premiers cas de cancers que vers le début de la cinquantaine . En France où il y a plus de cancer au nord qu’au sud, ce n’est pas parce que les gens du sud ont moins de pertes ou chocs émotifs ou vivent moins de conflits psychiques mais bien plus parce que les habitudes et les conditions de vie des gens du nord de la France sont différentes.A cause de l’industrialisation et des habitudes de vie de ces gens, soit une plus grande consommation de tabac et d’alcool, le terrain (corps) de ces gens est plus fragilisé, altéré et vulnérable et donc plus sensible à un effondrement du système immunitaire imputable à un conflit psychique. Donc, à un âge précoce, soit entre plus ou moins 7-8 ans et plus ou moins 50 ans, le tabac ou les autres facteurs externes(alcool, pollution, alimentation, etc) sont des facteurs secondaires au développement d’un cancer, le conflit psychique étant le facteur primaire et déclencheur .Après la cinquantaine, les facteurs externes seraient avec le vieillissement de la personne, des facteurs aussi important que le conflit psychique dans le déclenchement et le développement d’un cancer en devenant, plus l’âge avance, des facteurs primaires et prédominants. La figure 4 illustre notre propos. Ainsi, un cancer chez une personne de 20-30 ans, serait probablement un cancer d’origine psychosomatique ; mais autour de 50-60 ans ,un cancer peut aussi bien être imputable à un conflit psychique qu’au processus de vieillissement et des habitudes de vie ;à 80-90 ans, le cancer a beaucoup plus de probabilités d’être relié au processus du vieillissement et aux habitudes de vie qu’à un conflit psychique.(Figure 2 et 4) Le cancer ne serait pas le fruit du hasard mais il serait relié à un processus psychologique dynamique (psychosomatisation) qui a son modus operendi et sa logique dans la première moitié de la vie. Dans la seconde moitié de la vie, se surajoutent et superposent, les facteurs du vieillissement, et des habitudes de vie qui vont augmenter les risques de développer un cancer. Il ne faudrait donc pas se surprendre d’apprendre qu’une personne qui, à un âge précoce(entre +- 7-8 ans et +- 50 ans) a vécu une perte ou stress important(perte d’un conjoint, enfant, travail, etc) a pu développer un cancer par la suite. Au niveau de la pratique médicale, ma deuxième hypothèse suggère qu’un médecin dont le patient l’informe qu’il a vécu récemment une perte significative devrait toujours avoir en tête un conflit psychique éventuel pouvant déboucher sur un cancer ou une autre maladie psychosomatique et selon le cas (l’âge, les habitudes de vie, les antécédents et l’histoire du patient) décider de la référer en psychothérapie et/ou à un groupe de support et d’entraide. De plus, le médecin de famille devrait être très vigilant et sensible à toutes manifestations ou symptômes ultérieurs dont se plaindrait son patient dans les semaines, mois et années à venir et s’assurer du suivi de ce patient à ce niveau. Par exemple, une femme perd son enfant dans un accident et quelques mois après elle informe son médecin de douleurs au niveau des seins. Son médecin devrait alors penser à faire le lien avec un possible début de cancer du sein et demander des examens en conséquence pour confirmer ou infirmer cette possibilité et s’il s’avère que c’est bien un cancer, il devrait ,parallèlement aux traitements classiques (chimiothérapie, radiothérapie et/ou chirurgie) la référer en psychothérapie ou à un groupe d’entraide et de support. Même les soignants et intervenants auprès des personnes atteintes d’un cancer, devraient modifier leur approche et interventions auprès de ces personnes, compte tenu de la dimension psychologique et psychosomatique probable de cette maladie. D’ailleurs, à cet égard des études cliniques ont démontré que le taux de guérison et de survie de patientes atteintes de cancer du sein ont été améliorées chez celles qui avaient suivi une psychothérapie et/ou participé à un groupe de support et d’entraide(3,7,10). Cela va aussi dans le sens de mon hypothèse ;en effet, lorsqu’une personne va en thérapie et/ou participe à un groupe d’écoute et de support ,elle se trouve à travailler sur elle-même et à prendre conscience petit à petit de ses émotions et de ce qui la tiraille et déchire à l’intérieur d’elle(conflit) et cela va l’amener, avec le temps, à être plus consciente d’elle même et ainsi pouvoir éventuellement résoudre et se dégager du conflit psychique à l’origine de son cancer ou d’une autre maladie psychosomatique et ainsi pouvoir mieux s’en sortir, voire en guérir. Maintenant, il reste à se demander, pourquoi certaines personnes, développent un cancer et d’autres pas,en ayant pourtant des conditions et habitudes de vie similaires. C’est là le sujet de ma troisième hypothèse.


             TROISIEME HYPOTHESE :LE CANCER EST RELIE AU TYPE DE PERSONNALITE

Mais pourquoi donc une personne plus qu’une autre développera un cancer ?. Par exemple, à Hiroshima, au Japon,en 1945 certains ont eu des cancers et d’autres pas et pourtant tous étaient à la même distance de l’épicentre de l’explosion de la bombe(18).Pourquoi un ouvrier qui respire la poussière d’amiante pendant des années sera t-il atteint d’un cancer,alors que son compagnon ne le sera pas ? Pourquoi un gros fumeur sera t’il atteint d’un cancer du poumon à quarante ans,alors qu’un autre fumeur aussi invétéré atteindra paisiblement l’âge de quatre-vingt-ans ? Comme je le mentionnais dans la deuxième section, plusieurs auteurs ont écrit que l’apparition et le développement du cancer est influencé par la personnalité du sujet. Ils parlent aussi de traits de personnalité spécifiques chez les personnes atteintes d’un cancer. Mais aucune théorie ne fait le lien directement entre le cancer et le type de personnalité d’une personne. A ce moment, je me suis rappelé avoir lu un texte de M.André Paquet, psychologue à l’HRDP publié dans la Revue québécoise de psychologie en 1989.Dans son texte, il écrivait :

« La normalité psychologique se situe entre deux paliers, soit le narcissisme (inconscience de soi commune aux astructurations que sont la psychose, la maladie mentale et la petite enfance) et la maturité (absence de narcissisme inconscient)…Les degrés de normalité varient selon un continuum inconscience-conscience qui progresse comme un long escalier entre ces deux paliers. S’il y a une différence énorme entre les individus sur les premières marches de l’escalier (cas limites) et ceux qui n’ont que quelques enjambés à faire pour atteindre le palier de la maturité, ils ont en commun d’être tous dans l’escalier et de faire partie de l’univers de l’incomplétude du Moi…Nous avons choisi l’analogie avec un escalier pour bien montrer que la force du Moi des individus est très variable…Nous croyons que les personnalités décrites par la psychanalyse, selon les grandes catégories(type oral, anal, uréthral, phallique, génital) traduisent des degrés de conscience non-interchangeables plutôt que de simples fixations…Ainsi, une personnalité phallique a un degré de conscience supérieur à celui d’une personnalité anale et cette dernière surpasse les possibilités de jugement d’une personnalité orale…et que chaque catégorie représente l’arrêt du développement affectif de l’enfant à l’époque où ses défenses contre l’angoisse de la séparation ont dû être mobilisées, lui bloquant ainsi l’accès aux étapes relationnelles ultérieures…Il en irait ainsi pour les diverses personnalités hiérarchisées, selon leur niveau de conscience-inconscience déterminé par la précocité des mesures défensives nécessaires durant la petite enfance ».

C’est donc à partir de l’articulation de ces principaux concepts tracés par M.Paquet que j’ai déduit ma troisième hypothèse, soit le lien entre le cancer et les types de personnalités. Ainsi, les personnalités qui sont inconscientes de soi(psychose, maladie mentale et petite enfance) sont au bas de l’escalier et ne développent pas de cancer(sauf à un âge avancé)comme le démontrent les études, citées dans la section 1.A la deuxième marche de l’escalier, on retrouve : « les personnes investies sur un mode pulsionnel(non-narcissiques) soient les délinquants, les pervers, et les personnes peu ou pas investies, même narcissiquement,soient les personnes carencées,immatures,dépendantes,agressives,hyperactives, déstructrices,toutes celles qui ne font pas l’expérience de conflits internes (8).Chez ces personnes, on ne devrait pas retrouver non plus de cas de cancer, ces personnes étant plus sur le mode de l’agir(acting-out) auto ou hétéro-agressif et n’étant pas en mesure d’élaborer un conflit psychique .A la troisième marche, se retrouvent les psychoses post-pubertaires, les schizophrènes, ceux dont le moi n’est pas suffisamment développé et peu souvent opérant(rf. périodes de délire, d’hallucinations, de désorganisation, de dépressions sévères, de perte de contact avec la réalité, d’automutilation) ;on devrait donc retrouver que très rarement de cancer chez ces personnes. Sur la quatrième marche, on trouve les personnalités limites(borderline) et à ce niveau, on devrait voir se pointer quelques cas de cancers. A la cinquième marche du continuum inconscience-conscience de soi, se retrouvent les personnalités orales, déjà davantage conscientes de soi et donc plus susceptibles de développer des cancers car pas encore suffisamment consciente de soi pour pouvoir résoudre un conflit psychique qui se présenterait. Poursuivant la montée de l’escalier ,sur la sixième marche, on retrouve les personnalités anales et phalliques, qui sont plus conscientes de soi encore et aussi en même temps, un peu plus en mesure de pouvoir faire face et de résoudre un éventuel conflit psychique et par le fait-même, de développer un peu moins de cancers et/ou de maladies psychosomatiques. A la septième marche, la personnalité de type génitale qui est plus évoluée et plus consciente de soi ;à ce niveau, on devrait retrouver moins de cas de cancer car ces personnes sont assez conscientes d’elles pour ne pas élaborer de conflit psychique et quand c’est le cas, capables de pouvoir s’en libérer et de le résoudre plus facilement, évitant par le fait même le processus de cancérisation ou de psychosomatisation,relié à un conflit psychique permanent. A la huitième marche de l’escalier, tout en haut, se trouve la personnalité mature ou réaliste, soit la personnalité la plus consciente de soi ;ce type de personnalité dont le développement affectif est optimal ne devrait pas avoir de cancer, sinon qu’à un âge avancé seulement et qui est plus relié au processus de vieillissement dans ce cas. Les deux dernières personnalités(génitale et réaliste) sont les moins fréquentes dans la population. Il faut préciser ici que le type de personnalité d’une personne dépend largement de la structure familiale de sa petite enfance. Ainsi, plus un enfant aura été investi objectalement, c.a.d. selon ses propres besoins et non selon ses caprices ou ceux de ses parents, plus grande sera la force de son moi et plus il sera conscient de soi et moins il sera touché par le cancer, les maladies psychosomatiques et les maladies mentales. Dans son livre : « Parents responsables, enfant équilibré », M.François Dumesnil, docteur en psychologie, explique et vulgarise très bien ce qu’est le développement objectal de l’enfant versus le développement narcissisque, lesquels développements vont déterminer et fixer le type de personnalité ultérieur d’une personne. Ainsi, d’un bout à l’autre du continuum inconscience-conscience, on retrouverait une protection contre le cancer, soit au début, chez les personnes inconscientes de soi, qui n’ont pas la structure psychique pour élaborer un conflit psychique, et à l’autre bout,chez les personnalités réalistes ou matures, très conscientes de soi et qui ont la capacité psychologique d’éviter ou de résoudre un conflit psychique, s’il y a lieu, et par là même de ne pas développer précocement(c’est -à -dire avant 50 ans) de cancer .Ce continuum inconscience-conscience pourrait expliquer ce qui s’est passé à Hiroshima au niveau de l’absence de cancer chez certaines personnes malgré les radiations émises par la bombe, pour des gens pourtant à la même distance de l’épicentre de l’explosion ;même chose pour le compagnon de l’ouvrier de l’amiante et le fumeur invétéré de quatre-vingt ans,cités ci-dessus.

                                      POSTULATS


Tout au long de ce texte, j’ai expliqué les éléments de ma théorie et mes hypothèses sur le cancer ,en regard de l’inconscience de soi ,du conflit psychique et des types de personnalités. Je voudrais maintenant énoncer quelques postulats susceptibles d’être vérifiés empiriquement et qui découlent de mes trois hypothèses de base. 1.L’inconscience de soi immunise contre le cancer 2.Entre 7 ans et +-50 ans, le cancer est d’abord et avant tout une maladie d’origine psychosomatique. 3.Toute maladie absente chez les handicapés mentaux (rf. absence de conscience de soi) devrait être considérée, à priori, comme une maladie d’origine psychosomatique chez les gens normaux( conscience de soi) d’âge précoce, soit entre +-7-8 ans et +- 50 ans. N.B :Il faudrait exclure ici les maladies à caractère génétique comme celles par exemple que l’on retrouve dans la région du Lac-St-Jean au Québec ou toute autre maladie génétique reconnue officiellement par le monde médical(dystrophie musculaire, etc) 4.La probabilité d’être atteint ou non d’un cancer dépend aussi du type de personnalité selon un continuum inconscience-conscience (de la psychose à la personnalité mature ou réaliste.) 5.Derrière chaque personne atteinte de cancer à un âge précoce(entre +- 7-8 ans et +- 50 ans),il y a d’abord et avant tout une histoire de tiraillement ,de déchirement interne et de conflit psychique non-résolu. 6.Le développement ou non d’un cancer chez une personne normale(consciente de soi) dépend directement de quatre facteurs en ordre décroissant d’importance, soit, la présence d’un conflit psychique, le type de personnalité, les habitudes de vie et l’âge. 7.Plus un cancer arrive tôt dans la vie, soit après l’enfance et entre +- 50 ans, plus il a de chance d’être d’origine psychosomatique. Inversement, plus il arrive tard, plus la probabilité est grande qu’il soit relié au processus de vieillissement. 8.Les facteurs psychologiques devraient faire partie des facteurs de risque dans les causes du cancer et être inclus dans un programme préventif. 9.Le cancer est d’abord et avant tout une maladie d’origine psychosomatique et vers la cinquantaine, les influences du conflit psychique, des habitudes de vie et du vieillissement, s’additionnent de façon synergique et multiplient ainsi le risque de développer un cancer avec l’âge.


10.La psychothérapie et les groupes d’entraide et de support dans les cas de cancer devraient être inclus dans un plan de traitement global et faire partie intégrante des programmes nationaux d’éducation et de prévention des Sociétés Canadienne et Québécoise du cancer, de Santé Canada et de Santé et Services Sociaux du Québec.







CONCLUSION

En 1977,Sir Peter Medawa,prix Nobel, disait que nous ne trouverons jamais la solution de ce rapport entre le cancer et la maladie mentale, telle la schizophrénie ,soit la moindre fréquence de cancer chez les handicapés mentaux lourds par rapport à la population en général. Je peux dire, bien humblement, que je crois détenir la clef de l’énigme, entre le cancer et la schizophrénie, le cancer et l’inconscience de soi et le cancer et la personnalité. Presque cent ans après le Congrès sur la Folie et le Cancer de 1909 ,en Angleterre, en passant par le filtre de la psychologie, l’énigme du cancer s’éclaire d’une façon inattendue et la conscience de soi(« l’esprit ») reprend ses droits sur le corps (soma) et sur la vision mécaniste et cartésienne de la médecine qui sépare l’esprit du corps. J’espère que mes hypothèses et théories vont permettre de jeter un regard nouveau sur le cancer et que les dimensions psychologiques et psychosomatiques seront maintenant prises en considération et reconnues comme des facteurs primordiaux dans le développement du cancer.



REMERCIEMENTS


Je voudrais remercier ici, pour leur précieuse collaboration, M.Robert Aubin ,bibliothécaire et Mme Micheline Robert, archiviste en chef de l’Hôpital Rivière-des-Prairies, à Montréal. Monsieur André Paquet,psychologue a quant à lui fait la lecture critique du manuscrit.









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COORDONNÉES


Au travail : Pierre Poliquin, infirmier en psychiatrie

Hôpital Rivière-des-Prairies 7070,Boulevard Perras, Montréal(Québec) H1E 1A4 Tel :514-323-7260


A la maison : Pierre Poliquin 197 rue Berlioz, Le Gardeur(Québec) J5Z 4K6 Tel :450-654-3907 Courriel :poliquinp@videotron.ca





BIOGRAPHIE



J’ai fait mon cours en techniques infirmières au CEGEP de Lévis-Lauzon en 1980-83.J’ai étudié en Sciences Infirmières à l’Université de Montréal. J’ai complété un certificat en psychologie à l’UQTR, en 2001. J’ai travaillé un an comme infirmier-intervenant, au GIFRIC (Groupe interdisciplinaire freudien pour la recherche et l’intervention clinique et culturelle) à Québec auprès d’une clientèle pyschiatrisée qui est suivi dans la communauté. J’ai par la suite travaillé à l’HRDP, à Montréal en pédopsychiatrie et à l’Unité des soins intensifs psychiatrique (troubles neuro-développementaux) où je travaille toujours. Je me suis toujours intéressé de près à la psychiatrie, la psychologie et au phénomène du cancer.

Titre d'un livre à modifier[modifier le code]

Bonjour,

Je suis l'auteur du livre Le cancer apprivoisé paru en 1990 et réédité récemment aux Ed Quintessence. Il est vrai que j'ai consacré un chapitre de mon livre aux pionniers et je suppose que vous avez vu la référence du livre du Dr Moirot dans ma bibliographie.

Toutefois, voudriez-vous corriger

Aussi, en 1998, le Dr Moirot (20) dans le livre : Le cancer apprivoisé, écrivait

en

Aussi, en 1998, le Dr Moirot (20) dans le livre : L’origine des cancers, écrivait


Dans REFERENCES, les infos concernant mon livre et celui du Dr Moirot sont correctes.

RenardLéon 23 avril 2006 à 13:13 (CEST)[répondre]