Chapeau chinois (musique)

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Chapeau chinois ottoman

Le chapeau chinois est un instrument de musique militaire, à percussion, également appelé bonnet chinois ou pavillon chinois.

Son origine n'est pas encore parfaitement établie.

  • Dictionnaire pratique et raisonné des instruments de musique anciens et modernes de A. Jacquot - 1886[1]

Dans ce dictionnaire, il est décrit comme « instrument à percussion en cuivre, inventé par les Chinois. En anglais et en allemand on le nomme Halbmond ; on l’appelle aussi, en français, pavillon chinois. Le chapeau proprement dit, a la forme du toit d’une petite pagode, les grelots et les sonnettes sont suspendus au bord et à l’extrémité de différentes tiges de métal. Ce qui lui fait donner le nom de Halbmond ou demi-lune c’est qu’au-dessous du chapeau se trouve aussi un croissant ou demi-lune garnie de sonnettes. Le tout est supporté par un bâton tenu et agité en mesure, de bas en haut, par l’exécutant. On s’en sert dans les musiques d’Orient, et il fut en usage dans celles de France pendant un certain temps. Il ne figure plus dans notre pays que parmi les instruments de musées ou dans les collections d’amateurs de musique. Au Moyen Âge, on l’appelait tymbe-cembel, et, dès le XIIe siècle, Bombulum. »

Il est utilisé par les musiques militaires suivantes et décrit comme suit :

  • La musique des régiments sous Napoléon Bonaparte

« Par décret du 21 février 1793, chaque demi-brigade devait avoir un tambour-major, un caporal-tambour et huit musiciens dont un chef. [...] Dans l'infanterie, la musique d'un régiment comprend des clarinettes, des trompettes, des flûtes, des cors, des bassons, des tambours, des trombones, des chapeaux chinois, une grosse caisse et des cymbales[2]. »

Musique de la légion étrangère à Aubagne
Musique de la légion étrangère à Aubagne

Le chapeau chinois, pavillon de cuivre garni de clochettes, surmonté de la grenade à sept flammes, est d'origine turque. Progressivement abandonné au cours du XIXe siècle par la plupart des musiques militaires, il a été conservé par la Légion qui l'a alors orné de queues de cheval. Sa présence trouve son origine dans une vieille coutume ottomane adoptée par les régiments d'Afrique : la queue du cheval tué sous le guerrier était un témoignage de courage. Exposée devant la tente du chef, elle devenait le symbole du commandement. À l'occasion du renouveau des traditions au sein des unités de l'armée de Terre, le chapeau chinois a récemment été remis en service dans la musique des spahis.

Un chapeau chinois complète la formation de la nouba. Le chapeau chinois ne serait apparu qu'après la Grande Guerre. Le 3e RMTA en possède un en 1920, en Rhénanie. Après 1920 tous les régiments ont un chapeau chinois, différent d'un corps à l'autre selon le goût du chef de corps. Cet instrument de cuivre est équipé de grelots et de queues de cheval.

Notes et références

  1. Dictionnaire pratique et raisonné des instruments de musique anciens et modernes, Paris, Fischbacher, 2e édition, 1886 de A. Jacquot sur le site Instruments de musique anciens et modernes.
  2. Napoléon, chef de guerre, Le Grand Livre du mois, Editions Tallandier, 2012 de Jean Tulard