Aller au contenu

Résonance de Glashow

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 22 mai 2021 à 09:30 et modifiée en dernier par TD3B8t5L9f (discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

En physique des particules, la résonance de Glashow est la formation résonnante du boson W lors de l'interaction d'un antineutrino électronique avec un électron : [1].

Pour les détecteurs de neutrinos, elle se traduit par une plus grande probabilité d'interaction des neutrinos ayant une énergie de l'ordre de 6,3 PeV et l'identification de ces neutrinos comme des antineutrinos électroniques.

La résonance a été proposée par le théoricien américain Sheldon L. Glashow en 1959.

Pour ce processus, le seuil d'énergie de l'antineutrino pour ce processus (pour un électron au repos dans le référentiel du laboratoire) est donnée par la formule

La masse de l'antineutrino est présente ici pour être complet, mais elle est négligeable. On obtient par cette formule un seuil de 6,3 PeV. Ce processus est envisagé pour la détection et l'étude des neutrinos cosmiques de haute énergie au sein des télescopes à neutrinos tels qu'IceCube, ANTARES ou KM3NeT.

En mars 2021, la collaboration IceCube rapporte avoir observé la résonance de Glashow. En effet, le 8 décembre 2016 l'interaction d'un neutrino a déposé une grande quantité de lumière dans le détecteur. L'analyse de ce signal permet d'estimer l'énergie de l'événement à 6,05 ± 0,72 PeV en accord avec l'énergie de la résonance. Une analyse plus fine du signal par des méthodes d'intelligence artificielle a permis de confirmer l'hypothèse de la résonance avec un niveau de confiance de 2,3σ[2],[3].

Cela confirme la prédiction de Sheldon Glashow datant de 60 ans. C'est également une confirmation de la production d'antineutrinos dans les sources astrophysiques de hautes énergies[3]. La détection d'un plus grand nombre de résonances de Glashow pourrait permettre d'estimer la proportion de neutrinos et d'antineutrinos dans les flux cosmiques et ainsi de mieux comprendre les mécanismes de création et d'accélération des neutrinos astrophysiques.

Notes et références 

[modifier | modifier le code]
  1. Glashow, « Resonant Scattering of Antineutrinos », Physical Review, American Physical Society (APS), vol. 118, no 1,‎ , p. 316–317 (ISSN 0031-899X, DOI 10.1103/physrev.118.316)
  2. Collaboration, « Detection of a particle shower at the Glashow resonance with IceCube », Nature, vol. 591,‎ , p. 220-224 (DOI 10.1038/s41586-021-03256-1)
  3. a et b Distefano, « Giant ice cube hints at the existence of cosmic antineutrinos », Nature, vol. 591,‎ , p. 206-207 (DOI 10.1038/d41586-021-00486-1)