Bombardement de la bande de Gaza

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Bombardements de la bande de Gaza par Israël
Vue d'un ensemble de bâtiments détruits, ne subsistent que des tas de gravats et sur la gauche un bâtiment partiellement détruit. Il ne reste plus aucune bâtiment dans la zone photographiée.
Dommages causés par une frappe aérienne israélienne sur le quartier de Rimal dans la ville de Gaza, le .
Informations générales
Date depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu Bande de Gaza - Drapeau de la Palestine Palestine
Pertes
au moins 33 545 morts[note 1],[1]
Au moins 72 156 blessés[2]
au moins 7 000 disparus[3]

Guerre entre Israël et le Hamas
Conflit israélo-palestinien
Conflit Gaza-Israël

Coordonnées 31° 27′ 00″ nord, 34° 24′ 00″ est

Les bombardements de la bande de Gaza sont une campagne de bombardements aériens sur la bande de Gaza menée à compter du 22 octobre 2023 par l'armée de l'air israélienne pendant la guerre entre Israël et le Hamas. Au cours de ces bombardements, les frappes aériennes israéliennes visent l'ensemble des localités, des camps de réfugiés palestiniens, des écoles, des hôpitaux, des mosquées, des églises et des infrastructures civiles de la bande de Gaza[4]. Pendant ces bombardements, les frappes aériennes israéliennes ont abouti, selon le Ministère de la Santé du Hamas, à la mort de plus de 33 545 Palestiniens, dont 12 300 enfants.

Israël est accusé de crimes de guerre en raison du grand nombre de victimes civiles et du pourcentage élevé d'infrastructures civiles détruites. Pour sa défense, Israël déclare avoir utilisé un système de notification d'évacuation à grande échelle et prétend que ses cibles sont utilisées par le Hamas.

En , des chercheurs de l'université de l'Oregon et de l'université de la ville de New York estiment que 62 % des bâtiments de la bande de Gaza sont endommagés ou détruits[5],[note 2]

Contexte[modifier | modifier le code]

La campagne israélienne de bombardement de la bande de Gaza commence dans les heures qui suivent l'entrée en Israël des assaillants du Hamas et de leurs alliés[7]. Lors de conflits antérieurs - comme la guerre de Gaza de 2014 - Israël a endommagé ou détruit des dizaines de milliers de bâtiments[8]. Les coûts de reconstruction lors de conflits antérieurs ont été estimés à plusieurs milliards de dollars[9].

Frappes israéliennes[modifier | modifier le code]

Infrastructures médicales[modifier | modifier le code]

Le , des avions israéliens F-35 bombardent les zones entourant l'hôpital Al-Shifa et l'hôpital al-Quds au cours d'une nuit décrite comme la « plus sanglante » du conflit jusqu'à présent[10],[11]. Le , les forces armées d'Israël bombardent la zone entourant l'hôpital al-Quds[12]. Le , Israël bombarde l'hôpital de l'amitié turco-palestinienne[13]. Le , le ministère de la Santé du Hamas déclare que 136 secouristes ont été tués et que 25 ambulances ont été détruites[14]. Le même jour, Israël bombarde un convoi médical à l'extérieur de l'hôpital al-Shifa[15], prétendant que l'ambulance était utilisée par le Hamas, ce qui amène Ardi Imseis, professeur à l'université Queen's, à déclarer qu'Israël doit prouver ce qu'il avance[16]. Le , au moins huit personnes sont mortes dans des frappes aériennes sur l'hôpital Nasser[17].

Camps de réfugiés[modifier | modifier le code]

Victime de frappe aérienne dans le camp de réfugiés de Jabaliya.

Le , des frappes aériennes tuent 436 personnes dans le camp d'Al-Shati et dans le sud de Khan Younès en une seule nuit[18],[19]. Le , l'armée de l'air israélienne bombarde des immeubles résidentiels dans le camp de réfugiés de Jabalia sans avertissement préalable, tuant environ 50 personnes[20]. Le , une frappe aérienne sur le camp de réfugiés de Jabalia est qualifiée de « massacre massif »[21]. Le , une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jabalia tue trente personnes, l'équipe de défense civile de Gaza n'étant pas en mesure de sauver les blessés des décombres en raison d'un manque d'équipement[22]. Le , des images aériennes montrent que le camp de réfugiés d'Al-Shati, qui est l'une des zones les plus densément peuplées au monde avant la guerre, est complètement en ruines[23].

Écoles[modifier | modifier le code]

Le , une frappe aérienne sur une école de l'UNRWA tue au moins six personnes[24]. Le , l'école Ahmed Abdel Aziz de Khan Younès est touchée[25]. Le , les FDI bombardent l'école Osama Ben Zai[26]. Le , Israël bombarde l'école Al-Fakhoora, tuant au moins quinze personnes[27]. Le , Israël bombarde et détruit l'université al-Azhar[28].

Le , des dizaines de personnes sont tuées après une frappe aérienne sur l'école al-Falah dans le quartier de Zeitoun, au sud de la ville de Gaza. Une frappe sur l'école Al-Fakhoora aurait tué au moins 50 personnes. Les sourds, les aveugles et les personnes souffrant d'un handicap intellectuel sont particulièrement menacés par les frappes aériennes. Le , une école de l'UNRWA à Beit Hanoun est détruite par une frappe aérienne israélienne.

Infrastructures[modifier | modifier le code]

Lieux de culte[modifier | modifier le code]

Zones de sécurité[modifier | modifier le code]

Personnes disparues[modifier | modifier le code]

Ciblage assisté par l'IA[modifier | modifier le code]

Dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas, les forces de défense israéliennes (FDI) utilisent l'intelligence artificielle pour déterminer/générer rapidement et automatiquement des centaines de cibles par jour dans ses bombardements à Gaza. Israël a considérablement étendu ses bombardements sur ce territoire, qui, lors des guerres précédentes, avaient été limités par le manque de cibles de l'armée de l'air israélienne[29].

Ces outils incluent Évangile, une IA qui examine automatiquement les données de surveillance à la recherche de bâtiments, d'équipements et de personnes soupçonnées d'appartenir à l'ennemi et, une fois trouvées, recommande des cibles de bombardement à un analyste humain qui peut alors décider de les transmettre ou non au terrain[30]. Un autre exemple est Lavender, une « base de données alimentée par l'IA » qui répertorie des dizaines de milliers d'hommes palestiniens liés par l'IA au Hamas ou au Jihad islamique palestinien, et qui est également utilisée pour la recommandation de cibles[31].

Les critiques pointent l’utilisation de ces outils mettant la vie des civils en danger, brouille les responsabilités et entraîne une violence militairement disproportionnée en violation du droit international humanitaire[32].

Chronologie[modifier | modifier le code]

Reconstruction[modifier | modifier le code]

Réactions[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Crimes de guerre[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le ministère de la Santé de Gaza.
  2. Dans le nord de Gaza, y compris dans la ville de Gaza, le nombre de bâtiments endommagés ou détruits atteint 80 %[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Tamila Varshalomidze, Farah Najjar et Nils Adler, « Israel’s war on Gaza updates: Famine already in north Gaza, says US », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) « 30,717 Palestinians killed in Israeli offensive, Gaza health ministry says », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) « The numbers that reveal the extent of the destruction in Gaza », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) « Israel's Gaza bombing campaign is the most destructive of this century, analysts say », CBC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) Niels de Hoog, Antonio Voce, Elena Morresi, Manisha Ganguly et Ashley Kirk, « How war destroyed Gaza’s neighbourhoods – visual investigation », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Mai Khaled, « Visual analysis: Gaza's last refuge becomes Israel's next target », Financial Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) « A surprise attack by Hamas and Israel’s response », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « UN doubles estimate of destroyed Gaza homes », ynet news.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) « Housing Group: 20 Years to Rebuild Gaza After Fighting With Israel », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « Israel strikes hit areas near three Gaza hospitals, Palestinian media report », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) « Bloodiest night in Gaza », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (en) Brishti Basu, « Gaza hospital braces for bombs after communications blackout and health-care 'nightmare' », CBC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) Jacob Magid, « 'There's no explanation for such an attack': Ankara says IDF bombed Turkish-funded hospital in Gaza" », The Times Of Israel,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) « 1,200 children still buried under debris: Ministry », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Several killed in Israeli attack on ambulance convoy: Gaza health ministry », Al Jazeera,‎ (lire en ligne [archive du ])
  16. « Israel needs to prove its claim that ‘civilian objects’ used by Hamas: Professor », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) « Israeli attacks on Gaza hospitals continue, killing at least 8 », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (en) Joseph Stepansky, Farah Najjar et Arwa Ibrahim, « Israel-Hamas war updates: WHO urges fuel, healthcare deliveries to Gaza », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (en) « 436 people killed in Israel's overnight strikes on Gaza, Palestinian Health Ministry says », CNN,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) Tareq Abu Azzoum, « Israel intensifying attacks in Jabalia refugee camp », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (en) « Chaotic scenes at Jabalia camp », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. (en) « Responders cannot reach people under rubble in Jabalia refugee camp », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. (en) « Aerial shots show scale of destruction in Shati camp », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. (en) « At least 6 people killed in Israeli air strike on UNRWA school in Gaza », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. قصف إسرائيلي جديد بمحيط مدرسة أحمد عبد العزيز غرب مدينة خان يونس، أوقع شـ ـهداء وجرحى
  26. (en) « Dozens killed, injured in Israeli raid on Gaza school: health ministry », Xinhua,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (en) « Mostly women and children killed in Israeli school attack: Health Ministry », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. (en) « Israel flattens Al Azhar University in Gaza », Jordan News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. Harry Davies, Bethan, « 'The Gospel': how Israel uses AI to select bombing targets in Gaza », The Guardian,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ) :

    « The target division was created to address a chronic problem for the IDF: in earlier operations in Gaza, the air force repeatedly ran out of targets to strike. Since senior Hamas officials disappeared into tunnels at the start of any new offensive, sources said, systems such as the Gospel allowed the IDF to locate and attack a much larger pool of more junior operatives.

    One official, who worked on targeting decisions in previous Gaza operations, said the IDF had not previously targeted the homes of junior Hamas members for bombings. They said they believed that had changed for the present conflict, with the houses of suspected Hamas operatives now targeted regardless of rank. »

  30. Geoff Brumfiel, « Israel is using an AI system to find targets in Gaza. Experts say it's just the start », NPR,‎ (lire en ligne [archive du ]) :

    « A brief blog post by the Israeli military on November 2 lays out how the Gospel is being used in the current conflict. According to the post, the military's Directorate of Targets is using the Gospel to rapidly produce targets based on the latest intelligence. The system provides a targeting recommendation for a human analyst who then decides whether to pass it along to soldiers in the field.

    "This isn't just an automatic system," Misztal emphasizes. "If it thinks it finds something that could be a potential target, that's flagged then for an intelligence analyst to review."

    The post states that the targeting division is able to send these targets to the IAF and navy, and directly to ground forces via an app known as "Pillar of Fire," which commanders carry on military-issued smartphones and other devices. »

  31. Bethan McKernan, Harry, « 'The machine did it coldly': Israel used AI to identify 37,000 Hamas targets », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Details about the specific kinds of data used to train Lavender’s algorithm, or how the programme reached its conclusions, are not included in the accounts published by +972 or Local Call. However, the sources said that during the first few weeks of the war, Unit 8200 refined Lavender’s algorithm and tweaked its search parameters.

    After randomly sampling and cross-checking its predictions, the unit concluded Lavender had achieved a 90% accuracy rate, the sources said, leading the IDF to approve its sweeping use as a target recommendation tool.

    Lavender created a database of tens of thousands of individuals who were marked as predominantly low-ranking members of Hamas’s military wing, they added. This was used alongside another AI-based decision support system, called the Gospel, which recommended buildings and structures as targets rather than individuals. »

  32. Harry Davies, Bethan, « 'The Gospel': how Israel uses AI to select bombing targets in Gaza », The Guardian,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ) :

    « For some experts who research AI and international humanitarian law, an acceleration of this kind raises a number of concerns.

    Dr Marta Bo, a researcher at the Stockholm International Peace Research Institute, said that even when “humans are in the loop” there is a risk they develop “automation bias” and “over-rely on systems which come to have too much influence over complex human decisions”.

    Moyes, of Article 36, said that when relying on tools such as the Gospel, a commander “is handed a list of targets a computer has generated” and they “don’t necessarily know how the list has been created or have the ability to adequately interrogate and question the targeting recommendations”.

    “There is a danger,” he added, “that as humans come to rely on these systems they become cogs in a mechanised process and lose the ability to consider the risk of civilian harm in a meaningful way.” »

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