Projet de bases pour le statut du Pays valencien

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le projet de bases pour le statut du Pays valencien (titre original en castillan : Proyecto de Bases para el Estatuto del País Valenciano), parfois appelé avant-projet anarchiste, est un projet de statut d'autonomie pour le Pays valencien ainsi que d'autres zones limitrophes, publié en 1936 à l'initiative de l'organisation anarcho-syndicaliste CNT[1].

Présentation[modifier | modifier le code]

Dès l'éclatement de la guerre guerre civile espagnole, la CNT-FAI se prononce en faveur de l'approbation d'une autonomie régionale afin de limiter les ingérences du gouvernement central dans les avancées obtenues par les mouvements révolutionnaires antérieurs[2].

Le texte est publié le , quelques semaines après le début de la guerre civile. Écrit en castillan, il se compose de 12 « bases » structurées en différents paragraphes (intitulés A, B, C, etc.), tenant sur 8 pages dans sa présentation initiale[1].

Initiative de l'organisation anarcho-syndicaliste CNT, le texte est écrit dans un esprit différents des projets antérieurs, notamment l'avant-projet de statut d'autonomie de la Région valencienne de 1931[1].

Il introduit l'appellation de « Pays valencien » pour la région, illustrant l'essor de cette appellation durant la Seconde République[3].

Le point A de la base 1 indique que « le Pays valencien se constitue en région autonome dans l'État espagnol », et définit son territoire comme réunissant les provinces de Valence, d'Alicante, de Castellón de la Plana, de Murcie et d'Albacete[4]. Néanmoins, il semble qu'avec l'avancée des négociations, la CNT révise sa position initiale et limite le territoire d'application du statut aux trois provinces valenciennes historiques et actuelles[5].

La base 2 établit une « Assemblée régionale des délégués » (Pleno Regional de Delegados) désignés par les organisations syndicales, un président et un « Conseil exécutif régional » (Consejo Executivo Regional), sans séparation des pouvoirs'"`UNIQ--nowiki-00000016-QINU`"'4'"`UNIQ--nowiki-00000017-QINU`"'.

La base 8 octroie à chaque résident de la région le droit à l'assistante médicale et pharmaceutique gratuite'"`UNIQ--nowiki-00000019-QINU`"'4'"`UNIQ--nowiki-0000001A-QINU`"'.

La question des langues est traitée dans le point B de la base 1 et établit deux langues officielles à parité, le valencien et le castillan, le dernier étant néanmoins réservé à la communication avec l'État central et les autres régions. L'enseignement supérieur pourra être dispensé « indistinctement » dans les deux langues, néanmoins l'enseignement « élémentaire, primaire et secondaire » sera fait uniquement en castillan. Le même établit que « la culture, dans tous ses aspects et degrés, sera créée, dirigée et administrée par les organes privatifs du Pays valencien ».

L'installation du gouvernement de la République à Valence en novembre 1936 et les difficultés liés au conflit militaire signifient la marginalisation de la CNT et le projet d'autonomie n'aboutit pas[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Martin 2000, p. 164.
  2. Cucó 1999, p. 266-267.
  3. Martin 2000, p. 164-165.
  4. a b et c Martin 2000, p. 165.
  5. Cucó 1999, p. 270.
  6. Cucó 1999, p. 266.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Lluís Aguiló i Lúcia, « La Administración y la lengua: el caso del País Valenciano », dans Las lenguas nacionales en la Administración, Valence, Diputación Provincial/Servicio de Estudios y Planificación Social, , p. 157
  • (ca) Lluís Aguiló i Lúcia, Els avantprojectes d'estatut d'autonomia de la Comunitat Valenciana, Corts Valencianes, coll. « Descobrim el País Valencià », , p. 79-89
  • (es) Manuel Alcaraz Ramos, « Política e ideología en el proceso autonómico », dans Estudio sobre el estatuto valenciano: el proceso autonómico, t. I, Valence, Generalitat Valenciana, , p. 25-26
  • (es) Miguel Artola, Partidos y programas políticos: 1808-1936, t. I, Madrid, Aguilar, , p. 466-504
  • (ca) Alfons Cucó, El valencianisme polític: 1874-1939, Editorial Afers, , 2e éd. (1re éd. 1971), 316 p. (ISBN 978-84-86574-73-4), p. 263-297. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (ca) Antoni Furió, Història del País Valencià, Valence, Institució Alfons el Magnànim / Diputació Provincial de València, , p. 605. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (es) José María García Escudero, Historia política de las dos Españas, t. II, Madrid, Editora Nacional, , p. 591-604
  • César M. Lorenzo, Les Anarchistes espagnols et le pouvoir, 1868-1969, Paris, Seuil, , p. 182-186
  • (ca) Aurelio Martí Bataller, « La demanda estatutària al País Valencià », dans Aurelio Martí Bataller (ed.), Història de la Segona República al País Valencià, Valence, Institució Alfons el Magnànim, Centre Valencià d'Estudis i d'Investigacions, coll. « Adés & Ara » (no 13), , 379 p. (ISBN 9788478229383), p. 302-306
  • Frank Martin, Les Valenciens et leur langue régionale : Approche sociolinguistique de l'identité de la communauté Valencienne (thèse de doctorat), Presses universitaires du Septentrion, , 772 p. (ISBN 9782729537951), p. 164-166, 604-606. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (es) Mariano Peset Reig, « Valencia, desde la época foral a la II Répública », dans Ramón Martín Mateo (dir.), Comentarios al Estatuto de Autonomía de la Comunidad Valenciana, Madrid, Ministerio de Administración Territorial/Instituto de Estudios de Administración Local, , p. 30-34