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Opération Atlante

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L'opération Atlante est une opération militaire de la guerre d'Indochine, composée de trois phases, Aréthuse, Axelle et Attila, sur six mois à partir du . Le général Henri Navarre a employé 53 bataillons d'infanterie et d'artillerie pour essayer de prendre au piège 30 000 soldats Viet-Minh supposés cachés parmi une population locale de 2 millions d'habitants répartis dans les lagunes marécageuses entre Tourane et Nha Trang, dans le Centre du Vietnam[2]. L'objectif était de pacifier la population locale et de rétablir la souveraineté du gouvernement de Bảo Dai[1],[2].

Déroulement[modifier | modifier le code]

La phase initiale (Aréthuse) consista en quatre semaines de débarquements des forces françaises amphibies sur la côte entre le et le 29[3]. Puis la phase Axelle suivit avec huit semaines de renforcement. Ensuite Attila était envisagée comme deux mois où les forces françaises auraient écrasé le Viet-Minh. Mais cela fut impossible, et à partir de mars les pertes françaises commencèrent à s'accumuler, du fait des tireurs d'élite et des mines. Pendant ce temps les attaques du Viet Minh dans les hauts plateaux détournaient l'attention française. Les Français firent face à une série de sacrifices d'arrière-garde dans chaque village tandis le gros des forces du Viet Minh restait insaisissable. Les troupes de Vo Nguyen Giap prirent l'ascendant et commencèrent à répliquer. Cela plus la conduite de l'armée nationale vietnamienne a forcé les Français à abandonner Atlante. Navarre déclara plus tard qu’Aréthuse et Axelle furent des succès, tandis qu’Attilla est resté inachevée[2].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Atlante a conduit à beaucoup de réflexion parmi le commandement français. La conduite de l'ANV a poussé le chef d'état-major Paul Ély à commenter qu'il avait été trop optimiste quant à la capacité des forces vietnamiennes à prendre le relais des forces françaises à court terme et qu'elles avaient encore besoin de plusieurs années. Cette opération fut le premier test grandeur nature de l'ANV. Le général Fay, chef d'état-major de l'Air, a écrit qu'il aurait mieux valu concentrer le maximum de bombes sur un ou deux points puis de couper la route à ces endroits de manière permanente en harcelant les travaux de réparation. Navarre fut critiqué pour s'être concentré sur Atlante , tandis que les opérations se déroulaient à Dien Bien Phu, cependant l'historien britannique Martin Windrow (en) affirme que cela n'est pas justifié compte tenu de la nature différente des deux événements[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Colonel Grintchenko, « Operation Atlante (January-July 1954) The Last Pacification Operation in Indochina », Centre de Doctrine d'Emploi des Forces, (consulté le )
  2. a b c et d Windrow, pages 278-282.
  3. Windrow, p. 195.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

En ligne

Imprimé

  • (en) Bernard B. Fall, Hell in a Very Small Place. The Siege of Dien Bien Phu, Londres, Da Capo Press, , 515 p. (ISBN 978-0-306-81157-9)
  • (en) Bernard B. Fall, Street Without Joy. The French Debacle in Indochina, New York, Stackpole Military History, , 408 p. (ISBN 978-0-8117-3236-9)
  • (en) Bernard B. Fall, The Two Vietnams. A Political and Military Analysis, New York, Frederick A. Praeger, Inc., , Second éd.
  • (en) Jules Roy, The Battle of Dien Bien Phu, New York, Carroll and Graf Publishers, , 344 p. (ISBN 978-0-7867-0958-8)
  • (en) Martin Windrow, The Last Valley. Dien Bien Phu and the French Defeat in Vietnam, Londres, Weidenfeld and Nicolson, (ISBN 978-0-304-36692-7)