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Franck Siegler

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Franck Siegler
Tueur en série
Image illustrative de l’article Franck Siegler
Information
Nom de naissance Franck Siegler
Naissance (56 ans)
Belfort (Territoire de Belfort)
Condamnation Courant
Courant



Sentence réclusion criminelle à perpétuité
Actions criminelles Meurtre et assassinats
Victimes 3
Période -
Pays Drapeau de la France France
Régions Bourgogne-Franche-Comté, Alsace, Hauts-de-France
Ville Besançon, Reguisheim, Mulhouse, Vendin-le-Vieil
Arrestation
Courant

Franck Sigler, né le à Belfort, est un tueur en série et criminel multirécidiviste français.

Trois fois meurtrier, Siegler commet ses crimes entre 1986 et 2017, le faisant passer six fois devant la Cour d’assises (1987, 2000, 2009, 2010, 2019 et 2021), dans quatre jugements différents (3 pour meurtres et 1 pour vol avec violence).

Délinquant à partir de 1980, il commet son premier meurtre le , alors qu’il a 18 ans. Il est incarcéré et condamné, en 1987, à 10 ans de réclusion criminelle. C’est au cours de cette détention qu’il rencontre Robert Moris, avec qui il tuera de nouveau des années plus tard.

Libéré en 1993, Siegler récidive en 1998, en braquant un chauffeur de taxi. Incarcéré pour vol avec violence, il est de nouveau condamné, en 2000, à 10 ans de réclusion criminelle.

Bénéficiant d’une permission de sortie, le , il ne regagne pas la Prison de Meaux et reprend contact avec Moris, avec qui tue Philippe Vuillet, le . Siegler est arrêté le , lors d’un contrôle à Paris. Moris est arrêté deux jours plus tard. Ils sont incarcérés en se rejetant la faute.

Jugés en , Sigler et Moris sont condamnés à 30 ans de réclusion criminelle (assortis d’une période de sûreté de 20 ans pour Siegler). En appel, le , Moris voit sa peine confirmée, tandis que Siegler est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Transféré à la Prison de Vendin-le-Vieil, Siegler tue un codétenu, le , en compagnie de Jonathan Fragnière, un voisin de cellule. En , Fragnière est condamné à 30 ans de réclusion criminelle, tandis que Sigler est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans. En appel, le , ces peines sont confirmées.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et délinquance[modifier | modifier le code]

Franck Sigler naît le , à Belfort (Territoire de Belfort)[1],[2].

Il est le quatrième d’une fratrie de sept enfants et le seul garçon de celle-ci. Son père est chauffeur de poids lourds, souvent en déplacement dans le cadre de son métier, mais réputé alcoolique et violent, attachant Siegler à une laisse pour chien lors de contrariétés. Sa mère ne travaille pas et est dépourvue de relation avec lui. Lors de son enfance, il affirme à sa mère avoir été abusé sexuellement par son oncle maternel, mais celle-ci refuse de croire que son frère ait pu réaliser de tels actes[3].

En , lors de son entrée en classe de cinquième, Siegler commence à commettre des vols et divers petits délits. Il est alors âgé de 13 ans[3].

En 1981, alors qu’il a 14 ans, Siegler abandonne sa scolarité mais, incapable de trouver une certaine stabilité, sa mère le place en foyer. Il multiplie les séjours en foyers jusqu'en 1984 et enchaîne fugues, vols et petits délits, vivant ainsi comme un semi-vagabond[3].

En 1986, Siegler est hébergé par une femme, qui accepte de le loger[4].

Premier meurtre et détention[modifier | modifier le code]

Dans la nuit du , Siegler passe la soirée au domicile de sa logeuse, en compagnie d’un jeune homme de 24 ans. Celle-ci s’envenime rapidement lorsque le jeune homme fait des avances à Siegler, à caractère homosexuel. Ne supportant pas ces avances, Siegler frappe violemment le jeune homme à l’aide d’une latte et l’étrangle à mort par derrière. Ne sachant quoi faire du corps de sa victime, il décide le monter un grenier en le pendant à une poutre. Lorsque la logeuse de Siegler découvre le corps dans le grenier, celle-ci fait intervenir les gendarmes. L’autopsie réalisée conclue à un homicide, en raison des nombreuses plaies de la victime[4].

Mi-, Siegler, 18 ans, est placé en garde à vue, dans le cadre de cette affaire. Il reconnaît rapidement avoir tué sa victime car celle-ci lui a fait des avances sexuelles et affirme ne pas avoir supporté de tels propos de sa part. Il affirme également avoir perdu le contrôle de lui même, l’ayant dépourvu de toute abstention à tuer sa victime. Siegler est inculpé pour meurtre et placé en détention provisoire à la Maison d'arrêt de Besançon[4].

L’enquête concernant le crime accrédite rapidement la version de Siegler, dans la mesure où le victime avait des penchants homosexuels. En détention, Siegler est examiné par des experts, qui concluent à une intolérance à la frustration le faisant recourir à la violence, mais le jugent responsable de ses actes, du fait d’avoir voulu cacher l’existence de son crime et camouflé celui-ci en suicide.

Siegler comparaît en 1987, devant le Cour d’assises de Besançon. Il est alors âgé de 20 ans. Lors de son procès, Siegler réitère ses aveux, déclarant avoir tué sa victime car celle-ci lui avait fait des avances sexuelles et affirmant avoir perdu le contrôle. Au terme de son jugement, Siegler est condamné à 10 ans de réclusion criminelle[1],[2],[3],[4].

Du 4 au , la Maison d'arrêt de Besançon fait l’objet d’une mutinerie, dans laquelle Siegler participe à la dégradation d’installations électriques ainsi qu'aux lavabos de la prison. A l’issue de cette mutinerie, à 3 heures du matin, 18 détenus concernés sont inculpés de séquestration pour sept d’entre-eux et dégradation pour les autres, y compris Siegler[5],[6].

Le , Franck Siegler, 20 ans, Patrick Turillon, 26 ans, Serge Caujolle-Bert, 26 ans, Lezhar Hakkar, 24 ans, Mustafa Naamoune, 27 ans, Stéphane Métayer, 22 ans, et Abdelkader Adjadj, 24 ans, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Besançon pour dégradations. Ils sont condamnés à quatre mois de prison supplémentaires[6].

Au début des années 1990, Siegler est transféré à Maison centrale d'Ensisheim, où il fait la connaissance de Robert Moris, un détenu de 13 ans son aîné, incarcéré depuis 1984 pour un meurtre dont il purge une peine de 18 ans de réclusion criminelle. Les deux codétenus se lie rapidement d’amitié, notamment en raison de leur dégoût pour l’homosexualité les ayant amené à tuer[2],[3],[7].

Libération et période sans crime[modifier | modifier le code]

Siegler est libéré en 1993, après 7 ans de détention[4].

Après sa sortie de prison, Siegler rencontre sa future compagne et décide de s’amender. Il garde brièvement contact avec Moris, mais le perd de vue lorsque celui-ci sort de prison en 1995[3]. Siegler et sa compagne donnent naissance à une fille au cours des années 1990. Siegler a pour ambition de voyager en Espagne mais, en raison de leurs faibles revenus, le couple est contraint de s’abstenir[2].

Aucun crime, entre 1993 et 1998, n’est imputé à Siegler. On ignore, à ce jour, s’il a commis des meurtres et des braquages à cette période.

Affaire de braquage et incarcération[modifier | modifier le code]

En 1998, Siegler s’introduit au domicile du père d’une amie, chauffeur de taxi, qu’il gaze à l’aide d’une bombe lacrymogène, avant de le braquer et de lui voler ses papiers et sa voiture. Le chauffeur porte plainte contre Siegler, qui a pris la fuite. Peu après le signalement, Siegler est arrêté alors qu’il voulait se réfugier en Espagne. Placé en garde à vue, il reconnaît les faits et justifie son geste pour financer son intention de voyager en Espagne. Mis en examen pour violences, violation de domicile et dégradations, Siegler est placé en détention provisoire[1],[2],[8].

Siegler comparaît, en 2000, devant la Cour d’assises pour attaque à main armée, violation de domicile et dégradations, commises en état de récidive. Il est une nouvelle fois condamné à 10 ans de réclusion criminelle[1],[2],[8],[9].

Siegler tente par deux fois de s’évader, en 2000 et 2001, mais échoue à toute évasion et se voit condamné à plusieurs mois supplémentaires. Il entame par la suite une grève de la faim, mais celle-ci n'aboutit pas. Après cela, il poursuit sa détention sans encombre[1],[9].

En , il est transféré au Centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin-Neufmontiers, au sein duquel il surprend par son comportement exemplaire[1].

Permission de sortie, deuxième meurtre et cavale[modifier | modifier le code]

Siegler sort de prison, le , bénéficiant d’une permission de sortie d’une journée pour voir sa compagne et sa fille. Il est censé regagner la Prison de Meaux le soir même, mais ne s’y rend pas[1],[2],[3],[9],[10].

Il part en direction de Paris, avant de rejoindre Belfort en train, dans lequel il est verbalisé le lendemain. La fuite de Siegler n’est pas révélée tout de suite mais, dans la mesure où il a déjà tué, un avis de recherche est publié le [1],[2],[10].

Le , Siegler reprend contact avec Moris, par la biais d’une cabine téléphonique de Mulhouse. Affirmant avoir été dépouillé de ses papiers, Siegler dit avoir besoin d’un logement pour la trois prochains jours, en échange d’un travail en Espagne. Convaincu de la bonne foi de son ami de longue date, Moris accepte de l’héberger. Les deux hommes se retrouvent le jour même au domicile de Reguisheim[2],[8],[10].

Le , Siegler rencontre Philippe Vuillet, 33 ans, alors que les deux hommes boivent un café chez Moris. Ayant besoin de papiers d’identité pour assurer sa cavale, Siegler a pour projet de tuer Vuillet[2],[10].

Dans l’après-midi du , Siegler, Moris et Vuillet se retrouvent au domicile de Moris. Alors que Moris part faire des courses, laissant seul Siegler avec Vuillet, Siegler met des médicaments dans la verre de Vuillet. Au retour de Moris, Vuillet fait un malaise. Siegler se saisit alors d’une bombe lacrymogène, gaze Vuillet puis le ligote à l’aide de sa ceinture. Apeuré, Moris tente de maîtriser Siegler, mais celui-ci lui affirme donner une correction à Vuillet, qui lui aurait avoué être pédophile. Les deux hommes chargent Vuillet dans la voiture de celui-ci, avant de s’arrêter dans un bois d’Ensisheim. Siegler sort Vuillet de la voiture, le frappe à coups de manivelle puis l’étrangle à mort, avant de l’attacher à un arbre. A la suite de cela, Moris et Siegler quittent les lieux[2],[8],[10].

Siegler et Moris prennent la direction de Belfort mais, le , Siegler abandonne son ami, laissant seul. Moris fait alors appel à un ami pour le ramener chez-lui, qui le reconduit le soir même. Siegler, quant à lui, poursuit sa cavale, mais tombe en panne le [2].

Le , Siegler se rend au domicile de Sylvie, la compagne de Philippe, et lui vole sa voiture. Sylvie dépose plainte contre son compagnon, dont l’enquête sur la disparition n’est pas prise au sérieux, pour vol de voiture. Siegler parvient à trouver le numéro de téléphone de Sylvie et lui téléphone depuis une cabine téléphonique, le , lui ordonnant d’arrêter de chercher Vuillet. Cet appel marque le début d’une enquête pour disparition inquiétante[2],[9].

Siegler téléphone à sa compagne au cours de sa cavale[2].

Le , Siegler va consulter, sous le nom de Vuillet, le médecin qu'il fréquentait à la maison centrale de Château-Thierry[7].

Arrestation et incarcération[modifier | modifier le code]

Siegler est arrêté, le , lors d’un contrôle de véhicules mal-garés en plein Paris. Se faisant passer pour Vuillet, Siegler est placé en garde à vue en affirmant avoir quitté Sylvie en raison d’une relation et de rumeurs pédophiles à son égard. On relève ses empreintes, qui sont passées au Fichier national automatisé des empreintes génétiques. Les résultats tombent rapidement, l’ADN du gardé à vue étant celui de Franck Siegler, 39 ans, recherché à la suite de sa évasion. Questionné sur la possession des papiers de Vuillet, Siegler affirme que Moris lui est a donnés après avoir tué celui-ci. Au terme de sa garde à vue, Siegler est mis en examen pour évasion, usurpation d’identité et vol de voiture puis placé en détention provisoire à la Maison d’arrêt de Fresnes. Il n’est pas poursuivi pour meurtre, les preuves étant encore minimes à son égard[1],[2],[9].

Moris est interpellé le , à son domicile, et placé en garde à vue à son tour. Il avoue rapidement sa participation au meurtre de Vuillet, mais affirme que seul Siegler est passé à l’acte. Face aux gendarmes, Moris donne l’emplacement du corps de Vuillet, dans un bois d’Ensisheim, qui est retrouvé sur ses indications. Mis en examen pour meurtre en état de « récidive légale » et commis avec préméditation, Moris est placé en détention provisoire. Quelques jours plus tard, Siegler est mis en examen pour ces mêmes faits[2],[9].

L’autopsie réalisée démontre Vuillet a été battu, avant d’être étranglé. Les traces ADN, relevées sur la scène de crime, appartiennent à Siegler et Vuillet, accréditant la version de Moris dans laquelle il affirme que seul Siegler a tué Vuillet. En outre de cela, la mise en scène du corps de la victime présente des similitudes avec le premier meurtre de Siegler, en 1986, faisant penser à la signature d’un tueur en série après chaque meurtre. Le mobile du crime, en revanche, résulte du fait que Siegler avait besoins de papiers d’identité pour assurer sa cavale. Le fait qu’il ait contacté Moris semble probablement lié à une intention de Siegler de s’exonérer de sa responsabilité en chargeant son complice à sa place, bien que tous deux se rejettent mutuellement la faute[2],[10].

L’expertise psychiatrique ne relève aucune pathologie mentale chez les deux mis en cause. Siegler est qualifié de personnalité violente, manipulatrice, très intolérante à l’impact de certains propos et capable de tuer pour « faire justice ». A l’isolement, il est également qualifié de mythomane, après avoir reconnu une vingtaine de meurtres avant de se rétracter. Moris, quant à lui, est qualifié de personnalité intolérante à l’homosexualité avec une particularité de minimiser sa responsabilité[2],[3],[8],[10].

Jugement de l’affaire Vuillet et détention[modifier | modifier le code]

Le , débute le procès de Siegler et Moris, devant la Cour d’assises de Colmar (Haut-Rhin). Ils sont alors âgés de 42 et 55 ans[2],[11].

A leur arrivée dans le box, Siegler se présente bien, tandis que Moris apparaît plus grossier et maladroit. Lors du procès, les deux accusés se rejettent toujours la faute du crime, laissant un doute quant à celui-ci ayant porté les coups mortels. Siegler affirme avoir aidé Moris à étrangler Vuillet, mais nie avoir porté les coups de manivelle à son encontre. De son côté, Moris affirme ne pas avoir « touché un cheveu » de Vuillet[11].

A la barre, Siegler est décrit comme un manipulateur s’étant réfugié dans le crime et représentant un risque élevé de récidive. Moris, quant à lui, n’est pas jugé comme présentant ce risque, dans la mesure où, après de multiples condamnations entre 1975 et 1987, celui-ci n’avait plus commis de crime entre sa libération, en 1995, et l’assassinat de Vuillet, en 2007[3].

Le , Siegler est condamné à 30 ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté de 20 ans. Moris est également condamné à 30 ans de réclusion criminelle, mais sans période de sûreté. Les condamnés interjettent appel de ce jugement[2],[11].

Siegler comparaît, le , devant le tribunal correctionnel de Meaux, pour son évasion du Centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin-Neufmontiers. Il est condamné à un an de prison ferme pour ces faits[12].

Le , débute le procès en appel de Siegler et Moris, devant la Cour d’assises de Strasbourg (Bas-Rhin)[3].

Lors de ce procès, la personnalité de Moris est mieux établie qu’en première instance, celui-ci étant décrit comme serviable, honnête, courageux et intolérant à l'inaction. A la barre, l’épouse de Moris explique que celui-ci lui avait confié que Vuillet venait trop souvent chez lui. Elle est également persuadée que Siegler a influencé Moris pour tuer Vuillet. Siegler, quant à lui, reste sur ses positions, conformément au premier procès, accusant Moris d’avoir porté les coups de manivelle en ayant simplement aide à étrangler Vuillet. Le procès est également marqué par la pression exercée sur les deux accusés, si bien que Moris perd patience et s’énerve en tentant de tordre le micro[2],[3],[7],[8].

Le , Moris est de nouveau condamné à 30 ans de réclusion criminelle, tandis que Siegler est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité[13].

Siegler est incarcéré au Centre pénitentiaire d'Einsisheim, avant d’être transféré à la Maison centrale de Clairvaux où, en 2016, il est pris par un surveillant, qui le retrouve en possession de matériel informatique dans ses affaires. Contestant l’intervention de celui-ci, Siegler le menace de mort. Il est mis en examen pour ces faits[14].

En , Siegler est transféré au Centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil. Il conteste fermement cette décision et menace de tuer un codétenu s’il n’est pas transféré ailleurs[15],[16].

Troisième meurtre en détention et autres démêlés[modifier | modifier le code]

Le , Siegler, 49 ans, se rend au point-phone de la Prison de Vendin-le-Vieil, un lacet à la main, pour téléphoner à des proches, selon lui. A ce même moment, Jonathan Fragnière, un détenu de 28 ans incarcéré depuis pour tentative de meurtre aggravée, se rend dans la cellule de Geoffrey Debouver, autre détenu de 27 ans, laissant la porte de celle-ci ouverte. Profitant de cet accès, Siegler entre dans la cellule, se jette sur Debouver, lui fracasse le crâne et l’étrangle à mort, à l’aide du lacet de sa chaussure. Les surveillants pénitentiaires alertent immédiatement les secours, mais ceux-ci ne peuvent réanimer la victime. L’autopsie réalisée conclue à un déchaînement rapide de violence[17],[18],[19],[20],[21],[22].

Siegler et Fragnière sont placés en garde à vue, dans le cadre de cette affaire. Seul Siegler reconnaît avoir porté les coups à l’encontre de Devouber. Fragnière, quant à lui, nie toute intention de participation au crime. Au terme de leur garde à vue, Siegler et Frangnière sont mis en examen pour assassinat en état de « récidive légale ». Les deux détenus sont transférés dans un autre établissement pénitencier[14],[20],[23],[24],[25].

L’enquête concernant le crime est qualifiée d’assassinat de par les éléments attestant une préparation du crime. Le fait que Siegler possédait un lacet de chaussure à la main, alors qu’il affirmait vouloir téléphoner accrédite la thèse d’une préméditation. En outre de cela, celui-ci avait annoncé à maintes reprises qu’il tuerait quelqu’un pour être transféré au sein d’une autre prison. Fragnière, quant à lui, n’a pas porté les coups mortels mais, dans la mesure où il a passivement assisté au crime, celui-ci est poursuivi pour complicité d’assassinat[19],[20],[21].

Transféré au Centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, Siegler menace de mort un surveillant, en 2018, en saccageant son espace de détention. Le juge Éric Martin le met en examen pour menaces de mort et dégradations[14].

En , Siegler appelle un surveillant par l’interphone de sa cellule, affirmant qu’il aurait tué les surveillants s’il en avait eu l’occasion, lors de la précédente prise d’otages, perpétrée le . Il est de nouveau mis en examen pour menaces de mort[14].

Le , Siegler met le feu à sa cellule. Maîtrisé, il insulte les surveillants de la prison en les menaçant de mort. Mis en examen pour dégradations, il écope de 2 ans ans de prison supplémentaires[26].

Il comparaît de nouveau, le , devant le tribunal correctionnel d’Alençon, pour dégradations et menaces de mort, commises en 2016, 2018 et 2019. Il ne reste qu’un bref instant dans le box, avant d’être expulsé pour avoir refusé de répondre aue Juge Martin. Pour ces faits, Siegler est condamné à 16 mois de prison supplémentaires. Ce jugement concernant les dégradations de Siegler lui vaut de comparer sa cellule à Beyrouth[14],[27].

Jugement dans l’affaire Debouver[modifier | modifier le code]

Le , débute le procès de Siegler et Fragnière, devant la Cour d’assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais), pour l’assassinat de Debouver. Ils ont alors 52 et 31 ans[28].

Lors du procès, seul Fragnière est présente, Siegler refusant de comparaître. A la barre, sont évoquées les déclarations faites par Siegler avant le crime, cherchant à contester ses conditions de détention et obtenir son transfert. De son côté, Fragnière nie toute intention d’avoir voulu assassiner Debouver. L’avocate des parties civiles, Me Carine Delaby-Faure, déplore que l'administration pénitentiaire est « en partie responsable du drame », en raison de « défaillances graves »[29],[30].

« L'auteur de la strangulation avait réédité dans le bureau de la direction ses menaces une demi-heure avant son passage à l'acte. Tous les voyants étaient au rouge, les menaces successives de Franck Siegler n'ont pas été prises en considération »

— Me Carine Delaby-Faure

Le , Siegler est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Fragnière est condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Ils interjettent appel de cette décision[30],[31],[32],[33],[34].

Le , débute le procès en appel de Siegler et Fragnière, devant la Cour d’assises de Douai (Nord)[4],[15],[35].

Contrairement au procès de première instance, Siegler et Fragnière sont tous deux présents dans le box. Lorsqu’il prend la parole, Siegler présente ses excuses à la famille de Devouber, expliquant qu’il n’aurait jamais dû tuer son codétenu, mais rejette la responsabilité à l’administration pénitentiaire, sourde face à ses menaces répétées de passage à l’acte. Il détourne même le regard devant les photos de la scène de crime. De son côté, Fragnière, qui avait toujours nié son implication à l’assassinat, reconnaît sa participation au crime. Cette déclaration provoque la colère de Siegler, qui estime que le crime a été organisé par eux deux[15],[16],[36],[37],[38],[39].

Le , Siegler est de nouveau condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Fragnière voit également sa peine de 30 ans de réclusion criminelle confirmée[16].

Allégations au tueur en série[modifier | modifier le code]

En , alors qu’il est en détention provisoire dans l’assassinat de Philippe Vuillet, Siegler envoie une lettre au Juge d’instruction, dans laquelle il affirme vouloir parler de l’assassinat de Vuillet, et bifurque en affirmant avoir commis plus d'une vingtaines de meurtres, avant de se rétracter dans un courrier suivant. Cette intention de vouloir se faire passer pour un « grand » tueur en série rappelle longuement les faux aveux d’Henry Lee Lucas, dans les années 1980, cherchant à se faire connaître comme étant le pire tueur de son pays[2],[3],[40].

De la même manière que Lucas, il est confirmé que Siegler est capable tuer par simples pulsions sadiques et qu'il aime revendiquer être un grand tueur, donnant ainsi l'attribution du terme « serial menteur »[2],[19],[40].

Références[modifier | modifier le code]

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