Chronologie de la Tunisie

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Cette page présente une chronologie de la Tunisie :

Ère antique[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

  • 1857 (10 septembre) : Mohammed Bey promulgue, sur le modèle ottoman, un « pacte fondamental » qui établit l'égalité de tous les Tunisiens devant la loi quelle que soit leur religion.
  • 1859 (23 septembre) : Sadok Bey (1813-1882), succède à son frère ainé Mohammed Bey.
  • 1861 (23 avril) : la Tunisie adopte sa première Constitution. Cette constitution assure aussi aux Européens et aux Juifs l'égalité des droits avec les musulmans, en particulier le droit de posséder des biens immobiliers. Une situation juridique nouvelle qui encourage les Européens à s'établir en Tunisie.
  • Le Prince entame des travaux considérables, engendrant l'augmentation des impôts (Mejba) et un endettement considérable. Cela cree des tensions internes qui mèneront à la révolte de 1864, et des tensions externes, puisque les Consuls réclament le remboursement de la dette de l'État.
  • 1862 (12 janvier) : le gouvernement tunisien fait construire un nouveau consulat sur la future avenue de la Marine inauguré par le souverain, en remplacement du Fondouk des Français.
  • 1862 (26 juillet) : Traité franco-italien du 26 juillet 1862 (voir aussi : https://archive.org/stream/incidentduconsu00clungoog/incidentduconsu00clungoog_djvu.txt) : à développer.
  • Dans les années qui suivent, il entame la réfection générale de Aqueduc de Zaghouan pour assurer l'alimentation en eau de la capitale. S'ensuivent la démolition des remparts de la Medina qui menacent de s'effondrer, et d'autres travaux considérables.
  • 1864: Ali Ben Ghedhahem (1814-1867) prend la tête d'une insurrection, en opposition à l'augmentation fiscale. Les conséquences de cette révolte furent dramatiques puisque le déséquilibre des finances de l'état fut aggravé par les dépenses relatives aux opérations menées pendant la révolte. Il résulte de cette révolte un appauvrissement sévère de la population à la suite des pillages de tout bord.
  • 1868 (8 septembre) : Traité Italo-Tunisien conclu le 8 septembre 1868 entre le gouvernement royal et le gouvernement beylical, et ce, pour une durée de 28 ans garantie aux italiens un certain nombre de privilèges : juridiction consulaire, écoles nationales et offices postaux nationaux, ainsi qu’obtention de concessions (voir chemin de fer de la Goulette à la Société de navigation génoise Rubattino).
  • La population italienne passe de 2 000 à 10 000 entre 1866 et 1888.
  • 1869 : ses finances en déroute, la Tunisie est placée sous la tutelle d'une commission financière internationale
  • 1875 (13 janvier) : le Collège Sadiki, qui deviendra le vivier du nationalisme tunisien, est fondé par Kheireddine Pacha.
  • 1878 (13 juin-13 juillet) : lors du congrès de Berlin, le Royaume-Uni et l'Allemagne donnent carte blanche à la France en Tunisie.

Protectorat français[modifier | modifier le code]

  • 1881 (6 avril) : le consul de France Théodore Roustan annonce à Sadok Bey que la France va intervenir en réaction aux incursions de tribus de Kroumirie en territoire algérien.
  • 1881 (7 avril) : Sadok Bey décide d'envoyer deux colonnes en Kroumirie pour rétablir l'ordre, l'une commandée par le ministre de la guerre et l'autre par son frère Ali.
  • 1881 (24 avril-31 mai) : la première phase de la campagne de Tunisie se traduit par la « pacification » de la Kroumirie et l'occupation des points stratégiques du nord-ouest du pays.
  • 1881 (12 mai) : Le Bey doit accepter le 12 mai 1881 le Traité du Bardo, (Traité de garantie) qui établit le protectorat français. Il est signé par le général Bréart, le consul Théodore Roustan, Sadok Bey et le grand vizir Mustapha Ben Ismaïl. Il place le gouvernement beylical sous protectorat français. La France devient responsable de la défense et des relations extérieures placées sous la responsabilité du résident général.
  • 1881 (13 mai) : Théodore Roustan est nommé ministre résident de France en Tunisie. Il deviendra résident général le .
  • 1881 (9 juin) : un décret du bey nomme le résident général ministre des affaires étrangères et intermédiaire entre les deux gouvernements français et tunisien.
  • 1881 (27 juin) : Soulèvement de la ville de Sfax.
  • 1881 (15 juillet) : la flotte française déployée le long du littoral bombarde Sfax et prend la ville après dix jours de siège.
  • 1881 (25 juillet) : la ville de Gabès est à son tour occupée de même que Djerba le 28 juillet.
  • 1881 (11 septembre) : la ville de Sousse est prise par les troupes françaises.
  • 1881 (10 octobre) : la capitale, Tunis, est finalement investie par les troupes françaises qui étaient demeurées cantonnées à l'extérieur de la cité. C'est le début de la conquête de la Tunisie par la France.
  • 1881 (28 octobre) : des tirailleurs algériens pénètrent dans certaines mosquées de Kairouan qui deviennent accessibles aux non musulmans.
  • 1881 (23 décembre) : fin des combats en Tunisie.
  • 1882 : Ali ben Hussein Bey dit Ali III Bey (1817-1902) succède à son frère Mohammed el-Sadik Bey dit Sadok Bey .
  • 1882 (28 février) : Paul Cambon remplace Théodore Roustan comme résident général.
  • 1883 (6 mai) : création de la direction de l'enseignement confiée à Louis Machuel.
  • 1883 (5 juin) : le traité du Bardo est complété par les conventions de La Marsa qui viennent préciser le rôle du Protectorat français. Ces conventions ont pour but, avec le rachat de la dette, de supprimer la commission financière internationale et de permettre l'abolition des capitulations, laissant le champ libre au gouvernement français dans la gestion du protectorat. Également pour faire face aux tensions franco-italiennes, car la Tunisie était liée à l'Italie depuis le Traité conclu le 8 septembre 1868
  • 1884 (1er janvier) : suppression du tribunal consulaire anglais.
  • 1884 (1er juillet) : suppression du tribunal consulaire italien.
  • 1884 (2 octobre) : Paul Cambon obtient la dissolution de la commission financière internationale. Celle-ci est remplacée par une institution spécifiquement française, la direction générale des finances, qui commence à fonctionner le 13 octobre. L'inspecteur des finances, à la tête de cet organisme, a le rang de Ministre des finances du bey.
  • 1885 (1er juillet) : création d'un cadastre en Tunisie, grâce à une loi immobilière qui permet l'immatriculation facultative et payante. (voir Droit immobilier tunisien)
  • 1886 (29 juin) : création de l'État civil tunisien par décret beylical du 29 juin 1886 qui rend l'état civil laïc obligatoire pour les seuls européens.
  • 1886 (28 octobre) : départ du Résident Général Paul Cambon qui est remplacé par Justin Massicault.
  • 1887 (29 juillet) : premières lois permettant aux Tunisiens d’obtenir la nationalité française (voir aussi Affaire des naturalisés tunisiens)
  • 1888 (31 janvier) : décret précisant les attributions des contrôleurs civils.
  • 1889 (13 septembre) : Bernard Roy est nomme secrétaire général.
  • 1889 (25 décembre) : premier numéro du journal La Dépêche tunisienne.
  • 1890 (15 mai) : inauguration de la cathédrale de Carthage.
  • 1890 (17 juillet) : les produits tunisiens peuvent être vendus en France en franchise de douane.
  • 1891 (janvier) : ouverture de la première session de la Conférence Consultative chargée de donner son avis sur la politique fiscale du gouvernement. Elle ne comprend que des représentants français.
  • 1891 (1er juillet) : la piastre ou Rial tunisien est remplacé par le franc tunisien.
  • 1894 (21 décembre) : création des contrôles civils de Gabès, Gafsa et Kasserine.
  • 1896 (18 mars) : réforme de la justice. L'ouzara est remplacé par une justice généralisée à l'ensemble du territoire et placée sous la direction d'un magistrat français qui prend le titre de Directeur de la Justice.
  • 1896 (28 septembre) : conventions franco-italiennes visant la fin des hostilités franco-italiennes depuis la mise en place du Protectorat français en 1881, et la signature des traités italo-tunisien de 1862 et 1868.
  • 1902 : décès de Ali III Bey. C'est son fils Hédi Bey (1855-1906) qui lui succède.
  • 1905 (23 décembre) : création du mouvement "Les anciens de Sadiki" avec Ali Bach Hamba, Guellaty, Khairallah ben Mustapha et Nomane.
  • 1906 (24 mars) : discours à Tunis de Bechir Sfar qui demande des réformes en faveur des Tunisiens.
  • 1906 (26 avril) : Insurrection de Thala. Trois colons français sont tués ainsi qu'une dizaine d'assaillants. Trois Tunisiens seront condamnés à mort avant de voir leur peine commuée en travaux forcés à perpétuité.
  • 1906 : Naceur Bey (1855-1922) succède à son cousin Hédi Bey.
  • 1907 (7 février) : lancement du mouvement des Jeunes Tunisiens avec Béchir Sfar, Ali Bach Hamba, Abdelzelil Jaouche. Création de l'hebdomadaire "Le Tunisien".
  • 1907 (20 mai) : création des Sociétés de Prévoyance Indigènes chargés d'avancer des prêts de semence et de combattre les prêts usuriers.
  • 1907 (29 décembre) : Gabriel Alapetite est nommé Résident Général.
  • 1908 (8 octobre) : Discours de Bechir Sfar au Congrès de l'Afrique du Nord. Il y réclame une politique agricole pour les Tunisiens.
  • 1908 (28 décembre) : Modification de l'État civil par décret beylical concernant les seuls tunisiens.
  • 1910 (11 avril) : convention de Tripoli qui fixe la frontière entre la Tunisie et la Tripolitaine.
  • 1910 (3 octobre) : modification des lois de 1887 et 1899 sur le droit à la naturalisation française.
  • 1911 (7 novembre) : émeutes du Djellaz. 3 Français, 5 Italiens tués, 21 policiers blessés, 35 émeutiers condamnés dont 7 à la peine de mort (cinq seront graciés). (voir Affaire du Djellaz)
  • 1911 (13 décembre) : instauration de l'état de siège, étendu en 1914 et levé en 1921 (voir Mouvement national tunisien)
  • 1912 (9 février) : Boycottage pendant un mois du tramway de Tunis à la suite de la mort d'un enfant qui a été renversé.
  • 1912 (13 mars) : expulsion de Ali Bach Hamba et Guellaty. Sadok Zmerli et Chedly Darghoulh sont internés à Tataouine.
  • 1915 (9 octobre) : violents combats dans le sud tunisien autour du poste de Oum Souigh. Parmi les victimes insurgées, Saïd ben Abdellatif, délégué à la Conférence Consultative et officier de la Légion d'Honneur.
  • 1919 (15 juin) : publication de La Tunisie martyre dont l'auteur présumé est Abdelaziz Thâalbi.
  • 1919 (15 juillet) : création du tiers colonial (majoration de 30 % des seuls salaires fonctionnaires français) qui renforce le Mouvement national tunisien dans sa lutte contre le Protectorat Français.
  • 1919 (26 décembre) : Modification de l'État civil par décret beylical du 26 décembre 1919 rendant les déclarations de naissance obligatoires pour tous sur le territoire de la Régence.
  • 1920 (6 juin) : Création du Parti libéral constitutionnel tunisien ou Destour, qui réclame le rétablissement de la Constitution de 1861.
  • 1920 (6 juin) : départ pour Paris de la 1re délégation du Destour.
  • 1920 (8 juin) : une délégation de 40 nationalistes rencontre le Bey Mohammed En-Naceur Naceur Bey avec l'appui de son fils Moncef Bey.
  • 1920 (17 juin) : Tahar Ben Ammar rejoint la délégation à Paris.
  • 1920 (28 juillet) : arrestation à Paris de Abdelaziz Thâalbi. Retour de la délégation qui n'a rien obtenu.
  • 1920 (24 novembre) : Lucien Saint(1867-1938) est nommé Résident Général.
  • 1920 (22 décembre) : retour à Paris de la délégation du Destour emmenée par Tahar ben Ammar. Ils sont reçus par le président du conseil, Georges Leygues.
  • 1921 (29 mars) : levée de l'état de siège.
  • 1921 (avril) : création du Parti Réformiste de Hassan Guellaty et Chadli Kastally.
  • 1921 (26 avril) : création du Ministère de la Justice. Les tribunaux religieux sont supprimés. Si Tahar Kheireddine, fils de l'ancien premier ministre devient Ministre de la Justice.
  • 1921 (29 avril) : Abdelaziz Thâalbi est libéré.
  • 1921 (8 novembre) : Loi sur la nationalité. Tout Européen, autre qu'italien, né en Tunisie de parents eux-mêmes nés en Tunisie devient Français.
  • 1922 (6 avril) : à la suite de la menace de Naceur Bey d'abdiquer si les propositions nationalistes ne sont pas étudiées, Lucien Saint fait encercler le Palais beylical par les Chasseurs d'Afrique et le fait changer d'avis.
  • 1922 (27 avril) : voyage du président français Alexandre Millerand dans le cadre de sa mission en qualité de président du Conseil et ministre des Affaires étrangères.
  • 1922 (10 juillet) : mort de Naceur Bey. C'est Mohamed El-Habib Bey dit Habib Bey qui lui succède.
  • 1922 (14 juillet) : la Tunisie est divisée en caïdats et régions. Création du Grand Conseil.
  • 1923 (août) : Abdelaziz Thâalbi quitte la Tunisie.
  • 1924 (12 octobre) : création de la CGTT par Mohamed Ali.
  • 1924 (novembre) : Une délégation du Destour emmenée par Ahmed es-Safi se déplace à Paris sans pouvoir rencontrer le Président du Conseil.
  • 1925 (12 novembre) : ouverture du procès du "complot destouro-communiste" contre les syndicats tunisiens. Mohamed Ali est expulsé.
  • 1925 (23 novembre) : érection de la statue du cardinal Lavigerie brandissant la croix face à la medina de Tunis.
  • 1926 (26 janvier) : décrets "scélérats" de Lucien Saint limitant la liberté de la presse et le débat politique.
  • 1928 (14 décembre) : début de la grève à l'Université de la Zitouna à la suite d'un décret durcissant les règles d'obtention de la fonction de notaire.
  • 1929 (27 janvier) : fin de la grève à la Zitouna à la suite des promesses du gouvernement de réformer les enseignements.
  • 1929 (11 février) : décès de Habib Bey. C'est Ahmed II Bey (1862-1942) qui lui succède.
  • 1930 (7 mai) : début du Congrès Eucharistique qui durera quatre jours et sera perçu comme une provocation par les Tunisiens.
  • 1932 (1er novembre) : premier numéro de l'Action Tunisienne dans lequel écrit Habib Bourguiba.
  • 1933 (14 avril) : premières émeutes contre l'enterrement des Tunisiens naturalisés français.
  • 1933 (6 mai) : décret édictant l'inhumation des naturalisés dans des enclos séparés.
  • 1933 (10 mai) : élection de Habib Bourguiba, Mahmoud el Materi, Bahri Guiga et Tahar Sfar à la Commission Exécutive du Destour.
  • 1933 (1er juin) : interdiction du Destour.
  • 1933 (3 juin) : Peyrouton Résident Général.
  • 1933 (5 juillet) : les Tunisiens ont accès à la fonction publique (maximum 35%).
  • 1933 (9 septembre) : démission de Bourguiba de la Commission Exécutive.
  • 1933 (octobre) : Peyrouton reçoit une délégation du Destour.
  • 1934 (2 mars) : Bourguiba rompt avec la direction du Destour et fonde le parti nationaliste du Néo-Destour dans la ville de Ksar Hellal (Sahel tunisien).
  • 1934 (3 septembre) : arrestation des Destouriens. Materi, M'hamed Bourguiba,Habib Bourguiba et Sadok Hamida El Ouerdani sont assignés à résidence à Bordj Leboeuf.
  • 1935 (2 janvier) : arrestation de Tahar Sfar, Bahri Guiga, Salah ben Youssef, Mohieddine Klibi, Cheikh Karkar, Boukordagha.
  • 1935 (3 septembre) : libération de M'hamed Bourguiba.
  • 1935 (18 novembre) : la proportion maximum de fonctionnaires tunisiens est augmentée à 55%.
  • 1936 (7 février) : parution d'un décret obligeant tous les fonctionnaires à parler arabe et français.
  • 1936 (22 février) : début de la grève à la Zitouna contre le décret du 7 février.
  • 1936 (avril) : Armand Guillon Résident Général.
  • 1936 (23 avril) : transfert des dirigeants nationalistes vers Djerba et Gabès.
  • 1936 (23 mai) : libération des dirigeants nationalistes.
  • 1936 (28 mai) : fin de la grève à la Zitouna à la suite de l'abrogation du décret du 7 février.
  • 1936 (juillet) : visite à Paris de Bourguiba accueilli par Hedi Nouira et Habib Thameur. Il rencontre Pierre Viénot, sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères.
  • 1937 (23 janvier) : article virulent dans Le Colon français de R. Vénèque, porte-parole des colons français. Il y rend le résident général responsable du sang qui va couler.
  • 1937 (25 février) : discours de Pierre Viénot qui donne raison au Néo-Destour, les intérêts des colons ne sont pas ceux de la France.
  • 1937 (mars) : répression meurtrière d'une grève des mineurs à Metlaoui (19 morts).
  • 1937 (8 juillet) : retour de Thaalbi en Tunisie.
  • 1937 (août) : la tentative de réunification du Destour et du Néo-Destour échoue à cause de l'opposition de Bourguiba.
  • 1937 (25 septembre) : à Mateur, une conférence de Thaalbi est saccagée par les sbires de Bourguiba. Un militant destourien est poignardé.
  • 1937 (2 octobre) : visite à Paris de Bourguiba qui rencontre Albert Sarraut, ministre d'État chargé des Affaires nord-africaines.
  • 1937 (6 octobre) : manifestation du Néo-Destour pour empêcher la tenue d'un meeting de Thaalbi. 1 mort.
  • 1937 (2 novembre) : congrès du Néo-Destour.
  • 1937 (20 novembre) : appel du Néo-Destour à la grève générale malgré l'opposition de Materi, Tahar Sfar, Bahri Guiga, du Destour et des syndicats.
  • 1938 (6 janvier) : manifestation à Bizerte contre l'expulsion d'un syndicaliste algérien membre du Néo-Destour. Sept morts.
  • 1938 (13 janvier) : démission de Mahmoud el Materi de la présidence du Néo-Destour pour protester contre la volonté de Bourguiba d'aller à l'affrontement.
  • 1938 (3 avril) : arrestation de Ben Slimane et Youssef Rouissi.
  • 1938 (6 avril) : arrestation de Salah ben Youssef, Hedi Nouira, Mahmoud Bourguiba et Noureddine Djeridi.
  • 1938 (8 avril) : le Néo-Destour appelle à une grève générale : une grande manifestation conduite par Mongi Slim et Ali Belhouane se dirige vers le siège de la résidence générale. Devant une foule de 10 000 personnes, Belhouane harangue les manifestants : « Nous sommes venus aujourd'hui démontrer notre force [...] celle de la jeunesse qui ébranlera le colonialisme [...] Le parlement tunisien ne sera créé que par le martyre des militants et les sacrifices de la jeunesse... »
  • 1938 (9 avril) : alors que Ali Belhouane est convoqué par le juge d'instruction, une foule se rassemble devant le Palais de justice. Des coups de feu éclatent. Des heurts sanglants se produisent et se soldent par 22 morts et près de 150 blessés. L'état de siège est proclamé à Tunis, Sousse et dans le cap Bon.
  • 1938 (10 avril) : Habib Bourguiba et Mongi Slim sont arrêtés et traduits, avec le reste des dirigeants du Néo-Destour, devant le tribunal militaire pour complot contre la sûreté de l'État.
  • 1938 (12 avril) : le Néo-Destour est dissous, ses locaux fermés, ses documents confisqués et la presse nationaliste suspendue. Les militants du Néo-Destour entrent alors dans la clandestinité.
  • 1938 (août) : levée de l'état de siège.
  • 1938 (octobre) : Éric Labonne résident général.
  • 1939 (4 janvier) : Venue d'Édouard Daladier, président du conseil.
  • 1940 (27 mai) : transfert de Bourguiba, de Téboursouk à Marseille.
  • 1940 (juillet) : Jean-Pierre Esteva résident général.
  • 1940 (22 août) : décret interdisant les associations et la franc-maçonnerie.
  • 1940 (20 novembre) : lois anti-juives.
  • 1941 (9 juin) : création de la cour d'appel de Tunis qui remplace celle d'Alger pour les affaires tunisiennes.
  • 1942 (19 juin) : Moncef Bey, proche des nationalistes, succède à son cousin Ahmed II Bey.
  • 1942 (8 août) : lettre de Bourguiba à Habib Thameur ordonnant aux nationalistes de s'engager avec les gaullistes.
  • 1942 (10 août) : remise par Moncef Bey à Jean-Pierre Esteva d'un memorandum reprenant les demandes nationalistes.
  • 1942 (12 octobre) : clash entre Esteva et Moncef Bey qui se plaint de l'absence de Tunisiens à des postes de responsabilité.
  • 1942 (8 novembre) : débarquement anglo-américain en Algérie et au Maroc.
  • 1942 (9 novembre) : atterrissage d'une centaine d'avions allemands à l'aéroport d'El Aouina près de Tunis.
  • 1942 (19 novembre) : les troupes françaises de Tunisie qui se sont repliées bloquent l'armée allemande à Medjez-el-Bab.
  • 1942 (9 décembre) : des soldats allemands se livrent à une rafle dans la Grande synagogue de Tunis : les hommes sont retenus pour le travail forcé alors que beaucoup de femmes et d'enfants sont maltraités par les soldats.
  • 1942 (31 décembre) : Moncef Bey limoge son premier ministre et le remplace par M'hamed Chenik. Salah Farhat est ministre de la Justice, Mahmoud el Materi ministre de l'Intérieur, Mohamed Aziz Jellouli ministre de Habous.
  • 1943 (25 février) : Bourguiba, libéré par les Allemands, arrive à Tunis.
  • 1943 (7 mai) : les Alliés entrent dans Tunis.
  • 1943 (11 mai) : Moncef Bey est déposé et exilé en Algérie.
  • 1943 (13 mai) : fin de la bataille de Tunisie.
  • 1943 (juin) : le général Charles Mast résident général.
  • 1944 (1er octobre) : décès du cheikh Thaalbi.
  • 1944 (30 octobre) : adoption de la Charte de la Tunisie par un Comité d'études et de réformes présidé par Tahar ben Ammar.
  • 1945 (22 février) : adoption de la Charte par le Comité des Soixante qui le publie sous le nom de Manifeste du Front tunisien.
  • 1945 (1er avril) : Bourguiba quitte clandestinement la Tunisie pour l'Égypte.
  • 1946 (20 janvier) : l'Union générale tunisienne du travail, qui soutient le Néo-Destour, est fondée par Farhat Hached qui en devient secrétaire général.
  • 1946 (23 août) : Nuit du Destin. Union des nationalistes tunisiens pour réclamer le retour de Moncef Bey et l'Indépendance.
  • 1947 (21 février) : Jean Mons résident général.
  • 1947 (11 avril) : assiégés, les « fellaghas de Zeramdine » sont tués par les gendarmes. Pendant quatre ans, ils avaient exécuté délateurs et collaborateurs.
  • 1947 (19 juillet) : Nomination du ministère Kaak avec 6 ministres tunisiens et 6 ministres français.
  • 1947 (5 août) : grève générale à Sfax menée par l'UGTT. L'armée intervient. 32 morts.
  • 1947 (23 novembre) : refus de 41 membres (sur 52) de la section tunisienne du Grand Conseil d'examiner le budget en l'absence de réformes administratives.
  • 1948 (février) : éviction de Bourguiba du Bureau du Maghreb arabe.
  • 1948 (août) : éviction de Bourguiba du Comité de défense du Maghreb arabe.
  • 1948 (septembre) : décès de Moncef Bey à Pau.
  • 1948 (17 octobre) : congrès du Néo-Destour. Trois vice-présidents sont nommés pour affaiblir Bourguiba.
  • 1949 (8 septembre) : retour de Bourguiba à Tunis.
  • 1950 (1er juin) : Louis Périller Résident Général.
  • 1950 (9 juin) : Robert Schumann, ministre des Affaires étrangères, déclare à Thionville que le résident a pour tâche de conduire la Tunisie vers « l'indépendance au sein de l'Union française. »
  • 1950 (17 août) : constitution du ministère Chenik. Salah ben Youssef ministre de la Justice, Mahmoud el Materi ministre de l'Intérieur, Mohamed Badra ministre des Affaires sociales, Mohamed Saadallah ministre de l'Agriculture, Mohamed Salah Mzali ministre de l'industrie du Commerce et de l'artisanat, Mohamed ben Salem ministre de la Santé.
  • 1950 (25 novembre) : grève d'ouvriers agricoles à Enfidaville. Huit ouvriers tués par la gendarmerie.
  • 1951 (8 février) : Réformes: conseil des ministres présidé par le grand vizir, suppression du visa du Secrétaire Général, quotas de fonctionnaires tunisiens.
  • 1951 (15 mai) : discours du Trône. Non soumis au résident pour approbation, il appelle à la création d'une assemblée élue.
  • 1951 (31 octobre) : déplacement à Paris d'une délégation ministérielle emmenée par Chenik qui remet à Robert Schumann un mémoire sur les revendications tunisiennes.
  • 1951 (15 décembre) : réponse de Robert Schumann au mémoire remis le 31 octobre. Il affirme le lien définitif qui lie la Tunisie à la France.
  • 1952 (13 janvier) : arrivée du nouveau résident général de Hautecloque sur un navire de guerre. Salah ben Youssef et Hamadi Badra partent déposer une plainte à l'ONU contre la France.
  • 1952 (18 janvier) : les principaux dirigeants communistes et néo-destouriens sont arrêtés, ce qui entraîne le début de la lutte armée contre le protectorat. Bourguiba est mis en résidence surveillée à l'hôtel de France à Tabarka.
  • 1952 (22 janvier) : mort du colonel Durand à Sousse, poignardé alors qu'il tentait de raisonner les manifestants.
  • 1952 (24 janvier) : Lamine Bey refuse de lancer un appel au calme tant que Bourguiba n'est pas libéré.
  • 1952 (28 janvier) : début du ratissage du Cap Bon.
  • 1952 (25 mars) : De Hautecloque exige de rencontrer le Bey en tête à tête. Refus du Bey qui le reçoit devant ses ministres.
  • 1952 (26 mars) : arrestation des membres du gouvernement M'hamed Chenik (Chenik, Materi, Mzali, Ben Salem). Transfert de Bourguiba à Remada. Baccouche nommé 1er ministre. Hedi Nouira, refusant de faire partie du gouvernement, est arrêté.
  • 1952 (14 avril) : refus de l'ONU d'inscrire la Tunisie à l'ordre du jour.
  • 1952 (6 mai) : libération des ministres. Transfert de Bourguiba sur l'île de la Galite.
  • 1952 (17 mai) : des bombes sont lancées sur les édifices représentant le protectorat à Sousse, Sfax, Djerba, Tunis, Matmata et Gafsa. Des écoliers manifestant pour l'indépendance sont arrêtés à Soliman et Nefta.
  • 1952 (1er août) : le Bey réunit 40 représentants tunisiens de toutes tendances pour étudier les réformes proposées par de Hautecloque.
  • 1952 (septembre) : le Bey refuse les réformes.
  • 1952 (5 décembre) : le patron de l'Union générale tunisienne du travail, Farhat Hached, est assassiné par l'organisation terroriste de la Main rouge. Les services spéciaux français auraient joué un rôle dans cet acte.
  • 1952 (17 décembre) : vote à l'ONU de la résolution 611 sur la Tunisie.
  • 1952 (20 décembre) : le Bey signe les réformes.
  • 1953 (2 mai) : assassinat de Chadli Kastalli par les néo-destouriens. Il voulait se présenter aux élections municipales.
  • 1953 (3 mai) : élections municipales. Boycotts, attentats.
  • 1953 (1er juillet) : le prince Azzedine, Bey du Camp (héritier du trône) est assassiné par le Néo-Destour.
  • 1953 (8 août) : le conseiller municipal de Sfax Ahmed Belgaroui est assassiné par le Néo-Destour.
  • 1953 (2 septembre) : Voizard résident général.
  • 1953 (12 septembre) : Hedi Chaker du Néo-Destour est assassiné par la Main Rouge.
  • 1954 (mars) : gouvernement Mzali avec Mohamed Saadallah (Habous), Dr Mohamed ben Salem (Santé), Tahar Lakhdar (Justice), Dr Mohamed Hajouj (Commerce et Artisanat), Abdelkader Belkhodja (Agriculture), Chadli ben Ramdhane (Travail), Noureddine Zaouche (Urbanisme, Habitat) et 4 Directeurs français (Finances, Travaux Publics, Enseignement, PTT). Plus de visa du secrétaire général. Création d'une Assemblée tunisienne élue pour 9 ans, renouvelable par tiers tous les 3 ans.
  • 1954 (21 mai) : transfert de Bourguiba sur l'île de Groix.
  • 1954 (24 mai) : deux notables tunisiens Ali et Tahar Haffouz de Pichon près de Kairouan sont assassinés par la Main rouge.
  • 1954 (26 mai) : assassinat par les fellaghas des deux frères Bessède à Ebba Ksour et de trois membres de la famille Palombieri au Kef.
  • 1954 (29 mai) : Mzali échappe à un attentat.
  • 1954 (17 juin) : démission du gouvernement Mzali. Nomination de Mendès France à la présidence du Conseil.
  • 1954 (13 juillet) : le premier médecin du bey, le docteur Abderrahmen Mami, connu pour son nationalisme, est assassiné par l'organisation terroriste de la Main rouge, supposée être le bras armé du contre-espionnage français.
  • 1954 (17 juillet) : transfert de Bourguiba au château de La Ferté à Amilly près de Montargis.
  • 1954 (31 juillet) : Pierre Mendès France annonce à Carthage l'octroi de l'autonomie interne à la Tunisie et la formation d'un gouvernement intérimaire. Le général Boyer de Latour est nommé Résident Général.
  • 1954 (12 août) : Nomination au poste de Premier Ministre de Tahar Ben Ammar avec pour ministres Mongi Slim, Aziz Jelouli, Mohamed Masmoudi, Sadok Mokkadem, Ali Belhadj, Hedi Nouira, Tahar Zaouche, Chadli Rehaim, Naceur ben Saïd.
  • 1954 (3 septembre) : la décision prise le de dissoudre le Néo-Destour à la suite des événements du 9 avril 1938 est annulée.
  • 1954 (13 septembre) : début des négociations à Paris entre les gouvernements français et tunisien pour définir l'accord d'autonomie interne.
  • 1954 (décembre) : reddition de 2 514 fellaghas à l'appel du Néo-Destour.
  • 1955 (17 avril) : le congrès du vieux Destour rejette les conventions.
  • 1955 (3 mai) : signature des conventions franco-tunisiennes.
  • 1955 (7 mai) : manifestation à Tunis de 15 000 Français en opposition aux conventions.
  • 1955 (1er juin) : Habib Bourguiba rentre triomphalement à Tunis après trois ans d'emprisonnement. Le traité permettant l'accès du pays à l'autonomie interne est signé à Paris le 3 juin.
  • 1955 (13 septembre) : retour de Salah Ben Youssef en Tunisie. Nomination de Roger Seydoux Haut Commissaire de France en Tunisie.
  • 1955 (7 octobre) : discours de Salah Ben Youssef à la mosquée de la Zitouna où il attaque violemment les Conventions.
  • 1955 (8 octobre) : Salah Ben Youssef est exclu du Néo-Destour.
  • 1955 (15 octobre) : transfert aux caïds des pouvoirs des contrôleurs civils.
  • 1955 (15 novembre) : ouverture du Congrès du néo-Destour qui approuve les Conventions et l'exclusion de Salah ben Youssef.
  • 1955 (18 novembre) : meeting de Salah Ben Youssef à Tunis en présence d'un ministre égyptien.
  • 1955 (28 novembre) : transfert de la police aux Tunisiens.
  • 1955 (1er décembre) : assassinat du chauffeur de Salah Ben Youssef.
  • 1955 (28 décembre) : convocation de l'Assemblée constituante.
  • 1956 (28 janvier) : vague d'arrestations des Yousséfistes. Fuite de Salah Ben Youssef.
  • 1956 (27 février) : ouverture des négociations pour l'Indépendance entre Guy Mollet et Tahar Ben Ammar, Bahi Laghdam, Mongi Slim et Mohamed Masmoudi.
  • 1956 (mars) : assassinat de deux colons, les frères Thomassin par des yousséfistes.
  • 1956 (9 mars) : manifestation des Français à Tunis.

Indépendance[modifier | modifier le code]

  • 1956 (20 mars) : la Tunisie obtient son indépendance à la suite de l'abrogation du traité du Bardo et des conventions de La Marsa.
  • 1956 (25 mars) : une assemblée constituante est élue. Elle commence la rédaction de la nouvelle Constitution.
  • 1956 (8 avril) : lors de la première séance de l'assemblée constituante, élue le 25 mars, Habib Bourguiba est élu à sa présidence.
  • 1956 (11 avril) : Habib Bourguiba, après consultation de ses équipiers, est nommé par décret beylical Premier ministre (président du Conseil) et cumule aussi les charges de ministre de la défense nationale et des affaires étrangères.
  • 1956 (12 avril) : l'horaire de travail change en raison du ramadan et la séance unique est instaurée.
  • 1956 (15 avril) : Habib Bourguiba annonce la formation de son gouvernement.
  • 1956 (26 avril) : un décret charge le ministère des Finances d'administrer le domaine privé et le domaine d'État affecté à la couronne, ainsi que la liste civile du bey, jusque-là administrés par la résidence du Conseil. Il est également mis fin aux fonctions exercées par le fonctionnaire français qui était nommé « administrateur de la liste civile ».
  • 1956 (3 mai) : Deux décrets rétablissent et organisent les ministères des affaires étrangères et de la défense nationale.
  • 1956 (31 mai) : Tous les « privilèges, exonérations ou immunités de quelque nature que ce soit » reconnus aux membres de la famille beylicale sont abolis. Tout bien ayant le caractère de habous public est intégré dans le domaine d'État et pris en charge par le service des domaines.
  • 1956 (7 juin) : Les conditions de fonctionnement de l'assemblée constituante sont fixées.
  • 1956 (21 juin) : Le territoire du royaume est découpé en 14 gouvernorats ayant à leur tête des gouverneurs assistés de secrétaires généraux, chaque région coiffant plusieurs délégations, en remplacement des caïdats et des khalifats.
  • 1956 (13 août) : Le Code du statut personnel, améliorant le statut des femmes tunisiennes, est promulgué par le Premier ministre Habib Bourguiba.
  • 1956 (17 août) : Deux bus sont incendiés par des fellagas.
  • 1956 (22 octobre) : manifestations dans toute la Tunisie à la suite de l'interception de l'avion transportant les chefs du FLN.
  • 1956 (12 novembre) : La Tunisie est officiellement reconnue comme membre de l'Organisation des Nations unies.
  • 1957 (14 mars) : Les femmes se voient octroyer le droit de vote et le droit de se porter candidate aux élections.
  • 1957 (17 mai) : Ali Belhouane est investi en qualité de maire de Tunis.
  • 1957 (15 juillet) : La garde beylicale est remplacée par l'armée tunisienne qui retient le bey prisonnier, ainsi que son entourage, puisque personne ne peut plus entrer ou sortir librement du palais beylical de Carthage.
  • 1957 (18 juillet) : Slaheddine Bey, fils cadet de Lamine Bey, est arrêté et transféré à la prison civile pour « coup et blessures contre un inspecteur de police qui surveillait le palais ».
  • 1957 (23 juillet) : le palais beylical est encerclé et verrouillé et le téléphone coupé.

Présidence Bourguiba[modifier | modifier le code]

Présidence Ben Ali[modifier | modifier le code]

Transition[modifier | modifier le code]

Présidence de Béji Caïd Essebsi[modifier | modifier le code]

Présidance de Kaïs Saïed[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]