Bijin
Bijin (美人 ) est un terme japonais d'étymologie chinoise (chinois : 美人 ; pinyin : ) signifiant littéralement « belle personne » et désignant plutôt les belles femmes.
Sens de l'expression bijin[modifier | modifier le code]
Si le sens de (py : měi ; jap. : 美術 romaji : bi) est beau ou belle (utilisé également dans le terme beaux-arts ch. trad. : 美術 ; ch. simp. : 美术 ; py : měishù ; jap. : 美術 romaji : bijutsu), associé a une personne, il est utilisé spécifiquement pour les femmes.
On peut aussi le traduire simplement par le mot « beauté ».
Les bijin sont en général belles et harmonieuses, parées de beaux vêtements, parfois charmantes.
Les bijin dans l'art japonais[modifier | modifier le code]
S'il s'agit bien d'un mot japonais, on le rencontre cependant fréquemment dans des textes dans d'autres langues (français ou anglais en particulier), associé à la description d'une forme particulière de l'estampe japonaise ukiyo-e, le bijin-ga, littéralement, « la peinture de jolies femmes », dont l'un des grands maîtres fut Utamaro[1].
Jusqu'au début du XXe siècle, où la photogravure, grâce aux procédés d'industrialisation dit Talbot-Klič, créée en 1878[2], commence à remplacer peu à peu les techniques de gravure d'art, les bijin-ga étaient très populaires.
Les bijin les plus célèbres[modifier | modifier le code]
Akita, situé dans l'île de Honshū, au nord du Japon, est célèbre pour ses « bijin d'Akita[3] », ainsi appelées du fait de leur visage arrondi, de leur peau claire[4], et de leur voix haut perchée. Ono no Komachi, la fameuse poétesse, qui comptait au nombre des trente-six poètes immortels du Japon, était une beauté d'Akita[5].
Fukuoka, la plus grande ville de l'ile de Kyūshū, au sud du Japon, se flatte également d'une importante population de bijin[6].
Certaines des modèles préférés d'Utamaro sont restées des bijin célèbres ; dans leurs rangs, on compte Naniwaya Okita, la courtisane Hanaōgi, de la maison Ōgiya, ou encore Tomimoto Toyohina ou Takashima Ohisa[7].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- (en) Tadashi Kobayashi, Utamaro : Master of the bijin ōkubi-e (lire en ligne), p. 89-92.
- (en) « Photogravure », www.photoconservation.com (consulté le ).
- Le Petit Futé. Japon (lire en ligne), « Les bijin d'Akita », p. 379.
- Chris Rowthorn, Ray Bartlett, Andrew Bender, Michael Clark, Matthew D. Firestone et Wendy Yanagihara, Lonely Planet. Japan (lire en ligne), p. 543.
- (en) Robin D. Gill, The Woman Without a Hole — & Other Risky Themes from Old Japanese, Paraverse Press, , 490 p. (lire en ligne), p. 173.
- (en) Chris Rowthorn, Ray Bartlett, Andrew Bender, Michael Clark, Matthew D. Firestone et Wendy Yanagihara, Lonely Planet. Japan (lire en ligne), p. 666.
- Images du monde flottant. Peintures et estampes japonaises XVIIe-XVIIIe siècle, p. 300-305.
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Agnès Takahashi (dir.) (trad. de l'anglais), Images du monde flottant. Peintures et estampes japonaises XVIIe-XVIIIe siècle, Paris, Réunion des musées nationaux, , 398 p. (ISBN 2-7118-4821-3).