Barrage de Mervent

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Barrage de Mervent
Barrage de Saint-Luc
Géographie
Pays
Région
Département
Coordonnées
Cours d'eau
Objectifs et impacts
Vocation
Eau potable, Régulation des Crues, Electricité
Propriétaire
Syndicat intercommunal pour l'utilisation des eaux de la forêt du Mervent
Date de mise en service
1956
Réservoir
Volume
8,3 millions de
Superficie
1,3 km²
Localisation sur la carte de la Vendée
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Localisation sur la carte de France
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Le barrage de Mervent (aussi appelé barrage de Saint Luc) est un barrage voûte mis en eau en 1956, situé sur les communes de Mervent et Pissotte en Vendée sur le cours de la Vendée.

Le barrage de Mervent est le barrage principal du complexe hydraulique de Mervent, qui regroupe les barrages de Vouvant, Pierre Brune et Albert.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1846, Benjamin Fillon au terme de ses recherches historiques sur Fontenay, parlait d'un projet d'écluse situé au roc de Saint-Luc proposé par l'ingénieur Ritter. À cette époque, l'objectif était de d'assurer la navigabilité de la Vendée toute l'année afin d'utiliser au mieux le port de Fontenay-le-Comte. En 1849-1850, l'ingénieur Petot conçoit un projet de barrage, lui aussi situé au roc Saint-Luc mais destiné à emmagasiner le trop-plein des eaux de la Vendée pendant l'hiver pour pouvoir en disposer durant l'été. Le projet est également à nouveau étudié par son successeur M. André, en 1872[1].

Lors de la réunion du conseil municipal de Mervent du , le maire donne lecture d'une lettre du sous-préfet qui propose aux élus de donner leur avis sur le projet de construction de barrage au roc Saint-Luc afin de former un vaste réservoir d'eau pour les besoins des habitants. Le conseil municipal considère que, si ce projet venait à être réalisé, la commune perdrait les taxes. En effet, ces derniers risquent alors de s'installer dans des communes avoisinantes[1].

En 1890 — lors de la réception offerte le en l'honneur de Yves Guyot, ministre des travaux publics, venu inaugurer la ligne de chemin de fer Breuil-Barret - Velluire — Arsène Charrier, maire de Fontenay-le-Comte, profite de l'occasion pour aborder le projet de construction d'un barrage en amont de la ville.

Il faut attendre 1943, date à laquelle l'ingénieur en chef Talureau envisage l'édification d'un barrage sur la rivière, situé entre l'allée de Doreau et l'allée de Bruleau. Les études préalables à la réalisation de ce projet sont confiées à la Société d'aménagement urbain et rural (SAUR). Durant la même période à Chantonnay, un autre barrage est également à l'étude. Il s'agit de l'Angle-Guignard sur le Lay. Construit pour le compte du Syndicat de la plaine, le barrage a une capacité de 2 000 000 de m3 et l'usine de traitement est capable de produire 18 000 m3 d'eau potable par jour. L'édification du barrage commence en 1950 et la première pierre est posée le dimanche par le secrétaire d'État aux finances Lionel de Tinguy du Pouët. Le barrage est inauguré par Paul Antier, ministre de l'agriculture et mis en service en 1951. Une conduite est également mise en service de Chantonnay à La Rochelle, permettant à la ville d'être alimenté en eau potable[1].

Le barrage de Mervent en 1959.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Vendée était particulièrement en retard sur le plan technique. Vingt-quatre communes ne sont pas électrifiées, aucune adduction en eau en dehors des quatre principales villes du département, une voirie rurale inexistante et un machinisme agricole encore archaïque.

Quant au barrage de Mervent, une étude géologique est menée afin de s'assurer de la nature du rocher et vérifier l'imperméabilité de la cuvette là où seront creusées les fondations. En 1954, dans la vallée un endroit est prévu pour la construction de l'ouvrage. Les travaux sont effectués par l'entreprise Marcel-Léon Henri et suivi par le professeur Mathieu de la faculté des sciences de Poitiers. Un barrage-poids est également prévu mais le projet trop onéreux est abandonné. La commission d'adjudication du syndicat intercommunal pour l'utilisation des eaux de la forêt de Mervent, présidée par Jacques de Maupeou se réunit à la mairie de Fontenay-le-Comte le .

La construction du barrage commence le par la pose de la première pierre. Des canalisations sont posées afin d'approvisionner en eau potable le Sud-Vendée, une partie des Deux-Sèvres, de la Charente-Maritime dont La Rochelle et l'Île de Ré jusqu'au phare des Baleines. En , le barrage est terminé. La première mise en eau est effectuée afin de tester la solidité et la résistance de l'ouvrage ainsi que le bon fonctionnement des installations. Plusieurs mises en eau ont été effectuées après la construction de l'ouvrage[1].

Le dimanche à h heures du matin, la tour supportant 1 500 m3 d'eau s'écroule, éventrant ainsi l'un des deux réservoirs de 20 000 m3. À la suite de cela, une enquête technique est ouverte afin de déterminer les causes exactes de l'incident. Le , l'ouvrage est inauguré sous la présidence du ministre de l'Agriculture, Roger Houdet. En 1960, il y eut des inondations en aval du barrage. Le barrage a lâché 350 m3/seconde à cause des grandes pluies. Le Lay était aussi en crue en ce moment. Dans le bassin versant du Lay, la crue est considérée comme étant d’une période de retour supérieure à 100 ans. Depuis trois autres barrages sont venus compléter le complexe hydraulique de Mervent. En 1976, une base de voile est aménagée et elle est inaugurée le par André Forens. Le barrage a été refait entre 2015 et 2018[2]. Il a été renforcé depuis et des déversoirs ont été également édifiés avec un débit additionnel de 200 m3/seconde[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Son bassin versant a une superficie de 385 km2. Il approvisionne une usine d'eau potable d'une capacité de 55 000 m3/jour (60 000 m3/jour, tenue maximale : 48 h).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Robert AUJARD, Regards sur le passé au pays de la fée Mélusine, Fontenay-le-Comte, Robert AUJARD, , 190 p. (ISBN 2-9507935-2-5), p. 110-122
  2. Brendan MARTINEAU, « Mervent. Le barrage voit le bout de ses travaux », sur Ouest-France.fr, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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