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Étienne Thomas Déan

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Étienne Thomas Déan
Fonction
Député français
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
Nationalité
Activité

Étienne Thomas Déan de Luigné[1] est un homme politique français né le à Château-Gontier (Mayenne) et décédé le à Château-Gontier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils de René Emery Déan, chevalier seigneur de Luigné, ancien capitaine au régiment de Champagne et de Louise Olympe Rallier de la Tertinière[2].

Page de Madame en 1776, officier au Royal-Roussillon, 1779, ancien lieutenant au régiment de Royal-Infanterie, il est marié le 8 janvier 1791 à Gabrielle Hudeline d'Hauricourt. Sa famille est décimée pendant la Révolution française[3]. Il est maintenu sur la liste des émigrés, 20 août 1799, et ses biens sont vendus nationalement[4].

Chevalier de Saint-Louis, revenu de l'émigration, il obtint un certificat de six ans de services dans l'armée du duc de Bourbon. Propriétaire à Château-Gontier où il remplissait les fonctions de maire. Il est désigné comme un des Grands notables du Premier Empire du département de la Mayenne[5].

Il est élu député de la Mayenne aux Élections législatives d'août 1815, par le collège de département, avec 115 voix sur 186 votants et 255 inscrits, il siégea dans la majorité de la Chambre introuvable soutenant la Restauration. Il ne fit point partie d'autres législatures[2].

Famille[modifier | modifier le code]

La généalogie des Déan de Luigné est à l'origine de plusieurs hommes politiques, et s'affilie aux Boissieu-Déan de Luigné, dont le personnage le plus connu est Alain de Boissieu, compagnon de la Libération et gendre du général de Gaulle:

  • René-Thomas Déan x Louise Olympe Rallier
    • Étienne Thomas Déan
      • Émeric Déan de Luigné (1793-1877), maire de Bazouges (1813 - 1824)
        • Émerick Déan de Luigné (1813-1886), président du comice agricole de Bierné
        • Louis Déan de Luigné (1823-1926)
          • René Déan de Luigné (1853-1924)
          • Marc Déan de Luigné (1854-1910), maire d'Azé
        • Charlotte Déan de Luigné x Charles Foucault des Bigottières (1822 - 1876), maire de Houssay
    • René Toussaint Déan de Luigné (1758-1839) x Perrine de Quatrebarbes
      • Charles Déan de Luigné (1783-1873)
        • René Déan de Luigné (1815-1906), maire du Coudray
        • Siméon Déan de Luigné (1817-1858)
          • Jeanne Déan de Luigné (1849-1910) x Henry de Boissieu (1842-1918)

Marc Marie René Déan de Luigné (1872-1901)[modifier | modifier le code]

Ingénieur agronome[6], il est à l'origine d'un groupe local, le Comité National Antijuif de la Mayenne, qui sera admis dans la Ligue nationale anti-sémitique de France. Il est ensuite désigné plus tard comme représentant de la Mayenne et de l'Ille-et-Viilaine au congrès du Parti national antijuif, dont il préside plusieurs séances, il fait partie d’une délégation chargée d’une mission auprès d'Edouard Drumont[7].

Il soutient aux Élections cantonales de 1901 Emmanuel Morin de la Beauluère[8], membre du Parti national antijuif[9] contre Victor Boissel. De Luigné est un des initiateurs du Parti national antijuif en Mayenne[7].

La campagne électorale est acharnée : Déan de Luigné est frappé[10] d'un coup de couteau[11]. La Beauluère fait appel fit appel à des journalistes de La Libre Parole et de L'Intransigeant. Édouard Dubuc, de la Jeunesse antisémitique et Davout dit Jacques Cailly, deux prévenus des Procès pour complot devant la Haute Cour, viennent exprès de Paris pour cette élection[12]. Membre du Grand Occident de France[13], epu après la mort de son père, il décède le 23 décembre 1901 au Château de la Rivière[14] en Ménil, à l'âge de 29 ans[7]. Il est remplacé comme réprésentant de la Mayenne, par Antoine Lelièvre, avocat.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Étienne Thomas Déan », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne), t. II
  2. a et b Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)
  3. Sa mère, Louise-Olympe Rallier de la Tertinières'était retirée avec ses trois filles, Catherine-Madeleine, Françoise-Olympe et Louise-Aimée, au château de la Bossivière, en Argenton. Elles y accueillaient les prêtres non assermentés. Trahies par un misérable qu'elles avaient assisté et nourri, elles furent arrêtées à la fin de décembre 1793 par les gardes nationaux de Saint-Laurent-des-Mortiers, ainsi que le vicaire de Contigné qui se trouvait au château, et qui fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire le 5 janvier 1794. Mme Déan et ses filles transférées des prisons de Château-Gontier au Calvaire d'Angers subirent, le 25 janvier 1794, l'interrogatoire de Morin et de Ruffin. La lettre G. inscrite à la suite de leurs noms les envoyait à la guillotine ; mais les commissaires recenseurs remplacèrent la lettre fatale par un F pour la mère et la fille aînée, qui furent en effet victimes des Fusillades d'Avrillé, le 1er février. Des deux jeunes sœurs, l'une était atteinte de la variole et l'autre lui donnait ses soins. Le 4 février, Goupil, Obrumier et Roussel les firent comparaître, mais les autorités de Château-Gontier les ayant réclamées, il n'y eut pas de sanction. Les mêmes commissaires, auxquels s'était adjoint Legendre, les condamnèrent enfin à la guillotine, le 31 mars. Cette fois ce fut la dissolution de la commission qui les sauva. Les deux sœurs, pour ne pas s'éloigner des tombes qui leur étaient si chères, se fixèrent dans la paroisse de la Trinité d'Angers, où Mlle Françoise-Olympe fonda en mourant une école de charité pour les jeunes filles. Sa sœur épousa M. de la Chapelle, chevalier de Saint-Louis. « Étienne Thomas Déan », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)
  4. « Étienne Thomas Déan », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne), t. IV
  5. François Dornic, Grands notables du Premier Empire : Mayenne, Editions du CNRS, 1986.
  6. [1]
  7. a b et c La Mayenne, 28 décembre 1901.
  8. Frère de Louis Morin de La Beauluère.
  9. Le Drapeau, 26 juillet 1901.
  10. L'Avenir de la Mayenne, 12 janvier 1902.
  11. Le Conservateur, 6 octobre 1901
  12. L'Avenir de la Mayenne, 28 juillet 1901 et L'Avenir de la Mayenne, 9 juin 1907.
  13. L'Antijuif, 5 janvier 1902.
  14. La Gazette de Château-Gontier, 26 décembre 1901.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]