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Jean Fernand-Laurent

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Jean Laurent, dit Fernand-Laurent, est un avocat, journaliste et homme politique français né le et décédé le à Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Issu par son père d’une famille alsacienne de Sélestat repliée à Paris après l’occupation prussienne de 1870, il est par sa mère le petit-fils de Victor Frond, farouche opposant à Napoléon III L’essentiel de sa scolarité se fait à l’École des Francs–Bourgeois, rue Saint-Antoine, puis au lycée Charlemagne voisin. Une fois bachelier, il entreprend des études de droit tout en travaillant comme pigiste au journal La Liberté, dont il devient le rédacteur–en-chef après guerre.

En 1913, il épouse Alice Boucher, la fille d’un menuisier - ébéniste reconnu, établi dans le quartier de Passy. De cette union naissent quatre enfants, dont l’aînée en , Mobilisé pour la Grande Guerre, il sert comme aspirant–interprète dans un régiment britannique engagé au cœur de la bataille de la Somme. Touché aux poumons par l’ypérite, il est réformé.

En 1919, il soutient sa thèse de doctorat, différée par la guerre, et s’inscrit au barreau de Paris. La même année le voit élu, à l’âge de trente ans, au Conseil municipal, dont il est vice–président pendant vingt ans.

Il se présente à la députation en 1932, pour la Ligue des Patriotes de Maurice Barrès à Boulogne-Billancourt. Élu malgré une campagne solitaire, financée sur ses propres deniers, il élabore pour Boulogne un vaste plan de rénovation urbaine qu’il souhaite mettre en œuvre en briguant aussi la mairie lors des municipales de 1935, mais est battu.

Se repliant alors sur Paris pour les législatives de 1936, il est facilement élu député du 16e arrondissement. Ayant déjà étudié la question dans le cadre du Conseil municipal, il peut mener à bien, durant sa mandature, l’aménagement de l’espace laissé vacant par la démolition des anciennes fortifications le long des actuels boulevards des Maréchaux.

En , le propriétaire du Jour, recherche un nouveau directeur éditorial et lui propose le poste. Devant la poussée allemande, en , il doit cependant replier le journal en zone sud, où la publication se poursuit tant bien que mal sous l’œil de Vichy. Mais, le , la censure ayant une fois encore rejeté son éditorial, intitulé ce jour-là «Choisir son devoir», il démissionne avec éclat. Le journal cesse de paraître peu après.

Une fois la zone libre occupée, en , il passe par l’Espagne et le Portugal pour rejoindre Londres où il arrive au tout début de 1943. Ayant décliné la proposition qui lui est faite de représenter la France libre au Canada, il gagne les États-Unis, où il plaide activement la cause du soutien américain à la France combattante. Avec l’aval des autorités, il se rend en Martinique et réussit à convaincre l’amiral Georges Robert, gouverneur des Antilles françaises sous obédience de Vichy, de se ranger aux côtés des Alliés. En , le ralliement de l’amiral étant acquis, les Américains accordent une aide alimentaire conséquente aux îles françaises souffrant de pénurie.

Comme Alexis Léger ou Henri de Kerillis, eux aussi exilés aux U.S.A., il reconnaît et salue en De Gaulle l’initiateur de la résistance armée et le fédérateur de ses différentes composantes, mais sans lui concéder pour autant le privilège de la légitimité politique. Candidat parisien aux élections législatives de 1945, il est battu de peu, mais ne se relève pas de cet échec. Il meurt à Paris le .

Inscrit au barreau de Paris après une Esquisse d'une étude comparée des législations française et britannique en matière de sociétés par actions (thèse, 1919)[1], Jean Camille Fernand Laurent[2] est élu en 1919 au conseil municipal de cette même ville, mandat qu'il conserve jusqu'en 1940, d'abord comme représentant du quartier d'Auteuil, puis de la Muette, tous deux situés dans le bourgeois 16e arrondissement de Paris.

En , il est nommé membre du comité directeur de la Ligue des patriotes présidée par Maurice Barrès[3].

En 1925, il intègre la Commission du Vieux Paris[2].

En 1932, il se présente aux élections législatives dans la circonscription de Boulogne-Billancourt sous les couleurs des Radicaux indépendants. Élu, il rejoint le petit groupe des Indépendants de gauche. Son élection étant invalidée, il se représente en 1933 avec le même succès. Réélu en 1936, il rejoint cette fois le groupe plus conservateur des Indépendants républicains, aux côtés notamment d'Henri de Kérillis, le directeur du journal L'Écho de Paris dont Jean Fernand-Laurent est un collaborateur régulier.

Le , il vote en faveur de la remise des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Chez nos Alliés britanniques, Notes et souvenirs d’un interprète, Paris, Boivin et Compagnie, 1917.
  • Du Village d’Auteuil au plus grand Paris, Paris, Boivin et Cie, 1925.
  • Jean Sylvain Bailly, premier maire de Paris, Paris, Boivin et Cie, 1927.
  • Un Peuple ressuscite, New York, Brentano's, 1943 (BNF 32100466).
  • Gallic Charter, Foundations of tomorrow’s France, Boston, Little, Brown and Co, 1944 (ouvrage rédigé en anglais par l’auteur).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. BNF 30751291.
  2. a b et c « CTHS - FERNAND-LAURENT Jean Camille », sur cths.fr (consulté le ).
  3. La Presse, 28 mai 1920, p. 2.
  4. « Fernand LAURENT / Académie française », sur academie-francaise.fr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • « Jean Fernand-Laurent », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]

Liens externes[modifier | modifier le code]