Broekbeek

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le Broekbeek
Illustration
Caractéristiques
Bassin collecteur l'Escaut
Cours
Source Près de Dilbeek
· Coordonnées 50° 49′ 48″ N, 4° 16′ 01″ E
Confluence la Senne
· Coordonnées 50° 50′ 11″ N, 4° 19′ 44″ E
Géographie
Pays traversés Drapeau de la Belgique Belgique

Le Broekbeek est un ruisseau belge qui prend sa source à Dilbeek et se jette dans la Senne à Anderlecht.

Géographie[modifier | modifier le code]

Il prend sa source à Dilbeek, traverse la commune d'ouest en est, en longeant la Broekstraat. Il marque ensuite la limite entre Dilbeek et Anderlecht, en passant entre la Broekstraat et la rue de la Fécondité. Un peu au nord de l'angle formé par les extrémités de la rue de la Fécondité et de la rue Craps, il devient souterrain II passe sous le ring et le Boulevard Sylvain Dupuis. Une partie de ses eaux se déversent dans le collecteur du Broekbeek, une autre quitte la vallée et se jette dans le Neerpedebeek[1].

Etymologie[modifier | modifier le code]

Le nom du ruisseau provient du moyen-néerlandais "bruoc" (marais) et "beek" (ruisseau)[2]. Le mot "broek" (ou "broeck") se retrouve dans de nombreux toponymes (Willebroek, Biestebroek, Melsbroek, Ruisbroek).

Histoire[modifier | modifier le code]

La carte de Ferraris montre que son tracé au XVIIIe siècle longeait l'actuel boulevard Sylvain Dupuis, traversait le nord d'Anderlecht d'ouest en est, passait au nord du Château d’Aumale, suivait le tracé de l'actuelle chaussée de Mons et se jetait dans la Senne à Cureghem - en aval du point à partir duquel la rivière est aujourd'hui canalisée.

Le marais du Biestebroek - friche industrielle[modifier | modifier le code]

Le marais du Biestebroek est situé dans la vallée du Broekbeek à hauteur de la rive gauche du Canal. La position du site, sur un site marécageux desservi par un ruisseau, à proximité immédiate du carrefour entre la chaussée de Mons et le Canal, permet à un industriel local, Fernand Demets, de commencer à raffiner du pétrole et à fabriquer des huiles industrielles dès 1878[3]. Le site a été occupé successivement par la fonderie de fer, "Wauters Koeck"; la s.a. "Manufacture de cuirs à chapeaux"; la s.a. "Tannerie et maroquinerie Belges" et la s.a. "La Peausserie et couperie Belges". Sur le même ilot, on retrouve également la présence de la Fabrique de produits chimiques Ibels, dès 1887, riveraine de la parcelle occupée par la Fabrique d’huiles de graissage Fernand Demets. Le dernier étang (immédiatement au nord de la raffinerie) est asséché en 1907, une brasserie industrielle est construite à cet emplacement en 1913 et agrandie en 1925 (brasserie Atlas). En 1930, Fernand Demets revend ses activités pétrolières et la parcelle à la Royal Dutch Shell. L’administration de l’environnement (IBGE, aujourd’hui dénommé Bruxelles Environnement) a assuré un suivi de l’assainissement vers 1999[3]. Dès 2010, le site (aussi appelé "Ilôt Belgian Shell") fait l'objet d'un premier projet de densification urbaine (The Dock) contré avec succès par Inter-Environnement Bruxelles[4] : le projet (qui prévoyait la construction de 302 logements, un hôtel 3 étoiles, des commerces et un plan d’eau pour 40 yachts) n’obtiendra pas son permis d’environnement et l’ensemble du projet est abandonné. En 2020, c’est le projet Key West qui rencontre l’opposition des citoyens et à nouveau d’Inter-Environnement Bruxelles[5]. En 2024, un nouveau projet (à nouveau nommé The Dock et porté par Béliris) de 343 logements[6] se matérialise s'est vu accorder un permis d'urbanisme sous conditions.

Apparition spontanée d'une zone humide[modifier | modifier le code]

Contraste de la végétation spontanée du marais Biestebroek et son environnement urbain.

La zone humide, d'une superficie de 12 421m² (CadGis, parcelle B307k5)[7] apparaît entre 2005 et 2009 dans un processus spontané similaire à l'apparition d'une autre zone humide remarquable en Région de Bruxelles-Capitale, le marais Wiels[8]. Malgré un état du sol officiellement médiocre (Catégorie 0+3[9] : sol pollué, mais risques tolérables[10]), le site bénéficie d’une couverture végétale de 61,6%[11] et une soixantaine d’espèces ont été observées sur le site, notamment 21 espèces d’oiseaux[12].

  • Biotopes et flores observés : le site est occupé par d'importantes roselières (là où l'eau est présente en permanence), un boisement jeune (marsaults, saules blancs, peupliers, bouleaux), quelques jeunes arbres constituant une phase ultérieure du développement boisé (frêne, chêne), des ronciers. Le site présente quelques zones sèches, de pierrailles où l'on voit se développer une flore saxatile (orpin, lichens)[12].
  • Fonctions urbaines et écosystémiques. Enclavé dans une zone fortement bâtie, le marais du Biestebroek, de par sa qualité de zone humide et son écosystème naissant joue un rôle potentiellement important dans les domaines suivants : maillage écologique de la ville, lutte contre les îlots de chaleur, contribution à la qualité de l’air, mitigation des inondations (rôle de zone tampon), phytoremédiation des eaux et des sols, services reconnus rendus par la végétation[13].

La friche comme œuvre d'art[modifier | modifier le code]

Le marais du Biestebroek a fait l'objet d'un projet artistique dans le cadre de l'édition 2012 de la biennale G A R D E N— Parckdesign 2012[14]. Le projet du bureau OOZE (en collaboration avec Marjetica Potrč), a été sélectionné aux côtés de 9 autres projets visant à révéler au public des zones urbaines où les espaces verts sont difficilement accessibles. Le projet "Source de friche"[15] planté dans la zone du marais du Biestebroek se proposait de produire de l'eau potable à partir du gisement pollué d'eaux de pluie et de nappes phréatiques accumulées sur un ancien site industriel.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Cours d'eau bruxellois », sur ASBL COORDINATION SENNE, (consulté le )
  2. (nl) « etymologiebank.nl » (consulté le )
  3. a et b Guido Vanderhulst, « Patrimoine: Les anciennes brasseries ATLAS dans le quartier de Cureghem à Anderlecht », (consulté le )
  4. Inter-Environnement Bruxelles, « Avis d'IEB sur le projet The Dock sur l’îlot Shell » (consulté le )
  5. Inter-Environnement Bruxelles, « Les habitant·es interpellent Anderlecht sur Key West / A’Rive », (consulté le )
  6. La Dernière heure Les sports, « Un nouveau projet d’ampleur à l’horizon pour le bassin Biestebroeck à Anderlecht : 343 logements au programme », (consulté le )
  7. Ministère des finances, « Plan parcellaire cadastral belge », (consulté le )
  8. Natagora, « Le marais Wiels », (consulté le )
  9. Bruxelles Environnement, « Carte de l’état du sol », (consulté le )
  10. Bruxelles Environnement, « Votre sol est-il pollué? », (consulté le )
  11. Bruxelles Environnement, « Carte d'évaluation biologique », (consulté le )
  12. a et b Observations.be, « Marais Biestebroeck Anderlecht », (consulté le )
  13. Ulrich Carnoy et Olivier Baudry, Les arbres à Bruxelles, Analyse juridique et regards techniques, Bruxelles, Larcier-Intersentia, , 203 p. (ISBN 978-2-8079-4500-5), p. 15
  14. Architecture Workroom Brussels, « G A R D E N— Parckdesign 2012 », (consulté le )
  15. OOZE, « Source de Friche », (consulté le )