Ordre moyen d'une fonction arithmétique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

En théorie des nombres, un ordre moyen d'une fonction arithmétique f est une fonction «simple» g approchant f en moyenne.


Plus précisément un ordre moyen de f est une fonction g réelle ou complexe, si possible continue et monotone, telle qu'on ait :

Autrement dit, les moyennes arithmétiques ou moyennes de Cesàro de f et g entre 1 et N, ou encore valeurs moyennes de f et g sont asymptotiquement équivalentes. Une telle fonction g n'est bien entendu pas unique.

Il ne faut pas confondre un équivalent asymptotique de la valeur moyenne avec un ordre moyen.

Par exemple, pour , un équivalent asymptotique de la valeur moyenne, égale à , est , mais la fonction n’est pas un ordre moyen de .

Par contre, pour , un équivalent de la valeur moyenne, égale à , est .

Dans le cas particulier où la limite

existe, on dit que possède la valeur moyenne . Si de plus , la fonction est un ordre moyen de .

Exemples[modifier | modifier le code]

"Courbe" de la somme des diviseurs σ(n), avec l'ordre moyen en rouge, n+1 correspondant aux nombres premiers en vert, et 2n correspondant aux nombres parfaits en jaune.

Meilleur ordre moyen[modifier | modifier le code]

Cette notion peut être présentée à l'aide de l'exemple du nombre de diviseurs. De la formule de Dirichlet [8] :

( est la constante d'Euler-Mascheroni) et de la formule de Stirling :

on tire la relation asymptotique

tandis que

ce qui suggère que ln(n) + 2γ est un meilleur choix d'ordre moyen pour d(n) que simplement ln(n) (c'est un cas particulier de développement asymptotique).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Hardy and Wright, Théorème 319.
  2. Hardy and Wright, Théorème 324.
  3. (de) Johann Peter Gustav Lejeune Dirichlet, « Über die Bestimmung der mittleren Werthe in der Zahlentheorie », Abh. Kön. Preuß. Akad.,‎ , p. 69-83 (lire en ligne) (cette propriété est essentielle dans la démonstration du théorème de Cesàro).
  4. a et b Hardy and Wright, Théorème 430.
  5. Hardy and Wright, Théorème 339.
  6. Hardy and Wright, Théorème 434.
  7. Hardy and Wright, Théorème 335.
  8. Gérald Tenenbaum, Introduction à la théorie analytique et probabiliste des nombres, Belin, , chap. 1.3 (« Sur les ordres moyens »)
  • (en) G. H. Hardy et E. M. Wright, An Introduction to the Theory of Numbers (1re éd. 1938) [détail des éditions], 6ème édition 2008, chapitres XVIII et XXII.
  • G. H. Hardy et E.M. Wright (trad. François Sauvageot), Introduction à la théorie des nombres, Vuibert et Springer,
  • (en) Gérald Tenenbaum, Introduction to Analytic and Probabilistic Number Theory, AMS, coll. « Graduate Studies in Mathematics » (no 163), (ISBN 9780821898543), p. 43–65

Article connexe[modifier | modifier le code]

Identités liées aux sommes de diviseurs