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Mohamed Bendebbah

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Mohamed Bendebbah
Naissance XVIIIe siècle (supposé 1720)
Tlemcen
Décès (supposé)
Constantine (supposé)
Auteur
Langue d’écriture Arabe
Genres

Œuvres principales

Koum Tara
Erbiîya « La printanière »

Mohamed Bendebbah est un poète algérien du melhoun, il a vécu à Tlemcen et Constantine au XVIIIe siècle. Il est l'un des auteurs du hawzi. Il est l'auteur de la qasida populaire Koum Tara, chantée dans la musique arabo-andalouse algérienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Mohamed Bendebbah a vécu à Médéa, Tlemcen et Constantine au XVIIIe siècle. Il existe peu d'indications sur ce personnage. Il semble avoir été contemporain de Boumédiène Bensahla[1], et serait le fils d'un bey du Titteri[2]. Selon El Hassar, il est né en 1720[3].

Beaucoup de grands poètes populaires, surtout dans le genre dit hawzi sont des Kouloughlis : Ahmed Ben Triki, Belabbès El-Mazouni, Qaddour Benothman, El-Habib Benguennoun (par sa mère)[4]. Dans une qasida, il dit qu’il est originaire de Tlemcen et d'origine non-juive[2]. Ses écrits reflètent bien le site de la « ville aux poches d'eau » (Tlemcen)[1]. Sa vie s'est partagée entre Tlemcen et Constantine, où il est supposé être décédé en 1822 et enterré[3].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Mohamed Bendebbah est parmi les poètes émérites du Melhoun[5] et notamment du genre hawzi[2]. Il avait la maîtrise des deux registres populaires et pouvaient composer, indifféremment, dans le style citadin comme dans le style bédouin[4]. Ses compositions peu nombreuses témoignent d'un renouveau poétique et musical dans la population constantinoise[6]. Il a légué un recueil d'une dizaine de poésies chantées, imprégnées d'une tendre touche de lyrisme, de rêve et de mélancolie[3]. Sa poésie est particulièrement appréciée par les amateurs du genre poético-musical connu sous le nom de Fraqât, qui est un chant traditionnel d'exploration émotionnelle[3].

Le poète Mohamed Bendebbah a laissé son empreinte dans l'époque des grands poètes-producteurs de la sana'a en Algérie, et ce, jusqu'au XIXe siècle[3]. Il est l'auteur du poème Koum tara darahim ellouz ( « Viens admirer les pétales de l'amandier » ), aussi appelé Er-rabii aqbal ya insân[7], (chanté dans les noubas Insiraf raml al maya, Inquilab moual ou btaihi raml al maya). Il est également l'auteur d'une célèbre qasida dite Erbiîya ( « La printanière » )[7], qui a été interprétée, dans diverses versions par les plus grands chanteurs dont Hadj El Anka et Omar Mekraza[8].

Il est ainsi l'un des auteurs locaux des pièces de zadjal, chantées dans la musique arabo-andalouse algérienne[9] :

  • Daaa sabri (« Ma patience n'a que trop duré »)[10]
  • Ya farid al-asr ahif (dans la nouba Inçiraf sika)[10].
  • Rimoun nadhratni (darj rasd)[11]
  • Ma ahla al-achiya (btaïhi rasd, mezmoum)[11]
  • Ma bqa li fi eddounia ma chouf salouane (hawzi)[12]
  • Alhoub aatani fatra (hawzi)[12]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Souhel Dib, Anthologie de la poésie populaire algérienne d'expression arabe, L'Harmattan, (ISBN 978-2-85802-771-2, lire en ligne), p. 143
  2. a b et c Ahmed Amine Dellai, Poètes du melhoun du Maghreb : dictionnaire bibliographique, (ISBN 978-9931-598-11-4, 9931-598-11-5 et 978-9931-598-12-1, OCLC 1104809546, lire en ligne), p. 169-170
  3. a b c d et e El Hassar 2016, p. 213.
  4. a et b Poètes populaires du Maghreb et identité : Approche socio-anthropologique, Présenté par Ahmed-Amine DELLAI, 2014-215, p207, 241
  5. « La chanson bédouine à l'honneur », sur Djazairess (consulté le )
  6. Bestandji, Taoufik,, L'Algérie en musique (ISBN 978-2-343-13494-9, 2-343-13494-4 et 978-2-14-005292-7, OCLC 1062438393, lire en ligne), p. 82
  7. a et b « Tlemcen - La grande école de la musique «sana'a-gharnata» : des terroirs, des auteurs et des chants », sur Djazairess (consulté le )
  8. « Le printemps est là.. Les artistes l'ont vu arriver », sur Djazairess (consulté le )
  9. « La «Sana'a», «Ala» ou «Gharnata» : un art musical national (Suite et fin) », sur Djazairess (consulté le )
  10. a et b « Musique arabo-andalouse : De sa permanence... des hommes de lettres, des arts et des interprètes », sur Djazairess (consulté le )
  11. a et b El Hassar 2016, p. 142.
  12. a et b El Hassar 2016, p. 214.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • BEKHOUCHA Mohammed et SEKKAL Abderahman, Anthologie d'auteurs arabes, les printanières ou romantisme arabe, livre premier, Kitab Nath el-Azhar wa Wasf el-Anwar wa Aswat el-Atyar wa Nagham el-Awtar, Tetuan, 1933, Tlemcen, 1934, 134 + 3 pages.
  • DE STYX PIERRE MAURICE, Chants de Grenade et du Maghreb, A. Lemaire, Paris, 1923.
  • Bénali El Hassar, Algérie L'épopéé musicale andalouse "sana'a-gharnata", (ISBN 978-3-8416-3863-2 et 3-8416-3863-5, OCLC 946156770, lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]