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Judith et Holopherne (Vernet)

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Judith et Holopherne
Judith et Holopherne (avec le cadre).
Artiste
Date
1829
Type
Technique
Dimensions (H × L)
297 × 198 cm
Mouvement
Propriétaire
No d’inventaire
D.12.14.3, INV 8361Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Judith et Holopherne est une huile sur toile réalisée par le peintre français Horace Vernet en 1829. La scène représentée reprend l'iconographie de la décapitation d'Holopherne par Judith, avant le passage à l'acte.

Présenté au Salon de 1831, le tableau y est acheté par la Direction des Musées Royaux : affecté plus tardivement au département des Peintures du musée du Louvre, il est conservé depuis 1912 au musée des Beaux-Arts de Pau.

Historique de l'œuvre[modifier | modifier le code]

Réalisation[modifier | modifier le code]

Judith et Holopherne est un tableau peint par Horace Vernet en 1829, alors directeur de l'Académie de France à Rome[1],[2]. Il s'agit d'une huile sur toile mesurant 2,97 m par 1,98 m[1], au format portrait[3].

Étude d'Olympe Pélissier en Judith, 1830, conservée au musée des Beaux-Arts de Boston.

Deux modèles posent pour cette œuvre : Olympe Pélissier pour Judith et Federico Ricci pour Holopherne[1],[2]. Horace Vernet réalise deux études : un portrait en buste d'Olympe Pélissier et une première représentation des deux personnages[4]. Dans cette dernière, le peintre représente une Judith séductrice, en contact avec Holopherne, contrairement à celle du tableau final[4].

Achat et conservation[modifier | modifier le code]

Le tableau est présenté au Salon de 1831, à Paris, où il est acheté par la Direction des Musées du Roi[5].

Il est exposé au musée du Luxembourg à partir de 1831, puis déposé au château de Saint-Cloud en 1835[5]. Plus tardivement[Quand ?], il est envoyé au musée du Louvre, avant d'être déposé au musée des Beaux-Arts de Pau à partir du [5].

Description[modifier | modifier le code]

Horace Vernet traite une iconographie issue du livre de Judith, dans l'Ancien Testament : Judith, jeune femme de la ville de Béthulie, se rend au campement d'Holopherne, général de l'armée de Nabuchodonosor, qui assiège la cité. Elle gagne sa confiance et, après qu'il se soit endormi, le décapite avec un sabre[1]. Dans cette représentation, Horace Vernet peint l'instant précédant l'action finale, lorsque Judith se prépare à frapper Holopherne[1].

Analyse[modifier | modifier le code]

Étienne-Jean Delécluze, qui voit le tableau lors du Salon de 1831, interprète la scène représentée comme la vengeance de Judith envers « la luxure et la cruauté » d'Holopherne[2].

La représentation d'Horace Vernet est moins violente que celles, plus anciennes, d'Artemisia Gentileschi ou du Caravage : la décapitation n'est pas représentée, seule la couleur rouge des différents tissus rappelle l'aspect sanglant de la scène[1].

Contrairement aux représentations plus anciennes, Holopherne est représenté, selon les propos d'Étienne-Jean Delécluze, en « homme sec et maigre » et non pas fort et imposant[4]. De même, Judith possède des traits troublés et innocents, contrairement à celle sculptée par Victor Ségoffin en 1896[4].

Cette œuvre, qui possède des caractéristiques orientalistes[3], marque la fin de la période romantique de l'artiste, avant un passage au réalisme[1].

Réception[modifier | modifier le code]

L'œuvre, présentée au Salon de 1831, est commentée par plusieurs critiques : Étienne-Jean Delécluze, Charles Blanc et Heinrich Heine[2].

Postérité[modifier | modifier le code]

Influence dans les arts[modifier | modifier le code]

Dans la littérature, l'œuvre d'Horace Vernet influence deux auteurs : Gustave Flaubert dans le roman Salammbô (pour le chapitre « Sous la tente »)[2] et Jules Barbey d'Aurevilly dans la nouvelle La Vengeance d'une Femme du recueil Les Diaboliques[2].

Au théâtre, Friedrich Hebbel est influencé par le tableau pour l'écriture de la tragédie Judith (de)[2].

Copies[modifier | modifier le code]

Une copie de l'œuvre, réalisée par un peintre du nom de « Rouede » ou « Rouche », un éventuel élève d'Horace Vernet, est retrouvée dans les années 1990 parmi des poubelles par un Toulousain[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Ambroise 2007, p. 120.
  2. a b c d e f et g Comte 1993.
  3. a et b « Judith, beauté vengeresse et héroïne biblique » Accès libre, sur pau.fr, (consulté le ).
  4. a b c et d Marion Cazaux, « Judith et Holopherne, Horace Vernet », sur Florilèges, (consulté le ).
  5. a b et c « Judith et Holopherne » Accès libre, sur Louvre Collections (consulté le ).
  6. Sylvie Roux, « De qui est ce tableau trouvé sur des ordures à Toulouse ? », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guillaume Ambroise, Patrick Ségura et Dominique Vasquez, Peintures du XIXe siècle. Musée des beaux-arts de Pau, Bordeaux, Le Festin, , 174 p. (ISBN 978-2-915262-56-8), p. 120-121. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Philippe Comte, « Judith et Holopherne ou la naissance d'une tragédie », Revue du Louvre et des musées de France, no 3,‎ , p. 137-139.
  • Philippe Comte (préf. André Labarrère), Ville de Pau : Musée des Beaux-Arts, catalogue des peintures, , 2de éd. (1re éd. 1978), n.p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]