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Claude Imbert (journaliste)

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Claude Imbert
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Biographie
Naissance
Décès
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Claude Arsène Pierre ImbertVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions

Claude Imbert est un éditorialiste français né le à Quins dans l'Aveyron[1] et mort le à Paris 16e[2],[3]. Il participe à plusieurs organes de presse, et fonde le Point en 1972. Il publie plusieurs ouvrages, pour lesquels il reçoit trois prix littéraires. En 2024, il est l'objet d'une accusation de pédocriminalité.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Son père travaille dans l’administration des Finances, sa mère, à la Banque de France. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est élève du collège de Castres.

Carrière[modifier | modifier le code]

Journalisme[modifier | modifier le code]

Après son baccalauréat au lycée Carnot à Paris, des études littéraires, notamment en khâgne au lycée Henri-IV à Paris, Claude Imbert commence en 1950 sa carrière de journaliste à l'Agence France-Presse pour le compte de laquelle il partira plusieurs années pour l'Afrique, notamment à Kinshasa (Congo belge) où travaille aussi d'ailleurs Joseph-Désiré Mobutu[note 1], alors journaliste à L'Avenir qu'il rencontre fréquemment. Il y rencontre également Patrice Lumumba que, selon Étienne Gernelle, il emploiera comme pigiste pour le compte de l'AFP.

En 1964, il rejoint la rédaction du journal L'Express de Jean-Jacques Servan-Schreiber, au moment où l'hebdomadaire va devenir, avec son savoir-faire, un news-magazine sur le modèle américain de Time ou de Newsweek. Il est rédacteur en chef de ce magazine à partir de 1966.

En 1971, lors d'une crise qui entraîne des dissensions entre le patron du journal associé à Françoise Giroud, l'équipe de direction (Olivier Chevrillon) et l'équipe éditoriale qu'il anime, Claude Imbert quitte L'Express avec d'autres rédacteurs importants comme Georges Suffert, Jacques Duquesne, Pierre Billard, Robert Franc, Henri Trinchet, etc. Il entre comme rédacteur en chef à Paris Match.

L'année suivante, en 1972, avec les journalistes transfuges de L'Express et Olivier Chevrillon, comme PDG, il fonde Le Point dont il est, pendant près de trente années le principal animateur, directeur de la rédaction puis le directeur général. À partir de 1976, il est aussi éditorialiste le samedi matin sur Europe 1, aux côtés de Jean Daniel puis de Serge July. Il cède, en 2000, sa place au Point à Franz-Olivier Giesbert mais continue de livrer un éditorial hebdomadaire au magazine, ce qui lui vaut, en 2008, de recevoir le prix Richelieu.

Il participe pendant plusieurs années à un débat d'actualité hebdomadaire avec Jacques Julliard sur LCI.

Autres activités[modifier | modifier le code]

Claude Imbert a écrit plusieurs livres dans lesquels il développe une philosophie très hellénique, parfois aussi pessimiste[note 2].

Il est un candidat malheureux au fauteuil de son ami et longtemps collaborateur Jean-François Revel à l'Académie française contre l'écrivain Max Gallo lors de l'élection du durant laquelle il n'a recueilli que 5 voix sur 28, contre 15 qui sont allées à son concurrent.

Il est membre du club de dirigeants français Le Siècle et du gastronomique et fermé Club des Cent.

Prises de position[modifier | modifier le code]

En 2003, au cours d'un des débats hebdomadaires avec Jacques Julliard sur LCI, Claude Imbert déclare : « Il faut être honnête. Moi, je suis un peu islamophobe. Cela ne me gêne pas de le dire[4] » ; cela déclenche des réactions négatives dans plusieurs organes de presse[5],[6].

Il défend ardemment le vote en faveur du Oui lors du référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe, estimant que le Non représentait la « chienlit démagogique », « le déchaînement médiocre des intérêts corporatistes[7] ».

Accusation de pédo-criminalité[modifier | modifier le code]

En juin 2024, plus de sept ans après sa mort, Claude Imbert est nommément mis en cause dans une enquête[8] du quotidien Libération, s'appuyant sur un dossier judiciaire épais de centaines de pages, décrivant les « hommes de la rue du Bac ». Ce groupe de pédocriminels, membres « de l’intelligentsia parisienne des années 70-80 »[9], aurait perpétré des sévices sexuels sur des enfants pendant plusieurs années, de 1977 à 1987[10], dans plusieurs lieux, autour du 97, rue du Bac, à Paris.

Inès Chatin, à l'origine de l'ouverture le 23 octobre 2023[11] d’une enquête préliminaire de l’Office des mineurs (Ofmin) de la Direction nationale de la Police judiciaire (DNPJ), « témoigne d’abus et de viols commis, de ses 4 à ses 13 ans, par un groupe d’hommes gravitant autour de son père adoptif, Jean-François Lemaire », de l'écrivain Gabriel Matzneff[11] et de Claude Imbert.

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Appelé par la suite Mobutu Sese Seko.
  2. Dont Le Tombeau d'Aurélien, un roman épistolaire : à travers les seize siècles qui les séparent, les deux « amis » Aurélien et Antoine confrontent leurs idées sur la vie, l'amour, la mort, le pouvoir, l'Histoire, la religion chrétienne, l'immigration, le progrès et ses conséquences. Les deux hommes vivent chacun à un moment-clé de la religion chrétienne : l'un à ses débuts, envahissants à son goût, et l'autre à son déclin. [Extrait de la présentation sur Babelio].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Site de l'Aveyron.
  2. « Claude Imbert est mort », sur lepoint.fr, .
  3. Insee, « Acte de décès de Claude Arsène Pierre Imbert », sur MatchID.
  4. « Claude Imbert, islamophobe déclaré », sur acrimed.org.
  5. « Claude Imbert "islamophobe" », Libération, .
  6. « Claude Imbert persiste et signe », Le Nouvel Observateur, .
  7. Olivier Cyran et Mehdi Ba, Almanach critique des médias, Édition des Arènes, , p. 17.
  8. Willy Le Devin, « Les hommes de la rue du Bac (1/6) : comment une "bande" pédocriminelle a sévi pendant des années au cœur de Paris », sur Libération (consulté le ).
  9. « Plusieurs intellectuels français accusés de crimes pédocriminels dans une enquête de Libération », sur elle.fr, (consulté le ).
  10. « Autour de Matzneff, un réseau pédocriminel dénoncé par une plaignante », sur ActuaLitté.com (consulté le )
  11. a et b « Gabriel Matzneff au cœur de nouvelles accusations autour d’un ancien réseau pédocriminel », sur Le HuffPost, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]