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Adélaïde Yemeniz

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Jeanne Marie Adélaïde Yemeniz
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Conjoint
Enfant

Jeanne-Marie-Adélaïde Yemeniz (née Rubichon le à Lyon et morte le à Fontaines-sur-Saône) est une dame de lettres, animatrice d'un salon littéraire et une dame d'œuvre lyonnaise.

Biographie[modifier | modifier le code]

Adélaïde est la fille d'un négociant lyonnais d'origine dauphinoise, et par sa mère liée à la famille Bruyset-Ponthus, libraires-éditeurs catholiques et royalistes. Elle reçoit une éducation littéraire poussée, ouverte sur la littérature étrangère mais hostile au siècle des Lumières[1].

En 1819, elle épouse Nicolas Yemeniz, soyeux lyonnais d'origine grecque. Elle fréquente régulièrement son oncle Maurice Rubichon, catholique traditionaliste qui tient un salon à Paris où Adélaïde rencontre plusieurs personnages importants du monde catholique, tels Montalembert, Berryer ou Lamennais, dont elle est proche[2]. Celui-ci devient un directeur de conscience lui permettant de surmonter les contradictions entre les plaisirs de la vie mondaine et la foi catholique[1].

Elle et son époux s'installent en 1830 à Lyon. Elle pratique alors régulièrement les visites charitables et aide Jeanne-Françoise Garnier-Chabot à fonder l'œuvre du Calvaire[3],[2].

Elle tient entre 1830 et 1860 un célèbre salon littéraire lyonnais dans un appartement rue Auguste Comte[4], puis à l'hôtel de Cuzieu, au 30, rue Sainte-Hélène, seul salon capable de rivaliser avec les salons parisiens et plus brillant salon lyonnais de cette époque[1]. « cultivée (elle pratique trois langues, outre le français et le latin), forte de son autorité morale, pourvue de l'aisance et du vernis acquis à Paris, elle a les qualités nécessaires pour en tenir un, brillant ». Ce salon est d'obédience catholique et légitimiste, et à tendance politique libérale. Il accueille le président de la Chambre des députés Paul Sauzet, Aymon de Virieu, le Dr Terme, maire de Lyon, le Dr Richard de Laprade, Antoine Mollière[5], Louis Janmot, Guillaume-Alfred Heinrich, Dareste de la Chavanne ou le poète Victor de Laprade. Si le salon est relativement ouvert, certaines personnalités à la fidélité impériale eurent du mal à se faire accepter, tel le maréchal de Castellane[2]. Parmi les invités de passage à Lyon il y eut Prosper Mérimée, Charles de Montalembert ou, plus surprenant, Louise Colet[6].

Son royalisme la pousse en 1832, durant l'opération de la duchesse du Berry, à abriter Berryer et quelques conspirateurs[2].

Elle publie quelques ouvrages à la qualité littéraire limitée[6].

Elle est la grand-mère de la peintre Thérèse Yemeniz.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Préceptes pour la première enfance, Lyon, Périsse Frères,
  • Un esprit fort, Lyon, Louis Perrin,
  • Une douleur, Paris, C. Douniol,
  • Un million, nouvelle, Lyon, impr. de L. Boitel,
  • Recueil d'opuscules en vers et en prose, Lyon, Louis Perrin,

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup et Bruno Thévenon, Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Stéphane Bachès, , 1501 p. (ISBN 2-915266-65-4, BNF 42001687)
  • Xavier de Montclos (dir.), Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, t. 6 : Lyon — Le Lyonnais — Le Beaujolais, Lyon, Éditions Beauchesne, , 543 p. (ISBN 978-2-7010-1305-3)[7]
  • Camille Latreille, « Un salon littéraire à Lyon (1830-1860), Mme Yemeniz », Revue d'histoire de Lyon, vol. II,‎ , p. 21-45
  • Souvenirs de famille. Yemeniz, Rubichon, Bruyset-Ponthus, 4 février 1967, Lyon, , 44 p.
  • Maryannick Lavigne-Louis, « Une famille grecque devenue lyonnaise : la saga Yemeniz », Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Lyon, Lyon, Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Lyon, 4ème série, t. 15,‎ , p. 257-265

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c DhL, p. 1391.
  2. a b c et d Montclos, Mayeur & Hilaire 1994, p. 423.
  3. Notice historique ; La revue du Lyonnais, série 1 - no 24 ( 1846 ) p. 272
  4. Jean-paul Fontaine, Dit Le Bibliophile Rhemus, « Histoire de la Bibliophilie: « Ceux qui n’ont pas vu l’auction Yemeniz n’ont rien vu » * », sur Histoire de la Bibliophilie, (consulté le )
  5. Notice BNF
  6. a et b DhL, p. 1392.
  7. Émile Poulat, « Montclos (Xavier de) — Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. Tome 6 : Lyon, le Lyonnais, le Beaujolais », Archives des sciences sociales des religions, Persée, vol. 92, no 1,‎ , p. 163-164 (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]