Theo Blickx

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Theo Blickx
Theo Blickx par Rik Wouters, 1901.
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 88 ans)
Malines (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Theo Blickx (né à Malines le et mort dans la même ville le ) est un sculpteur, un peintre et un dessinateur belge. Son champ artistique couvre principalement les sujets sociaux.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et formation[modifier | modifier le code]

Theo (Théophile Gustave Marie) Blickx, né à Malines le 10 février 1875, est le fils de Pierre Blickx, ouvrier fondeur en cuivre, et de Jeanne Cornélie Lambert. Il effectue ses études aux académies des beaux-arts de Malines (1895-1896) et à Bruxelles, où il Il est l'élève de Jef Willems, Jean Guillaume Rosier et de Charles Van der Stappen. Il termine sa formation en 1902 en remportant un premier prix dans l'enseignement supérieur de l'Académie de Bruxelles.

En 1900, il reçoit une mention honorable au Prix de Rome belge de sculpture, grâce à son bas-relief Adam et Eve trouvant le corps d'Abel. Cette œuvre lui vaut une récompense spéciale accordée par l'Académie de Bruxelles[1]. L'année suivante, il envoie son Caïn au salon du cercle artistique Vrije Kunst (L'Art libre). Fréquentant l'atelier de meubles du père de Rik Wouters, Theo Blickx exerce un ascendant sur le jeune artiste, dont il devient l'ami[2]. En 1896, Theo Blickx possède son propre atelier près du port de Bruxelles, où Ernest Wijnants, Jules Bernaerts et Karel Bonaugure viennent travailler. Theo Blickx possède dans son atelier une vaste bibliothèque de livres d'art dans laquelle Rik Wouters vient suivre des cours jusqu'au début du siècle. L'influence que peut exercer Theo Blickx sur Rik Wouters demeure longtemps méconnue[3].

Carrière[modifier | modifier le code]

La Fuite, Schuttersvest, Malines, 1923.

De Distel et les premières expositions[modifier | modifier le code]

En 1902, Theo Blickx co-fonde le cercle artistique plutôt progressif malinois De Distel (Le Chardon), auquel participe notamment Rik Wouters. Il est également le rédacteur de la revue littéraire du cercle et publie plusieurs articles traitant d'esthétique[4],[3]. Tout en assurant une présence régulière aux expositions de Malines, dans le cadre du cercle Distel (1906, 1907), d'Ostende (1907), Theo Blickx réussit à s'entourer d'artistes peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes qui exposent volontiers à ses côtes[4]. Lors de la quatrième exposition du cercle à Malines, des noms confirmés ou prometteurs proposent leurs œuvres : Jules Lagae, Joseph Middeleer, Victor Gilsoul, Isidore Opsomer, Rik Wouters, Anna Kernkamp, Kurt Peiser, Oscar Coddron, ou encore Edmond de Valériola[5].

Theo Blickx, élargit le champs des expositions du Distel et voit ses sculptures au Salon de Bruxelles de 1903 et à l'Exposition universelle de 1904 où son œuvre est primée par une médaille de bronze à Saint-Louis[6]. L'année suivante, il obtient une médaille d'argent à l'Exposition universelle de Liège de 1905, en présentant un groupe sculpté considérable : La fin d'un père[7]. À l'Exposition universelle de Bruxelles de 1910, il propose un groupe sculpté représentant une famille de six personnes démunies assises sur un banc de promenade intitulé Sans ressources, une œuvre que le critique Sander Pierron estime « trop strictement naturaliste […] sans aucun pathétique[8] ».

Concilier un idéal pictural et sculptural[modifier | modifier le code]

Convaincu que la vraie peinture est d'essence plastique, Theo Blickx, sur les conseils de ses anciens maîtres, dont Charles Van der Stappen, se consacre intensivement à la peinture afin de réaliser son idéal en concordance avec la sculpture. Durant dix ans, il s'abstient d'exposer ses œuvres peintes, tant le souci de produire une peinture personnelle le tourmente[9]. Ses paysages sont empreints d'une atmosphère tragique. Ils puisent leur inspiration à Malines elle-même, sa ville natale ou dans les environs[10].

Carrière académique[modifier | modifier le code]

À la veille de la Première Guerre mondiale, en 1913, Theo Blickx est nommé professeur à l'Académie de Malines, où il devient le directeur durant plusieurs années, et effectue une carrière académique dans sa ville natale jusqu'en 1940[4].

La Première Guerre mondiale lui inspire des sculptures antimilitaristes telles que Plus jamais de guerre. Sur le plan privé, il épouse à Malines le Benjamina Lydia De Smedt (1900-1993). Ils deviennent parents de deux fils : Arseen Blickx (1923-1999) et Tony-Luc Blickx (1926-2000), sculpteur.

Rétrospective[modifier | modifier le code]

En 1948, une petite rétrospective de l'œuvre de Theo Blickx est organisée à Malines. Ses sculptures et peintures sont exposées au local de la gilde de Saint-Luc. Les peintures présentées sont de facture romantique[11]. Le critique du Standaard écrit :

« C'est un monde de vision intense et plein de tragédie qu'il choisit de partager dans cette série de toiles dédiées au paysage, à la nature morte, au portrait et à la composition. Enfin, c'est un sentiment dont le caractère héroïque et sublime s'exprime le mieux dans l'image visionnaire du paysage et de la marine, dans le feu vif des couleurs avec lequel il peint ses pièces florales, dans le motif même de la composition L'Adieu[11]. »

Quant aux sculptures présentées lors de cette rétrospective,

« Elles nous conduisent à l'impressionnisme, en intégrant le motif dit « instantané » comme l'exprime le bas-relief Orphée. Dans ses autres compositions, cependant, il tente de capturer une pose caractéristique, une expression faciale fugace, dans une œuvre qui montre la même rugosité que la sculpture de Rik Wouters[11]. »

Dernières années[modifier | modifier le code]

Theo Blickx meurt à Malines le , à l'âge de 88 ans[12].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Sculptures[modifier | modifier le code]

Peintures[modifier | modifier le code]

  • Soir sur la Dyle[10] ;
  • De Steenkaai en de Mosselkaai[10] ;
  • Pont sur la Dyle[10] ;
  • Une vieille rue[10] ;
  • La Dyle après la neige.

Dessins[modifier | modifier le code]

  • Goélette au quai, crayon.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Rédaction, « Prix de Rome », Le Soir, no 329,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Blickx 1951, p. 53.
  3. a et b (nl) Eric Min, Rik Wouters : een biografie, Anvers, Manteau (édition), , 479 p. (ISBN 978-9-08542-337-9).
  4. a b et c « LFM Cercles artistiques », sur lodewijkmortelmans.be, (consulté le ).
  5. (nl) Rédaction, « Eene kunsttentoonstelling te Mechelen », Het Laatste Nieuws, no 42,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Rédaction, « Chronique de la ville », L'Étoile belge, no 302,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Rédaction, « Les récompenses du salon des beaux-arts de Liège », Le Vingtième Siècle, no 231,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  8. Sander Pierron, « Les beaux-arts à l'Exposition universelle », L'Indépendance belge, no 221,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Blickx 1951, p. 51.
  10. a b c d et e Blickx 1951, p. 35.
  11. a b et c (nl) MC, « De tentoonstelling Theo Blickx te Mechelen », De Standaard, no 149,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Rédaction, « Mort à Malines du peintre et sculpteur Theo Blickx », Le Soir, no 225,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hulde Comité Théo Blickx, Meester Théo Blickx, Malines, Centraal Iconographisch Archief voor Nationale Kunst, , 78 p..
  • (nl) Eric Min, Rik Wouters : een biografie, Anvers, Manteau (édition), , 479 p. (ISBN 978-9-08542-337-9).

Liens externes[modifier | modifier le code]