Léonard de Veroli

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Léonard de Veroli (en italien : Leonardo da Veroli, mort en 1281) est un chancelier de la Principauté d'Achaïe et un proche conseiller du prince Guillaume II de Villehardouin[1]. Il est l'un des rares Italiens membres de la noblesse de la principauté d'Achaïe au XIIIe siècle.

Selon la chronique de Morée il serait originaire des Pouilles, mais il est beaucoup plus probable qu'il vienne de la ville de Veroli[2].

Sa date d'arrivée en Morée est inconnue, mais il épouse (probablement en 1252[3]) Marguerite, la fille de Narjot de Toucy, ancien régent de l'Empire latin[1]. Ce mariage lui offre un lien familial avec la famille d'Anjou[4] qui règne par la suite sur le royaume de Sicile, et Guillaume de Villehardouin dont il devient le beau-frère[5],[6].

Il est l'un des deux seuls hauts personnages d'Achaïe n'ayant pas été capturé à la bataille de Pélagonia, l'autre étant Pierre de Vaux[7]. Il participe ainsi peu après au « Parlement des dames » à Nikli en 1261[1].

En 1267, il signe le traité de Viterbe au nom de Guillaume, scellant un pacte marital entre Philippe, le fils de Charles Ier de Sicile, et Isabelle, la fille de Guillaume. Cette union signe le transfert de la principauté à la maison d'Anjou.

Après la signature du traité il s'installe au royaume de Naples où sa belle-famille occupe des charges importantes ; il devient « maitre des comptes » de Charles de Sicile en 1275[8]. Il retourne en Morée vers 1277 probablement dans le cadre du procès concernant la baronnie d'Akova, mais rentre en Italie avant où il est mentionné comme témoin dans des actes datés de Naples. Il ne semble pas qu'il soit retourné dans la principauté par la suite[9].

Marguerite étant décédée (après ), il se remarie peu avant sa mort avec une certaine Alice[10].

Léonard meurt entre mai[11] et le [12].

Il n'a pas d'héritier connu et ses possessions sont donc partagées : la moitié est attribuée en douaire à sa veuve, l'autre moitié fait retour à la couronne angevine et est échangée contre le douaire de la veuve de Guillaume II de Villehardouin (les châtellenies stratégiques de Kalamata et Clermont)[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Bon 1969, p. 127.
  2. Tzavara 2012, p. 175.
  3. en avril, Marguerite alors religieuse dans un couvent de Morée obtient en effet une dispense papale pour pouvoir se marier
  4. Marguerite et Charles d'Anjou descendent tous deux de Louis VII
  5. sa première épouse est la sœur de Marguerite
  6. Tzavara 2012, p. 180.
  7. Cheetham 1981, p. 95.
  8. Tzavara 2012, p. 176.
  9. Tzavara 2012, p. 177.
  10. Tzavara 2012, p. 182-183.
  11. dernière date à laquelle il est mentionné vivant dans les documents
  12. a et b Tzavara 2012, p. 183.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Antoine Bon, La Morée franque : Recherches historiques, topographiques et archéologiques sur la principauté d’Achaïe, Paris, De Boccard, (lire en ligne)
  • Nicolas Cheetham, Mediaeval Greece, New Haven, Yale University Press, , 352 p. (ISBN 978-0-300-10539-1, lire en ligne)
  • Isabelle Ortega, L’inventaire de la bibliothèque de Léonard de Véroli. Témoignages des influences occidentales et orientales dans la principauté de Morée (fin XIIIe siècle) in L’autorité de l’écrit au Moyen Âge (Orient-Occident), Publications de la Sorbonne, 2009, pp.196-201.
  • Angeliki Tzavara, « The Italians in 13th-century Frankish Morea : Some reflections on old and new sources », dans Guillaume Saint-Guillain, Dionysios Ch. Stathakopoulos (éd.), Liquid & multiple : individuals & identities in the thirteenth-century Aegean, Paris, ACHCByz,