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Jean Maridor

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Jean Maridor
Jean Maridor
Jean Maridor devant son appareil.

Naissance
à Graville, faubourg du Havre
Décès (à 23 ans)
à Benenden, dans le Kent
Mort au combat
Allégeance Drapeau de la France France libre
Arme Aviation
Unité Forces aériennes françaises libres
Grade Capitaine
Années de service 19391944
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes 5 victoires aériennes
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance
Distinguished Flying Cross

Emblème
Liste des Compagnons de la Libération
« Jean...c'était la foi tenace, le courage désintéressé et l’esprit du devoir et du sacrifice. »


Jean Maridor ( à Graville, faubourg du Havre - à Benenden, dans le Kent, en Angleterre) est un aviateur français libre de la Seconde Guerre mondiale, mort en héros au combat au sud de Londres.

Jeunesse et débuts de pilote[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Pierre Maridor et de Marcelle Saysset[1]. Passionné d'aviation dès son plus jeune âge[réf. nécessaire], issu d'un milieu modeste[2], n'ayant pas fait d'études supérieures, ses parents, qui possédaient une petite épicerie, le mettent en apprentissage chez un coiffeur. Le jeune Jean savait qu'il n'en ferait pas sa vie. Il assiste à un meeting d'aviation au Havre et c'est pour lui un coup de foudre. Tout en continuant à travailler au salon de coiffure, il prend des cours de pilotage dans un aéro-club local. C'est ainsi qu'à peine âgé de 16 ans il obtint le brevet « B » et deux années plus tard le brevet « A ». Il devient ainsi le plus jeune pilote titulaire d'un brevet aérien[3].

En , il rejoint l'Armée de l'air à la base d'Istres. Il est le seul non bachelier à être intégré[réf. nécessaire]. Puis il se rend à Angers-Avrillé, à l'éphémère école d'aviation[4], où il est surnommé “le petit gars des vrilles”[réf. nécessaire]. Major de sa promotion[5], il obtient les « ailes » de pilote militaire à la fin de septembre de la même année. Il entreprit alors à la base aérienne-école d'Étampes une formation en Dewoitine D.520, en . Lorsqu'il put rejoindre une unité de combat[réf. nécessaire], en , comme caporal-chef-pilote, il reçut l'ordre, 48 heures après son arrivée, de détruire son appareil par le feu[réf. nécessaire], pour cause d'armistice. Il décida alors de rejoindre la Grande-Bretagne, s'embarquant avec le SS Arandora Star en partance de Saint-Jean-de-Luz (son école s'était repliée à Saubrigues dans les Landes) chargé de troupes polonaises dont le Havrais porte l'uniforme[réf. nécessaire] afin de se fondre discrètement dans la masse.

Carrière dans la RAF[modifier | modifier le code]

Après s'être engagé dans les Forces aériennes françaises libres[6] et avoir suivi l'entraînement aérien du centre de formation de la RAF de Sutton Bridge, il est promu sergent le 1er octobre 1940[7] puis muté au 615 Squadron[8] où, volant en Hurricane II, il obtint une première victoire aérienne, le  : un He.59, abattu en coopération avec un autre pilote près d'Ostende[réf. nécessaire].

Le 15 décembre 1941 il est promu au premier grade d'officier : Pilot Officer (sous-lieutenant)[9]. En , il rejoint le 91 Squadron, équipé de Supermarine Spitfire. Il se spécialise dans l'attaque de navires ennemis, tout en participant à de nombreux combats aériens au cours desquels il est crédité de plusieurs victoires homologuées.

Le , il fait échouer un assaut de douze chasseurs-bombardiers Focke-Wulf 190 contre la ville de Folkestone[réf. nécessaire]. Il en abat deux, et contraint les autres à larguer leurs bombes de 500 kilos en mer, pour se battre. Lorsqu'il est rejoint par d'autres Spitfire, l'ennemi rompt le combat et regagne sa base[réf. nécessaire]. Il est promu capitaine le 15 juin 1943.

En janvier 1944, il est au repos, comme instructeur.

À partir de , il se consacra à la destruction en vol des V1. Son palmarès compte six bombes volantes et demi, en collaboration avec des Tempest[réf. nécessaire].

Le , au cours d'une de ces patrouilles aériennes, le capitaine Jean Maridor aperçoit un V1 qui se dirige droit vers l'hôpital militaire, installé dans l'école de Benenden. Il vole en formation avec le V1, juste à côté de lui, et amorce la technique classique et risquée, consistant à placer une aile de l'avion sous celle du V1 afin de le dévier vers le haut à l'aide du coussin d'air ainsi créé entre les deux appareils. Cette méthode déréglait le gyrocompas dirigeant l'engin, celui-ci finissant par chuter. Hélas, voyant que la bombe volante poursuivait sa trajectoire fatale vers l'hôpital, le Normand se positionne alors à pleine vitesse à seulement une centaine de mètres derrière le V1, pour le mitrailler à bout portant. Cette distance trop courte ne laisse aucune marge de dégagement lors de l'explosion de l'engin. La déflagration projette la tuyère du V1 vers le Spitfire, lui arrachant une aile. L'avion part aussitôt en vrille pour s'écraser dans le jardin de l'hôpital qu'il vient de sauver. Jean Maridor sacrifie ainsi sa vie en détruisant sa sixième bombe volante[réf. nécessaire].

Au sol, des Anglais se précipitent pour extraire le pilote : il était malheureusement mort. Ils sont fort étonnés de s'apercevoir que le pilote qui leur avait épargné une catastrophe est un Français[réf. nécessaire].

Jean Maridor devait se marier[réf. nécessaire] en Angleterre le 10 août, une semaine plus tard avec sa fiancée, Jean Lambourn[10], une volontaire britannique de la WRAF.

Sa dépouille est inhumée près de Londres et rapatriée en France en 1948. Les funérailles sont organisées au Havre le . Il y est inhumé au cimetière Sainte-Marie[11].

Palmarès[modifier | modifier le code]

Jean Maridor est crédité de quatre victoires homologuées : trois individuelles et une en coopération, ainsi que de deux victoires probables et de trois appareils endommagés[réf. nécessaire].

À ces succès s'ajoutent vingt navires coulés et six bombes volantes V1 et demi, en collaboration[réf. nécessaire].

Décorations[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Plaque de la rue Jean-Maridor à Paris 15e.
La rue Jean-Maridor à Berlin.

Jean Maridor a laissé son nom à :

Annexes[modifier | modifier le code]

Sources et références[modifier | modifier le code]

  1. https://museedelaresistanceenligne.org/media9210-Plaque-la-mmoire-de-laviateur-havrais-Jean-Maridor-Le-Havre-Seine-Maritime
  2. « Jean MARIDOR », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le ).
  3. Jessica Périsse, « Jean Maridor est célèbre par sa virtuosité », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  4. Jean-Claude AUGST, « Histoire de la CFA », sur jean-maridor.org (consulté le ).
  5. AUGST Jean-Claude, « Les années de guerre, la débâcle », sur jean-maridor.org (consulté le ).
  6. « Promos 45 à 84 - Biographies résumées des parrains des promotions de l'Ecole… », sur traditions-air.fr (consulté le ).
  7. « 666-4 Bad Request !!! », sur cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le ).
  8. https://www.opex360.com/2016/08/07/le-sacrifice-du-capitaine-jean-maridor/
  9. « Jean-Marie Maridor, pilote de chasse. », sur aerostories.free.fr (consulté le ).
  10. https://www.benenden.school/news/benenden-commemorates-war-pilot-who-died-saving-the-school/
  11. « Jean Maridor (tombe) », sur aerosteles.net (consulté le ).
  12. a b et c « Capitaine Jean Maridor », sur cieldegloire.fr (consulté le ).
  13. « Capitaine Jean Maridor (école) », sur aerosteles.net (consulté le ).
  14. « Noms de baptême des promotions de l'École militaire de l'air (1945-2014) », sur AEA (consulté le ).
  15. AUGST Jean-Claude, « Escadron Jean Maridor », sur jean-maridor.org (consulté le ).
  • Christopher Shores et Clive Williams, Aces High ; Gubb Street - London ; 1994
  • Marcel Jullian, Jean Maridor, chasseur de V1
  • Norbert Dufour et Christian Doré (préf. Daniel Pégisse), L'Enfer des V1 en Seine-Maritime durant la Seconde Guerre mondiale, Luneray, Bertout, , 295 p. (ISBN 2-86743-179-4), p. 205-206
  • Jean-Charles Stasi, Jean Maridor, "le Guynemer" de la Seconde Guerre mondiale, in 39/45 Magazine no 310, Éditions Heimdal,
  • Georges Blond, Les princes du ciel, Arthème Fayard, 1963 ; rééd. Le Livre de Poche no 3595, 1973

Liens externes[modifier | modifier le code]