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Discussion:Marie-Christine d'Autriche (1742-1798)

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Viennent d'être publiées chez Tallandier et présentées par Elisabeth Badinter les fameuses lettres d'Isabelle de Bourbon-Parme à sa belle-soeur Marie-Christine dans une version non expurgée pour la première fois disponible en langue française. A leur lecture le caractère passionnel semble plutôt évident et n'a plus grand chose à voir avec la simple sensibilité propre à cette époque : jalousie, désir de possession, obsession pour l'objet aimé, etc sont le lot commun de ces échanges. Extraits d'une déclaration "Je suis amoureuse de toi comme une folle, saintement ou diaboliquement, je vous aime et aimerai jusqu'au tombeau..." et tant d'autres révélant une intimité certaine.

Plus gênant qu'une interprétation des textes qui peut être sujette à discussions, l'auteur de la notice évoque les réponses de Marie-Christine qui seraient selon lui nettement plus raisonnables. Or, ces lettres n'ont pas été retrouvées à ce jour. Il n'est donc pas possible que l'auteur puisse juger de leur caractère et préjuger des sentiments qui animaient Marie-Christine de Habsbourg qui conserva jusqu'à sa mort un portrait d'Isabelle dans son livre de prière.

A dire vrai l'auteur de l'article semble ne pas supporter l'existence d'un tel lien : tout un premier paragraphe, assez long encore, pour nier le caractère homosexuelle de sa relation avec sa belle-soeur est un peu suspecte. Malheureusement pour tout cet argumentaire outragé, les derniers états de la recherche mettent à mal ce bel effort. Il serait donc fort opportun et honnête de supprimer ces commentaires erronés... et clairement homophobes par ailleurs.

Nota : Isabelle de Bourbon-Parme, "Je meurs d'amour pour toi", lettres à l'archiduchesse Marie-Christine 1760-1763, Tallandier, Paris, septembre 2008

Aucune "homophobie" (surtout qu'avec moi ça tombe mal, mais c'est un autre sujet) là-dedans, des faits historiques et référencés, partagés par tous les ouvrages cités en bibliographie.
Car oui, l'ensemble des historiens est unanime à considérer que les sentiments d'Isabelle sont incontestablement des sentiments amoureux, mais en même temps que, d'une part, les formules et attitudes d'apparences amoureuses d'une femme à une autre au XVIIIème siècle ne peuvent pas s'analyser, à elles seules et à défaut d'autres éléments probants, comme de l'homosexualité au sens contemporain du terme (I. Badinter en convient elle-même dans sa présentation). Les Goncourt l'ont bien étudié dans leurs études de référence sur la femme au XVIIIème siècle. Qu'on en juge par les tableaux de Boucher ou les groupes de Sèvres présentés officiellement au Salon, qui figuraient officiellement dans les intérieurs les plus convenables, y compris dans les résidences royales, et qui montrent des nymphes tendrement enlacées. Qu'on lise les Mémoires de l'abbé de Choisy qui même au siècle précédent raconte comment il se déguisait en femme pour pouvoir cajoler et lutiner tout à son aise des jeunes filles devant leur famille, sans étonner personne, car de la part d'une dame, quoi de plus normal et de plus innocent qu'un badinage de ce genre...
Que d'autre part, en l'espèce, aucun élément dans les lettres d'Isabelle n'étaye l'existence de relations physiques. I. Badinter est obligée (un peu à contre-cœur, cela se sent) elle-même d'en convenir encore, et pour pouvoir supposer l'hypothèse d'une intimité caractérisée, elle est obligée de se rabattre piteusement sur les lettres scatologiques d'Isabelle. Ce en quoi elle est clairement de pure mauvaise foi, car une érudite comme elle connaît nécessairement fort bien les lettres strictement identiques de la Princesse Palatine et de sa tante Sophie de Hanovre, celles de Voltaire ou celles de Mozart, qui montrent à quel point les détails complaisants et rabelaisiens sur les diarrhées, pets, hémorroïdes, coliques et autres constipations vont totalement de soi entre proches à cette époque, et ne révèlent strictement rien de plus que l'idée de la pudeur très différente qu'avaient nos ancêtres.
Qu'ensuite, la foi catholique profonde d'Isabelle qui ne s'est jamais démentie de toute sa vie (et précisément le fait qu'elle - comme Marie-Christine d'ailleurs - ait toujours communié fréquemment) ne pouvait lui permettre aucune possibilité de céder à la tentation, et c'est précisément ce qu'il ressort de façon flagrante de sa correspondance. Ce qu'elle ressent lui paraît abominable ("Il est infâme d'aller contre la nature" écrit-elle explicitement) et lui fait souhaiter continuellement la mort, "pour cesser d'offenser Dieu."
Qu'enfin, Marie-Christine, quand bien même ses réponses sont perdues, a clairement manifesté son éloignement pour les effusions amoureuses d'Isabelle : il est non seulement facile de le déduire des lettres d'Isabelle, qui expriment perpétuellement sa souffrance dévorante de voir sa passion non partagée ("Vous êtes à tel point sans pitié, que je ne devrais pas vous aimer, mais je ne peux rien y faire"), mais en outre les historiens disposent d'autres témoignages qui établissent le fait. Voir Bertière et surtout Edgarda Ferri, qui se livre à une étude très fouillée sur ce sujet. ("In 3 anni Isabella scrive alla cognata 200 lettere d'amore accompagnateda cestini di dolci, libri, fogli di musica, fiori, sciarpe e fazzoletti ricamati. Innamorata del seducente e squattrinato principe Luigi di Wurttemberg, col quale è segretamente fidanzata, Mimi finge di non capire la passione della cognata, quando decide di evitarla, incontrandola soltanto nelle occasioni ufficiali. E' un amore incontenibile. "Siete tanto spietata che non dovrei amarvi, ma non se ne puo' fare a meno", le confessa ancora, del tutto vinta. Nella speranza che Isabella si ravveda da una cosi' imbarazzante passione, Mimi è partita per Praga.")
Pour conclure, à la mort d'Isabelle, Marie-Christine a offert la totalité des lettres de sa belle-sœur à Joseph II, qui les conserva en souvenir de la seule femme qu'il avait aimée. Et avant de mourir, il les rendit à son tour à Albert, mari de Marie-Christine, qui lui aussi les garda précieusement (et par lequel elles sont parvenues jusqu'à nous). Imagine-t-on une seconde le témoignage d'une relation "coupable" offert aimablement par l'une des protagonistes à son propre frère, mari de l'autre protagoniste, qui aimait passionnément sa femme? Et le mari les remettant ensuite complaisamment, à son tour, au mari de la première, lui aussi fou amoureux de sa femme, et au surplus d'une très grande piété... et lequel les conserverait pour les laisser officiellement en legs aux archives de la Cour après sa mort?
Alors arrêtons de fantasmer... Et surtout de brandir le "rainbow-flag-homophobie-lesbophobie-transphobie-act-up" à chaque fois que des historiens sérieux cassent le mythe de personnalités trop vite cataloguées abusivement comme des précurseurs de la Gay-Pride et recrutées de force de façon posthume sous la bannière arc-en-ciel. Je n'ai aucun problème à reconnaître que tel personnage historique était, au sens strict, homosexuel ou bisexuel lorsque les témoignages sont probants, au hasard parmi d'autres Marie-Josèphe de Savoie, femme de Louis XVIII, ou les rois Ferdinand de Bulgarie, Umberto II d'Italie ou Paul de Grèce, and so on...
Mais quand on cherche, au vu de quelques éléments interprétés anachroniquement ou abusivement, à extrapoler sur du vent, comme pour Louis XIII ou plus récemment le cardinal Newman, eh ben désolé mais non... Amica homosexualitas (barbarisme), sed magis amica veritas...82.226.245.146 (d) 20 mars 2011 à 21:16 (CET)[répondre]
Pas sûr que le portrait soit le bon, vu la date.
Bon c'était l'année qui n'était pas bonne.

Plan de l'article[modifier le code]

Est-ce qu'il serait possible de revoir le plan de et article ? La majorité du texte est consacrée aux relations affectives ou sentimentales de Marie-Christine d'Autriche, la chronologie est difficile à reconstituer, et il m'a fallu chercher longuement l'unique phrase où il était question de ses fonctions de gouverneure des Pays-Bas.--Pa2chant. (discuter) 18 novembre 2017 à 09:38 (CET)[répondre]