Clément Carbon

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Clément Carbon
Clément Carbon.
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Clément Carbon (né à Gits le et mort à Molenbeek-Saint-Jean le ) est un sculpteur et peintre belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et formation[modifier | modifier le code]

Clément (Clemens) Carbon, né à Gits, arrondissement de Roulers, en Flandre Occidentale, le est le quatrième des cinq enfants d'Eduardus Carbon, tisserand, et d'Anna Theresia Beeuwsaert[1]. Il passe son enfance dans un milieu très modeste. Sa scolarité est brève car il doit, encore enfant, aider un agriculteur en travaillant la terre et en s'occupant des animaux. Son goût pour la sculpture se manifeste dès cette époque, où il sculpte de nombreux objets en bois de palmier à l'aide d'un canif[1].

Les notables du village de Gits ont connaissance des dons de Clément Carbon, et Hendrik Horrie, le fondateur de l'Académie de Roulers, obtient de ses parents, que leur fils se forme à l'Académie de Roulers, puis à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers, où il suit notamment les cours dispensés par Joseph Geefs. En 1860, à l'Académie, il obtient le prix d'excellence, les premiers prix en composition d'histoire, en anatomie des muscles et en antiquités et costumes, de même que le second prix de modelage d'après nature[2].

Clément Carbon remporte le deuxième prix au Prix de Rome belge en 1864, grâce à son bas-relief Priam supplie Achille de lui donner le cadavre de son fils Hector. Il obtient quatre voix contre cinq en faveur du lauréat Frans Deckers[3]. L'œuvre est acquise pour 200 francs par l'administration communale de Roulers[4]. Ce second prix, assorti d'une bourse lui permet de parfaire son art en voyageant à travers l'Italie. En 1867, il épouse Theresia Virginia Laigneil, issue de la bourgeoisie de Roulers (1845-1939). Le couple a neuf enfants, parmi lesquels Paulina (1874-1944) qui épousera l'architecte et échevin de Roulers Joseph Viérin, et Hendrik (1882-1950), sculpteur et architecte[4].

Carrière[modifier | modifier le code]

Clément Carbon s'installe à Roulers, où il travaille à l'Académie de la ville. Il y possède également un atelier où l'art religieux est réalisé dans un style néogothique. Jules Lagae, lauréat du prix de Rome en 1888, est l'un de ses élèves, tout comme Karel Dupon, Josué Dupon et Pierre Boncquet. En 1893, il s'installe à Molenbeek-Saint-Jean, où il meurt, à l'âge de 72 ans, en son domicile rue Frère Orban, no 33, le [5].

Durant son séjour à Roulers, il rénove pratiquement tout le mobilier intérieur et religieux de l'église Saint-Jacques-le-Majeur de Gits. Il a également été actif en tant que restaurateur, notamment de la chaire de l'église Saint-Michel de Roulers. Il s'aventure également dans la peinture. Son style relève du néogothique. Lorsque ce style est passé de mode, une grande partie de son œuvre est oubliée et perdue[6].

Son projet pour la statue de Jan Breydel et Pieter de Coninck de 1882 est toujours conservé à l'hôtel de ville de Roulers. Il s'agissait d'une proposition pour le concours qui choisirait la statue à ériger sur la Grand-Place de Bruges, mais Carbon n'a pas remporté ce concours[7],[8].

Œuvres[modifier | modifier le code]

De 1872 à 1879, il travaille dans l'église de l'église Notre-Dame et Saint-Étienne de Dentergem. Il y réalise le chœur en chêne, la rampe de communion et la chaire néogothique[9].

Parmi ses autres œuvres, figurent un autel dans l'église Saint-Médard à Wervik, le chemin de croix de l'église Saint-Amand de Roulers, l'église Saint-Michel dans la même ville. Il travaille également dans les églises Sainte-Élisabeth et Sainte-Anne de Gand, dans l'église Notre-Dame de Pamele à Audenarde et dans le couvent du Sacré-Cœur à Jette, de même que dans l'église Saint-Roch de Courtrai[10].

Clément Carbon expose peu. Le public voit cependant ses œuvres à Courtrai en 1881 : deux plâtres intitulés Le Charlatan et Le Liseur, puis, en 1894 à Munich, au palais de cristal, où il obtient une seconde médaille en sculpture[11]. En 1896, c'est une statue en plâtre Le Savant que Carbon envoie au Salon des artistes français à Paris qui se tient au palais des Champs-Élysées[12].

Hommage[modifier | modifier le code]

Clément Carbon sort quelque peu de l'oubli lorsque le Davidsfonds, le Cercle local de Gits et la commune de Hooglede lui rendent hommage en 2011, grâce au projet « Sur les traces de Clément Carbon ». Les organisateurs souhaitent ramener Carbon dans les rues de Gits en dévoilant une réplique de son bas-relief, second prix de Rome belge de 1864, à l'église Saint-Jacques-le-Majeur de la commune. L'original sera ensuite placé dans le nouveau centre administratif municipal[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b van Biervliet 1970, p. 331.
  2. van Biervliet 1970, p. 331-332.
  3. Académie royale, Annuaire, vol. 60, Bruxelles, F.Hayez, , 606 p. (lire en ligne), p. 151-152.
  4. a et b van Biervliet 1970, p. 332.
  5. van Biervliet 1970, p. 333-334.
  6. van Biervliet 1970, p. 334.
  7. van Biervliet 1970, p. 335.
  8. Sander Pierron, Henri Boncquet, Anvers, G. Van Oest, , 200 p. (lire en ligne), p. 15.
  9. van Biervliet 1970, p. 333.
  10. van Biervliet 1970, p. 334-335.
  11. William Ritter, « L'art à Munich en 1894 », Le magasin littéraire, vol. 11, no 2,‎ , p. 233-258.
  12. Salon, Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure des artistes vivans…, Paris, Dubray, , 462 p. (lire en ligne), p. 295.
  13. (nl) « Kunstenaar Clément Carbon keert terug naar Gits », sur nieuwsblad.be, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

(nl) Aubert-Tillo van Biervliet, « Clemens Carbon van Gits Een beeldhouwer uit de neo-gothiek », Biekorf, vol. 71, nos 11-12,‎ , p. 331-336 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]