Théorème de Carlson

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En mathématiques, et plus précisément en analyse complexe, le théorème de Carlson est un théorème d'unicité découvert par Fritz David Carlson (en). De manière informelle, il énonce que deux fonctions analytiques distinctes qui ne croissent pas trop vite ne peuvent pas coïncider sur les entiers. Le théorème est une conséquence du principe de Phragmén-Lindelöf, lui-même corollaire du principe du maximum.

Le théorème de Carlson est usuellement invoqué pour démontrer l'unicité du développement en série de Newton. Il possède des généralisations pour d'autres développements.

Enoncé[modifier | modifier le code]

Soit f satisfaisant les trois conditions suivantes : les deux premières portent sur la croissance asymptotique de f , tandis que la troisième assure l'annulation de f sur les entiers positifs.

Pour des réels C, τ donnés.
  • Il existe tel que
  • f(n) = 0 pour tout n positif.

Alors f est identiquement nulle.

Finesse des hypothèses[modifier | modifier le code]

Première hypothèse[modifier | modifier le code]

La première hypothèse peut-être affaiblie comme suit : f est analytique sur le plan Re z > 0, continue sur Re z ≥ 0, et satisfaisant

pour C, τ réels.

Deuxième hypothèse[modifier | modifier le code]

Pour vérifier que la deuxième hypothèse ne peut pas être affaiblie, considérons . Elle s'annule sur les entiers ; cependant, sa croissance sur l'axe imaginaire est exponentielle avec , et est non identiquement nulle.

Troisième hypothèse[modifier | modifier le code]

Un résultat dû à Rubel (1956), affaiblie cette dernière condition f. Plus précisément, Rubel à montrer que le théorème reste valide si f ne s'annule que sur un ensemble de densité supérieure égale à 1, i.e.

Cette condition est optimale.

Applications[modifier | modifier le code]

Soit f(z) une fonction possédant des différences finies . Considérons la série de Newton

avec le coefficient binomial et la n-ième différence itérée. Par construction, f(k) = g(k) pour tous k positif, montrant que h(k) = f(k) − g(k) = 0. C'est la troisième hypothèse du théorème; si h obéit aux deux autres, alors h est nulle, et f est déterminée par sa série de Newton.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  • F. Carlson, Sur une classe de séries de Taylor, (1914) Dissertation, Uppsala, Sweden, 1914.
  • Riesz, « Sur le principe de Phragmén–Lindelöf », Proceedings of the Cambridge Philosophical Society, vol. 20,‎ , p. 205–107, cor 21(1921) p. 6.
  • Hardy, « On two theorems of F. Carlson and S. Wigert », Acta Mathematica, vol. 42,‎ , p. 327–339 (DOI 10.1007/bf02404414, lire en ligne)
  • E.C. Titchmarsh, The Theory of Functions (2d Ed) (1939) Oxford University Press (See section 5.81)
  • R. P. Boas, Jr., Entire functions, (1954) Academic Press, New York.
  • DeMar, « Existence of interpolating functions of exponential type », Trans. Amer. Math. Soc., vol. 105, no 3,‎ , p. 359–371 (DOI 10.1090/s0002-9947-1962-0141920-6)
  • DeMar, « Vanishing Central Differences », Proc. Amer. Math. Soc., vol. 14,‎ , p. 64–67 (DOI 10.1090/s0002-9939-1963-0143907-2)