Siège de Lille (1708)

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Siège de Lille
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Plan de la ville de Lille, France investie par les Haut-Allies sous le commandement de S.A. le Prince Eugene de Savoye le 13 août et prise le 8 octobre 1708
Informations générales
Date 28 juillet au
Lieu Lille
Issue Victoire décisive des Impériaux
Belligérants
Drapeau du royaume de France Royaume de France Drapeau de la Grande-Bretagne. Grande-Bretagne
Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Drapeau des Provinces-Unies Provinces-Unies
Commandants
Louis François de Boufflers
Louis-Joseph de Vendôme
Eugène de Savoie-Carignan
Forces en présence
16 000 hommes en garnison

120 canons 40 mortiers

20 obusiers
75 000 hommes

94 canons

60 mortiers
Pertes
3 632 morts 8 322 blessés 12 000 morts et blessés

Guerre de Succession d'Espagne

Batailles

Campagnes de Flandre et du Rhin

Campagnes d'Italie

Campagnes d'Espagne et de Portugal

Campagnes de Hongrie

Antilles et Amérique du sud

Coordonnées 50° 38′ 14″ nord, 3° 03′ 48″ est
Géolocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Siège de Lille
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(Voir situation sur carte : Hauts-de-France)
Siège de Lille
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(Voir situation sur carte : France)
Siège de Lille

Le siège de Lille a lieu durant la guerre de Succession d'Espagne : les armées Impériales prennent la ville française après un siège inhabituellement long et au prix de pertes considérables. La route de Paris est désormais ouverte à l'invasion, mais la nécessité de consolider les conquêtes en Flandre et l'imminence de l'hiver imposent de reporter la suite des opérations au printemps 1709.

Prélude[modifier | modifier le code]

Après la bataille d'Audenarde, la route de France est désormais dégagée, le prince Eugène de Savoie marche vers le sud dans les jours qui suivent avec 75 000 hommes pour porter le combat sur le territoire français.

Le siège[modifier | modifier le code]

Monument sur l'esplanade de Lille : à Boufflers, aux combattants de 1708.

Le Marlborough franchit la frontière et le prince Eugène prépare à Bruxelles le matériel pour faire le siège de Lille. La ville est mise en état de défense, les écluses de la Deûle sont ouvertes pour remplir la zone d'inondation. Le maréchal de Boufflers, gouverneur de Lille, arrive de Versailles le avec un contingent de 9 000 hommes alors que, d'après un mémoire de Vauban, il faudrait 12 000 fantassins et 1 200 cavaliers pour défendre la ville. Le , le Magistrat emprunte 6 000 écus et fait entrer des vivres dans la ville. Cependant, les bourgeois de la ville refusent de participer activement à la défense de la place. Les abords de l'enceinte sont dégagés (arbres coupés, maisons incendiées). Une redoute est construite au nord de la porte Saint-André. Le prince Eugène et Marlborough arrivent devant la ville le . À partir des et des lignes de circonvallation sont établies autour de la ville par les villages environnants (Haubourdin, Thumesnil, Ronchin, Flers, Mons-en-Barœul, Loos, Lompret, Lambersart).

L'attaque principale se concentre au nord-est de l'enceinte entre les ouvrages à corne de Saint-André et de La Madeleine par où passe la porte d'eau en sortie du port de la Basse Deûle. Des tranchées sont ouvertes et un travail de sape ouvre des brèches[1].

À la fin du mois de , Boufflers envoie un appel à l'aide au Chevalier de Luxembourg : ce dernier, avec 2 000 cavaliers, parvient à forcer les lignes anglo-autrichiennes et apporte un chargement de 40 000 livres de poudre aux assiégés (épisode de l’affaire des poudres[2]). Après plusieurs contre-attaques des assiégés le Prince Eugène se rend maître en octobre des tenailles et du ravelin entourant la porte d'eau. La ville se rend le après 71 jours de de défense dont 62 de tranchée ouverte.

Entre temps l'arrivée début septembre de l'armée de 120 000 hommes du duc Bourgogne assisté du duc de Vendôme et de Berwick avait donné espoir aux assiégés mais malgré sa supériorité numérique Vendôme avait renoncé à l'attaque.

Le , sept représentants de l'administration municipale apportent à Marquette la capitulation dont les principales dispositions furent acceptées par les députés hollandais. Le prince Eugène fit son entrée solennelle dans la ville .

Boufflers, obligé d'abandonner la ville, se replie dans la Citadelle le avec 4 500 hommes. L'assiégeant prépare l'attaque en creusant trois tranchées parallèles sur l'esplanade. Boufflers capitule le ayant épuisé vivres et munitions, également sur le conseil du Roi dans une lettre du [3].

Le retour du maréchal de Boufflers à la cour de Versailles à la suite de la chute de Lille devait fournir au duc de Saint Simon la matière d'un parallèle cinglant entre le duc de Vendôme, toujours imbu de lui-même après la défaite d'Audenarde qu'il avait reçue malgré une supériorité numérique et une avance considérable sur l'ennemi, et les excuses du maréchal de Boufflers au roi, alors qu'il venait de soutenir un siège désespéré pendant plusieurs mois et s'était retiré avec les honneurs[4].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Marlborough et le prince Eugène se retournent alors vers Gand, où les troupes battues à Audenarde se sont repliées, et s'emparent de cette place le .

Les Français doivent évacuer la Flandre et le Hainaut. Mais Louis XIV refuse les conditions de paix humiliantes qui lui sont proposées, il tente de reprendre Mons dès l'année suivante, avec de nouveaux généraux.

Les troupes du duc de Marlborough et d'Eugène de Savoie s'avancèrent fréquemment aux portes d'Abbeville, rançonnant les fermes et les villages.

Lille entre sous occupation hollandaise et revient sous souveraineté française par le traité d'Utrecht du .

Notes et sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maurice Sautai, Le siège de la ville et de la citadelle de Lille en 1708, Lille : Lefebvre-Ducrocq, 1899 (lire en ligne).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Alexandre de Saint-Léger, Histoire de Lille du XVIIe siècle à 1789, Cressé, édition des régionalismes, (ISBN 978 2 8240 0174 6), p. 31-34
  2. D'après (en) John Lynn, The Wars of Louis XIV, 1667-1714, New York, Longman, (ISBN 0582056292), p. 321.
  3. Alexandre de Saint-Léger, Histoire de Lille du XVIIe siècle à 1789, Cressé, édition des régionalismes, (ISBN 978 2 8240 0174 6), p. 35-39
  4. Saint-Simon, op. cit., 1984, t. III, p. 322.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]