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Occidentalisme (politique)

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L'occidentalisme est une idéologie et une attitude d'admiration pour la « civilisation occidentale » considérée comme supérieure.

Histoire[modifier | modifier le code]

À partir du XIXe siècle, une explication du succès de la civilisation occidentale a commencé à émerger, qui met en évidence la condition d'irrégularité historique qui a produit les écarts de développement après la première révolution industrielle. Ces différentiels de croissance ont été à l’origine d’un discours de modernisation pro-occidental, qui reflétait le désir des sociétés en développement tardif de surmonter les problèmes de retard. Dans l’Asie du XIXe siècle, par exemple, l’image de la civilisation occidentale était au cœur des efforts visant à relever le défi de la modernité mondiale.

Ce regard global sur la réussite du mode de production capitaliste, déjà implanté en Occident avec la révolution industrielle, expliquerait pourquoi ce n'est qu'entre le XIXe et le XXe siècle - en réponse aux dangers apparents de l'auto-renforcement « oriental » - qui a établi, dans certains segments de l’intellectualité d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord, un discours omniprésent d’identification collective[1].

Idéologie[modifier | modifier le code]

L'Occidentalisme défend la «supériorité» de l'Occident sur les autres partie du monde et justifient globalement l'hégémonie des plus puissantes nations occidentales sur les autres. L'Occidentalisme agit comme un internationalisme, il défend le libéralisme économique et politique. L'Occidentalisme est une doctrine fortement atlantiste et anticommuniste.

L'occidentalisme a été défini par le journaliste et historien James Stout[2] comme une vague idéologie politique qui combine le mythe de l' âge d'or, qui se rapproche d'une perspective coloniale qui a précédé le fascisme, car basée sur ce que l'universitaire et militant politique, et le critique littéraire Edward W. Said a qualifié la construction « orientaliste » de cultures non occidentales d'opposée au rationalisme, à la science et au progrès occidentaux. L'« orientalisme » de Saïd soutenait essentiellement que le colonialisme avait construit « l'Orient », puis utilisait cette construction rhétorique comme preuve de l'infériorité de « l'Orient ». Il utilise ensuite cette fausse construction pour construire la suprématie de « l’Occident » comme étant culturelle plutôt que raciale : il prétend « accepter » les membres non-blancs, à condition qu’ils acceptent les valeurs occidentales « traditionnelles »[3]. Aux États-Unis, les occidentalistes sont pour la plupart des blancs et des afro-américains conservateurs.

L'Occidentalisme s'oppose aux nationalismes européens du fait que dans les pays européens, il est contraire au souverainisme, au localisme et au protectionnisme, qui sont des principes clés du nationalisme. Toutefois, l'occidentalisme et les nationalismes européens partagent l'identitarisme, mais leurs interprétations restent différentes. En effet, l'occidentalisme n'est compatible qu'avec certaines formes de nationalismes américains.

Certains occidentalistes considèrent qu'Israël est un état occidental et que l'aider est légitime tandis que d'autres considèrent qu'Israël n'est pas un état occidental et que l'aider est inutile.

Les occidentalistes rejettent l'Islamisme, qu'il soit sunnite ou chiite et ne font aucune différence entre eux. L'Occidentalisme est très fortement anti-islamiste.

Soutien[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis, l'occidentalisme est explicitement promu par l'alt-lite, par certaines factions du monde conservateur américain[4] et est principalement associé au groupe Proud Boys[5]. Il est aussi véhiculé par les néoconservateurs, qui toutefois sont plus américanistes qu'occidentalistes.

En France, l'occidentalisme est promu par la mouvance d'extrême droite de Daniel Conversano.

Opposition[modifier | modifier le code]

Opposition nationaliste[modifier | modifier le code]

La plupart des mouvements nationalistes européens s'opposent à l'occidentalisme car le voyant comme une idéologie favorisant une hégémonie anglo-saxonne et/ou américaine étrangère sur leur nation. De ce fait, les milieux nationalistes anti-américain ou partisans des politiques non-alignées (c'est-à-dire refusant l'alignement sur l'OTAN ou la Russie et défendant une indépendance géopolitique stricte) rejettent particulièrement l'occidentalisme. Les nationalistes ouest-européens perçoivent l'occidentalisme comme un appui à l'hégémonie américaine et à l'acculturation de leurs nations respectives par le soft-power américain.

Les nationalistes argentins, du fait de leur anglophobie historique, rejettent l'occidentalisme et se considèrent comme faisant partie de la civilisation ibéro-américaine.

Le nationalisme russe, historiquement d'obédience slavophile, est résolument anti-occidentaliste, leur postulat clé est l'opposition de la Russie à l'Occident, en particulier les coutumes de Moscou aux coutumes de l'ouest[6],[7].

Certaines formes du nationalisme américain, en particulier parmi le nationalisme blanc américain, rejettent le multiracialisme (sous condition d'assimilation) que tolère l'Occidentalisme. D'autres nationalistes américains soutiennent au contraire l'occidentalisme, car il assure selon eux le rayonnement des États-Unis.

Opposition islamiste[modifier | modifier le code]

Opposition altermondialiste[modifier | modifier le code]

Tiers-mondisme[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]