John Garang

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John Garang
Illustration.
John Garang en août 2004.
Fonctions
Vice-président de la République du Soudan

(6 mois et 21 jours)
Président Omar el-Bechir
Prédécesseur Ali Osmane Taha
Successeur Salva Kiir
Président de la
région autonome du Soudan du Sud

(21 jours)
Président Omar el-Bechir
Prédécesseur Premier titulaire
Successeur Salva Kiir
Biographie
Nom de naissance John Garang de Mabior
Date de naissance
Lieu de naissance Wangulei (Soudan anglo-égyptien)
Date de décès (à 60 ans)
Lieu de décès New Cush (Soudan)
Nationalité Soudanaise
Parti politique Mouvement populaire de libération du Soudan
Conjoint Rebecca Nyandeng De Mabior
Enfants 2, dont Akuol De Mabior
Diplômé de Grinnell College
Université d'État de l'Iowa
Profession Militaire
Économiste
Religion Catholicisme

John Garang
Vice-présidents de la République du Soudan

John Garang (de Mabior) est un homme politique et militaire soudanais, né le dans le village de Wangulei dans l'actuel Soudan du Sud et mort le près de New Cush (Soudan du Sud).

Biographie[modifier | modifier le code]

Après avoir fréquenté une école primaire sous l’administration britannique, John Garang fait ses études secondaires à l'université de Dar es Salam en Tanzanie. avant d’étudier les sciences économiques au Grinnell College (Iowa, États-Unis), dont il sort diplômé à 23 ans[1]. Lors de ses années d'études en Afrique, s’imprègne des idées révolutionnaires de l'époque, notamment des mouvements rebelles marxistes actif sur le continent africain[1].

En 1971, lors de la première guerre civile soudanaise, il rejoint le mouvement rebelle Anyanya (qui réclame l'indépendance du sud du Soudan) contre le régime de Khartoum. Lors de cette première expérience de combat, il s'instruit sur la stratégie militaire en étudiant des classiques comme les œuvres de Sun Tzu, Carl von Clausewitz, Mao Zedong et Charles de Gaulle[1].

Après la signature d’un accord de paix à Addis-Abeba en 1972, il est intégré dans l’armée soudanais avec le grade de capitaine[2]. Devenu colonel, il se rend aux États-Unis (alliés du gouvernement soudanais) pour y recevoir une formation militaire sur la base de Fort-Benning en Géorgie[2]. En 1976, il se marie avec la femme politique Rebecca Nyandeng De Mabior, et soutien l'année suivante un doctorat d'économie agricole[2].

En début d'année 1983, le général Gaafar Nimeiry au pouvoir au Soudan abroge les accord d'Addis-Abeba ce qui provoque plusieurs soulèvements a sud du pays. En mai, John Garang, chrétien et dinka comme la majorité de la population sud-soudanaise, est envoyé par le gouvernement pour calmer la mutinerie d'une garnison, le bataillon 105, stationnée à Bor[2]. Sur place, il désobéit aux ordres, se ralit aux mutins, et fonde avec eux l'Armée de Libération du Peuple du Soudan (SPLA)[2], Le 31 juillet, à la suite de plusieurs rencontres entre différents opposants au gouvernement, John Garang proclame le « Manifeste du Mouvement Populaire Soudanais », avec pour objectif de lutter pour l'établissement du Soudan, « uni, laïc et démocratique »[3]. Son objectif est aussi économique, que les ressources pétrolières du sud du pays bénéficie davantage aux populations qui habitent sur ces terres[3]. En septembre Gaafar Nimeiry impose la loi islamique à l’ensemble du Soudan, enfonçant le Soudan dans la deuxième guerre civile[3].

Le , confronté à des contestations croissantes et à des revers militaires dans le sud du pays, Gaafar Nimeiry est renversé par un coup d'État alors qu'il est à Washington[4]. Un nouveau gouvernement lui succède, formé par le nouveau Premier ministre Sadeq al-Mahdi est élu premier ministre[5]. Le 16 novembre 1988, un nouvel accord de paix est signé à Addis-Abeba entre John Garang et ce dernier, après une série de succès remportée au sud par la SPLA[6].Mais le 30 juin 1989, un coup d'État renverse le gouvernement de Sadeq al-Mahdi et ramène au pouvoir un gouvernement militaire et islamiste dirigé par Omar el-Bechir et Hassan Al-Tourabi[7]. Dans un premier temps soutenu par les États-Unis et les pays arabes du Golfe, Omar el-Bechir comme l'erreur de soutenir le gouvernement irakien de Saddam Hussein lors de l'invasion du Koweït puis de la guerre du Golfe, provoquant son isolement sur la scène internationale[6].

En 1991, alors que son mouvement est affaibli en interne par la sécession, avec leurs soldats, des commandants Riak Machar et Lam Akol, et par la chute du régime communiste éthiopien de Mengistu Haile Mariam, son principal soutien étranger, John Garang obtient l'appui précieux et inattendu du gouvernement américain[6].

Après un cessez-le-feu en octobre 2002, des accords de paix entre le gouvernement arabe et islamiste de Khartoum et les rebelles animistes et chrétiens de la SPLA sont signés le . Le gouvernement est représenté par le vice-président Ali Osmane Taha et la SPLA par John Garang, son chef historique. En 2010, les habitants chrétiens et animistes des régions du Soudan du Sud devront voter pour ou contre l'indépendance.

Mort[modifier | modifier le code]

John Garang est investi vice-président le 9 juillet mais meurt le , avec 13 autres personnes, dans un accident d'hélicoptère en revenant d'une rencontre à Kampala avec le président ougandais Yoweri Museveni.

Celui-ci n'exclut pas la possibilité d'un assassinat[8]. Garang voyageait dans un hélicoptère présidentiel ougandais. Son décès a retardé la formation d'un gouvernement d'unité nationale, cruciale dans le cadre de l'application de l'accord de paix signé le , et d'abord prévue pour le .

Ses funérailles à Djouba sont précédées par de violentes émeutes, notamment à Khartoum, provoquant la mort de 110 personnes et plus de 1 600 arrestations.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Zygmunt L. Ostrowski, Le Soudan à l'aube de la paix : combat de John Garang, Éditions L'Harmattan, , 312 p., p. 3
  2. a b c d et e Zygmunt L. Ostrowski, Le Soudan à l'aube de la paix : combat de John Garang, Éditions L'Harmattan, , 312 p., p. 15
  3. a b et c Zygmunt L. Ostrowski, Le Soudan à l'aube de la paix : combat de John Garang, Éditions L'Harmattan, , 312 p., p. 20
  4. Olivier Cabon, Histoire et civilisation du Soudan, De la préhistoire à nos jours, Bleu autour, , 955 p. (lire en ligne), p. 723 à 733
  5. Gérard Prunier, La Guerre, des origines à nos jours, , 272 p. (lire en ligne), p. 231 à 238
  6. a b et c Zygmunt L. Ostrowski, Le Soudan à l'aube de la paix : combat de John Garang, Éditions L'Harmattan, , 312 p., p. 25 à 28
  7. Brendon Novel, « Corne de l’Afrique et Péninsule arabique : des relations déséquilibrées (1/3) », sur Les clés du Moyen-Orient, (consulté le )
  8. La Conscience - Mort de Garang : "peut-être pas" un accident selon le président ougandais