Brasserie Verschueren

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Brasserie Verschueren
Enseigne de la brasserie Verschueren
Présentation
Destination initiale
Brasserie
Destination actuelle
Café
Style
Architecte
Clovis Beautrix[1] (pour la reconstruction de 1935)
Construction
fondé en 1880, 1935 pour sa forme actuelle
Patrimonialité
classé en 2004
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
Carte
L'ensemble d'immeubles situé entre la Chaussée de Waterloo, le Parvis Saint-Gilles et la Rue du Fort (à droite la Brasserie Verschueren)

La Brasserie Verschueren est un bar historique, réputé pour sa vie culturelle et sa mixité sociale, ouvert en 1880 et classé depuis le [2], situé dans la commune de Saint-Gilles à Bruxelles en Belgique, au 11 du parvis de Saint-Gilles.

Histoire et architecture[modifier | modifier le code]

La brasserie est fondée en 1880, année durant laquelle l'Église Saint-Gilles qui lui fait face est consacrée solennellement.

Installée dans un immeuble néo-classique datant de 1872, l'architecture actuelle de l'établissement date de 1935, et le café conserve de cette époque son auvent, sa devanture en carreaux de céramiques et colonnes engagées, ses vitrines à châssis à guillotine, ses vitraux, ses 3 luminaires, ses boiseries en chêne (créés par l'ébéniste Lepage, de la rue de l'Église), ses miroirs et son revêtement de sol en carreaux à motifs géométriques. Le mobilier sur mesure d'époque a disparu et le comptoir actuel et ses médaillons de céramiques datent sans doute des années 50, de même que le tableau d'affichage indiquant sur des plaquettes en verre peintes en couleur les 128 équipes de foot des divisions supérieures des années 50.

Lors du changement de gérance en 1998, les devantures et aménagements originels sont encore présents mais « camouflé[s] par une espèce de véranda en PVC » d'une « extension moules-frites »[3] mais le café a été ré-agencé depuis dans un état qui se veut aussi proche que possible de sa configuration historique, avec du mobilier ancien qui s'accorde avec le style de l'ensemble.

Histoire populaire et vie culturelle[modifier | modifier le code]

Le café est fondé par Louis-François Verschueren, ancien tireur de vin. Le lieu n'est alors pas une brasserie à proprement parler mais le comptoir de vente de la gueuze, de la kriek et de liqueurs de fruits fabriquées à cette époque par la petite brasserie de la famille Verschueren, installée à proximité, au 65 rue de l'Église à Saint-Gilles, puis à partir de 1907 un peu plus loin, au 57-59 rue Guillaume Tell (les bâtiments existent toujours)[4],[5].

Frans Verschueren jouait comme arrière en équipe première de 1941 à 1954. C'est le frère de Roger Verschueren, petit-fils du fondateur et patron du bar à l'époque, ce qui explique le lien particulier du café avec l’Union saint-gilloise : les supporters avaient leurs quartiers ici comme en témoigne encore le tableau des équipes de foot[6], et après sa carrière de joueur, Frans Verschueren passera le reste de sa vie à administrer le club[7].

Durant la Seconde Guerre mondiale, la brasserie sert de local clandestin pour la Résistance dont les Verschueren étaient eux-mêmes membres, et jusqu'en 1985 les trois salles du premier étage accueillent une quarantaine d'associations et groupements populaires, sportifs, intellectuels, politiques, militants et artistiques.

La brasserie est tenue par la famille Verschueren jusqu'en 1986 et est reprise en 1998 par Robert Van Craen, l'actuel patron, auquel on doit le classement du bâtiment.

Michel Gondry tourne en 2012 une scène de son film L'Écume des jours (l'assassinat de Jean-Sol Partre) dans la salle du Verschueren.

Haut lieu culturel et démocratique de la vie saint-gilloise, le café est à l'origine de l'OuBreCPo (l'Ouvroir de Brèves de Comptoir Potentielles)[8],[9].

La brasserie proposait autrefois une impressionnante carte de bières et de quoi se restaurer. De nos jours le Verschueren ne propose plus sa « bolo » maison mais sa soupe est encore au menu en automne et hiver, et depuis 1998 il a toujours été permis d'apporter sa propre nourriture, au grand bonheur des clients bohèmes[10], et si l'offre en bières a aussi été drastiquement réduite, l'établissement propose toujours la sienne, la Tripel Verschueren[11], désormais brassée par la Brasserie de la Senne.

Un chat taciturne nommé Pepsi (humour de l'établissement qui ne propose ni Coca ni Pepsi[12]) sert de mascotte au café et est devenu une véritable figure locale, possédant son jour de fête (le « Pepsi Day»)[13] et son propre compte Instagram[14] même si l'établissement ne propose pas la wifi, résistant à ceux qui « viennent ici pour travailler sur leur ordinateur et boire un demi-café en trois jours » [15].

Malgré des tentatives d'activités alternatives dès le premier confinement[16], la crise de Covid-19 a fragilisé le Verschueren à la suite de la longue fermeture imposée, et une campagne de financement participatif est mise en ligne en pour aider au paiement du chômage de ses employés étudiants[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]