Élection présidentielle islandaise de 2024

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Élection présidentielle islandaise de 2024
Corps électoral et résultats
Inscrits 266 935
Votants 215 635
80,78 % en augmentation 13,9
Blancs et nuls 1 317
Halla Tómasdóttir – Indépendante
Voix 73 182
34,15 %
Katrín Jakobsdóttir – VG
Voix 53 980
25,19 %
Halla Hrund Logadóttir – Indépendante
Voix 33 601
15,68 %
Jón Gnarr – S
Voix 21 634
10,09 %
Baldur Þórhallsson – Indépendant
Voix 18 030
8,41 %
Arnar Þór Jónsson – D
Voix 10 881
5,08 %
Président
Sortant Élue
Guðni Th. Jóhannesson
Indépendant
Halla Tómasdóttir
Indépendante

L'élection présidentielle islandaise de 2024 a lieu le afin d'élire le président de l'Islande.

Bien qu'éligible, le président sortant Guðni Th. Jóhannesson n'est pas candidat à sa réélection, ce qui donne lieu à un scrutin très ouvert avec pas moins de douze candidats en lice, un record dans le pays.

Le scrutin est remporté par l'indépendante Halla Tómasdóttir, qui devient la seconde femme à être élue à la présidence islandaise.

Contexte[modifier | modifier le code]

Guðni Th. Jóhannesson

Historien de profession, sans appartenance politique, Guðni Th. Jóhannesson est élu en 2016 avec 38 % des voix face à huit autres candidats, ce qui constitue déjà à l'époque un record en termes de nombre de candidatures à une élection présidentielle islandaise. Âgé de 48 ans, il devient par ailleurs le plus jeune président de l'histoire du pays[1],[2]. Bien que la fonction présidentielle soit essentiellement honorifique dans le cadre d'un régime parlementaire, il soutient les tentatives de référendum d'initiative citoyenne et d'adoption d'une nouvelle constitution issue de l'Assemblée constituante de 2011. Ces dernières restent cependant sans succès[3],[4]

Bénéficiant d'un image d'homme proche du peuple, vivant simplement, Jóhannesson voit sa cote de popularité avoisiner les 80 % tout au long de son mandat. Un seul candidat tente ainsi de l'affronter lors de l'élection présidentielle de 2020, dont l'organisation est étalée sur un peu plus d'un mois afin de limiter la présence simultanée des électeurs dans les bureaux de vote, dans le contexte de la pandémie de Covid-19[5]. Jóhannesson l'emporte « triomphalement » avec 92 % des voix. Il annonce cependant dés son discours de victoire son intention de ne pas briguer un troisième mandat, bien que la Constitution de 1944 le lui autorise, le président islandais n'étant pas soumis à une limitation du nombre de ses mandats[6],[7].

Au cours de son discours présidentiel du , Guðni Th. Jóhannesson réitère officiellement son intention de ne pas se représenter en 2024 pour un troisième mandat[8],[9]. Cette décision conduit à un scrutin présidentiel très ouvert avec une multiplication des candidatures, un record de douze candidats se trouvant finalement en lice.

Au pouvoir depuis les élections législatives de 2017 puis reconduite par celles de 2021, la Première ministre et dirigeante du Mouvement des verts et de gauche (VG) Katrín Jakobsdóttir annonce notamment sa candidature le . Elle démissionne le jour même de son poste de Première ministre afin de se consacrer à la campagne en toute indépendance. Si le VG est alors en bernes dans les sondages, Katrín Jakobsdóttir bénéficie quant à elle d'une forte popularité du fait de sa gestion des éruptions répétées du volcan Fagradalsfjall de 2021 à 2023, qui entrainent l'évacuation de la ville de Grindavík[10],[11].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Le président de l'Islande est élu pour quatre ans au scrutin uninominal majoritaire à un tour, sans limitation du nombre de mandats[12]. Les candidats doivent être âgés d'au moins 35 ans, déclarer leur intention de participer à l'élection au plus tard cinq semaines avant le jour du scrutin et être soutenus par au moins 1 500 électeurs. La passation de pouvoir entre le président sortant et celui élu a toujours lieu le , conformément à l'article 6 de la constitution islandaise.

Candidats[modifier | modifier le code]

Les candidats à la présidentielle ont jusqu'au 26 avril pour remettre les 1 500 signatures d'électeurs nécessaires pour déposer leur candidature. Le 29 avril, la commission électorale nationale annonce la liste des candidats retenus, dont le nombre est alors de onze. Écartée dans un premier temps, la candidature de Viktor Traustason est finalement confirmée le 2 mai suivant[13].

Campagne[modifier | modifier le code]

Les débats portent principalement sur la position de l'Islande dans l'OTAN, l'aide militaire à l'Ukraine dans le contexte de son invasion par la Russie, la possibilité d'une vente de la société publique d'énergie Landsvirkjun ainsi que l'utilisation du droit de veto par la présidence. La capacité de Katrín Jakobsdóttir à rester impartiale en tant que Première ministre sortante est également remise en cause, ce à quoi cette dernière déclare être en mesure de « s'élever au-dessus de la politique des partis »[16].

Sondages[modifier | modifier le code]

Diagramme lissé des sondages

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats nationaux[17],[18]
Candidats Partis Voix %
Halla Tómasdóttir Indépendante 73 182 34,15
Katrín Jakobsdóttir VG 53 980 25,19
Halla Hrund Logadóttir Indépendante 33 601 15,68
Jón Gnarr S 21 634 10,09
Baldur Þórhallsson Indépendant 18 030 8,41
Arnar Þór Jónsson D 10 881 5,08
Steinunn Ólína Þorsteinsdóttir Indépendante 1 383 0,65
Ástþór Magnússon Indépendant 465 0,22
Ásdís Rán Gunnarsdóttir Indépendante 394 0,18
Viktor Traustason Indépendant 392 0,18
Helga Þórisdóttir Indépendant 275 0,13
Eiríkur Ingi Jóhannsson Indépendant 101 0,05
Votes valides 214 318 99,39
Votes nuls 514 0,24
Votes blancs 803 0,37
Total 215 635 100
Abstention 51 300 19,22
Inscrits / participation 266 935 80,78

Analyse[modifier | modifier le code]

Candidate malheureuse lors de l'élection présidentielle de 2016, l'indépendante Halla Tómasdóttir est élue en battant l'ancienne Première ministre Katrín Jakobsdóttir, qui reconnaît sa défaite le jour même et félicite la nouvelle élue[19]. C'est la seconde fois qu'une femme est élue présidente du pays après Vigdís Finnbogadóttir, élue en 1980.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (is) asrunbi, « Guðni gefur kost á sér til endurkjörs », sur RÚV, (consulté le ).
  2. « L'historien de 48 ans Gudni Johannesson élu président de l'Islande », sur rts.ch, (consulté le ).
  3. (is) « Guðni gefur kost á sér til endurkjörs », sur RÚV, (consulté le ).
  4. « En Islande, le néophyte Gudni Johannesson élu président », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  5. (en) « Absentee Voting for President Starts Monday », sur Iceland Review, icelandreview, (consulté le ).
  6. « L’Islande réélit triomphalement son président sortant Johannesson », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  7. « L'Islande réélit triomphalement son président sortant Johannesson », sur TV5MONDE, (consulté le ).
  8. (is) « Guðni býður sig ekki fram á ný », sur RUV,
  9. (en) « Elections : Iceland President 2024 », sur electionguide.org (consulté le ).
  10. « Islande : la première ministre démissionne pour se présenter à la présidence », Le Figaro,
  11. La-Croix.com, « Islande : la première ministre démissionne pour être candidate à la présidence », sur La Croix, lacroix.journal, (consulté le ).
  12. (en) « IFES Election Guide: Iceland Pres, June 2012 », International Foundation for Electoral Systems (consulté le ).
  13. a et b (is) Jón Þór Stefánsson, « Fram­boð Viktors Traustasonar er gilt », sur Vísir,
  14. (is) « Ástþór Magnússon býður sig fram á ný », Morgunblaðið,
  15. (is) « Lifði af sjó­slys og tekur nú forsetaslaginn », sur Vísir,
  16. (en) « Close race as Iceland votes to elect new president », sur Al Jazeera,
  17. (sv) « Kosningar », sur RÚV, (consulté le ).
  18. (is) « Tilkynning um niðurstöðu talningar við forsetakjör 1. júní 2024 », sur island.is (consulté le ).
  19. « Islande : Halla Tomasdottir remporte les élections présidentielles », sur Nova.news,