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Synaptula lamperti

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Holothurie-serpent miniature

Synaptula lamperti, communément appelé l’Holothurie-serpent miniature, est une espèce de concombres de mer de la famille des Synaptidae.

Description[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'une toute petite holothurie serpentiforme, mesurant de 3 à 10 cm de longueur (l'holotype mesure 5 cm). Elle est généralement blanche (pouvant tirer sur le jaune ou le gris), et parcourue longitudinalement par cinq fines lignes (parfois doubles) pourpres ou bleuâtres : toutefois d'autres colorations semblent possibles (de blanc uni à pourpre sombre et réticulé). La bouche est entourée de dix tentacules digités (une quinzaine de paires de digitations, unies par une membrane et munies d'ocelles internes[1]. Quand elle se sent menacée, cette holothurie se contracte[2].

L'anneau calcaire est d'un blanc pur et ressemble à un anneau (comme chez Synaptula reticulata). L'anneau cartilagineux est bien développé et sans canaux tentaculaires. On compte 8 à 10 vésicules de Poli et un seul canal minéral. Les gonades sont ramifiées. Le canal alimentaire est attache au mésentère mid-dorsal. Les deux autres mésentères dorsaux sont asymétriques, le gauche bien plus développé[1].

Sur le plan squelettique, les ancres mesurent 230 sur 150 µm. Ses extrémités sont finement dentées, et les plaques anchorales mesurent 170 sur 140 µm, percées de 9 trous[1].


Le genre Synaptula compte une trentaine d'espèces très semblables, aussi l'identification comme Synaptula lamperti est souvent attribuée abusivement à toutes les espèces observées par des amateurs. Les patrons de coloration, jadis utilisés pour distinguer ces espèces (notamment chez Heding, 1928[1]) semblent toutefois peu fiables, et le nombre de mise sen synonymies d'espèces visuellement distinctes, notamment avec Synaptula lamperti, doit inviter à la plus grande prudence, en dehors de toute vérification par les spicules dermiques.

Habitat et répartition[modifier | modifier le code]

Synaptula lamperti sur une éponge Ianthella basta.

Contrairment à ce qu'on lit parfois[2], cette espèce semble endémique de l'Indo-Pacifique central, de la Mer d'Andaman à la Mélanésie et aux Philippines[3].

Espèce benthique, on la trouve posée sur le fond, principalement dans les lagons calmes, sur fonds sableux peu profonds, les herbiers et à proximité des éponges (comme l'espèce Ianthella basta[4],[5]), entre 5 et 30 m de profondeur. On la trouve parfois en groupes[2].

Écologie et comportement[modifier | modifier le code]

Alimentation[modifier | modifier le code]

Comme toutes les holothuries de son ordre, cette espèce se nourrit en ingérant le substrat sableux, qu'elle trie grossièrement et porte à sa bouche à l'aide de ses tentacules buccaux préhensiles et adhésifs pour en digérer les particules organiques (régime en grande partie détritivore)[2]. L'espèce profite notamment des rejets de l'éponge Ianthella basta à laquelle elle est fortement associée[6].

Reproduction[modifier | modifier le code]

La reproduction est gonochorique, et mâles et femelles relâchent leurs gamètes en même temps grâce à un signal phéromonal, en pleine eau, où œufs puis larves vont évoluer parmi le plancton pendant quelques semaines avant de se fixer.

Parasitisme[modifier | modifier le code]

Le petit gastéropode Vitreobalcis laevis de la famille Eulimidae a été observé parasitant l'holothurie[7].

Systématique[modifier | modifier le code]

Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Synaptula lamperti Heding, 1928[8].

Synaptula lamperti a pour synonymes[8] :

  • Synaptula membrana Heding, 1928 (espèce donnée comme « pure white »)
  • Synaptula purpurea Heding, 1928 (espèce donnée comme pourpre sombre, ornée d'un motif réticulé, tentacules jaunâtres)

Publication originale[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Jack Harrang, « Synaptula lamperti », sur Sous Les Mers (consulté le ).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Heding, S.G. (1928). Papers from Dr. Th. Mortensen's Pacific Expedition 1914—16. XLVI. Synaptidæ. Videnskabelige Meddelelser fra Dansk naturhistorisk Forening i Kjøbenhavn. 85: 105-323, pls. II-III.
  2. a b c et d Jack Harrang, « Synaptula lamperti », sur Sous Les Mers (consulté le )
  3. (en) A.M. Clark et F.W.E. Rowe, Monograph of Shallow-water Indo-West Pacific Echinoderms, Londres, Trustees of the British Museum (Natural History), , 238 p. (lire en ligne).
  4. Gad-Zooks Cukes! Sea Cucumbers: Not A Pretty Picture. Wet Web Media.com. Retrieved July 27, 2011.
  5. Aquarium Invertebrates: The Medusa Worms. advancedaquarist.com. Retrieved July 27, 2011.
  6. (en) L.S. Hammond et Clive R. Wilkinson, « Exploitation of sponge exudates by coral reef holothuroids », Journal of Experimental Marine Biology and Ecology, vol. 94, nos 1-3,‎ , p. 1-9 (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) Anders Warén, « Descriptions of new taxa of Eulimidae (Mollusca, Prosobranchia), with notes on some previously described genera », Zoologica Scripta, vol. 9,‎ , p. 283-306 (lire en ligne, consulté le ).
  8. a et b World Register of Marine Species, consulté le 7 juin 2024